RAPPORT SUR L'EXERCICE BUDGETAIRE 2000
ET SUR LES PROJETS DE BUDGET
DES INSTANCES CENTRALES ET LOCALES POUR 2001


Présenté le 6 mars 2001 à la quatrième session de
la IXe Assemblée populaire nationale


Xiang Huaicheng
Ministre des Finances



I. EXERCICE BUDGETAIRE 2000 DES INSTANCES CENTRALES ET LOCALES
II. PROJETS DE BUDGET DES INSTANCES CENTRALES ET LOCALES POUR 2001
III. APPROFONDIR LA RÉFORME FINANCIERE ET RENFORCER LA GESTION DES FINANCES EN SE CONFORMANT STRICTEMENT À LA LOI, DE MANIERE À PROMOUVOIR LE DEVELOPPEMENT SOCIO-ECONOMIQUE. L'an 2001 est la

Camarades députés,

Au nom du Conseil des Affaires d'Etat, j'ai l'honneur de soumettre à votre examen le rapport sur l'exercice budgétaire 2000 et sur les projets de budget des instances centrales et locales pour 2001; nous prions par la même occasion les membres du Comité national de la Conférence consultative politique, qui assistent aux travaux de la présente session, de nous faire part de leurs remarques.



I. EXERCICE BUDGETAIRE 2000
DES INSTANCES CENTRALES ET LOCALES


En l'an 2000, unis dans la lutte commune sous la juste direction du Comité central du PCC, nos divers peuples ont travaillé dans un esprit créateur et appliqué sérieusement les différentes mesures de macro-contrôle prises par les autorités centrales; il en résulte qu'un tournant important s'est amorcé dans l'économie nationale: les investissements dans les actifs immobilisés, le montant global des ventes au détail des articles de consommation courante et le volume global de l'import-export ont connu une large augmentation, la rentabilité économique des entreprises s'est améliorée nettement, et le PIB s'est accru de 8%. Le Comité central du PCC et le Conseil des Affaires d'Etat ont accordé une haute importance aux activités financières, l'Assemblée populaire nationale et son Comité permanent ont formulé des exigences sévères à propos du renforcement de la gestion financière. Plus particulièrement, au début de l'année, les autorités centrales ont organisé, en faveur des cadres dirigeants au niveau provincial et ministériel, un séminaire sur les questions financières et fiscales; dans un discours important, le secrétaire général du Comité central Jiang Zemin a abordé de façon intégrale et systématique les problèmes importants tant théoriques que pratiques auxquels les finances du pays sont confrontées, perfectionnant l'idée régissant la gestion des finances pendant la nouvelle période et indiquant la direction à suivre dans la réforme et le développement ultérieurs des finances. Puis, vers la fin du mois de novembre, avec l'approbation du Comité central, le département de l'Organisation du Comité central du PCC, le ministère des Finances et l'Ecole nationale de l'Administration ont organisé, à l'adresse des cadres au niveau provincial et ministériel, un nouveau séminaire sur les finances, dans lequel on a étudié les méthodes et les dispositions à prendre pour créer une nouvelle situation dans le travail financier durant le nouveau siècle. Depuis lors, une campagne de sensibilisation et d'information a gagné le pays entier, créant ainsi, sur le plan politique, économique et social, un environnement favorable au déroulement des réformes dans les finances publiques. Dans le but d'un bon exercice du budget, les différentes régions et les divers départements ont saisi cette occasion propice et travaillé d'arrache-pied et dans un esprit créateur, si bien que le travail financier de l'année passée a été couronné de succès.


1) L'exercice budgétaire 2000 a été satisfaisant tant pour les instances centrales que pour les instances locales, le déficit des finances centrales a été même moins élevé que le chiffre fixé au cours de la révision du budget. Lorsque'il a été fixé, le budget des finances centrales pour l'an 2000 a fait l'objet, avec l'approbation de la 17e session du Comité permanent de la IXe Assemblée populaire nationale, d'une série de modifications destinées à favoriser la reprise de croissance économie qui s'était amorcée dans le pays, en sorte que les dépenses au chapitre de la construction se sont accrues de 50 milliards de yuans, le déficit des finances centrales augmentant dans la même proportion. Voici l'exercice budgétaire 2000: les recettes budgétaires centrales ont atteint 758,433 milliards de yuans, soit 68 milliards de yuans de plus que prévu. Sur ce chiffre, 698,614 milliards de yuans ont été encaissés par l'échelon central, soit 68 milliards de plus que prévu; 59,819 milliards de yuans provenaient des finances locales, soit le même chiffre que prévu. Les dépenses des instances centrales ont atteint 1 018,254 milliards de yuans, soit 47,975 milliards de yuans de plus que le budget modifié. Sur ce chiffre, 551,434 milliards de yuans ont été dépensés par les finances centrales elles-mêmes, soit 21,374 milliards de yuans de plus que le budget modifié; 466,82 milliards de yuans ont été versés aux finances locales à titre de subvention, soit 26,601 milliards de yuans de plus que prévu. On constate donc un déficit de 259,821 milliards de yuans pour les instances centrales, soit 20,025 milliards de yuans de moins que le chiffre fixé au cours du rétablissement du budget (279,846 milliards de yuans). Les recettes des finances centrales provenant des emprunts ont été de 418,01 milliards de yuans. Sur ce chiffre, 157,358 milliards de yuans ont été affectés au remboursement de la dette extérieure et intérieure, 259,821 milliards de yuans, à la couverture du déficit budgétaire et 831 millions de yuans à la création du fonds des finances centrales pour le remboursement de la dette. En ce qui concerne les fonds de développement du gouvernement central, les recettes ont atteint 136,518 milliards de yuans et les dépenses, 136,518 milliards de yuans. Les recettes budgétaires des finances locales ont été de 1 106,217 milliards de yuans, soit 62,835 milliards de yuans de plus que prévu. Sur ce chiffre, 639,397 milliards de yuans ont été encaissés par les instances locales elles-mêmes, soit 36,234 milliards de yuans de plus que prévu; 466,82 milliards de yuans provenaient des subventions accordées par les finances centrales, soit 26,601 milliards de yuans de plus que prévu. Les dépenses budgétaires des finances locales se sont élevées à 1 096,329 milliards de yuans, soit 52,947 milliards de yuans de plus que prévu. Sur ce chiffre, 1 036,51 milliards de yuans ont été dépensés par les instances locales elles-mêmes, soit 52,947 milliards de yuans de plus que prévu; 59,819 milliards de yuans ont été versés aux instances centrales, soit le même chiffre que prévu. Les finances locales ont donc enregistré un solde positif de 9,888 milliards de yuans. Mais le développement des régions est inégal, et certaines d'entre elles demeurent en difficulté sur ce plan. Il ressort des résultats d'ensemble de l'exercice budgétaire des instances centrales et locales, que les recettes de l'Etat en l'an 2000 ont été de 1 338,011 milliards de yuans, soit 104,234 milliards de yuans de plus que prévu; et que les dépenses de l'Etat ont été de 1 587,944 milliards de yuans, soit 74,321 milliards de yuans de plus que prévu. Notons que ces données seront légèrement modifiées lorsque le bilan définitif de l'exercice budgétaire des instances centrales et locales aura été établi.


