Camarades députés,
A partir de cette
année, la Chine va mettre à exécution le
premier plan quinquennal du nouveau siècle. Les Propositions
du Comité central du PCC sur l'établissement du
Xe Plan quinquennal de progrès social et de développement
économique, document adopté par le 5e plénum
du XVe Comité central du Parti, ont formulé les
objectifs à réaliser durant les cinq années
à venir pour le progrès social et le développement
économique, ainsi que les orientations à observer
et les principales tâches à accomplir. A la lumière
de ce document, le Conseil des Affaires d'Etat a établi,
après avoir recueilli les observations de tous, le Programme
du Xe Plan quinquennal de progrès social et de développement
économique (projet). Au nom du Conseil des Affaires d'Etat,
je vais maintenant vous présenter le rapport y ayant trait,
en vous priant d'examiner à la fois celui-ci et le Programme
(projet); nous appelons par la même occasion les membres
du Comité national de la Conférence consultative
politique qui assistent aux travaux de la présente session,
à nous faire part de leurs remarques.
I. BILAN DU PROGRES SOCIAL
ET DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DURANT LE IXe PLAN QUINQUENNAL
Au cours des cinq dernières
années, les divers peuples de la nation chinoise ont, sous
la direction du Parti communiste chinois, resserré leurs
rangs dans leur lutte commune et travaillé dans un esprit
créateur, ce qui leur a permis d'obtenir de remarquables
succès dans tous les domaines.
L'économie nationale a continué à se développer
sainement et à un rythme accéléré,
et la puissance globale du pays s'est renforcée. En cinq
ans, le PIB a augmenté en moyenne de 8,3% par an, pour
atteindre en l'an 2000, 8 940,4 milliards de yuans. Ainsi, les
objectifs prévus -- doublement par tête d'habitant
du PNB par rapport à 1980 -- ont été dépassés.
Grâce à la croissance continuelle de l'économie
et à l'amélioration de la rentabilité, les
recettes budgétaires de l'Etat se sont élevées,
en l'an 2000, à 1 338 milliards de yuans, soit un accroissement
de 16,5% par an en moyenne. La production des principaux produits
industriels et agricoles s'est classée aux premiers rangs
dans le monde, si bien que la pénurie de marchandises est
pratiquement une chose du passé. La restructuration sectorielle
a enregistré des progrès encourageants. La capacité
de production de céréales et d'autres produits agricoles
s'est nettement améliorée et un tournant historique
a eu lieu en matière d'approvisionnement de produits agricoles:
la pénurie de longue durée a fait place à
un équilibre du point de vue de la quantité globale,
voire même à un excédent dans les bonnes années.
La lutte pour éliminer les capacités de production
industrielle obsolètes ou excédentaires a été
couronnée de succès, la refonte technique des entreprises
pilotes n'a cessé de faire des progrès, les secteurs
de haute et nouvelle technologie tels que celui de l'informatique
ont connu une croissance rapide. La construction d'infrastructures
ayant donné de bons résultats, les goulots d'étranglement
que représentaient des secteurs tels que l'énergie,
les transports, les communications, les matériaux et les
matières premières ont été atténués.
La réforme du système économique a progressé
tous azimuts et un système d'économie socialiste
de marché a été instauré pour l'essentiel.
Centrée sur la création d'entreprises modernes,
la réforme des entreprises publiques de grande et moyenne
dimension a enregistré des progrès notables. La
plupart des entreprises publiques pilotes ont été
restructurées et sont devenues des compagnies, une grande
partie d'entre elles ont été cotées à
l'intérieur comme à l'extérieur du pays.
Les efforts pour se débarrasser des déficits dans
les entreprises ont donné de bons résultats : en
l'an 2000, les entreprises industrielles publiques et celles dont
l'Etat est le principal actionnaire ont réalisé
239,2 milliards de yuans de profits, soit une augmentation de
190 % par rapport à 1997. Les objectifs à atteindre
en trois ans pour la réforme et le redressement des entreprises
publiques de grande ou moyenne dimension ont été
pratiquement réalisés. Tandis que l'économie
publique poursuivait son essor, l'économie privée
et individuelle a connu une croissance accélérée.
L'instauration du système de marché s'est poursuivie,
en sorte que le marché d'éléments importants
tels que le capital, la technologie et la main-d'oeuvre a connu
des développements rapides et que le rôle fondamental
du marché dans la répartition des ressources s'est
nettement renforcé. Le système financier et fiscal
n'a cessé de s'améliorer. La réforme des
finances s'est accélérée. La réforme
du système de logement urbain, du système d'asssurances
sociales, des organismes administratifs, etc. a enregistré
des progrès sensibles. Le système de macro-contrôle
de l'Etat s'est perfectionné.
L'ouverture sur l'extérieur n'a cessé de s'améliorer
et son champ d'action s'est étendu tous azimuts. La réforme
du système économique et commercial avec l'étranger
a progressé à pas assurés, l'économie
tournée vers l'extérieur a poursuivi son essor.
En l'an 2000, le volume global de l'import-export a atteint 474,3
milliards de dollars américains, dont 249,2 milliards pour
l'exportation; ces deux chiffres augmentant respectivement de
69% et de 67% par rapport à 1995. La composition des exportations
s'est améliorée, les produits mécaniques
et électroniques et ceux de haute technologie ont représenté
un pourcentage plus élevé. Les secteurs tournés
vers l'extérieur se sont progressivement élargis
et l'environnement de l'investissement a continué à
s'améliorer. Tout en s'amplifiant, l'introduction de capitaux
étrangers s'est améliorée qualitativement.
En cinq ans, on a introduit 289,4 milliards de dollars américains,
soit un accroissement de 79,6% par rapport au VIIIe Plan quinquennal.
Les réserves de devises dont l'Etat disposait à
la fin de l'an 2000 ont atteint 165,6 milliards de dollars américains,
soit 92 milliards de plus que fin 1995.
Le niveau de vie de la population a continué à s'améliorer;
pris dans son ensemble, il a atteint celui de la "moyenne
aisance". En l'an 2000, le revenu net des habitants des campagnes
et celui des habitants des villes et des bourgs ont été
respectivement de l'ordre de 2 253 et de 6 280 yuans, augmentant
en cinq ans de 4,7 et de 5,7% par an. Les marchandises sont abondantes
sur le marché, le niveau de consommation des habitants
ne cesse de s'améliorer, le volume global des ventes au
détail des articles de consommation s'est accru en moyenne
de 10,6% par an. Les conditions de vie de la population se sont
donc beaucoup améliorées surtout du point de vue
du logement, des télécommunications et de la consommation
d'électricité. Le solde de l'épargne bancaire
a plus que doublé en cinq ans, tandis que les capitaux
financiers existant notamment sous forme d'actions et d'obligations
se sont accrus rapidement. Le nombre des habitants ruraux dans
la misère a été largement réduit,
les objectifs prévus dans le Programme visant à
faire sortir de la pauvreté 80 millions d'habitants entre
1994 et 2000 ont été pratiquement réalisés.
La recherche scientifique et l'éducation ont connu des
développements impressionnants et un progrès général
a été enregistré dans tous les secteurs sociaux.
Le "projet 863" a progressé sans à-coup.
Les recherches dans les secteurs de haute technologie tels que
l'aérospatiale, l'informatique, les matériaux nouveaux
et la bioingénierie ont obtenu des succès remarquables.
La recherche fondamentale et appliquée a enregistré
de nouveaux progrès. La transformation en entreprises des
instituts de recherche appliquée appartenant à des
départements du gouvernement a été pratiquement
terminée, tandis que la réforme institutionnelle
des autres instituts de recherche scientifique a commencé
partout. La mise sur le marché et l'industrialisation des
découvertes scientifiques ont été accélérées.
L'enseignement à tous les niveaux et de toutes les catégories
est en plein essor. La généralisation de la scolarité
obligatoire de neuf ans et l'élimination de l'illettrisme
parmi les jeunes et adultes ont été pratiquement
réalisées. La réforme du système d'administration
dans les établissements d'enseignement supérieur
a donné de bons résultats. L'admission accrue d'étudiants
dans les écoles supérieures a été
favorablement accueillie partout. La démographie et la
régulation des naissances ont enregistré de nouveaux
progrès. La protection de l'environnement et les travaux
écologiques ont été sensiblement renforcés.
La culture, la santé publique, le sport et les autres oeuvres
sociales ont poursuivi leur essor. La lutte anticorruption a été
couronnée de succès. Les efforts en vue d'améliorer
la sécurité publique ont été renforcés.
L'édification de la civilisation morale socialiste, de
la démocratie et de la légalité a enregistré
de nouveaux progrès. La modernisation de la défense
nationale et des forces armées a fait de nouveaux pas en
avant.
La Chine ayant récupéré, au cours du IXe
Plan quinquennal, sa souveraineté sur Hongkong et Macao,
la noble cause de la réunification pacifique de la patrie
a enregistré des progrès de portée historique.
Depuis le retour de ces deux territoires, le principe d'"un
Etat, deux systèmes" et la loi fondamentale y ont
été intégralement appliqués. Le gouvernement
de ces zones spéciales d'administration a bien travaillé,
permmettant ainsi à Hongkong et Macao de jouir d'une grande
stabilité sociale et d'un développement économique
excellent.
Avec la réalisation du IXe plan quinquennal, nos objectifs
stratégiques pour la deuxième étape de modernisation
du pays ont été atteints, jetant ainsi une base
solide pour l'exécution du Xe plan quinquennal et la réalisation
de nos objectifs stratégiques pour la troisième
étape. Tels sont les grands succès que nous avons
obtenus dans la modernisation socialiste du pays: c'est un nouveau
jalon dans l'histoire de la nation chinoise.
C'est en surmontant d'innombrables difficultés qu'au cours
du IXe Plan quinquennal nous avons obtenu ces succès de
progrès social et de développement économique.
En effet, nous avons réussi à faire face à
une conjoncture internationale difficile, amortissant avec succès
le choc de la crise financière asiatique. Non seulement
nous sommes venus à bout de l'inflation qui persistait
au début du IXe Plan quinquennal, mais nous avons aussi
jugulé les tendances à la déflation apparues
au milieu et à la fin de celui-ci; dans le même temps,
nous avons triomphé de graves crues et sécheresses.
Tous ces succès, nous les devons au Comité central
du PCC ayant à sa tête le camarade Jiang Zemin, qui,
en présence des contradictions et difficultés de
toutes sortes, a su garder son sang-froid et prendre les mesures
et les dispositions qui convenaient, et aussi aux durs efforts
du pays tout entier. Au nom du Conseil des Affaires d'Etat, je
voudrais profiter de la présente session pour rendre un
vibrant hommage à nos divers peuples qui, dans divers secteurs
et à leurs postes de travail, apportent par leur dur labeur
leur contribution à l'édification du pays; je tiens
également à exprimer mes sincères remerciements
à nos concitoyens de la Région spéciale d'administration
de Hongkong et de celle de Macao, ainsi qu'à nos concitoyens
de Taiwan et aux Chinois résidant à l'étranger,
qui ont fait preuve d'un vif intérêt pour le développement
et la réunification de la patrie et y ont accordé
leur soutien.
