Histoire

Situé dans la partie sud-ouest de la Chine, le Tibet constitue la Région autonome du Tibet, faisant une partie intégrante de la République populaire de Chine.

Au milieu du 13e siècle, le Tibet fut officiellement incorporé au territoire chinois sous la dynastie des Yuan. Pendant sept cents ans, depuis les dynasties des Yuan, des Ming, des Qing, la République de Chine et jusqu'à la fondation de la République populaire de Chine, le Tibet a toujours été sous la juridiction des autorités centrales, malgré les changements de dynastie et de pouvoir central.

Dynastie des Yuan(1271-1368)

En 1271, le Khanat mongol baptisa son Etat Yuan, unifia la Chine en 1279 et créa un pouvoir central plaçant à nouveau toutes les régions et toutes les communautés ethniques de la Chine sous une juridiction unifiée, comme sous les dynasties des Han(206 av. J.-C.-220) et des Tang (618-907). Le Tibet était alors une région administrative sous la juridiction directe des autorités centrales de la dynastie des Yuan qui régnait sur la Chine. L’empereur de la dynastie des Yuan mit sur pied le Xuanzhengyuan (le Conseil des affaires politiques) chargé de diriger les affaires militaires et politiques de la région du Tibet.

Dynastie des Ming(1368-1644)

En 1368, la dynastie des Ming hérita de la dynastie précédente le pouvoir d’administration du Tibet. Le gouvernement central des Ming conserva dans la plupart des cas les dénominations et les grades du mandarinat en usage sous les Yuan. Il fonda dans les parties centrale et orientale de l’actuel Tibet le " Commandement de Dbus-Gtsang" et le " Commandement de Mdo-Khams" qui dépendaient du Commandement du Shaanxi. Etant donné que le bouddhisme et le gouvernement ne faisant qu’un au Tibet et que les diverses sectes dominaient chacune une région, l’empereur Chengzu(1403-1424), troisième souverain de la dynastie des Ming, nomma les chefs religieux des diverses parties du Tibet " prince de Dharma ", " prince " ou " grande tuteur d’ Etat " afin de mieux dominer la région. Le Dalaï Lama et le Panchen Lama qui représentent deux systèmes de bouddhas vivants appartiennent aux Gelugpa, une école du bouddhisme tibétain apparue sous les Ming . Le troisième Dalaï Lama était au début le Supérieur d’un monastère de Gelugpa.

Dynastie des Qing (1644-1911)

En 1644, la dynastie des Qing remplaça celle des Ming et renforça son autorité sur le Tibet. L’empereur nomma officiellement en 1653 le Dalaï Lama et en 1713 le Panchen Lama, consacrant ainsi leur titre de Dalaï Lama et de Panchen Erdini, ainsi que leur position politique et religieuse au Tibet. En 1727, l’empereur de la dynastie des Qing envoya deux ministres au Tibet, qui, au nom des autorités centrales, surveillaient l’administration locale de la région. En 1793, il promulgua les " Règlements administratifs du Tibet, approuvés par Sa Majesté " qui comprenaient principalement les clauses suivantes : Le gouvernement des Qing détenait le pouvoir de reconnaître les enfants-incarnations après le décès des grands bouddhas vivants, y compris le Dalaï Lama et le Panchen Erdini.

La République de Chine(1912-1949)

Dans sa déclaration qu’il fit le jour de son entrée en fonction, le premier janvier 1912, le président par intérim Sun Yat-sen, fondateur de la République de Chine, fit remarquer que " l’État s’appuyait sur son peuple. Notre unité nationale signifie que nous sommes un pays comprenant des territoires habités de Han, de Mandchous, de Mongols, de Hui, et de Tibétains et que ces communautés ethniques sont unies comme un seul homme. " En mars de la même année, la " Constitution provisoire de la République de Chine ", première Constitution de la République publiée par le sénat provisoire de la République de Chine à Nanjing, stipule formellement que le Tibet fait partie de la République de Chine. Le 13e Dalaï Lama et le 9e Panchen Erdini participèrent, en leur qualité de représentants officiels, à la formation du gouvernement national à Nanjing par le Kuomintang de Chine en 1927 et à la convocation de l’Assemblée nationale en 1931. Dans le programme général de la " Constitution provisoire de la République de Chine pendant la période de tutelle politique ", le premier article affirme que le Tibet fait partie de la République de Chine. Sous la République de Chine, le gouvernement central gouverna le Tibet tout comme l’avaient fait les dynasties des Yuan, des Ming, et des Qing.