2) La politique de relance budgétaire a continué à jouer un rôle important dans la promotion de la croissance continuelle et accélérée de l'économie. Pour appliquer la politique de relance budgétaire en l'an 2000, les départements compétents du Conseil des Affaires d'Etat ont d'une part, conformément aux exigences de l'Assemblée populaire nationale et de son Comité permanent, suivi strictement l'orientation et la priorité indiquées par le Conseil des Affaires d'Etat dans la fixation des projets financés avec les emprunts publics; au lieu de lancer des projets faisant double emploi et de se mettre au travail sans discernement sur le plan de la construction, ils ont renforcé le contrôle sur les travaux pour en améliorer la qualité, tout en assurant une surveillance intégrale sur l'emploi des fonds provenant des emprunts publics, ce qui a permis d'éviter le gaspillage. D'autre part, ils ont recueilli activement des fonds et engagé des actions efficaces pour matérialiser la politique décidée en 1999 par les autorités centrales sur le réajustement de la répartition des revenus, sans oublier notamment d'encourager les investissements, de stimuler la consommation et de soutenir l'exportation. L'application de la politique de relance budgétaire pendant trois années consécutives a permis d'accroître la demande intérieure et d'assurer la croissance continuelle, saine et accélérée de l'économie; son effet d'entraînement correspond respectivement à un taux de croissance de 1,5%, de 2% et de 1,7% pour ces trois dernières années; de plus, nos projets de construction prioritaires se sont renforcés et, par suite de la concentration des moyens, nous avons enfin réalisé les projets ambitieux que nous nous proposions d'entreprendre depuis des années. Ainsi, la restructuration de l'économie a été favorisée, et la qualité de la croissance économique et la rentabilité des entreprises se sont améliorées. Les faits prouvent qu'il était tout à fait judicieux d'amender la politique budgétaire en fonction des changements intervenus dans la situation économique internationale et intérieure. Plus particulièrement, nous avons d'abord stimulé l'économie uniquement par l'augmentation des investissements, avant de faire en outre appel à l'accroissement de la demande. Nous avons accumulé ainsi une expérience considérable dans la lutte contre la déflation. Nous devons ces succès à la direction collective de troisième génération du Parti ayant à sa tête le camarade Jiang Zemin, qui possède un art consommé en matière de macro-contrôle économique.


3) Les recettes budgétaires ont augmenté progressivement, et la puissance financière de l'Etat a été renforcée. Les recettes des finances centrales en 2000 ont augmenté de 113,7 milliards de yuans par rapport à l'année précédente, et celles des finances locales, de 79,9 milliards, soit un accroissement total de 193,6 milliards, accusant ainsi un taux d'accroissement (+16,9%) nettement supérieur à celui de la période du 9e Plan quinquennal. Cette augmentation est due à plusieurs facteurs : Premièrement, l'économie chinoise a poursuivi sa croissance économique grâce à l'application d'une politique de relance budgétaire; la levée régulière des impôts par suite de l'échéance des privilèges fiscales accordée à certaines catégories d'entreprises, la hausse du prix du pétrole et la création d'un centre informatique de vérification des factures ont eu pour résultat que le produit de la taxe à valeur ajoutée a augmenté de 67,064 milliards de yuans par rapport à l'année précédente et de 23,214 milliards par rapport au chiffre prévu par le budget; deuxièmement, du fait du développement rapide du commerce extérieur et, notamment, des importations, le produit des droits à l'importation a augmenté de 66,418 milliards par rapport à l'année précédente et de 67,703 milliards par rapport au chiffre prévu par le budget; troisièmement, le plan visant à réformer les entreprises publiques et à les sortir de leurs difficultés en trois ans ayant été réalisé pour l'essentiel, l'amélioration de leur rentabilité a permis d'apporter à l'Etat des revenus plus importants ; quatrièmement, les services financiers, les assurances, le marché immobilier, l'aménagement intérieur des logements, ainsi que les services de tourisme, de restauration et d'hotellerie se sont développés rapidement, si bien que l'encaissement de l'impôt sur le chiffre d'affaires a augmenté de 19,945 milliards de yuans par rapport à l'année précédente, et de 6,801 milliards par rapport au chiffre prévu; cinquièmement, grâce au dynamisme du marché boursier et à l'accroissement des opérations, les rentrées des droits de timbre sur les transactions de bourse ont augmenté de 23,293 milliards par rapport à l'année précédente, et de 28,44 milliards par rapport au chiffre prévu.

En résumé, les principaux facteurs contribuant à l'augmentation des recettes financières en 2000 sont les suivants : accélération de la croissance économique, amélioration de la rentabilité, remise en ordre en matière financière et économique, renforcement de la perception des impôts en vertu de la loi. Ce résultat a été aussi obtenu grâce à l'application de la politique de relance budgétaire et des autres mesures de macro-contrôle adoptées par les autorités centrales.