Grâce à la pratique du IXe Plan quinquennal, nous
avons enrichi notre expérience sur le renforcement et l'amélioration
de la gestion et du contrôle macro-économiques selon
les exigences du développement de l'économie socialiste
de marché.
Premièrement, chercher à résoudre, au moyen
du développement, les problèmes intervenus au cours
de la marche en avant. Le développement étant la
pierre de touche, face aux diverses contradictions sociales, nous
avons toujours axé l'ensemble de notre travail sur la construction
économique, en adoptant des mesures efficaces pour assurer
le développement continu, rapide et sain de l'économie
nationale et préparer les conditions nécessaires
à la solution des autres contradictions. Nous avons attaché
autant d'attention au matériel qu'au spirituel et avons
sans cesse renforcé l'édification de la civilisation
spirituelle socialiste, de la démocratie socialiste et
de la législation socialiste, ce qui nous a permis de créer
un environnement politique et social favorable au développement
économique et de nous armer d'une idéologie qui
nous insuffle une puissante force motrice.
Deuxièmement, réajuster l'orientation et l'intensité
de notre politique de macro-contrôle en fonction de la conjoncture
économique. Dans la lutte contre l'inflation, nous avons
veillé à maintenir la continuité de la croissance
économique, de façon à garantir l'"atterrissage
en douceur" de l'économie chinoise. En vue de contenir
la tendance à la déflation, nous avons opté
pour l'élargissement de la demande intérieure et
adopté résolument une politique de relance budgétaire,
tout en cherchant à améliorer les mesures politiques
au cours de la pratique. D'un côté, l'Etat a émis
davantage d'obligations publiques pour assurer l'accroissement
des investissements ; de l'autre, les finances publiques ont assuré
l'augmentation appropriée des revenus des citadins à
faible revenu en vue de stimuler la consommation. Ces deux facteurs
ont permis d'entraîner la croissance économique.
Le gouvernement a adopté des mesures telles que le relèvement
du taux de détaxe pour l'exportation, la répression
de la contrebande et l'accroissement de l'exportation des produits
chinois, en vue d'équilibrer la balance des paiements internationaux
et de stabiliser la valeur du renminbi. Par ailleurs, dans le
cadre d'une politique monétaire prudente, on a eu recours
à divers instruments financiers, dont le taux d'intérêt,
pour soutenir la croissance économique, sans oublier de
régulariser le volume de l'offre de monnaie et d'assurer
la bonne orientation de crédits bancaires et ce, afin de
se prémunir contre tout risque financier.
Troisièmement, assurer une liaison étroite entre
l'accroissement de la demande intérieure et la restructuration
économique. Compte tenu de la situation actuelle caractérisée
par une surcapacité de production des industries de transformation,
nous avons privilégié l'affectation de fonds (réunis
par l'émission d'obligations) à la construction
d'infrastructures, tout en augmentant les investissements en faveur
de l'agriculture, des sciences, des technologies et de l'éducation,
sans oublier le soutien à la refonte technique des entreprises.
Profitant de la situation actuelle, où l'approvisionnement
en moyens de production s'avère relativement abondant,
nous avons entrepris des projets ambitieux dont la réalisation
se faisait attendre depuis des années ; c'est ainsi que
nous avons assuré la poursuite de la croissance économique
et le renforcement de la capacité de développement
ultérieur.
Quatrièmement, mieux concilier les exigences de la réforme,
du développement et de la stabilité. Les problèmes
complexes et difficiles surgis au cours de la réforme n'ont
pu arrêter la Chine dans sa marche en avant ; bien au contraire,
elle a su relever le défi et faire progresser de façon
active et en bon ordre le processus des réformes, donnant
ainsi une forte impulsion au développement de l'économie
nationale. Ce faisant, on a prêté une attention soutenue
à ce que les mesures de réforme n'aillent pas au-dela
de la capacité d'adaptation de la population. Ayant conscience
que la restructuration économique et la poursuite en profondeur
des réformes doivent nécessairement engendrer des
changements dans les rapports d'intérêt des diverses
catégories sociales, notre gouvernement a prêté
une grande attention à ce problème et adopté
des mesures politiques pour sauvegarder les intérêts
fondamentaux des masses populaires. Des efforts énergiques
ont été consacrés à la réinsertion
sociale des travailleurs licenciés, des mesures ont été
prises pour garantir le versement exact et ponctuel des allocations
de chômage et des pensions de retraite, et la politique
recommandant d'acheter l'excédent de grain des paysans
à un prix garanti et sans limite quantitative a été
maintenue. Tout cela a contribué au maintien de la stabilité
sociale et à la poursuite de la croissance économique.
Tout en constatant ces faits positifs, nous devons aussi reconnaître
qu'il existe de nombreux problèmes dans la vie économique
et sociale du pays. Il s'agit notamment des phénomènes
suivants : l'irrationalité de la structure industrielle,
aggravée par des disparités régionales dans
le développement économique ; les performances et
la compétitivité internationale encore faibles de
l'économie nationale ; les imperfections institutionnelles
existant dans notre économie socialiste de marché
et empêchant le plein développement des forces productives
; le niveau relativement bas dans le développement des
sciences, des technologies et de l'éducation, ainsi que
la faible capacité d'innovation scientifique et technique;
la pénurie de ressources telles que l'eau et le pétrole
et la dégradation de l'environnement dans une partie des
régions; la pression de l'emploi de plus en plus forte,
l'accroissement ralenti des revenus des paysans, ainsi que d'une
partie de la population urbaine, provoquant un creusement de l'écart
des revenus; les dysfonctionnements de l'économie de marché
dans un certain nombre de secteurs, entraînant occasionnellement
de graves accidents; la corruption, l'étalage de luxe,
le gaspillage, le formalisme et la bureaucratie; l'insécurité
dans certaines localités. L'apparition de tous ces problèmes
doit s'expliquer, il est vrai, par des raisons fort complexes,
mais les défauts et insuffisances existant dans notre travail
en sont pour une bonne part responsables. Nous devrons donc leur
accorder toute l'attention qu'ils méritent et adopter des
mesures efficaces en vue de leur solution.
II. OBJECTIFS ET IDEES DIRECTRICES
DU Xe PLAN QUINQUENNAL
Un tour d'horizon
de la situation tant intérieure qu'extérieure au
début du XXIe siècle nous conduit à constater
que les cinq à dix prochaines années constitueront
une période extrêmement importante pour le développement
économique et social de la Chine. Face à l'essor
fulgurant des technologies nouvelles et à l'avance de la
mondialisation économique, de nombreux pays procèdent
activement à la restructuration de leur économie,
et nos voisins cherchent à accélérer leur
croissance économique. La Chine se trouve donc confrontée
à un sérieux défi, c'est là d'ailleurs
une occasion exceptionnelle que l'histoire lui offre pour rattraper
son retard en se développant à grandes enjambées.
Face à ce tournant historique, nous avons à intensifier
les réformes pour réajuster notre structure économique.
Par ailleurs, l'adhésion à l'Organisation mondiale
du commerce nous posera de nombreux problèmes nouveaux.
Nous avons donc à accomplir de lourdes tâches dans
divers domaines, à trouver une solution aux nombreuses
contradictions inhérentes à la société
et à saisir cette occasion pour accélérer
le rythme de développement. En même temps, nous disposons
aussi de conditions favorables permettant à notre économie
nationale de réaliser un développement relativement
rapide pendant une assez longue période.
Compte tenu de la
situation et des tâches à réaliser durant
la période du Xe Plan quinquennal, le "Programme"
a défini les principaux objectifs à atteindre durant
les cinq prochaines années pour le développement
économique et social. Ces objectifs sont : maintenir un
rythme relativement rapide dans le développement de l'économie
nationale, faire aboutir la stratégie visant au réajustement
de la structure économique et assurer une amélioration
sensible de la qualité et du rendement de la croissance
économique, de façon à jeter de solides fondements
pour le doublement du PIB d'ici 2010; instaurer un système
d'administration et de gestion moderne dans les entreprises publiques,
chercher à parfaire le système de protection sociale,
perfectionner le système de l'économie socialiste
de marché, intensifier l'application de notre politique
d'ouverture et participer sur une plus large échelle à
la coopération internationale; multiplier les créneaux
d'emploi, relever de façon continue les revenus de la population
urbaine et rurale, améliorer sensiblement les conditions
de vie culturelle et matérielle et renforcer la protection
de l'environnement et les travaux écologiques ; accélérer
le développement des sciences, des techniques et de l'éducation,
continuer à améliorer la formation des citoyens
et faire progresser l'édification de la civilisation spirituelle,
la démocratisation et la législation.
Le "Programme"
du Xe Plan quinquennal s'inspire des idées directrices
suivantes :
Prendre le développement
comme thème central. Nous insistons sur la nécessité
de tenir compte à la fois de la rapidité et de l'efficacité,
en cherchant à réaliser un développement
relativement rapide sur la base d'une amélioration de la
rentabilité. Une croissance économique n'est profitable
que si la production de biens et de services ainsi augmentée
est bien accueillie sur le marché et procure des gains
réels. C'est là la pierre de touche. En prenant
en considération différents facteurs, nous avons
fixé à 7% le taux moyen de la croissance économique
durant la période du Xe Plan quinquennal. Cet objectif
prévoit un rythme de croissance relativement rapide, bien
qu'il soit légèrement inférieur au niveau
du IXe Plan quinquennal. La réalisation de cet objectif
sur la base d'une amélioration de la rentabilité
exigera des efforts ardus de notre part. En outre, étant
donné l'existence de facteurs impondérables sur
le plan tant intérieur qu'extérieur, nous avons
aussi besoin de nous ménager une marge de manoeuvre dans
la prévision de nos objectifs. Cette façon de faire
a de solides avantages dans la mesure où elle nous permet
de concentrer nos efforts sur le réajustement de la structure
économique et l'amélioration de la rentabilité,
de nous prémunir contre une éventuelle surchauffe
économique et d'éviter le lancement de projets restés
à un bas niveau et faisant double emploi.
Tout axer sur la restructuration
économique. L'économie chinoise se trouve dans un
état où elle ne peut poursuivre son développement
qu'en procédant à une mutation de sa structure.
