Le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et des représentants du secteur financier ont appelé mardi 5 juin la communauté internationale, et en particulier les pays membres du G8, à prendre des mesures mondiales pour lutter contre le changement climatique.
L'appel a été lancé dans une déclaration rendue publique à l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement, dans laquelle Achim Steiner, Secrétaire général adjoint et Directeur exécutif du PNUE, qui se trouve en ce moment dans le nord de la Norvège pour évoquer les conséquences du réchauffement de la planète sur les régions polaires, a souligné que "l'Arctique et l'Antarctique pourraient bien être le système d'alerte précoce du climat de la Terre".
"Ce qui se passe dans l'Arctique et dans l'Antarctique à cause des changements climatiques est d'un intérêt direct pour nous tous, que nous vivions au bord du fleuve Congo, dans le désert australien, dans les campagnes de Chine, ou encore dans les zones urbaines de Berlin, New Delhi, Rio de Janeiro ou Washington", a-t- il insisté.
Selon Achim Steiner, "les changements climatiques exacerbent les disparités entre les riches et les pauvres et aggravent les tensions autour de ressources naturelles fragiles ou de plus en plus rares, comme les terres fertiles ou l'eau".
"La volonté politique collective et résolue est la pièce finale, toujours manquante, à ce puzzle", a-t-il estimé, déplorant un processus "frustrant de lenteur".
Parallèlement à ce message du Directeur du PNUE, 23 hauts responsables du secteur de la banque et de l'assurance, partenaires du Programme, ont lancé un appel direct aux pays membres du G8 qui se réunissent de mercredi à vendredi à Heiligendamm, en Allemagne.
"De nombreux effets des changements climatiques commencent à se faire sentir", soulignent ces chefs d'entreprise, dénonçant les menaces qui pèsent sur leur secteur d'activités, ainsi que sur les écosystèmes et les cultures.
Ils suggèrent que les propositions du Royaume-Uni et de l'Union européenne de réduire de 20 à 30% les émissions de gaz à effet de serre avant 2020, et de 60 à 80% avant 2050, devraient être au centre des objectifs de tous les pays industrialisés.
L'initiative de ces financiers a été saluée par Achim Steiner, qui a exhorté les dirigeants des pays du G8 à "s'inspirer d'autres exemples dans l'histoire où des divisions profondément enracinées ont su être dépassées".
La Directrice de l'OMS, Margaret Chan, a elle aussi appelé à une approche mondiale à ce problème dans une déclaration publiée à Genève.
"Il existe une relation étroite et complexe entre la santé, la sécurité sanitaire et les changements dans notre environnement", souligne-t-elle, rappelant les ravages du cyclone Katrina à la Nouvelle-Orléans ou le fait que 35.000 personnes sont mortes en Europe lors de la vague de chaleur de l'été 2003.
"On estime que 60.000 personnes meurent chaque année dans des catastrophes naturelles liées au climat, la plupart dans le monde en développement", a ajouté la Directrice générale, "mais même ces chiffres énormes ne reflètent pas fidèlement les conséquences potentielles indirectes des changements climatiques sur la santé".
"Ensemble, individus, communautés et gouvernements, nous devons agir pour réduire les conséquences des changements climatiques, pour des populations saines dans une planète saine", a-t-elle conclu.
Agence de presse Xinhua 2007/06/06
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