4) On a déployé de plus grands efforts pour garantir l'allocation de crédits prioritaires pour la promotion des réformes et du progrès social. Durant l'année 2000, les finances publiques à tous les niveaux ont intensifié la restructuration des dépenses budgétaires dans le cadre de la comptabilité nationale, en s'efforçant de mieux répondre aux besoins des dépenses d'importance vitale pour la réforme, le développement et la stabilité. Le montant des dépenses budgétaires a augmenté de 20,4% au niveau national, et les dépenses des finances centrales, de 32,8% (déduction faite du paiement des intérêts des emprunts d'Etat, elles n'ont augmenté que de 15,3%). Les principaux postes de dépenses (y compris les subventions accordées aux finances locales) se répartissaient comme suit : les dépenses pour le développement de la culture, de l'éducation, des sciences et de la santé se sont élevées à 36,19 milliards de yuans, soit un accroissement de 16,2% par rapport à l'année précédente ; les fonds alloués à la protection sociale, à 87,627 milliars (+34,2%); les crédits consacrés au développement de l'agriculture, à 21,705 milliards (+50,9%); les dépenses de la sécurité publique et de la justice, à 6,655 milliards (+10,9%); les fonds alloués aux pensions de retraite des fonctionnaires, à 4,327 milliards (+28%); et le financement des investissements consacrés à la construction d'infrastructures a été de 140,67 milliards, soit au même niveau que l'année précédente. Conformément aux "Décisions du Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale concernant le renforcement du contrôle sur l'exécution budgétaire des finances centrales", selon lesquelles "les finances centrales peuvent se servir du surplus de leurs recettes pour combler le déficit budgétaire et couvrir d'autres dépenses indispensables", nous avons à signaler ici que, sur les 68 milliards de yuans, somme des recettes réalisées en 2000 au-delà des prévisions, 20 milliards ont été utilisés pour compenser le déficit du budget central, le reste, soit 48 milliards, pour couvrir les dépenses prioritaires. Plus précisément, 30 milliards sont allés à la Caisse nationale de l'assurance sociale, 10 milliards aux caisses locales de l'assurance sociale, et 8 milliards au Fonds de garantie des céréales. Le Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale a été d'ailleurs tenu au courant de ce qui précède dans un rapport que nous lui avons présenté. Le surplus des recettes réalisées par les finances locales s'est élevé à 36,234 milliards de yuans. Cette somme, qui a été mise à la disposition des collectivités locales selon les dispositions de la Loi sur le budget , a été surtout consacrée au paiement des arriérés de salaires, à l'accroissement des allocations d'assurance sociale, au développement de l'agriculture et de l'éducation, à la protection de l'environnement, ainsi qu'au soutien à la réforme du système de circulation des céréales.

5) On a introduit activement de nouveaux procédés dans la gestion financière, en réformant notamment la procédure d'octroi de dépenses. En vue de promouvoir la réforme du système de gestion budgétaire, de mieux réglermenter l'octroi des dépenses et d'améliorer effectivement le rendement des fonds publics utilisés, les finances publiques ont poursuivi en 2000 l'application des "Décisions du Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale concernant le renforcement du contrôle sur l'exécution budgétaire des finances centrales", en invitant tous les départements soumis au budget central à procéder l'élaboration de budgets autonomes, et quatre d'entre eux, établis par les ministères de l'Education, de l'Agriculture, des Sciences et Technologies, du Travail et de la Protection sociale, ont été soumis à l'approbation de l'Assemblée populaire nationale. Durant le mois qui a suivi l'approbation du budget central par la troisième session plénière de la IXe Assemblée populaire nationale, les bugets autonomes de tous ces départements ont été approuvés, c'est-à-dire deux à trois mois plus tôt que par le passé. Dans le cadre de l'exercice budgétaire 2001, nous avons demandé à 26 ministères du Conseil des Affaires d'Etat, au lieu de quatre l'année passée, de soumettre leur budget autonome à l'approbation de l'Assemblée populaire nationale, en exigeant davantage de précision dans le contenu et une amélioration dans la présentation. C'est ainsi qu'on a pu, sur la base de budgets fonctionnels, établir un budget global présentant à la fois l'ampleur de la comptabilité nationale et les caractéristiques propres à chacun des départements ministériels. Ces budgets autonomes comprennent non seulement des projets financés par les finances centrales dans le cadre budgétaire, mais aussi des projets dont le financement est dû à des fonds extrabudgétaires, à des fonds gouvernementaux et à d'autres revenus. Une telle pratique est en cours de généralisation sur le plan local. On a entrepris l'établissement d'un système de trésorerie nationale, et un projet a été élaboré et même appliqué à titre d'essai. Les achats publics, dont l'ampleur n'a cessé de s'accroître, sont mieux réglementés. Selon une statistique incomplète, nous avons réalisé une économie de 10% sur les dépenses publiques en pratiquant les achats publics dont le montant a été en 2000 d'un peu plus de 20 milliards de yuans.

6) La réforme des prélèvements obligatoires s'est déroulée dans de bonnes conditions, et la répartition des revenus a été mieux réglementée. On a tenté, dans toute la province de l'Anhui et d'autres localités, de réformer les prélèvements obligatoires dans les campagnes, et l'expérience a abouti à un plein succès. Cette réforme a permis d'établir une proportion rationnelle dans la répartition des revenus entre l'Etat, les collectivités et les paysans, en allégeant les charges pesant sur ces derniers et en mettant fin à tout prélèvement arbitraire. Selon une statistique effectuée dans l'Anhui, les frais à payer par les paysans depuis l'introduction de cette réforme ont diminué en moyenne de 25%, à la grande joie de ces derniers. Après avoir fait le bilan du travail accompli, on a amélioré les procédés et adopté des mesures complémentaires telles que le transfert des paiements, en vue d'effectuer cette réforme sur une plus large échelle. Par ailleurs, les "Règlements provisoires concernant la taxe d'acquisition de voitures en République populaire de Chine" sont entrés en vigueur à partir du 1er janvier 2001.