Le maintien de la structure existante et du mode de croissance
extensive ne pourrait signifier que l'accumulation de produits
invendus, la dégradation de l'environnement et l'épuisement
des ressources. L'économie chinoise doit donc compter sur
le réajustement structurel pour maintenir un rythme de
développement relativement rapide. Dans les cinq années
à venir, nous devrons concentrer nos efforts sur le réajustement
de la structure industrielle, l'aménagement du territoire
et le développement de petites villes et de bourgs, en
cherchant surtout à garantir l'accomplissement de la première
tâche. Il faudra renforcer l'agriculture, base de notre
économie nationale, accélérer la recomposition
et la refonte technique des entreprises industrielles en vue de
garantir leur remise à niveau et leur optimisation, consacrer
de grands efforts au développement des services, accélérer
l'informatisation de l'économie nationale et de toute la
société, tout en continuant à renforcer la
construction d'infrastructures.
Faire jouer leur rôle
de locomotive à la politique de réforme et d'ouverture
et au progrès scientifique et technique. Le développement
et la restructuration de l'économie chinoise doivent se
doter d'une force motrice grâce à des innovations
institutionnelles et technologiques. Dans les cinq années
à venir, nous devrons poursuivre inébranlablement
notre politique de réforme et d'ouverture en vue de briser
les entraves institutionnelles au développement des forces
productives et d'insuffler un puissant dynamisme au développement
économique et au progrès social de la Chine. Il
faudra mettre au premier plan la formation du personnel scientifique
et technique, en appliquant à fond la stratégie
de renouveau national à partir des sciences et de l'éducation,
en vue de stimuler l'essor des sciences et des technologies et
de former davantage d'hommes capables, et cela, en liaison étroite
avec le développement économique.
Faire de l'amélioration
du niveau de vie de la population notre point de départ
fondamental. L'amélioration continuelle du niveau de vie
de la population citadine et rurale n'est pas seulement le but
fondamental du développement économique de notre
pays, elle répondra aussi au besoin urgent de l'élargissement
de la demande intérieure. Il faudra continuer à
attacher une importance prioritaire à l'amélioration
du niveau de vie de la population, multiplier les créations
d'emploi, augmenter le revenu des habitants, rajuster rationnellement
la distribution du revenu et assainir le système de protection
sociale de manière à aider la population à
accéder à une aisance moyenne plus avancée.
Maintenir la combinaison
du développement économique et du progrès
social. Il faudra renforcer énergiquement l'édification
de la civilisation spirituelle socialiste et celle de la légalité
et de la démocratie, traiter correctement les rapports
entre la réforme, la croissance économique et la
stabilité sociale, promouvoir le développement des
diverses oeuvres sociales et assurer la stabilité de la
société. Il faudra attacher une très grande
importance aux problèmes de la population, des ressources
et de la protection de l'environnement et leur apporter une solution
sérieuse, appliquer en profondeur la stratégie du
développement durable et promouvoir le développement
harmonieux des secteurs économiques et sociaux.
Témoignant
d'un plus grand souci sur le plan stratégique, macro-économique
et politique, le programme du Xe Plan quinquennal définit
moins de normes quantitatives mais formule plus d'objectifs indicatifs
pouvant refléter les changements structurels; attentif
aux problèmes principaux à résoudre et aux
secteurs prioritaires de développement, il indique l'orientation
à suivre et les mesures politiques correspondantes. Il
insiste sur le rôle joué par le mécanisme
du marché dans la réalisation du plan, et recommande
un macro-contrôle gouvernemental recourant davantage au
leviers économiques, à la politique économique
et aux moyens légaux. Au cours de l'élaboration
du plan on s'est efforcé de faire appel à une plus
grande participation sociale de manière à ce que
ce processus d'élaboration devienne une occasion d'illustrer
la démocratie et de mobiliser la sagesse collective, et
qu'un consensus général soit atteint au bout du
processus.
III. RENFORCER LA POSITION
DE BASE DE L'AGRICULTURE ET AUGMENTER LE REVENU DES PAYSANS
L'agriculture, les
régions rurales et les paysans représentent un problème
d'importance cruciale pour l'ensemble de la réforme, de
l'ouverture sur l'extérieur et de la modernisation. Il
faudra, durant le Xe Plan quinquennal, faire de l'application
de la politique fondamentale du Parti dans les régions
rurales, du renforcement de la position de base de l'agriculture
et de l'augmentation du revenu des paysans la tâche primordiale
du travail économique, et veiller particulièrement
à mener à bien notre travail dans les domaines suivants:
Accélérer
la restructuration de l'agriculture et de l'économie rurale.
C'est là la voie fondamentale pour élever le rendement
de l'agriculture et augmenter le revenu des paysans. Il faudra,
tout en veillant à protéger effectivement les terres
cultivées et à stabiliser la production céréalière,
procéder activement au rajustement de la structure des
cultures en se basant sur la sélection de bonnes variétés
et l'amélioration aussi bien de la qualité que du
rendement. Il faudra accélérer le développement
de l'élevage, de la sylviculture et de l'aquiculture. Il
conviendra d'exploiter les avantages comparés locaux tout
en rajustant rationnellement la répartition régionale
en matière de production agricole, et de développer
des secteurs agricoles originaux de manière à permettre
à notre agriculture d'atteindre le stade d'une production
d'envergure et spécialisée et à augmenter
la part marchande de nos produits agricoles. Il faudra encourager
les modes d'exploitation industrielle de l'agriculture, soutenir
les entreprises en tête de peloton, populariser les combinaisons
des sociétés et des foyers paysans. L'"agriculture
sur commande" et d'autres formes d'exploitation, développer
la transformation, l'ensilage, le transport et la conservation
au frais des produits agricoles, et améliorer les effets
de la production agricole à l'aval. Il faudra orienter
les entreprises établies dans les bourgs et les cantons
vers la restructuration, le progrès technologique et l'innovation
organisationnelle. Il faudra développer les petites villes
et les bourgs, promouvoir activement et sans à-coup l'urbanisation
de régions rurales, multiplier les créations d'emplois
pour les paysans et leur fournir davantage de moyens d'augmenter
leurs revenus. Il faudra déployer de grands efforts pour
développer l'agriculture grâce aux nouvelles techniques
et à l'éducation, et à cet effet on renforcera
le développement et l'utilisation de la biotechnologie,
de l'informatique et d'autres technologies de pointe. On popularisera
les bonnes variétés des semences et les techniques
avancées et adéquates, et on accordera un soutien
actif au développement des industries agronomiques. On
établira des réglementations concernant les informations
relatives au marché des produits agricoles, la sécurité,
la qualité et la vérification des produits alimentaires.
La restructuration agricole devra se faire sans autoritarisme,
selon la loi du marché et en fonction des conditions locales,
de manière à respecter le droit des paysans à
l'exploitation autonome.
Promouvoir activement
la réforme rurale sous divers aspects. Il faudra, en maintenant
à long terme les contrats forfaitaires, encourager les
régions répondant aux conditions requises à
expérimenter le système de transfert du droit d'exploitation
de terres cultivées. Il faudra continuer à approfondir
la réforme du système de circulation des céréales
en fonction des données nouvelles apparues dans la production
et la circulation des céréales. En même temps
que l'Etat augmentera dans une mesure appropriée le volume
des réserves céréalières, les régions
principales de vente de grain devront accélérer
la circulation des céréales sur le marché
et garantir les besoins de consommation en établissant
des rapports commerciaux stables et de longue durée avec
les régions productrices et grâce au renouvellement
et à la régulation du volume des céréales
dans les silos d'Etat. Les régions productrices devront
maintenir les mesures politiques définies et la réforme
entreprise dans ce domaine, et acheter sans limite et au prix
de protection le grain excédentaire des paysans, tandis
que les finances centrales continueront à soutenir ces
régions de manière à ce qu'elles puissent
faire pleinement valoir leurs avantages dans la production céréalière.
Cette façon de procéder permettra d'une part d'élargir
les débouchés céréaliers au profit
des régions productrices et de faire remonter le prix des
céréales dans une mesure rationnelle, et d'autre
part de promouvoir la structure agricole des principales régions
consommatrices de céréales, de manière à
augmenter globalement les revenus des paysans. Il faudra protéger
les terres arables de base et interdire toute reconversion, sans
approbation préalable par les autorités compétentes,
de terres arables à des usages non agricoles : c'est là
une limite à ne pas franchir. Il faudra promouvoir la réforme
du système de perception d'impôts et de frais dans
les régions rurales, majorer dans une mesure appropriée
les taux actuellement en vigueur de l'impôt agricole et
de la taxe sur les produits agricoles spéciaux, et supprimer
en même temps les prélèvements aux niveaux
du canton et du village et les autres frais administratifs perçus
sur les paysans. C'est là la solution fondamentale pour
garantir les intérêts légitimes des paysans
et alléger les charges qui pèsent sur eux. Il faudra
accélérer la réforme dans ce domaine en se
référant à l'expérience-pilote acquise
dans la province de l'Anhui. Il faudra de plus, en combinaison
avec cette réforme, simplifier les organismes des cantons
et des bourgs et en réduire le personnel, et diminuer le
nombre des cadres aux échelons des villages et au-dessous
bénéficiant d'allocations gouvernementales; là
où les conditions le permettent, il faudra fusionner de
manière appropriée certains bourgs et cantons. Il
faudra poursuivre la réforme en profondeur du système
financier dans les régions rurales, et mener des investigations
pour établir un système financier rural adapté
aux besoins de développement de l'économie rurale.
Il faudra accélérer la réforme du mode de
gestion des coopératives de crédit rural en tenant
compte des conditions locales. La clé, pour la réussite
de cette réforme, consiste à délimiter le
droit de propriété et celui d'exploitation, à
perfectionner le système de personne morale et à
déterminer à qui revient la responsabilité
de prévenir et de surmonter les risques. Les coopératives
de crédit rural devront continuer à fournir des
services à l'agriculture, aux régions rurales et
aux paysans, et améliorer leur gestion : ainsi pourront-elles
faire pleinement valoir leur rôle de force principale dans
les finances rurales et assurer le lien financier avec les paysans.
La Banque agricole et d'autres établissements financiers
devront renforcer leur soutien à l'agriculture et à
l'économie rurale. Il faudra mener en profondeur la réforme
des coopératives rurales d'approvisionnement et de vente.
Renforcer la construction
d'infrastructures agricoles et d'équipements ruraux. Il
faudra augmenter les investissements destinés à
accélérer l'aménagement des grands cours
d'eau et des grands lacs et la construction d'ouvrages de contrôle
sur les cours d'eau principaux, et à consolider les réservoirs
en péril ou présentant des failles, de manière
à augmenter la capacité de régulation et
de retenue d'eau pour mieux prévenir les crues. Il faudra,
par ailleurs, mener à bien la rénovation des ouvrages
d'économie d'eau dans les grandes zones d'irrigation, mobiliser
la population pour construire des ouvrages hydrauliques et améliorer
les terres arables, et mener à bien la conservation du
sol et de l'eau. Il faudra renforcer la construction de bases
d'Etat pour la production de grain marchand et celle de produits
agricoles de qualité, et mener à bien la mise en
valeur globale des ressources agricoles. Il faudra continuer à
renforcer dans les régions rurales la construction du réseau
électrique, du réseau de communications, du réseau
de radiodiffusion et de télévision, de routes et
d'installations d'approvisionnement en eau afin d'améliorer
les conditions de production et de vie des paysans et de doter
les marchés ruraux de meilleurs équipements.