La République populaire de Chine

Après la fondation de la République populaire de Chine en1949, le gouvernement populaire central adopta le principe de libération pacifique envers le Tibet, tenant compte des faits historiques et actuels de cette région. Il notifia officiellement en janvier 1950 aux autorités locales du Tibet d’ envoyer une délégation à Beijing négocier la libération pacifique du Tibet . Le 14e Dalaï Lama qui accéda au pouvoir avant la date convenue accepta la proposition de négociation de paix. En janvier 1951, il adressa au gouvernement populaire central une lettre dans laquelle il écrit : " cette fois-ci j’accepte la demande chaleureuse et sincère de tout le peuple tibétain d’exercer le pouvoir moi-même", décide d’envoyer une délégation auprès du " gouvernement populaire central afin de chercher à régler le problème du Tibet " . Il nomma en février 1951 Ngapoi Ngawang-Jigme, premier représentant plénipotentiaire du gouvernement local du Tibet et les autres représentants chargés d’aller à Beijing régler tout ce qui concerne les négociations avec le gouvernement populaire central. Les représentants du gouvernement populaire central et du gouvernement local du Tibet aboutirent le 23 mai 1951 à un accord sur les problèmes relatifs à la libération pacifique du Tibet et signèrent " l’Accord entre le gouvernement populaire central et le gouvernement local du Tibet sur les mesures concernant la libération pacifique du Tibet " (en abrégé l’accord en dix-sept points ). Cet accord bénéficia de l’approbation et du soutien du peuple multi-ethnique du Tibet. Le Dalaï Lama envoya donc le 24 octobre de la même année un télégramme au président Mao Zedong dans lequel il disait : Sur la base de l’amitié, les représentants des deux parties ont signé le 23 mai 1951 l’accord sur les mesures concernant la libération pacifique du Tibet. Le gouvernement local, les lamas et les populations laïques du Tibet le soutiennent à l’unanimité. Le 26 octobre de la même année, avec l’appui du peuple tibétain, l’Armée populaire de Libération entra à Lhasa. En 1954, le Dalaï Lama et le Panchen Erdini se rendirent ensemble à Beijing pour participer à la première Assemblée populaire nationale de la République populaire de Chine. Lors de cette Assemblée, le Dalaï Lama et le Panchen Erdini furent élus respectivement vice-président et membre du Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale. En 1959,une réforme démocratique a eu lieu au Tibet, mettant fin au régime féodal de servage caractérisé par la fusion du temporel et du spirituel. Le Code en 13 articles et le Code en 16 articles ont été abolis. Selon ces codes, les gens étaient classés en trois catégories hiérarchisées et en neuf échelons. Les propriétaires de serfs et d’esclaves employaient des tortures cruelles et barbares, les supplices pouvaient aller jusqu'à arracher les yeux, couper les oreilles, les mains ou les pieds. En 1965 , les Régions d’autonome du Tibet a été officiellement fondée .Selon la constitution chinoise et la loi sur l’autonomie des régions ethniques, les régions d’autonome ethnique jouissent d’une large autonomie , concernant la législation, l’utilisation de la langue et l’écriture ethniques, les affaires économiques, financières, culturelles, de l’éducation et du personnel, la gestion et l’exploitation des ressources naturelles, etc.

Faits et chiffres

En 1959, une réforme démocratique a eu lieu au Tibet, mettant fin au régime féodal de servage caractérisé par la fusion du temporel et du spirituel, un million de serfs et d’esclaves ont été affranchis, soit plus de 95 % de la population totale.