En gros, le budget de l'exercice 2000 a été bien exécuté, mais il existe encore des problèmes. Primo, la fraude fiscale sévit sérieusement, le maquillage des comptes, le trucage des données et d'autres infractions aux règlements écomiques et financiers se multiplient en dépit des interdictions. Secundo, l'écart se creuse entre les finances locales, certains districts et cantons s'enlisent dans les difficultés financières et n'arrivent pas à régler les salaires des fonctionnaires. Tertio, le budget autonome ministériel étant au stade de démarrage, on a encore beaucoup à faire pour renforcer le contrôle des dépenses et améliorer la précision des données. Tous ces problèmes doivent retenir notre attention, et il nous faut les résoudre en cherchant à accélérer le développement économique, à approfondir les réformes, à renforcer la réglementation financière et à remettre de l'ordre sur le plan économique et financier.

 

II. PROJETS DE BUDGET DES INSTANCES
CENTRALES ET LOCALES POUR 2001

Le Conseil des Affaires d'Etat a élaboré le projet de budget des instances centrales pour 2001 conformément aux exigences formulées par la 5e session plénière du XVe Comité central du PCC, la Conférence centrale sur le travail économique et le Plan pour le développement économique et le progrès social. Il l'a fait sur la base d'une analyse globale de l'influence qu'auront sur nos recettes et dépenses budgétaires les changements survenus dans la situation politique et économique tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays.

Le projet de budget prévoit que les recettes des finances centrales atteindront 842,291 milliards de yuans, soit une augmentation de 83,858 milliards par rapport à l'année passée (+ 11,1%). Sur ce montant, 783 milliards seront encaissés par l'échelon central, soit un accroissement de 84,386 milliards par rapport à l'année passée (+12,1%); et 59,291 milliards seront fournis par les instances locales, soit un chiffre à peu près égal à celui de l'année passée. Les dépenses des instances centrales sont prévues à 1 102,101 milliards de yuans, soit une augmentation de 83,847 milliards par rapport à l'année passée (+8,2%). Sur ce montant, 584,517 milliards seront dépensés par le pouvoir central lui-même, soit une augmentation de 33,083 milliards par rapport à l'année passée (+6%); et 517,584 milliards seront versés aux instances locales à titre de subventions, soit une augmentation de 50,764 milliards par rapport à l'année passée (+10,9%). Le budget des instances centrales accuse donc un déficit de 259,81 milliards de yuans, chiffre égal à celui de l'année passée.

Le montant du principal des dettes intérieures et extérieures que les finances centrales devront rembourser s'élèvera à 200,595 milliards de yuans, chiffre auquel viendront s'ajouter 259,81 milliards destinés à compenser le déficit de l'année en cours et 40 milliards de yuans d'emprunts à contracter pour le compte des instances locales; le montant des obligations d'Etat à émettre en 2001 atteindra 500,405 milliards de yuans, dont 460,405 milliards seront émis par les finances centrales, soit 42,395 milliards de plus que l'année passée Cette augmentation s'explique essentiellement par l'accroissement des dépenses nécessitées par le remboursement du principal des dettes publiques en 2001. En outre, le projet de budget prévoit que les recettes provenant des fonds de développement du gouvernement central pour 2001 atteindront 108,925 milliards de yuans, tandis que les dépenses engagées par ces mêmes fonds s'élèveront également à 108,925 milliards.

Le projet de budget des instances locales pour 2001 prévoit que le montant des recettes atteindra 1 210,604 milliards de yuans, soit une augmentation de 104,387 milliards par rapport à l'année passée (+9,4%). Sur ce montant, 693,02 milliards seront réalisés par les instances locales elles-mêmes, soit une augmentation de 53,623 milliards par rapport à l'année passée (+8,4%); 517,584 milliards, soit une augmentation de 50,764 milliards par rapport à l'année passée (+10,9%), proviendront des subventions accordées par les finances centrales. Le montant des dépenses arrivera à 1 210,604 milliards de yuans, soit une augmentation de 114,275 milliards par rapport à l'année passée (+10,4%); les dépenses des instances locales elles-mêmes atteindront 1 151,313 milliards, soit une augmentation de 114,803 par rapport à l'année passée (+11,1%); 59,291 milliards seront remis aux finances centrales. On constate donc que les recettes et dépenses des instances locales seront en équilibre.

Le projet de budget d'Etat pour 2001 se présente comme suit : les recettes s'élèveront à 1 476,02 milliards de yuans, soit une augmenttion de 138,009 milliards par rapport à l'année passé (+10,3%); et les dépenses à 1 735,83 milliards, soit une augmentation de 147,886 milliards par rapport à l'année précédente (+9,3%).

Le budget des finances centrales pour 2001 a tenu compte des principaux facteurs suivants:

1) Le taux d'augmentation des recettes sera légèrement supérieur au niveau de la croissance économique. Notre économie nationale poursuivra en 2001 le cercle vertueux de sa croissance en s'améliorant sur le plan aussi bien de la qualité que de la rentabilité, ce qui devrait garantir l'augmentation des recettes budgétaires. Par ailleurs, le renforcement de la perception fiscale permettra, en bouchant les trous, de diminuer les fuites de recettes. Cependant, les cinq facteurs favorables à l'augmentation des recettes connaîtront des changements, de sorte que leur impact sera moins important que durant les deux dernières années. Premièrement, la croissance de l'économie mondiale comporte cette année des éléments déstabilisants susceptibles d'affecter les exportations chinoises. Deuxièmement, grâce essentiellemet à la lutte contre la contrebande et à la croissance extraordinaire des importations, les recettes provenant des droits à l'importation ont augmenté considérablement ces deux dernières années. Toutefois, quand tout sera rentré dans l'ordre, il sera difficile d'augmenter dans les mêmes proportions les rentrées de ce genre, d'autant que le rajustement du taux des droits de douane que la Chine appliquera en 2001 amènera aussi une diminution des recettes. Troisièmement, l'augmentation des recettes provenant des entreprises publiques en 2000 est plutôt à considérer comme le résultat d'un retour à la normale. Quatrièmement, comme il est difficile d'évaluer exactement les fluctuations du marché boursier, il convient de ne pas surestimer le revenu des droits de timbre sur les transactions boursières. Cinquièmement, si le prix du pétrole a connu une flambée en 2000 tant sur le marché intérieur qu'international, nous rapportant des recettes importantes, il est retombé depuis la fin de l'année dernière. Tous ces facteurs ont fait que, conformément au principe d'une politique budgétaire dynamique mais sûre, nous prévoyons que le taux d'augmentation des recettes ne sera que légèrement supérieur au niveau de la croissance économique.