Continuer à
aider la population pauvre des régions rurales. Si on a
accompli pour l'essentiel le plan d'aide aux plus démunis,
l'éradication de la pauvreté reste une tâche
ardue et de longue haleine. Il faudra venir prioritairement en
aide à la population pauvre des zones du Centre-Ouest où
vivent des ethnies minoritaires, des anciennes bases révolutionnaires,
des régions frontalières et des régions particulièrement
défavorisées par la nature. On continuera à
aider les populations pauvres à mettre en valeur les ressources
locales, on multipliera par divers canaux les fonds d'aide et
on engagera un plus grand nombre de personnes dans la construction
d'ouvrages publics pour qu'ils puissent toucher des rémunérations.
Par ailleurs, on continuera à soutenir les régions
pauvres dans la construction d'infrastructures.
IV. PROMOUVOIR L'OPTIMISATION
ET LA REMISE A NIVEAU DE LA STRUCTURE INDUSTRIELLE
Le rajustement et
la remise à niveau de la structure industrielle représentent
le point crucial du rajustement stratégique de notre économie.
Il faudra mettre en relief les aspects suivants:
Renouveler les industries
traditionnelles au moyen de technologies de pointe et de techniques
avancées et appropriées. Il faudra accorder une
très grande importance à la réorganisation
et à la rénovation des industries traditionnelles
et, en se guidant sur le marché et en s'appuyant sur les
entreprises et le progrès technique, mener à bien
ce travail sur plusieurs fronts. Premièrement, il faudra,
en mettant l'accent sur l'augmentation des variétés,
l'amélioration de la qualité, la réduction
de la consommation d'énergie, la prévention et le
traitement des pollutions et l'amélioration du rendement,
soutenir la rénovation technique et améliorer effectivement
le niveau technologique et l'équipement d'une série
d'entreprises prioritaires dans le secteur de l'énergie,
la métallurgie, l'industrie chimique, l'industrie textile
et légère, la construction mécanique, l'automobile,
les matériaux de construction et le bâtiment. Deuxièmement,
il faudra, en recourant à l'invention autonome et à
l'introduction de technologie étrangère, accélérer
le développement des technologies d'usage commun, des techniques
clés et des techniques auxiliaires pouvant promouvoir l'amélioration
de la structure industrielle. On redressera l'industrie équipementaire
en développant et en produisant des assortiments d'équipements
avancés de grandes dimensions, à haut rendement
et répondant à un besoin urgent. Troisièmement,
il faudra encourager, au moyen de l'introduction en bourse, de
la fusion-acquisition, de l'union et de la réorganisation,
la constitution de grandes sociétés ou de groupes
d'entreprises axés sur une activité principale,
possédant un noyau puissant et bénéficiant
de droits autonomes de propriété intellectuelle.
Ces groupes et sociétés devront devenir le support
et la force principale de la restructuration industrielle et du
renouvellement des produits. Quatrièmement, il faudra soutenir
activement le renouveau des vieilles bases industrielles, faire
pleinement valoir leur puissance potentielle et leurs réserves
de compétences, de manière à améliorer
le niveau des industries qui s'y sont installées.
En même temps, il faudra combiner les moyens économiques,
juridiques et, le cas échéant, administratifs, pour
continuer à fermer, conformément à la loi,
les mines et entreprises qui ne font que produire des produits
médiocres, gaspiller les ressources du pays, causer une
pollution grave ou ne respectent pas les normes de sécurité
les plus élémentaires dans la production, éliminer
et comprimer les forces productives arriérées et
excédentaires, et interdire leur transfert et leur reconstitution
dans d'autres régions. Les entreprises déficitaires
depuis de longues années, les entreprises dont les actifs
n'égalent pas le passif et celles qui sont incapables de
résorber leur déficit, ainsi que les mines qui ont
épuisé les gisements qu'elles exploitent, devront
aussi fermer ou déclarer la faillite. Il faudra rendre
plus facile et plus réglementaire le retrait des entreprises
du marché.
Développer les
hautes et nouvelles technologies, de manière que l'informatisation
ait un effet de synergie sur l'industrialisation. En tenant compte
des conditions concrètes et en fonction d'un choix précis,
on s'attachera à activer le développement de secteurs
industriels à hautes ou nouvelles technologies, tels que
l'informatique appliquée, l'ingénierie biologique
et les nouveaux matériaux. On soutiendra plus particulièrement
la mise en place du réseau d'inforoute à bande large,
la fabrication de circuits intégrés clés,
la fabrication de fusées porteuses de type nouveau, et
d'autres projets d'ingénierie d'importance majeure faisant
appel à de hautes technologies. Nos industries dotées
de hautes et nouvelles technologies pourront ainsi réaliser
de grandes avancées par groupe ou secteur entier. On activera
le progrès de l'industrie des produits informatiques en
veillant à accroître notre capacité en matière
de R&D, ainsi que d'intégration de systèmes.
On s'attachera à développer activement l'industrie
des logiciels; on intensifiera l'aménagement d'infrastructures
dans le secteur de l'informatique. Ainsi, avec la popularisation
dans toute la société des applications de l'informatique,
l'industrialisation se combinera mieux avec l'informatisation.
Intensifier l'aménagement
des infrastructures, notamment dans les secteurs de l'hydraulique,
des communications et de l'énergie et autres, et accorder
la plus haute importance à notre stratégie d'exploitation
rationnelle des ressources naturelles. La pénurie d'eau
ayant un effet néfaste sur le développement socio-économique
de notre pays, il faudra s'attacher à économiser
par tous les moyens cette ressource précieuse et, à
cette fin, instituer un système de prix rationnels, faire
appliquer dans l'ensemble du pays des techniques et mesures permettant
d'atteindre cet objectif et assurer l'avènement d'un système
de production et d'une société à faible consommation
d'eau. On veillera également à mieux prévenir
et traiter la pollution des eaux et à bien planifier et
activer l'exécution de travaux gigantesques, tels que ceux
destinés à l'adduction d'eau du Sud vers le Nord.
Par ailleurs, on activera l'aménagement de routes, voies
ferrées, ports, voies navigables, aéroports et pipelines,
de manière à créer, en améliorant
le réseau existant, un système de transport moderne,
intégré, qui soit fiable et facile à utiliser.
Il va de soi que le problème des sources d'énergie
et, plus particulièrement, celui du pétrole, constitue
une composante majeure de notre stratégie d'exploitation
rationnelle des ressources naturelles. Notre production de pétrole
ne pouvant répondre aux besoins du développement
socio-économique, le décalage entre l'offre et la
demande s'accentue d'une manière chaque jour plus flagrante,
d'où la nécessité d'économiser l'"or
noir" par tous les moyens. Il faudra également activer
la prospection et l'exploitation des gisements de pétrole
et de gaz naturel, tirer le meilleur parti des ressources du reste
du monde et mettre sur pied au plus vite un régime de stockage
du pétrole et d'autres ressources stratégiques.
En ce qui concerne l'industrie charbonnière, il faudra
stimuler la refonte des grandes houillères, aménager
des puits de mine à rendement élevé dans
les gisements de bonne qualité, et développer la
houille dite "propre". On veillera aussi à exploiter
à fond la capacité actuelle de production d'électricité,
à développer activement la production de courant
hydro-électrique et à augmenter le nombre des centrales
thermiques de grande puissance implantées à proximité
immédiate des puits de mine; parallèlement, on réduira
le nombre des petites centrales thermiques et l'on développera
dans certaines limites la production de courant par l'énergie
nucléaire. Le développement de nouvelles sources
d'énergie retiendra également notre attention. Enfin,
la réforme du régime de production et de distribution
de l'électricité sera poursuivie en profondeur,
de manière à séparer petit à petit
la gestion des centrales de celle des réseaux de distribution
et à introduire la concurrence dans ce domaine.
Activer l'essor des
services. C'est la voie à suivre pour une restructuration
sectorielle satisfaisante et la multiplication des emplois. On
donnera une forte impulsion au développement de services
modernes dans de nombreux domaines -- informatique, finances,
comptabilité, consultations diverses, conseils juridiques
et autres -- et l'on veillera à améliorer la qualité
globale des prestations fournies par l'ensemble du secteur; on
aura recours à des modes de gestion et à des techniques
de service modernes pour transformer les circuits du commerce
intérieur et ceux du commerce extérieur, les transports
et communications, les services municipaux et les autres services
traditionnels, et améliorer en conséquence la qualité
et la rentabilité des prestations; on s'attachera à
développer des services répondant aux besoins de
consommation des habitants en matière, notamment, de biens
immobiliers, de services de proximité, de tourisme, de
restauration, de divertissements et d'activités physiques,
sans oublier d'enrichir la panoplie des prestations. Pour qu'il
se crée un environnement propice à l'essor du tertiaire,
il faudra aussi poursuivre en profondeur la réforme et
adopter les mesures politiques qui s'imposent.
V. METTRE EN VALEUR LA CHINE
DE L'OUEST ET ASSURER LE DEVELOPPEMENT EQUILIBRE DES DIFFERENTES
REGIONS DU PAYS
Mettre en oeuvre la
stratégie de mise en valeur de l'Ouest et accélérer
le développement des régions du Centre-Ouest constituent
un moyen important pour atteindre l'objectif stratégique
de la troisième phase de notre entreprise de modernisation.
Le Xe Plan quinquennal devra prendre un bon départ et il
ne faudra jamais perdre de vue ses objectifs essentiels, l'accent
devant être mis sur l'intensification des travaux d'infrastructure
et l'aménagement écologique. Ces efforts devront
donner dans cinq à dix ans des résultats décisifs,
et devront être accompagnés par des progrès
notables tant sur le plan scientifique et technique que sur celui
de l'éducation.
Il faudra surtout assurer
la bonne exécution d'une série de très grands
projets d'importance stratégique, parmi lesquels figurent
le gazoduc Ouest-Est, les lignes de transport d'énergie
d'Ouest en Est et le chemin de fer qui entrera au Tibet (par le
Qinghai). Il faudra aussi accorder la plus grande attention à
la protection, à l'économie et à l'exploitation
des ressources hydriques; on renforcera donc la planification
pour que celles-ci soient mieux réparties et utilisées.
Par ailleurs, en tenant compte des conditions spécifiques,
on poursuivra méthodiquement les grands travaux de protection
des forêts naturelles, de reconversion des champs arrachés
abusivement aux forêts (ou steppes), de prévention
et de traitement de la désertification, ainsi que de protection
des steppes, etc., et ce, sans oublier de compter sur la capacité
des écosystèmes à se reconstituer; tous ces
efforts permettront d'ériger peu à peu une muraille
écologique dans l'Ouest de notre pays. En ce qui concerne
l'éducation, on activera la formation d'éléments
d'élite dans les branches qui en ont un besoin urgent.
