A la veille de la visite d'Etat du président Jacques Chirac en Chine, Han Tiecheng, Conseiller économique et commercial de l'ambassade de Chine en France, a accordé une interview à des journalistes de l'agence Xinhua. Il a d'abord salué la coopération économique et commerciale de ces dernières années entre les deux pays. Il a également déclaré que les bonnes relations économiques et commerciales franco-chinoises ne manqueraient pas de promouvoir le développement de leurs relations politiques.

Les échanges commerciaux entre la Chine et la France, a fait remarqué M. Han, ont connu ces dernières années une croissance de 20% par an. « En 2000, le commerce sino-français représentait une valeur de 7,6 milliards USD. En 2003, il a dépassé les 10 milliards. 2 ans après, ce chiffre s'élève à 20 milliards USD. Ce qui montre bien le resserrement des relations économiques et commerciales entre les deux pays », a-t-il précisé.

Auparavant, la France exportait principalement à la Chine des produits de hautes technologies et de valeur ajoutée élevée. La Chine exportait à la France des produits à forte composante de main-d'oeuvre et à faible valeur ajoutée. A mesure de l'approfondissement de leurs relations économiques, les échanges commerciaux se sont progressivment étendus. La France fournit désormais des Airbus et des trains à grande vitesse à la Chine, tandis que celle-ci est le premier fournisseur de produits bureautiques de la France, devant le textile et d'autres produits d'industrie légère.

C'est dans ce contexte de réchauffement des relations sino-françaises que la coopération économique et commerciale continue de se développer entre les deux pays. « Les échanges de visites entre les présidents et les Premiers ministres des deux pays et leurs bonnes relations politiques donnent une forte impulsion au développement de leur coopération économique et commerciale. Celle-ci contribue en retour à consolider les relations politiques entre la France et la Chine », s'est réjouit M. Han.

Il a souligné que la croissance dynamique de l'économie chinoise est la principale force motrice de la coopération économique et commerciale sino-française. « Le développement de la Chine permet de fournir non seulement aux Français des produits bon marché et de bonne qualité, mais aussi un immense marché aux entreprises françaises », a-t-il assuré. « De plus en plus d'entreprises françaises sont prêtes à investir en Chine. Et inversement, de plus en plus d'entreprises chinoises des deltas du Yangzi et de la rivière des Perles ainsi que du golfe de la mer de Bohai, les zones économiques les plus dynamiques de Chine, débarquent aussi en France pour investir, attirer des investisseurs ou organiser des expositions », a-t-il confié.

La coopération économique et commerciale sino-française est principalement axée sur l'aérospatiale, le nucléaire, le chemin de fer et l'automobile. Ces échanges sont caractérisés par le développement de grands projets entraînant avec lui celui des PME et de la circulation du personnel, des capitaux et des techniques. M. Han a cité notamment l'exemple de l'implantation de Citroën à Wuhan. Elle a amené en Chine une trentaine d'entreprises françaises produisant des composants et des pièces de rechanges de l'automobile. Wuhan est donc devenue la ville centrale des échanges sino-français.

« Le potentiel de la coopération économique et commerciale entre la Chine et la France est encore considérable », a souligné Han Tiecheng. « Ce sont deux grands pays commerciaux, a-t-il poursuivi, mais la part de leurs exportations réciproques ne représente qu'environ 1,5% de l'ensemble de leurs exportations et elle n'est pas représentative de leur place dans le commerce mondial ». Et de recommander que les deux pays orientent « leur coopération vers le renforcement des relations entre les PME ». « Les gouvernements chinois et français ont déjà formulé un plan visant à encourager les PME chinoises à investir en France et inversement », a-t-il spécifié.

En 2004, les dirigeants français et chinois se sont entendus pour donner un coup de pouce énergique au développement de la coopération entre les PME des deux pays. M. Han a révélé que le gouvernement français projette d'inciter depuis 2005, 1.000 PME françaises par an à entrer sur le marché chinois. Et d'affirmer que tous les ans, plus de 1000 entreprises chinoises recherchent une opportunité de conquérir le marché français.

M. Han a finalement déclaré que la France possède un éventail complet d'industries et pratique une politique technologique relativement ouverte. « C'est de la France que la Chine a introduit au début les technologies de l'électricité nucléaire, des télécommunications et des transports ferroviaires », a-t-il rappelé. « La Chine possède de riches ressources humaines et un immense marché. La coopération économique et commerciale entre les deux pays est prometteuse. La France et la Chine veulent tous deux profiter réciproquement des opportunités de leur marché. Elles ont confiance l'une en l'autre et souhaitent coopérer ensemble à long terme », a-t-il conclu.