Vastes perspectives de la coopération économique
et du commerce entre la Chine et les Etats-Unis
     
 

Pour une coopération économique et un commerce durables entre la Chine et les Etats-Unis, il faut que le commerce entre les deux pays connaisse une croissance soutenue et équilibrée. La Chine a toujours accordé une grande attention à ce besoin et pris des mesures pour accroître ses importations en provenance des Etats-Unis. Le marché chinois est ouvert aux marchandises et aux services américains. Ces dernières années, la Chine a acheté de grosses quantités de produits américains. Les secteurs ouverts aux investissements américains en Chine ont été élargis et l'envergure des investissements américains en Chine n'a cessé de croître. Tout cela a rapporté d'énormes profits aux entreprises américaines.

- Commerce de marchandises: entre 1979 et 1996, la Chine a acheté 69,476 millions de tonnes (valeur: 11,62 milliards de dollars US) de blé aux Etats-Unis. Actuellement, la Chine est le plus gros acheteur de blé américain. Pendant cette période, la Chine a également acheté aux Etats-Unis 46,243 millions de tonnes (valeur: 9,56 milliards de dollars US) d'engrais chimiques et 308 avions (valeur: 8,72 milliards de dollars US). - Investissements américains en Chine: les investissements américains en Chine ont connu une croissance rapide. Parmi les 500 plus grosses entreprises américaines figurant sur la liste publiée par la revue Fortune, plus de 100 ont jusqu'ici investi dans divers secteurs en Chine.

- Banques et assurances: cinq banques américaines ont ouvert un ensemble de huit succursales en Chine. Trois des six compagnies étrangères d'assurances qui font des affaires en Chine sont américaines, fondées respectivement par les sociétés American International Assurance Co. et AIU Insurance Co. - toutes deux des filiales du groupe American International Group Inc (AIG).

- Transports maritimes: les sociétés APL (China) et Sealand (China) ont été les premières sociétés de transports maritimes à capitaux entièrement étrangers à faire des affaires en Chine, où elles ont maintenant déjà neuf filiales.

- Commerce de détail: des sociétés américaines de vente au détail, comme la célèbre Walmart Co., sont déjà entrées sur le marché chinois.

Afin d'ouvrir encore plus largement le marché chinois, la Chine et les Etats-Unis ont signé en octobre 1992, le "Mémorandum d'Entente entre le gouvernement de la République populaire de Chine et le gouvernement des Etats-Unis d'Amérique concernant l'accès au marché". Dans les années qui ont suivi, la Chine a fait de sincères efforts pour remplir les diverses obligations stipulées dans le mémorandum, et a pris une série de mesures dans le cadre de sa politique de réformes et d'ouverture. Prenons l'exemple des contrôles sanitaires et phyto-sanitaires aux frontières. Après des recherches et analyses effectuées conjointement par des experts des deux pays, la Chine non seulement a aboli le contrôle de ses importations de pommes de l'Etat de Washington et de blé de Californie mais aussi a signé avec les Etats-Unis de nouveaux protocoles de contrôle aux frontières des importations de porcs, de chevaux, de chiens et de matériaux génétiques. En avril 1994, la Chine et les Etats-Unis ont conclu un accord sur les dispositions concernant les importations de cerises de l'Etat de Washington et celles de certaines espèces de pommes cultivées en Oregon et Idaho. Tout cela a contribué à la poursuite du développement des relations économiques et du commerce entre la Chine et les Etats-Unis.

La Chine traverse actuellement une période de rapide croissance économique, estimée au moins 8% en moyenne par an d'ici l'an 2000 et au-dessus de 7% dans les dix premières années du XXIe siècle - ce qui représente un potentiel prometteur en matière de marché. Un exemple en est la demande de construction d'infrastructures de production d'énergie et de communications. Dans les cinq ans qui viennent, la Chine va accroître sa capacité installée de production d'électricité de 800 000 mégawatts, et construire 16 000 km de nouvelles voies ferrées et 2 800 km d'autoroutes. Elle envisage aussi de poser 150 000 nouveaux kilomètres de câbles en fibre optique et d'augmenter la capacité de ses standards téléphoniques de 70 à 80 millions de postes. La Chine va continuer à chercher à se procurer des capitaux, des technologies et du matériel étrangers de façon active, rationnelle et efficace. Les importations chinoises sont passées de 10,9 milliards de dollars US en 1978 à 138,8 milliards en 1996, soit une croissance moyenne de 15,2% par an. Entre 1997 et l'an 2000, le chiffre d'affaires des importations de la Chine devrait atteindre les 700 milliards de dollars US pour l'ensemble de cette période. La croissance économique de la Chine va offrir un marché massif au commerce et aux investissements du reste du monde. En 1994, le Département du Commerce des Etats-Unis avait placé la Chine en tête de la liste des "10 premiers marchés émergents", ce qui montre combien ils évaluaient hautement le potentiel du marché chinois. Ce dernier est en train de s'ouvrir plus largement, tandis que la concurrence devient également plus vive: Nous souhaitons voir les entreprises américaines bénéficier d'occasions plus nombreuses de se lancer dans la concurrence sur le marché chinois.