Le secteur des sciences et de la technologie recevra davantage
de fonds et il améliorera sa capacité de R&D.
Compte tenu des conditions spécifiques des différentes
régions, il faudra tirer parti des points forts de chacune
d'elles, réajuster et optimiser les structures de production
et consolider l'agriculture, de manière à former
des économies à caractéristiques régionales.
La mise en valeur de l'Ouest doit s'appuyer, notamment, sur l'axe
de communication terrestre reliant l'Asie à l'Europe, sur
l'artère fluviale que constitue le Changjiang et, dans
le Sud-Ouest, sur les voies de communication donnant accès
à la mer, et l'on fera jouer aux villes principales leur
fonction centralisatrice ainsi que leur effet de rayonnement.
Comme les agglomérations urbaines, une fois reliées
entre elles par une voie de communication, peuvent stimuler le
développement économique des régions avoisinantes,
nos efforts porteront, notamment, sur la formation du corridor
économique formé par le tronçon ouest de
la ligne de chemin de fer reliant Tong'guan à Urumtsi (Xinjiang),
via Lanzhou, et de celui constitué par les régions
riveraines du cours supérieur du Changjiang, ainsi que
de la zone économique formée par le triangle Nanning-Guiyang-Kunming.
Le Conseil des Affaires
d'Etat a déjà promulgué plusieurs mesures
politiques touchant à la mise en valeur des régions
de l'Ouest, et l'Etat augmentera les investissements et les transferts
de fonds publics qui leur sont destinés. De leur côté,
celles-ci devront compter principalement sur leurs propres forces
et se tenir prêtes à fournir un effort de longue
haleine; en activant leurs réformes et en s'ouvrant davantage
sur l'extérieur, ces mêmes régions créeront
de meilleures conditions d'investissement et elles pourront alors
attirer davantage de capitaux, de technologies et de compétences
en provenance des autres régions de la Chine et de l'étranger.
On veillera également à multiplier les échanges
de personnels.
Pour activer leur développement
économique, les régions du Centre devront tirer
le meilleur parti de leurs points forts, qui se traduisent tant
par une situation géographique intéressante que
par la relative globalité de leurs ressources. Ainsi, en
s'appuyant sur les principaux axes de communication terrestres
et fluviaux, elles oeuvreront à la formation de nouveaux
pôles de croissance et corridors économiques. Elles
veilleront en même temps à consolider et développer
l'agriculture tout en continuant à renforcer les infrastructures
et l'aménagement des écosystèmes. Enfin,
elles intensifieront la refonte des branches traditionnelles grâce
à l'introduction de hautes et nouvelles technologies ainsi
que de techniques avancées et d'usage pratique, tout ceci
de manière à améliorer leur niveau technologique
et leur compétitivité.
Quant aux régions
côtières de l'Est, en continuant à s'orienter
sur les marchés de l'intérieur et de l'étranger,
elles donneront une impulsion à la recherche scientifique
ainsi qu'aux innovations techniques; ce faisant, elles mettront
l'accent tant sur le développement de secteurs utilisant
de hautes et nouvelles technologies que sur celui d'une économie
ouverte sur l'extérieur; elles s'attacheront à améliorer
les performances globales de leur économie, ainsi que leur
compétitivité internationale; et celles qui en réunissent
les conditions accompliront sans retard leur modernisation. Enfin,
elles devront, sous de multiples formes, renforcer leur coopération
économique et technique avec les régions du Centre
et de l'Ouest, et soutenir et entraîner le développement
économique de celles-ci, tout en intensifiant leur propre
restructuration économique et en gagnant plus d'espace
pour leur croissance économique.
VI. MATERIALISER LA STRATEGIE
DE RENOUVEAU DE LA NATION, GRACE AUX SCIENCES ET A L'EDUCATION,
ET TIRER LE MEILLEUR PARTI DE TOUTES LES COMPETENCES
Tels sont les thèmes
majeurs du Programme du Xe Plan quinquennal, et ce sont également
des garanties importantes pour l'accomplissement des différentes
tâches qui nous attendent durant les cinq années
à venir.
Promouvoir le progrès
des sciences et techniques et l'innovation, pour imprimer un vif
élan à la restructuration et au développement
économiques. On veillera tout d'abord à promouvoir
les recherches en matière de hautes technologies d'importance
stratégique en s'efforçant d'obtenir des résultats
décisifs dans les secteurs techniques clés dont
dépendent étroitement les branches vitales de l'économie
nationale et la sécurité de l'Etat. On s'efforcera
d'améliorer notre capacité d'innovation autonome
et d'activer la conversion des hautes et nouvelles technologies
en applications industrielles. Deuxièmement, il faudra
assurer un soutien technologique à la montée en
gamme des branches traditionnelles, l'accent devant être
mis, notamment, sur les rubriques suivantes : transformation et
conversion des produits de l'agriculture, fabrication d'équipements
divers, apprêt des produits textiles avant livraison au
commerce. En réalisant des progrès techniques dans
ces domaines, on aura activé l'introduction des hautes
et nouvelles technologies dans les branches traditionnelles. Troisièmement,
on intensifiera la recherche fondamentale, de même que la
recherche fondamentale appliquée, et l'on veillera à
ce que nos sciences et techniques aient une capacité d'innovation
soutenue. On intensifiera la recherche de pointe et pluridisciplinaire
dans les secteurs clés de la recherche fondamentale. Sur
la base d'une sélection des secteurs dans lesquels nous
avons de l'avance et qui ont une grande importance pour le développement
économique, on intensifiera la recherche fondamentale et
appliquée, de manière à obtenir de nouveaux
résultats, notamment dans la science du génome,
l'informatique, les nanotechnologies, l'écologie et les
sciences de la Terre. On s'attachera à promouvoir les recherches
interdisciplinaires entre les sciences de la nature et les sciences
sociales, et à faire progresser la science de la gestion.
On attachera tout autant d'importance au développement
des sciences humaines et, notamment, de la philosophie, et l'on
encouragera l'innovation sur le plan théorique.
On activera la réforme
du système d'administration des institutions scientifiques,
de manière à les associer plus étroitement
aux activités économiques. De plus grands efforts
seront déployés en vue de développer un système
national en faveur de l'innovation. On invitera les entreprises
à lancer leur propre programme de R&D, et l'on continuera
à encourager les instituts spécialisés en
la matière à participer pleinement à l'activité
des entreprises ou à se convertir elles-mêmes en
entreprises. On s'attachera à promouvoir la réforme
des instituts travaillant sur des projets d'utilité publique.
On travaillera en vue de former des organismes de recherche scientifique
de renom international. On veillera à accroître le
nombre des agences intermédiaires fournissant des services
scientifiques et techniques payants. Par ailleurs, il faudra améliorer
le système d'investissements à risques, mettre en
place un marché boursier des jeunes pousses et soutenir
l'innovation technique dans les PME. L'Etat et les divers milieux
de la société accorderont davantage de fonds au
secteur scientifique et technique. Enfin, de plus grands efforts
seront mis en oeuvre en vue du développement des laboratoires
clés sous la responsabilité de l'Etat.
Continuer à
orienter vers l'avenir le développement de l'enseignement,
au service du développement économique et du progrès
social. L'enseignement doit être orienté vers la
modernisation et avoir en vue le monde et l'avenir; on s'attachera
à améliorer la qualité globale des élèves,
c'est-à-dire à promouvoir leur développement
harmonieux sur les plans moral, intellectuel, physique et esthétique.
Il faudra aussi consolider les résultats enregistrés
dans nos efforts pour généraliser la scolarité
obligatoire de neuf ans et faire disparaître l'analphabétisme
parmi les jeunes et les moins jeunes, deux tâches déjà
accomplies pour l'essentiel. Parallèlement, on donnera
une nouvelle impulsion au développement de l'enseignement
secondaire de second cycle, ainsi que de l'enseignement supérieur,
l'accent devant être mis sur l'émergence d'écoles
supérieures et de disciplines de haut niveau. On attachera
tout autant d'importance au développement de l'enseignement
professionnel et à la multiplication des cycles de formation,
et l'on oeuvrera à l'institution d'un système d'éducation
facilitant la communication entre l'enseignement professionnel
et l'enseignement conventionnel. Le développement de l'enseignement
pour adultes et de multiples variantes de formation continue retiendront
également notre attention, de manière à mettre
progressivement en place un système d'enseignement permanent.
En outre, on s'attachera à développer l'enseignement
à distance, par le recours à l'informatique. Compte
tenu des exigences du développement socio-économique,
on continuera à réajuster les structures internes
de l'enseignement et la répartition des ressources disponibles;
on veillera à optimiser l'agencement des spécialités,
à renouveler le contenu des manuels, à réformer
les programmes d'études ainsi que le système d'appréciation
des résultats aux examens et les méthodes d'enseignement,
tout ceci devant contribuer à améliorer la qualité
de l'enseignement. Il faudra aussi améliorer l'éducation
morale et renforcer le travail idéologico-politique dans
les écoles. Enfin, on veillera à améliorer
la formation générale du corps enseignant.
On poursuivra en profondeur
la réforme du mode de fonctionnement des écoles
et du système d'administration de l'enseignement. On veillera
à ce que les écoles supérieures puissent
effectivement exercer les pouvoirs de décision que leur
confère la loi en matière d'administration de l'enseignement;
on continuera à promouvoir un mode de gestion des services
d'intendance des écoles supérieures qui soit économiquement
rentable; et l'on encouragera et soutiendra la création
d'écoles privées tout en veillant à réglementer
leur fonctionnement. L'Etat et la société accroîtront
leurs investissements dans l'éducation. Les finances centrales
et provinciales augmenteront les budgets et les crédits
spéciaux alloués à l'enseignement dans les
régions déshéritées. Les gouvernements
au niveau des districts renforceront leur planification générale
sur le plan des crédits à l'enseignement de base,
en unifiant le mode de distribution des salaires des enseignants.
Parallèlement, on s'efforcera de perfectionner le système
d'attribution de bourses d'études et de développer
le prêt-études. Des mesures énergiques seront
adoptées afin de faire disparaître les frais scolaires
arbitraires.
Il faudra mettre en
oeuvre la stratégie de formation de talents, en considérant
la formation, l'introduction des personnes qualifiées et
l'utilisation optimale de leurs capacités comme une tâche
primordiale. Dans la perspective de la modernisation du pays et
d'un point de vue à long terme, il est impératif
de former un contingent de cadres dirigeants qualifiés
fidèles à la voie du socialisme à la chinoise.
Ceux-ci devront posséder un bagage de connaissances modernes
dans les domaines politique, théorique, scientifique, culturel
et de la gestion, être animés d'un puissant esprit
d'initiative et être éprouvés dans la pratique.
