L’habitat tibétain

Une promenade dans le vieille ville de Lhasa nous permet de découvrir les maisons tibétaines avec leurs cours intérieures et leurs fenêtres boisées qui leur donnent un caractère très original.

Les Tibétains qui vivent dans les régions agricoles se regroupent et vivent dans des maisons de pierre et en pisé, tandis que les nomades qui suivent leurs troupeaux vivent dans des tentes. Leur vie est faite de déplacements continuels d’un pacage à l’autre. Les bergers transportent à dos de yack leurs tentes.

Selon les lieux d’implantation, les tentes des pasteurs se répartissent en plusieurs types parmi lesquels les tentes noires sont les plus courantes. Une tente de ce genre comprend deux parties rectangulaires résultant d’un assemblage de bandes tissées en poil de yack de 25 cm de large. Des fentes d’aération sont prévues et le plus souvent, ces bandes sont bordées de blanc, car les bergers répugnent à n’assembler que des bandes noires. Cette tente est imperméable et assure une bonne isolation thermique.

Les tentes en laine de mouton sont utilisées par les bergers dans les vastes pacages où les troupeaux ne se déplacent que sur de courtes distances. Au printemps et en été, elles servent aussi de bercail aux animaux qui mettent bas des petits.

Il existe également des tentes en toile blanche qui sont légères et faciles à transporter. Elles sont utilisées lors d’excursions en été.

Ces tentes sont tendues sur des supports rigides qui, avec un mât, déterminent sa hauteur et ont des piquets qui la fixent dans le sol. Selon une tradition ancestrale, l’ouverture de la tente doit être orientée vers l’est du côté du soleil levant, le foyer est souvent installé au centre de la tente. La partie au sud est occupée par les femmes et la cuisine, tandis que celle au nord, tapissée de peaux, est réservée aux hommes et à l’accueil des visiteurs.

Depuis l’application de la nouvelle politique, bien des bergers se sédentarisent et commencent à vivre dans des maisons. Celles-ci à deux étages ont des murs de granit et des consoles séparent le linteau des portes du plafond. Les toits plats sont composés de solives, de poutres qui supportent des pannes serrées. Ils sont recouverts de branches d’arbre et de couches de terre battue qui assure une bonne étanchéité. Le compactage de cette couche d’étanchéité est fait par les femmes. En damant, elles chantent souvent. Les maisons tibétaines sont badigeonnées en blanc avec les bordures du toit et des fenêtres boisées noires. De loin, elles ressemblent à des forteresses.

Le rez-de-chaussée qui est rudimentaire sert généralement d’enclos à quelques animaux et d’entrepôt. Sur le toit plat, il est commode d’y faire sécher des céréales et du fourrage.

En général, l’ameublement des tentes et des maisons tibétaines est très simple. Des coussins plus ou moins épais servent de sièges. Les repas se prennent autour d’une petite table basse rectangulaire et les divers objets sont rangés dans des armoires ou sous les tentes dans des sacs en cuir. Dans les maisons, il y a au fond de la pièce, face à la porte, une niche avec un Bouddha et des soutras. A l’extérieur des maisons et des tentes sont accrochés des drapeaux de prière qui flottent dans le vent. Ces drapeaux (vert, rouge, jaune, blanc et noir) sont aux couleurs correspondant aux cinq éléments constitutifs du monde matériel (bois, feu, terre, métal et eau). Ces drapeaux de prière signalent également la présence ou le passage des Tibétains dans les vastes étendues montagneuses où ils cheminent.