Par ailleurs, nous avons incorporé au projet de budget des instances centrales un montant de 18 milliards de yuans provenant de la taxe instaurée le 1er janvier 2001 sur l'achat de véhicules en remplacement des anciens frais. Représentant 2,4 points sur les 11,1 points de pourcentage de l'augmentation des recettes des finances centrales, il sera utilisé spécialement pour la construction et l'entretien du réseau routier.

2) Renforcer la construction d'infrastructures et soutenir la réalisation de la stratégie de mise en valeur de l'Ouest. Pour consolider et développer l'excellente situation économique actuelle et promouvoir de manière sûre la reprise de l'activité économique, il a été décidé, conformément à l'esprit de la 5e session plénière du XVe Comité central du PCC et de la Conférence centrale sur le travail économique, de continuer à appliquer en 2001 une politique financière de relance. Nous proposons par conséquent d'émettre 100 milliards de yuans d'obligations d'Etat pour la construction, dont 60 milliards seront incorporés au budget des instances centrales, et 40 milliards émis par les finances centrales pour le compte des finances locales. En même temps il est proposé d'émettre 50 milliards d'obligations spéciales d'Etat, qui seront incorporés au budget des instances centrales et affectés essentiellement à l'application de la stratégie de mise en valeur de l'Ouest, notamment à la réalisation des projets suivants: le transport du gaz et de l'électricité de l'Ouest vers l'Est, le détournement des eaux du Sud vers le Nord, le chemin de fer Qinghai-Tibet, ainsi que plusieurs projets écologiques.

3) Augmenter les salaires du personnel des organismes gouvernementaux et des établissements d'intérêt public et stimuler les demandes effectives de consommation. Rajuster et perfectionner la politique salariale et augmenter dans des proportions adéquates les salaires du personnel des administrations et des institutions d'Etat représentent un moyen important pour résoudre le problème de l'insuffisance de la demande effective dans le fonctionnement macro-économique actuel. Nous proposons de rajuster en 2001 les salaires du personnel des administrations et des institutions d'Etat de manière suivante: augmenter les salaires de base du personnel concerné; appliquer le système d'octroi de subventions au personnel travaillant dans les régions frontalières et reculées; appliquer le système de salaire-prime. La matérialisation de ces mesures exigera des finances centrales qu'elles déboursent 10,8 milliards de yuans supplémentaires.

4) Accroître les dépenses destinées à la protection sociale et garantir la stabilité sociale. Accélérer l'établissement d'un système de protection sociale constitue une garantie importante pour la réforme des entreprises publiques, la stabilité sociale et le développement durable de la société. Pour soutenir la réforme du système de protection sociale et assurer le paiement des allocations de chômage et des pensions de retraite, les finances centrales continueront en 2001 à augmenter les dépenses dans ce domaine.

5) Promouvoir et soutenir la réforme en matière de perception des impôts et des frais dans les régions rurales et alléger effectivement les charges pesant sur les paysans. Promouvoir la réforme en matière de perception des impôts et des frais dans les régions rurales représente une mesure fondamentale pour protéger les intérêts légitimes des paysans et alléger les charges qui pèsent sur eux. Les finances centrales accorderont des subventions appropriées pour pallier à la diminution de recettes, consécutive à l'application de cette réforme, de manière à garantir le fonctionnement régulier des administrations de base et des oeuvres sociales. Il est prévu de consacrer 20 milliards de yuans à cette rubrique.

6) Augmenter les dépenses consacrées aux autres postes prioritaires. Conformément aux dispositions des lois et règlements pertinents, les finances centrales augmenteront en 2001 les dépenses sous plusieurs rubriques : éducation, sciences et techniques, soutien à l'agriculture, culture, santé publique, planification familiale, etc. (celles-ci incluent les montants affectés à ces rubriques par les finances centrales, ainsi que les subventions attribuées par celles-ci aux instances locales). Concrètement, les fonds alloués à l'éducation seront de 21,963 milliards de yuans, (+27,9%); ceux affecés aux sciences et techniques, de 34,919 milliards (+14,5%); et ceux allant à l'agriculture, de 26,355 milliards (+21,4%).

7)Intensifier les transferts de paiements par l'échelon central aux instances locales. En l'an 2001, le montant de ces transferts sera de 517,584 milliards de yuans, soit 50,764 milliards de plus que l'année précédente (+10,9%); ce chiffre se décomposera comme suit : 233,5 milliards seront affectés aux subventions réglementaires à titre de restitution de recettes fiscales (y compris la restitution de revenus fiscaux réalisés par les zones de développement économique); 11,971 milliards aux subventions forfaitaires; 16,1 milliards seront accordés, par transfert de paiements, par les finances centrales aux instances locales ainsi qu'aux régions d'ethnies minoritaires; 119,5 milliards, par transfert de paiements, seront destinés, notamment, au réajustement de la politique de redistribution sociale, à l'octroi des subventions de protection sociale et à la majoration des salaires; et 136,513 milliards par transfert de paiements pour des rubriques particulières, telles que les projets prioritaires, la construction d'infrastructures et le soutien aux régions sous-développées.