On formera des fonctionnaires dévoués, intègres,
diligents, hautement qualifiés et ayant une spécialité.
Nous avons aussi besoin de professionnels et de gérants
d'entreprise ayant des connaissances scientifiques, techniques
et de gestion, inventifs et adaptés à l'économie
socialiste de marché, et surtout de chefs d'équipe
de recherche dans les domaines de pointe au niveau mondial. On
améliorera le niveau d'instruction scientifique et les
aptitudes de tous les travailleurs. En vue de favoriser l'apparition
d'un grand nombre de talents et l'épanouissement de leurs
capacités, on approfondira la réforme du système
des cadres et du personnel, on instaurera des mécanismes
de sélection, d'engagement, d'appréciation par examen,
d'affectation, d'encouragement et de supervision des personnes
qualifiées de toutes catégories. Par ailleurs, on
mettra en place un marché dynamique de la main-d'oeuvre
qualifiée. Le droit de propriété intellectuelle
sera protégé par la loi. On s'efforcera d'attirer
des experts étrangers de haut niveau et on incitera les
étudiants chinois à l'étranger à rentrer
au pays pour y travailler ou s'y rendre utiles d'une manière
ou d'une autre.
VII. APPROFONDIR LA REFORME ET ELARGIR L'OUVERTURE
SUR L'EXTERIEUR
Il faudra poursuivre
énergiquement la réforme et accroître l'ouverture
sur l'extérieur, de manière à perfectionner
graduellement l'économie socialiste de marché et
favoriser la restructuration et la croissance économiques.
Il faudra approfondir
la réforme des entreprises publiques, afin de les rendre
vraiment compétitives. Avant tout, on instaurera dans les
entreprises un système d'administration moderne. Les grandes
et moyennes entreprises publiques seront encouragées à
se transformer en sociétés par actions et à
changer de mode d'exploitation à travers la cotation normalisée,
la coopération à capitaux sino-étrangers
et des prises de participations mutuelles, etc. L'Etat restera
le plus gros actionnaire des entreprises importantes dont dépendent
la survie et la sûreté de la nation, tout en se retirant
des autres secteurs. On cherchera sans relâche les formes
les plus efficaces de gestion des biens publics. On perfectionnera
le système de la personne morale au sein de l'entreprise,
et plus particulièrement, on améliorera le mécanisme
de supervision des entreprises publiques, en mettant en valeur
le rôle du conseil de supervision. En outre, la réforme
du système de gestion du personnel, de l'organisation du
travail et de la répartition au sein des entreprises sera
approfondie, des mécanismes d'encouragement et de contrainte
seront mis en place, et la gestion scientifique de l'entreprise
sera intensifiée. A l'occasion de la restructuration économique,
le changement stratégique de la composition de l'économie
publique se réalisera en fonction du principe "avancer
dans certains secteurs mais reculer dans d'autres, agir dans certains
cas mais s'abstenir d'intervenir dans d'autres". On continuera
à réactiver les PME publiques grâce à
la levée des nombreuses restrictions existantes. On continuera
à promouvoir la séparation des pouvoirs administratifs
et de gestion, en changeant radicalement les fonctions des pouvoirs
publics et en simplifiant les approbations administratives. Le
rôle des chambres de commerce, des associations sectorielles
et d'autres intermédiaires sera renforcé. Finalement,
on accélérera la réforme du système
de gestion dans les secteurs de l'électricité, des
chemins de fer, de l'aviation civile et des télécommunications
et on y introduira le mécanisme de la concurrence. Toutes
ces réformes visent à mettre les relations entre
les pouvoirs publics, l'entreprise et le marché dans l'orbite
de l'économie socialiste de marché. On poursuivra
la refonte et l'amélioration des structures de propriété,
et l'on veillera à préserver la prépondérance
de l'économie publique, tout en développant l'économie
collective sous diverses formes, en encourageant et en guidant
le développement de l'économie privée et
individuelle.
L'économie de marché sera assainie et réglementée
énergiquement dans le cadre de l'expansion continuelle
du système de marché. Il est impératif d'agir
ainsi afin d'assurer une activité économique normale,
mais aussi pour améliorer le système d'économie
socialiste de marché. On perfectionnera la législation
sur le marché et assurera l'application scrupuleuse des
lois. En même temps, on perfectionnera le mécanisme
de supervision du marché, tout en renforçant les
contrôles et en recourant à des procédés
scientifiques modernes. Par ailleurs, on luttera inlassablement
contre les activités illicites susceptibles de saboter
l'ordre du marché : contrefaçons de produits de
marque, évasion fiscale, acquisition de devises étrangères
par escroquerie, contrebande etc. Le marché du bâtiment
sera remis en ordre. La réglementation financière
et économique sera renforcée, de manière
à rétablir l'ordre dans le domaine financier. On
renforcera les travaux d'audit, on normalisera les activités
des intermédiaires et l'on intensifiera la sécurité
sur les lieux de production. On mettra fin au monopole par des
départements ou des secteurs et l'on abattra les"
cloisonnements régionaux ", de manière à
instaurer au plus vite un système de marché à
la fois unifié et standardisé sur le plan national,
et où puisse se déployer une concurrence loyale.
La priorité sera accordée à la constitution
et au développement du marché des facteurs de production,
notamment celui des capitaux. Enfin, en encourageant l'intégrité
et renforçant la déontologie, on mettra en place
promptement un système de crédibilité sociale.
Il faudra renforcer
et améliorer le macro-contrôle, et approfondir la
réforme des systèmes fiscaux, financiers et d'investissement.
Les politiques macro-économiques varieront en fonction
de la conjoncture économique. On continuera, à court
terme, à poursuivre la politique financière de relance,
afin de stimuler l'investissement et de gonfler la consommation.
La gestion des finances sera intégrée dans le cadre
de la loi, la perception des impôts et le contrôle
des contributions seront renforcés ; on intensifiera la
supervision des finances publiques, accélérera la
réforme du système budgétaire et la conversion
des droits para-fiscaux en impôts proprement dits ; on optimisera,
en procédant à des réajustements nécessaires,
la structure des dépenses financières ; tout cela
en vue de construire graduellement une ossature des finances publiques
adaptée à l'économie socialiste de marché.
Tout en continuant à élargir la demande intérieure
et à juguler les tendances déflationnistes, on veillera
à prévenir les menaces de surchauffe économique
et d'inflation. On poursuivra une politique monétaire prudente,
on régularisera au moment opportun la masse monétaire
et l'on assurera la stabilité du renminbi. Une réforme
globale dans la ligne du système de banque moderne sera
imposée aux banques d'affaires publiques, et l'on fera
jouer les fonctions des banques spécialisées. Le
développement des petites et moyennes institutions financières
sera encouragé. Le marché des valeurs sera normalisé
et perfectionné, et les intérêts des investisseurs
seront protégés. On développera le secteur
des assurances ; on améliorera et renforcera le contrôle
financier, en mettant en oeuvre scrupuleusement le système
d'examen de la gestion et celui de poursuite de la responsabilité
; on améliorera le niveau des services financiers et l'on
s'efforcera d'élever la qualité des actifs financiers,
afin de se mettre à l'abri des risques financiers. Enfin,
on approfondira la réforme du système d'investissement,
en introduisant le système de responsabilité de
la personne morale pour la réalisation des projets d'investissement,
le système de l'adjudication, le système de contrôle
de la qualité des travaux et le système de gestion
par contrat. Les mécanismes de réglementation de
l'investissement seront perfectionnés.
L'ouverture sur l'extérieur
sera élargie de manière à s'adapter à
la globalisation économique. Tout d'abord, il faudra mener
à bien les diverses tâches préparatives dans
la période transitoire qui précède l'adhésion
à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Des mesures
efficaces seront élaborées pour changer les modes
de contrôle des pouvoirs publics, et l'on s'efforcera d'améliorer
la compétitivité des entreprises. On approfondira
la réforme du système de commerce extérieur
dans le but de constituer un système adapté aux
particularités chinoises et surtout répondant aux
règles du jeu internationales. En même temps, la
législation pertinente sera perfectionnée. Enfin,
des personnes qualifiées connaissant les règles
du commerce international seront formées promptement. Deuxièmement,
il faudra stimuler l'import-export. La stratégie privilégiant
la qualité, la science et la technologie sera poursuivie.
La composition des articles d'exportation sera optimisée
au profit des produits de hautes et nouvelles technologies, et
l'on améliorera la technicité et la valeur ajoutée
des produits traditionnels à larges débouchés,
tout en accroissant le commerce des services. On standardisera
le contrôle du commerce de transformation, de façon
à accroître son taux de rendement. On promouvra fortement
la diversification des débouchés, en cherchant de
nouveaux marchés d'exportation. Parallèlement, la
priorité sera accordée à l'importation de
techniques modernes, d'équipements clés et des matières
premières importantes dont la Chine a un besoin urgent.
Finalement, on prendra une part active au système de commerce
multilatéral et à la coopération avec des
blocs économiques étrangers. En troisième
lieu, on s'efforcera d'améliorer le niveau d'utilisation
des capitaux étrangers. L'ouverture sur l'extérieur
du domaine des services s'opérera étape par étape.
Les compagnies étrangères, notamment les multinationales,
seront incitées à investir dans les secteurs de
technologie de pointe et les infrastructures, à implanter
des instituts de recherche et de développement et à
participer aux regroupements des entreprises publiques. Les entreprises
ayant les conditions requises seront encouragées à
se faire coter à des bourses étrangères.
L'environnement d'investissement sera amélioré,
et afin d'accroître le montant des capitaux étrangers
utilisés, on étudiera la possibilité de faire
appel à ces derniers dans des projets de fusion-acquisition
et au moyen des investissements à risque, des fonds de
placement et des placements en valeurs etc. Quatrièmement,
on adoptera la stratégie d'expansion extérieure.
Les entreprises ayant des atouts relatifs seront incitées
à investir à l'étranger, à développer
le commerce de transformation, à exploiter des ressources
en collaboration avec des partenaires étrangers, à
prendre en charge à forfait des travaux étrangers,
et à accroître leurs exportations de prestations,
etc. Un système d'appui politique correspondant sera mis
en place, de manière à ouvrir la voie aux entreprises
qui ont l'intention d'investir à l'étranger. Parallèlement,
il faudra renforcer la supervision, afin d'éviter toute
fuite d'actifs publics.
VIII. AMÉLIORER CONTINUELLEMENT
LE NIVEAU DE VIE DE LA POPULATION ET LE SYSTÈME DE PROTECTION
SOCIALE
Améliorer considérablement
le niveau de vie de la population pour l'amener progressivement
à une plus grande aisance en se basant sur le développement
économique est une des tâches importantes que nous
avons à réaliser au cours des cinq années
à venir.