Au Tibet, les Tibétains forment 95 % de la population totale de la Région autonome qui atteint en 1997 2,44 millions, les autres ethnies, dont les Han, n’en sont que 5 %. La population du Tibet a plus que doublé pendant les 40 ans, entre 1953 et 1993, et est passée d’un million à 2,3 millions avec une augmentation de 1,16million de Tibétains.

Depuis la fondation de la Région autonome du Tibet, les 4 présidents du comité permanent de l’assemblée populaire de la Région autonome et les 5 présidents de la Région autonome sont tous Tibétains . Les Tibétains et les autres ethnies minoritaires représentent 93,2 % du personnel des organes du pouvoir d’Etat de différents échelons au Tibet.

Sur 20 députés de la IXe Assemblée populaire nationale venue du Tibet, 80 % sont des représentants tibétains ou d’autre ethnies minoritaires.

Depuis 1992, l’économie du Tibet s’est développée rapidement. En 1997, le produit intérieur brut du Tibet est estimé à 7,35 milliards de yuans , soit une augmentation de 96,6 % par rapport à 1991 et une augmentation annuelle moyenne de 11, 9 %.

Depuis 1987, la production céréalière du Tibet a eu 10 bonnes récoltes consécutives pour établir en 1997 un record historique de 820 000 tonnes, avec une augmentation de 41,4 % par rapport à 1991.

La programmation des télécommunications par satellite et des systèmes téléphoniques a été réalisée dans 98 % des districts du Tibet, et est incorporée aux réseaux national et international.

A partir de 1980, les paysans et les pasteurs Tibétains ont été dispensés du payement de l’impôt et de la vente de produits à l’Etat et ils gardent l’intégralité de leurs revenus.

Ces dernières années, le gouvernement central a accordé au Tibet annuellement une aide financière fixe qui dépasse 1,2 milliard de yuans.

En 1994, le gouvernement central a décidé de réaliser encore au Tibet, pendant trois ou quatre ans, 62 projets de constructions dans les domaines agricoles, hydrauliques, énergétiques, industriels, de transport et télécommunication et d’urbanisme. L’investissement global de ces ouvrage a atteint à 3,66 milliards de yuans.

En 1996, le revenue annuel moyen des citadins était de 5 030 yuans, soit une augmentation annuelle de 19 %. Le revenue net des paysans et des pasteurs était en moyenne de 975 yuans, avec une croissance annuelle moyenne de 8,2 %.

En 1997, le Tibet possédait 4 251 écoles primaires avec 300 453 écoliers. Les enfants d’âge scolaire sont scolarisés à 78,2 %. Le Tibet a 90 écoles secondaires, 4 établissements d’enseignement supérieur et 16 écoles professionnelles. Les investissements destinés à l’éducation représentent 18 % des dépenses du budget de la Région autonome du Tibet. Le tibétain constitut la matière principale enseignée dans toutes les écoles.

Il existe en Chine une cinquantaine d’établissements de recherche sur la Tibétologie, regroupant plus de 2 000 personnes spécialisées.

L’espérance de vie des Tibétains est passé de 36 ans dans l’ancien Tibet à 65 ans aujourd’hui.

Il existe au Tibet 1 787 lieux de culte réservés aux activités du bouddhisme avec 46 380 moines.

A partir des années 80, l’Etat a affecté chaque année une somme spéciale, complétée par une quantité d’or et d’argent, à l’entretien, à la restauration et à la protection des temples. Les fonds ainsi utilisés dépassent 300 millions de yuans.

La restauration du Potala couvrant une superficie de 33 900 m² à laquelle l’Etat a accordé une somme de 55 millions de yuans. La restauration des stupas et des salles culturelles du Ve au IXe panchen-lama a coûté 6,7 millions de yuans, utilisé 111 Kg d’or, 2 000 Kg d’argent et un grand nombre de perles et de pierres précieuses, offerts par l’État. Pour construire le stupa et la salle culturelle du Xe panchen -lama, l’État a accordé une dotation unique de 66,2 millions de yuans et de 650 Kg d’or.