8) Augmenter dans une mesure appropriée les dépenses consacrées à la défense nationale. En l'an 2001, les finances centrales débloqueront 141,004 milliards de yuans pour la défense nationale (+17,7%). Ces fonds serviront à augmenter les soldes des officiers et soldats, ainsi que les salaires des cadres civils assimilés et autres personnels, et à pourvoir aux besoins de nos forces armées pour qu'elles puissent s'adapter aux profondes mutations survenues à travers le monde dans le domaine militaire, et se préparer en vue d'une éventuelle guerre défensive menée dans les conditions de la technologie moderne et, plus particulièrement, des hautes technologies.

 

III. APPROFONDIR LA RÉFORME FINANCIERE ET RENFORCER LA GESTION DES FINANCES EN SE CONFORMANT STRICTEMENT À LA LOI, DE MANIERE À PROMOUVOIR LE DEVELOPPEMENT SOCIO-ECONOMIQUE. L'an 2001 est la


première année du nouveau siècle, et la première année, également, du Xe plan quinquennal. Dans ces conditions, l'accomplissement des tâches financières prévues pour cette année et l'exécution satisfaisante du budget seront d'une importance considérable, puisque c'est de cette façon seulement que pourront s'enchaîner sans à-coup tant l'accomplissement du Xe plan quinquennal et le développement sain, rapide et durable de l'économie nationale que la promotion du progrès général de la société. Notre pays aura ainsi pris un bon départ en ce début de siècle. 1) Bien gérer les fonds provenant des emprunts publics et faire pleinement jouer le rôle de la politique de relance budgétaire. La Conférence centrale sur le travail économique a formulé les exigences suivantes : tout en travaillant à infléchir la tendance à la déflation monétaire, il importe d'empêcher tout retour de l'inflation; alors que nous continuons à amplifier la demande intérieure, il importe de prévenir toute surchauffe de l'économie ainsi que le lancement de tout projet faisant double emploi. Dans cet ordre d'idées, les emprunts publics de l'an 2001 pour la construction serviront essentiellement à compenser l'insuffisance de fonds d'aval pour l'exécution des projets en cours; ainsi, hormis la bonification d'intérêt au profit de la refonte technique, les dépenses des finances centrales seront donc entièrement consacrées aux ouvrages en chantier, auncn nouveau projet ne devant être lancé. Les deniers durement amassés par notre peuple doivent être scrupuleusement gérés et utilisés. On appliquera strictement le système de responsabilité régissant l'utilisation des fonds provenant des emprunts publics et destinés aux projets prioritaires : leurs budgets seront gérés d'une manière plus rigoureuse, on appliquera à titre d'essai le système de paiement par le seul truchement du Trésor et l'on renforcera les contrôles, de manière à empêcher la réapparition des problèmes qui, ces deux dernières années, ont affecté l'utilisation de ces fonds dans certaines régions ou unités de travail : projets fictifs, obtention par escroquerie ou détournement de fonds provenant d'emprunts publics, absence de rigueur dans la gestion des projets, qualité médiocre de l'ouvrage, pertes et gaspillage de toutes sortes, etc. On s'efforcera de mieux rentabiliser l'utilisation de ces fonds, de déceler les problèmes et de les résoudre avant qu'il ne soit trop tard, et d'appliquer sans indulgence les sanctions qui s'imposent. Parallèlement, on continuera à matérialiser les mesures découlant de la politique financière de relance -- majoration des salaires du personnel des administrations et des institutions d'Etat, réajustement de la redistribution sociale, etc. --, de façon à s'assurer que ces mesures soient effectivement appliquées. 2) Parfaire la fiscalité, lever les impôts en vertu de la loi et s'efforcer d'accroître les revenus financiers de l'Etat. Les recettes fiscales, principale rentrée de l'Etat, constituent également un important instrument de contrôle macroéconomique. Compte tenu de la nouvelle conjoncture qui s'est créée à la veille de l'entrée de notre pays dans l'OMC, ainsi que des mutations qu'il connaît dans le contexte d'une situation socio-économique en pleine évolution, notre activité sera guidée par les les idées directrices suivantes : "unification des lois fiscales, répartition équitable des charges fiscales, optimisation de la fiscalité, élargissement de l'assiette des impôts et séparation rationnelle des attributions". Il s'agira plus précisément de parfaire le système fiscal existant et de réglementer les mesures de préférence tarifaire; de réajuster la taxation sur le chiffre d'affaires, de façon à mieux exercer son rôle régulateur sur la consommation de divertissements; réformer l'impôt sur le revenu individuel et instituer un nouveau système dans lequel le revenu imposable des personnes physiques sera calculé toutes catégories confondues; unifier la politique fiscale en matière, notamment, d'impôt sur le revenu des entreprises à capitaux chinois et de celles à capitaux étrangers et appliquer sur toute la ligne le principe du traitement national en matière de fiscalisation. Parallèlement, notre activité continuera à être guidée par le principe suivant : "Renforcer la collecte des impôts, colmater les fuites, punir la corruption et récupérer les arriérés fiscaux"; on s'attachera à préserver fermement le caractère unifié et contraignant des lois fiscales, et à mettre fin à toute restitution après perception décidée arbitrairement par des instances locales; à améliorer les instruments de la gestion fiscale en introduisant au plus tôt le système de centralisation des données, et à combattre sans merci la fraude fiscale et la grève de l'impôt sous toutes leurs formes et, surtout, à continuer à sévir contre les actes criminels de fraude fiscale à l'exportation et de contrebande; de grands efforts seront également déployés en vue de déceler les arriérés fiscaux et d'en assurer autant que possible la récupération, et on prendra des mesures efficaces pour combattre le gonflement des produits fiscaux; et l'on s'attachera à mettre progressivement en place un régime de perception et de gestion fiscales de type nouveau caractérisé tant par sa fiabilité et sa modernité que par la nette démarcation entre ses ressorts d'attribution, et qui puisse servir le contribuable tout en exécutant la loi, et cela, afin d'assurer la croissance régulière des recettes financières. 