Parfaire rapidement
le système de protection sociale. Il s'agit d'un problème
d'importance vitale pour la réforme, le développement
et la stabilité du pays. Il faudra garantir aux ouvriers
et employés licenciés des entreprises publiques,
ainsi qu'aux retraités, le versement exact et ponctuel
de leurs allocations familiales et de leurs pensions de retraite.
En même temps, on devra accélérer la mise
en place d'un système de protection sociale qui, cessant
de dépendre exclusivement des entreprises ou des autres
unités de travail, dispose de multiples sources de financement,
et soit géré par des organismes spécialisés,
le tout dans le respect de la réglementation. Il faudra
mener à bien les essais visant à parfaire ce système
de protection sociale. Dans les villes, il faudra, d'une part,
améliorer le système de l'assurance-vieillesse basé
sur les cotisations sociales et les contributions individuelles;
d'autre part, on devra parfaire le système de l'assurance-chômage
de façon à le substituer progressivement au système
de garantie du minimum vital en faveur des travailleurs ayant
perdu leur poste dans les entreprises publiques. Il faudra renforcer
le système de protection visant à garantir aux citadins
un minimum vital et se soucier du sort des personnes les plus
défavorisées. Il faudra également promouvoir
vigoureusement la réforme du système de l'assurance-maladie,
des établissements médicaux et du système
de distribution commerciale des médicaments. On encouragera
les unités de travail qui en ont les moyens à couvrir
leurs employés par une assurance-vieillesse et une assurance-maladie
supplémentaires en faisant appel aux compagnies d'assurances.
Il faudra mettre sur pied un mécanisme stable et digne
de foi qui soit chargé, grâce à une gestion
vigoureuse, d'assumer la collecte de fonds pour la protection
sociale et de veiller à leur utilisation saine et efficace.
Il faudra développer les oeuvres de la protection sociale
: bien-être social, secours social, soutien aux personnes
en difficultés et mutualités. On s'attachera à
garantir effectivement les droits légitimes des femmes,
des mineurs, des personnes âgées et des handicapés,
et à soutenir les projets d'assistance à ces derniers.
Chercher par tous
les moyens à créer des emplois. La création
massive d'emplois ne sera certainement pas une tâche facile
au cours du Xe plan quinquennal. Pour ce faire, il faudra, tout
en veillant à maintenir une croissance économique
relativement rapide, mettre l'accent sur le développement
des industries à haute densité de main-d'oeuvre
et dotées de conditions plus ou moins avantageuses -notamment
les secteurs tertiaires qui emploient une main-d'oeuvre abondante-,
et favoriser le développement des entreprises collectives
et privées. On devra développer des formes diverses
d'offre d'emplois. On devra en outre aider les gens à se
débarrasser de leurs préjugés concernant
le choix d'un emploi et les inciter à créer leurs
propres entreprises ou à chercher eux-mêmes un emploi.
Il faudra également s'attacher au développement
du marché de travail, améliorer les services en
faveur des demandeurs d'emploi, promouvoir la préformation
professionnelle, tout cela dans le but de mettre en place des
mécanismes d'emploi basés sur les besoins du marché.
Continuer à
augmenter les revenus de la population, et notamment les revenus
bas ou relativement bas. On devra mettre en place, et perfectionner
là où il existe déjà, un système
d'indexation des salaires et du minimum vital sur la croissance
économique. Les autorités financières à
tous les échelons devront, selon le principe dit "manger
d'abord et construire ensuite", garantir aux employés
des secteurs publics le versement intégral et ponctuel
de leurs salaires ou de leurs pensions de retraite et élever
progressivement leurs revenus. On approfondira la réforme
en matière de répartition. On continuera à
donner la priorité à la rentabilité sans
oublier de veiller à l'équité. Tout en persistant
dans le principe de la répartition selon le travail fourni,
il faudra faire appel à de multiples formes de répartition
et encourager l'introduction de capitaux, de techniques et d'autres
éléments productifs dans la répartition des
bénéfices ainsi réalisés. Il faudra
augmenter les salaires des cadres supérieurs et des techniciens
de haut niveau des entreprises publiques de façon à
récompenser leurs services comme il se doit. Mais on devra
en même temps établir des réglementations
rigoureuses et exercer des contrôles sévères
afin d'éviter que certains continuent à être
bien payés malgré un travail médiocre ou
les mauvais résultats de l'entreprise. Il faudra infliger
des sanctions à ceux qui ne sont pas à la hauteur
de leur tâche ou qui manquent à leur devoir. On pourra
proposer une rémunération annuelle et des options
d'achat d'actions aux dirigeants et aux techniciens d'élite
des sociétés publiques cotées en bourse,
sans pour autant brader les actifs des entreprises publiques aux
dépens de l'Etat. On s'attachera, en bref, à mettre
de l'ordre dans la distribution, et cela tout en renforçant
la supervision sur les secteurs d'activité monopoleurs
et en intensifiant le rôle de régularisation de la
fiscalité afin d'éviter un accroissement excessif
des écarts de revenus.
Restructurer la consommation
et améliorer son environnement. On s'appliquera à
améliorer les conditions de logement et de transport de
la population. Il s'agira concrètement de construire davantage
de logements pratiques et économiques, de mettre en place
un système d'offre de logements à loyer modéré
et de développer activement les transports en commun. On
accélérera le reboisement urbain et l'aménagement
urbain et rural dans le but d'améliorer le cadre de vie
de la population. On s'attachera à développer les
services sanitaires et la prévention contre les épidémies
dans les quartiers d'habitation urbains et à améliorer
les conditions d'hygiène et de soins médicaux dans
les régions rurales. On consacrera enfin de plus grands
efforts à la construction d'installations de sport accessibles
à tous.
IX. CONTINUER A APPLIQUER LA
STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DURABLE
Favoriser le développement
harmonieux de la population, des ressources naturelles et de l'environnement
et inscrire le développement durable parmi nos priorités
pour les cinq ans à venir.
Poursuivre le planning
familial, l'une des politiques fondamentales de l'Etat. On s'attachera
à maintenir un taux faible de natalité et à
protéger la santé de la mère et de l'enfant,
l'accent devant être mis sur les régions rurales
et la population flottante. Tout en maintenant le système
de responsablité des cadres dirigeants du Parti et du gouvernement
en matière de contrôle des naissances, on créera
un mécanisme d'encouragement en faveur des familles qui
pratiquent le planning familial, et on accélérera
l'élaboration de la législation en la matière.
Parallèlement, on devra se soucier davantage du troisième
âge et développer énergiquement les services
pour les personnes âgées.
Protéger et
utiliser de façon rationnelle les ressources naturelles.
De grands efforts devront être accomplis pour protéger
en vertu de la loi et exploiter judicieusement les ressources
précieuses que sont l'eau, la terre et l'énergie.
On mettra en place un système de réserve et d'approvisionnement
des ressources minérales stratégiques. Nous renforcerons
la protection et l'exploitation polyvalente des ressources maritimes.
Nous veillerons à promouvoir le recyclage des ressources
de manière à élever leur taux d'utilisation
globale. En particulier, il faudra parachever le système
d'exploitation payante des ressources et défendre les droits
et intérêts de l'Etat, à qui appartiennent
les mines et les autres ressources du pays. Il faudra aussi perfectionner
les réglementations sur la protection et l'utilisation
des ressources, et faire mieux respecter les lois pertinentes.
Intensifier l'aménagement
écologique et la protection de l'environnement. Il faudra
développer vigoureusement les travaux destinés à
préserver les forêts naturelles sur le cours supérieur
du fleuve Changjiang et les cours supérieur et moyen du
fleuve Huanghe, et continuer à renforcer l'aménagement
de bandes forestières dans la Chine du Nord-Est, du Nord
et du Nord-Ouest, ainsi que sur les cours inférieur et
moyen du fleuve Changjiang. On veillera également à
l'aménagement des reliefs karstiques. On prendra des mesures
plus énergiques pour lutter contre les tempêtes de
sable qui ravagent périodiquement la zone Beijing-Tianjin.
On continuera à travailler au traitement de la pollution
des principaux cours d'eau, des régions riveraines et des
zones maritimes, et on renforcera aussi la lutte antipollution
dans les agglomérations urbaines, de manière à
améliorer sensiblement la qualité de l'environnement
dans les villes grandes et moyennes. On accordera une plus grande
attention à la protection de l'environnement rural et l'on
mettra l'accent sur la lutte contre la pollution chimique. Enfin,
on veillera au bon fonctionnement du système de surveillance
de l'environnement, des services météorologiques
et des installations de contrôle des mouvements sismiques,
et on mènera à bien le travail de prévention
pour réduire les dégâts causés par
les calamités naturelles.
X. FAVORISER L'EPANOUISSEMENT
DES VALEURS SPIRITUELLES SOCIALISTES ET LE DEVELOPPEMENT DE LA
DEMOCRATIE ET DE LA LEGALITE SOCIALISTES, ET RENFORCER LA DEFENSE
NATIONALE
Promouvoir l'édification
des valeurs morales socialistes. Suivant le principe dit des "deux
mains de fer", on veillera à consolider la position
directrice du marxisme, à éduquer le peuple dans
l'esprit du marxisme-léninisme, de la pensée de
Mao Zedong et de la théorie de Deng Xiaoping, et à
mettre à l'honneur le patriotisme, le collectivisme et
le socialisme. On poursuivra en profondeur l'éducation
dans l'esprit de la "triple représentativité"
parmi les cadres dirigeants de tous les échelons. On fera
des efforts pour que l'étude sur les trois plans théorique,
politique et moral devienne une pratique courante et qu'une juste
conception du monde, une vision de la vie et une échelle
de valeurs correctes s'ancrent dans les esprits. On mettra tout
en oeuvre pour établir un système idéologique
et moral répondant aux besoins de l'économie de
marché socialiste, de manière à ce que le
pays soit gouverné en vertu de la loi et à la lumière
de principes moraux. Il faudra lancer une campagne de vulgarisation
des connaissances scientifiques et combattre l'obscurantisme et
la superstition. Dans ce contexte, on préconisera énergiquement
des modes de vie à la fois sains et civilisés. On
continuera à développer les lettres, les arts, la
presse, l'édition, la radiodiffusion, la télévision
et les autres secteurs culturels. Suivant l'orientation générale
dite "Servir le peuple et le socialisme" et le principe
"Que cent fleurs s'épanouissent, que cent écoles
rivalisent", on veillera à créer de meilleures
et de plus nombreuses productions spirituelles. En suivant toujours
une bonne orientation, on prêtera une grande importance
au développement des nouveaux mass média ainsi qu'à
la gestion de ceux-ci. Enfin, on s'efforcera de renforcer la construction
de bibliothèques, de maisons de la culture, de maisons
des sciences, de musées, de services d'archives, de lieux
d'activités destinés aux enfants et aux adolescents,
de centres de récréation pour les personnes du troisième
âge, et d'autres installations culturelles publiques, de
poursuivre en profondeur la réforme du système culturel,
et de favoriser l'épanouissement des secteurs concernés.