3) Réajuster et optimiser la structure des dépenses et assurer effectivement les dépenses prioritaires. Conformément au principe selon lequel il faut "Nourrir les populations et bâtir le pays", on s'attachera à matérialiser la politique salariale unifiée définie par les autorités centrales. Autrement dit, il est du devoir des gouvernements à tous les échelons de s'assurer que les salaires des personnels des administrations et institutions soient versés régulièrement et intégralement; ce faisant, ils auront montré leur réalisme et leur fidélité à la ligne de masse. Premièrement, dans l'élaboration de leurs budgets, les finances à tous les échelons doivent débloquer intégralement les frais salariaux et les verser totalement sur les comptes spéciaux des administrations publiques : il va sans dire que ces montants à destination précise ne devront faire l'objet d'aucun détournement, les salaires de l'année en cours devant être payés à échéance. Conformément aux décisions de la Conférence centrale sur le travail économique, les autorités locales seront autorisées à utiliser les fonds reçus des finances centrales par transfert de paiement en vue de la majoration des salaires, pour régler d'abord les arriérés, en reportant cette majoration à une date ultérieure de l'année. Parallèlement, on veillera à assurer le versement unifié par les finances des salaires des personnels des organismes du Parti et de l'appareil gouvernemental, ainsi que le paiement, par les finances du district, des salaires des enseignants des écoles primaires et secondaires dans les campagnes. Deuxièmement, on veillera à accroître la part occcupée dans le budget public par les dépenses sous le chapitre de la protection sociale, de manière à garantir le paiement régulier des pensions de vieillesse et des allocations de chômage. Ce faisant, on aura apporté aux entreprises publiques le soutien dont elles ont besoin pour leur réorganisation et la restructuration de leur production. Troisièmement, on s'efforcera de pourvoir aux dépenses destinées à des secteurs ou projets prioritaires : consolidation du pouvoir d'Etat; développement des sciences et technologies, de l'éducation et de la culture, etc. Quatrièmement, on s'attachera à renforcer le rôle de l'agriculture en tant que fondement de l'économie nationale, ce qui se traduira par un soutien massif tant à l'aménagement d'infrastructures agricoles qu'à celle d'ouvrages destinés à amortir le choc des calamités naturelles, à la protection des forêts naturelles, à la reconversion des champs arrachés abusivement aux forêts (ou steppes) et aux travaux de prévention et de neutralisation de la désertification; on veillera aussi à soutenir l'approfondissement de la réforme du système de commercialisation des céréales, sans oublier le remplacement dans les régions rurales de la perception de frais divers par la collecte d'impôts; à soutenir plus vigoureusement les régions déshéritées et à réduire réellement les charges des paysans. Pour garantir la satisfaction des besoins en matière de dépenses prioritaires, on se conformera fidèlement aux exigences des finances publiques en réajustant et en optimisant vigoureusement la structure des dépenses financières, de manière à mieux réglementer l'octroi de fonds publics et à intensifier le dégraissage des institutions à la charge de l'Etat; et l'on profitera de la restructuration des gouvernements locaux pour revoir à la baisse l'effectif des fonctionnaires et le nombre de postes et limiter strictement les dépenses administratives; en ce qui concerne les institutions qui sont capables d'avoir des revenus réguliers, grâce à des prestations de services payants, les finances publiques réduiront progressivement les subventions qui leur étaient accordées; il faudra également réduire graduellement les investissements directs dans les secteurs concurrentiels. Parallèlement, on s'attachera plus que jamais à faire rayonner notre belle tradition recommandant de travailler dur et d'économiser chaque denier, on portera un coup d'arrêt au gaspillage et à la dilapidation, ainsi qu'au goût du luxe et à la quête du faste, et l'on s'efforcera de mieux rentabiliser les fonds. 4) Promouvoir la réforme du système de gestion des dépenses en renforçant la gestion budgétaire. Il s'agit là d'une mesure importante qui nous permettra non seulement d'améliorer la rentabilité des fonds publics, mais aussi d'éliminer la corruption à la racine. Il faut, premièrement, accélérer la réforme en matière d'élaboration des budgets départementaux. Le nombre de budgets départementaux soumis à l'examen et à l'approbation de l'Assemblée populaire nationale par les instances centrales a considérablement augmenté cette année. Les instances provinciales devront elles aussi généraliser cette pratique, de même que les 30 à 50% des régions et des villes, mais à titre d'essai. Les budgets départementaux devront être dressés de façon détaillée et précise, la révision des normes de montant pour chaque poste devra être accélérée et l'élaboration du budget par poste devra être mise à l'essai sans tarder. Il faut établir une comptabilité publique qui utilise le classement des revenus et dépenses selon les départements, les fonctions et les activités économiques. Deuxièmement, il faut élargir les essais visant à créer un système d'encaissements et de décaissements directs de la trésorerie publique. Le système actuel est un système de gestion décentralisée à plusieurs échelons. L'affectation des fonds publics se fait par virement de compte entre les divers départements et unités. Le nombre excessif de maillons intermédiaires retarde la rentrée des recettes dans la trésorerie de l'Etat et l'affectation de fonds à leurs destinataires, ce qui donne lieu à des détournements et des retenues de toute sorte. Tout en créant le système d'encaissements et de décaissements directs de la trésorerie publique, on devra établir une comptabilité unique du Trésor d'Etat. Ainsi, les recettes seront versées directement à la trésorerie publique ou à son compte spécial, et les fonds publics seront directement octroyés aux fournisseurs de marchandises ou de services, ainsi qu'aux unités bénéficiaires. Cette année, on choisira un ou deux départements centraux et quelques provinces pour procéder à une expérience pilote en la matière. Troisièmement, il faut promouvoir activement le système d'achat public, en l'appliquant à de plus vastes secteurs et dans une plus grande envergure, et en pratiquant l'appel d'offres là où cela est possible. Pour assurer la transparence du système, il faudra respecter les procédures requises et pratiquer le paiement par le seul truchement de la trésorerie publique. 5) Accélérer l'établissement d'un système de protection sociale en appliquant consciencieusement les mesures dans ce domaine. Etablir un système d'assurances sociales adapté à la Chine constitue non seulement l'une des conditions essentielles pour l'établissement d'une économie de marché socialiste et d'un système de finances publiques efficace, mais aussi une mesure importante pour défendre les intérêts fondamentaux des masses populaires et soutenir la réforme et le développement des entreprises publiques. Il faut assurer le paiement exact et ponctuel du revenu minimum vital des travailleurs licenciés et des allocations de l'assurance vieillesse des retraités des entreprises publiques. On évitera tout nouveau retard dans les versements. Il faut élargir la couverture de la sécurité sociale, à savoir l'assurance vieillesse, l'assurance maladie et l'assurance chômage, tout en assurant la rentrée des cotisations. Il faut restructurer des dépenses budgétaires et augmenter la part des fonds destinés à la protection sociale, afin que ceux-ci suffisent à couvrir les dépenses. Il faut s'attacher à réglementer et multiplier les modes de collecte des fonds nécessaires à la protection sociale. Il faut gérer les fonds de la protection sociale de manière plus transparente et plus cohérente. Il faut délimiter de façon rationnelle les responsabilités des gouvernements centraux et locaux dans le domaine des assurances sociales afin de mettre en place un système de protection sociale efficace où les droits et les obligations de chacun soient clairs et la protection des assurés soit garantie. Ainsi, la réforme du système d'assurances sociales, qui en est encore au stade expérimental dans les villes et les bourgs, pourra progresser de plus en plus. 6) Faire progresser la conversion des frais parafiscaux en impôts proprement dits, et réglementer la répartition des recettes entre les finances publiques. Cette réforme revêt une importance primordiale pour assurer une meilleure répartition des revenus, améliorer le système des finances publiques, alléger les charges des entreprises, des paysans et de la société en général, asseoir le travail administratif sur la base des lois, s'attaquer à la corruption à la source et renforcer la capacité de macro-contrôle des pouvoirs publics. En 2001, on accélérera la conversion des frais parafiscaux en impôts dans les régions rurales. Les provinces présentant les conditions requises devront entreprendre cette réforme à l'échelle provinciale, tandis que les autres provinces devront multiplier les essais en prévision d'une mise en oeuvre imminente. Pour garantir la réalisation de ces objectifs, les finances centrales vont débloquer chaque année 20 milliards de yuans en faveur des autorités locales qui risqueraient, suite à la réforme, de souffrir d'un manque de fonds pour assurer leurs dépenses quotidiennes. Les finances provinciales devront aussi accroître le transfert des paiements en faveur de cette réforme dans les campagnes. Il faudra mieux contrôler et mieux gérer les fonds alloués, de manière à garantir leur bonne utilisation à la base ; les réformes d'accompagnement telles que la réduction du nombre des institutions et de leur personnel seront engagées vigoureusement. Il faudra intensifier la perception de la taxe à l'achat d'un véhicule et lancer au moment opportun la taxe sur le carburant ; continuer à supprimer les tarifs arbitraires de communications et les frais excessifs sur les véhicules, en veillant à la matérialisation des mesures déjà prises; continuer à supprimer les frais administratifs et les fonds à caractère officiel dépourvus de justification légale, de manière à alléger réellement les charges pesant sur la société. Parallèlement, on préparera activement une réforme similaire dans les services qui ont déclenché un tollé général en imposant des frais excessifs. 7) Administrer les finances en vertu de la loi et renforcer la supervision des finances publiques, de manière à les remettre en ordre. Il s'agit de mesures essentielles à la normalisation de l'activité d'économie de marché et à l'intensification de la législation financière. (1) On continuera à renforcer le contrôle sur les finances publiques et à améliorer leurs mécanismes de fonctionnement. Au lieu de se pencher uniquement sur la gestion microéconomique des entreprises, on renforcera la supervision des services de perception, des départements chargés de l'exécution du budget, des institutions financières et des intermédiaires, de manière à perfectionner le mécanisme de contrôle extérieur sur la gestion financière des entreprises. On renforcera le contrôle sur l'utilisation des fonds budgétaires, en constituant un système de contrôle cohérent dans lequel les services financiers, les départements compétents, les unités bénéficiaires et les services de l'audit se conditionnent et se complètent mutuellement. (2) On veillera à l'application de la Loi sur la comptabilité et au raffermissement du système comptable. On renforcera la régularité des écritures et améliorera la qualité de l'information comptable, on organisera une lutte sévère contre les actions illégales telles que la falsification de pièces justificatives, le maquillage des comptes et les audits bidon. Il faudra, sur la base de l'expérience acquise, multiplier les essais sur la désignation de comptables indépendants, de façon à rendre la comptabilité plus transparente. (3) On mettra en place des mécanismes de suivi et de rétroaction pour vérifier si les fonds financiers ont été utilisés de façon optimale. (4) On renforcera le contrôle des établissements financiers, et surtout des institutions financières locales, de manière à se prémunir contre les risques financiers. (5) On consolidera les mécanismes de contrôle interne des finances publiques. (6) On continuera à remettre de l'ordre dans les agences intermédiaires s'occupant de l'expertise et de la notation dans les affaires économiques, afin de les doter d'un mécanisme de fonctionnement performant, adapté à notre économie socialiste de marché. Camarades députés, Pour l'exécution du projet de budget en 2001, nous avons à accomplir de lourdes tâches. Unissons-nous étroitement autour du CC du PCC ayant à sa tête le camarade Jiang Zemin, portons haut levé le grand drapeau de la théorie de Deng Xiaoping, persévérons dans l'application de la ligne fondamentale du Parti. Nous devons nous rendre clairement compte de la situation générale, connaître à fond les tâches qui nous incombent, raffermir notre confiance dans l'avenir, déterminer les priorités, mettre l'accent sur la matérialisation des mesures décidées. Ainsi, nous réaliserons les objectifs budgétaires de cette année.