On réglementera l'activité du marché culturel
en luttant sans relâche contre la pornographie et les autres
publications illégales.
Activer le développement
de la démocratie et de la légalité socialistes.
Il faudra développer la démocratie socialiste de
manière à ce que le pays soit gouverné en
vertu de la loi et devienne un Etat de droit socialiste. A cet
effet, il faudra continuer à promouvoir la réforme
du système politique, pratiquer l'élection, la prise
de décisions, la gestion et la supervision démocratiques,
assurer au peuple, en conformité avec la loi, des droits
et libertés étendus, et respecter et préserver
les droits de l'homme. Il faudra faire jouer davantage à
l'Assemblée populaire son rôle législatif
et de supervision, et à la Conférence consultative
politique du Peuple chinois son rôle de consultation, de
supervision et de participation aux affaires d'Etat. Il faudra
perfectionner le système juridique correspondant à
l'économie de marché socialiste. Les autorités
gouvernementales aux différents échelons devront
se soumettre consciencieusement au contrôle des assemblées
populaires de l'échelon correspondant et être très
attentives aux opinions de la CCPPC. Le gouvernement devra aussi
engager l'exercice du pouvoir public dans la voie du respect de
la loi en s'imposant une sévère discipline et en
assurant la conduite des affaires publiques en vertu de la loi.
On fera progresser la réforme judiciaire en appliquant
la loi rigoureusement et en assurant l'équité de
la justice. On poursuivra inlassablement la lutte contre la corruption
et on renforcera les contrôles sur l'intégrité
des fonctionnaires. On continuera à promouvoir la vulgarisation
de la loi afin de renforcer la conscience de la légalité
auprès de tous les citoyens. Il faudra fournir aux instances
juridiques tous les équipements nécessaires à
leur bon fonctionnement, et améliorer la formation des
magistrats.
Il faudra appliquer
des mesures politiques concernant les ethnies minoritaires, maintenir
et améliorer le système d'autonomie dont bénéficient
les régions peuplées par des ethnies minoritaires,
et consolider les rapports de type socialiste, basés sur
l'égalité, la solidarité et l'entraide entre
communautés ethniques. Pour favoriser la prospérité
et le progrès communs, on s'efforcera, en mettant en oeuvre
la stratégie de mise en valeur de l'Ouest, d'accélérer
le développement économique et le progrès
social des ethnies minoritaires et de leurs régions dans
tous les domaines. Il faudra appliquer intégralement la
politique religieuse du Parti, garantir la liberté de croyance
des citoyens, administrer les affaires religieuses en vertu de
la loi et aider les fidèles à s'adapter à
la société socialiste. Il faudra faire mieux appliquer
la politique concernant les Chinois d'outre-mer et faire pleinement
jouer à ceux-ci leur rôle dans la modernisation du
pays et dans la réunification pacifique de la mère
patrie.
Il faudra assurer
la stabilité sociale. A cet effet, on devra traiter correctement
les contradictions surgies au sein du peuple dans la nouvelle
conjoncture en prêtant une attention particulière
aux plaintes et doléances de la population. On devra en
outre améliorer la situation générale sur
le plan de la sécurité publique et sévir
contre toutes les activités qui portent atteinte à
la société et à la sécurité
de l'Etat. Il faudra combattre au nom de la loi les activités
scissionnistes nationales, les forces religieuses extrémistes,
les actes de violence et de terrorisme, ainsi que les sectes hérétiques
et toutes les activités illégales menées
sous le couvert de la religion. On continuera à lutter
contre la secte satanique du falungong en dénonçant
sa nature hostile à l'humanité, à la société
et aux sciences, et en dévoilant son visage réactionnaire
: elle est l'instrument dont se servent les forces ennemies pour
s'opposer, à l'intérieur comme à l'extérieur
du pays, à notre Etat socialiste. D'une part, on sévira,
au nom de la loi, contre la minorité des pratiquants du
falungong coupables d'actes criminels ; de l'autre, on s'attachera
à rallier, à éduquer et à sauver les
autres, qui, désorientés, forment l'immense majorité
des membres de la secte.
Le renforcement de
la défense nationale et de l'armée est une garantie
importante pour la sécurité et la modernisation
du pays. Tout en veillant au développement de l'économie
nationale, nous devrons renforcer activement la défense
nationale en vue d'accroître la capacité défensive
du pays. Nous nous efforcerons de mener à bien le travail
idéologique et politique au sein de l'armée, de
manière à orienter dans la bonne direction le développement
de l'armée et à assurer le contrôle absolu
du Parti sur celle-ci. Pour donner à notre armée
un caractère à la fois révolutionnaire, moderne
et ordonné, il faudra mettre en oeuvre une stratégie
de défense active adaptée aux nouvelles exigences
de notre époque, faire progresser la réforme et
l'innovation, et poursuivre l'introduction de nouvelles techniques
dans l'armée pour améliorer la qualité de
celle-ci. Parallèlement, il faudra pratiquer une stricte
économie, faire régner la loi parmi les militaires
et suivre une voie propre à la Chine pour la formation
de troupes d'élite. Par ailleurs, nous devrons sensibiliser
plus largement le public aux thèmes liés à
la défense, perfectionner le système de mobilisation,
et consacrer plus d'efforts à la recherche scientifique
dans le domaine militaire. Nous devrons aussi faire progresser
la restructuration et la réforme dans le secteur de l'industrie
militaire, et procéder à la mise au point de nouveaux
armements, de manière à accroître la capacité
défensive et l'aptitude au combat de l'armée chinoise
dans la guerre moderne, notamment dans le domaine de hautes technologies,
et à la rendre capable de faire face à toute situation
complexe.
Camarades députés!
En ce début de siècle, fidèles au principe
"un Etat, deux systèmes" et à la Loi fondamentale,
nous continuerons à appuyer les exécutifs des régions
administratives spéciales de Hongkong et de Macao et leurs
chefs dans leurs efforts en vue de gouverner en vertu de la loi
et de préserver la prospérité et la stabilité
à long terme de Hongkong et de Macao.
Résoudre au
plus tôt le problème de Taiwan et réaliser
la cause sacrée de la réunification totale de la
patrie constituent l'aspiration commune de tous les peuples de
la Chine et la tâche majeure qui nous attend. Nous nous
tiendrons au principe dit de "réunification pacifique,
un Etat et deux systèmes" et à la "Proposition
en huit points" du président Jiang Zemin, et nous
joindrons nos efforts à ceux de nos compatriotes de Taiwan
afin d'arrêter toute tentative séparatiste et de
mettre tout en oeuvre pour réaliser la réunification
pacifique de la mère patrie. Nous serons fermes sur le
principe d'"une seule Chine", et sur cette base, nous
continuerons à favoriser le dialogue et les négociations
entre les deux rives du détroit, et à promouvoir
les visites de personnes ainsi que les échanges culturels
et économiques. Nous sommes convaincus que grâce
aux efforts inlassables de toute la nation chinoise, la cause
de la réunification de la mère patrie sera couronnée
de succès dans un proche avenir.
A l'heure actuelle,
la multipolarisation et la mondialisation économique se
poursuivent en profondeur. Face à cette situation internationale,
nous resterons fidèles à notre politique extérieure
indépendante et pacifique, et nous développerons,
sur la base des cinq principes de la coexistence pacifique, nos
relations d'amitié et de coopération avec les autres
pays du monde, afin de créer un environnement pacifique
de longue durée au niveau international et de promouvoir
les relations de bon voisinage. La Chine prendra une part active
aux affaires internationales de manière à apporter
une contribution substantielle au maintien de la paix mondiale,
au développement de la coopération internationale,
à la prospérité commune et à la mise
en place d'un nouvel ordre international qui soit à la
fois pacifique, stable, juste et rationnel sur le plan tant politique
qu'économique.
Camarades députés!
L'année 2001 est la première année du nouveau
millénium et de la mise en pratique du dixième plan
quinquennal. Il faudra appliquer dans son intégralité
la décision de la cinquième session plénière
du XVe Comité central du PCC et de la réunion de
travail sur l'économie du Comité central, et mener
à bien le travail de cette année dans tous les secteurs,
ce qui revêt une importance vitale pour assurer le bon démarrage
du dixième plan quinquennal. Nous devrons continuer à
stimuler la demande intérieure et combiner une politique
budgétaire de relance et une politique monétaire
ferme. Nous émettrons 150 milliards de yuans de bons du
Trésor à long terme, qui seront consacrés
principalement aux projets de construction en chantier et à
ceux à réaliser dans la Chine de l'Ouest. Par ailleurs,
nous nous efforcerons d'augmenter, dans des proportions appropriées,
les salaires des employés des services publics, et notamment
les revenus bas ou relativement bas. Il est nécessaire
de donner la priorité au renforcement de l'agriculture
et à l'augmentation des revenus de la population rurale
en prenant des mesures énergiques pour résoudre
effectivement les problèmes sérieux existant dans
l'agriculture et les régions rurales. Il faudra consolider
et développer les résultats de la réforme
dans les entreprises publiques, faire de grands efforts pour mettre
sur pied un système de gérance moderne et scientifique
dans les entreprises. Il faudra préparer sans tarder nos
différents secteurs à l'entrée de la Chine
dans l'OMC. Il faudra perfectionner le système de protection
sociale, créer des emplois par de multiples canaux et améliorer
le niveau de vie de la population. Autre tâche importante
et urgente : on remettra en ordre et on réglementera l'économie
de marché. On s'attachera à promouvoir l'épanouissement
des valeurs morales et à renforcer la démocratie
et la légalité. Il faudra chercher à mieux
concilier les exigences de la réforme, du développement
et de la stabilité et poursuivre les efforts visant à
améliorer la situation générale sur le plan
de la sécurité publique et à assurer la stabilité
sociale. Nous soutenons la candidature de la ville de Beijing
aux Jeux Olympiques de l'an 2008. Il faudra procéder à
une planification d'ensemble de manière à ce que
notre pays poursuive sa marche en avant et continue à se
développer sur les plans économique et social.
Camarades députés
! Nous nous trouvons déjà au XXIe siècle
et au seuil de la troisième phase de la modernisation.
Aucun obstacle ne pourra arrêter l'avance triomphale du
peuple chinois. Unissons-nous autour du Comité central
du Parti ayant comme noyau le camarade Jiang Zemin, portons haut
levé le drapeau de la théorie de Deng Xiaoping et
restons fidèles à la ligne fondamentale du Parti.
Pour réaliser les objectifs du dixième plan quinquennal
et faire de notre pays un Etat socialiste moderne, prospère,
démocratique et hautement civilisé, inspirons-nous
du principe important de la "triple représentativité",
redoublons d'efforts et travaillons dur!