Les exportations chinoises vers les Etats-Unis sont surtout des produits nécessitant beaucoup de main-d'œuvre, lesquels ne font peser aucune menace sur la production des entreprises américaines. Un économiste de l'Institut d'économie internationale, dont le siège est aux Etats-Unis, a, selon un article du Washington Post de juin 1996, déclaré: il est vrai que les Etats-Unis importent de plus en plus de jouets et de chaussures de Chine, mais ces industries ont presque disparu aux Etats-Unis. Clyde Prestowitz, président de l'Institut de Stratégie économique des Etats-Unis, a souligné, dans un article paru dans un numéro de décembre 1996 du US News et World Report, que les exportations de la Chine vers les Etats-Unis sont importantes dans les secteurs qui ne sont plus représentés aux Etats-Unis. Les exportations chinoises de produits nécessitant beaucoup de travail vers les Etats-Unis ne sauraient affecter ni la production industrielle ni l'emploi aux Etats-Unis, pas plus que la part des produits américains sur le marché international. Au contraire, ce sont des compléments bénéfiques à la structure économique des Etats-Unis et elles peuvent aider les Etats-Unis à réajuster leur structure économique.

Parallèlement à l'approfondissement progressif de ses réformes économiques, la Chine a, ces dernières années, de plus en plus développé sa législation ayant trait à l'étranger, régulièrement amélioré l'environnement offert au commerce et aux investissements et mis en œuvre le système de protection du droit de propriété intellectuelle. Sur la question de la transparence du système de commerce, la Chine a clarifié et publié tous les documents de gestion qui étaient naguère considérés comme confidentiels et en a publiquement aboli 744. En 1993, le Bulletin du Ministère du Commerce extérieur et de la Coopération économique avec l'étranger de la République populaire de Chine a été lancé pour publier les lois et règlements concernant la gestion du commerce extérieur et de la coopération économique avec l'étranger. Les restrictions aux importations ont encore été atténuées et à la fin de 1995, la Chine a supprimé la nécessité de la licence d'importations et le contrôle des quotas pour 826 articles. Depuis l'année dernière, la Chine a à nouveau pris une série de mesures importantes pour améliorer les systèmes économiques avec l'étranger et la politique en ce domaine.

- Une réduction massive des droits de douane sur plus de 4 000 articles a été effectuée en avril 1996, ce qui a fait tomber ces droits de 35,3% en moyenne à 23%. On s'est également engagé à les abaisser encore, jusqu'à une moyenne de 15%, en 2000.

- La Chine a pris des mesures pour faire disparaître les mesures non douanières. Seulement 384 types de marchandises importées sont actuellement concernés par ce genre de mesures, contre 1 247 auparavant.

- En 1996, la monnaie chinoise (le renminbi) est devenue librement convertible dans les opérations courantes, ce qui a permis aux sociétés à capitaux étrangers une plus grande liberté au niveau du règlement des comptes internationaux et des transferts.

- La Chine a commencé à ouvrir, à titre d'essai, son marché aux investisseurs étrangers dans des secteurs de services comme la vente au détail en Chine, la finance, les assurances et le commerce extérieur. Des sociétés et établissements financiers étrangers ont déjà fait leur entrée sur ces marchés. Dans la nouvelle zone de Pudong, à Shanghai, quelques banques étrangères ont commencé à faire des affaires en renminbi.

D'ici l'an 2000, la Chine va mettre en place dans ses grandes lignes un système d'économie de marché socialiste et un système unifié et standardisé en matière de relations économiques avec l'étranger, ce qui va créer de meilleures conditions pour les milieux d'affaires étrangers, dont ceux des Etats-Unis, qui souhaitent développer leur commerce et leur coopération économique avec la Chine.

L'égalité et l'avantage réciproque sont les principes cardinaux du commerce international. Il est normal que les pays cherchent à protéger leurs intérêts, ce qui peut susciter des frictions et des différends commerciaux. L'essentiel est de régler ces problèmes correctement, de façon judicieuse et réfléchie. La Chine a toujours préconisé que les parties en cause observent le principe de respect mutuel et règlent les différends commerciaux entre deux ou plusieurs pays de façon rationnelle, par des discussions amicales. La Chine et les Etats-Unis, dont les relations ont connu des hauts et des bas, devraient attacher un grand prix à la tendance actuelle de développement de leur commerce, regarder vers l'avenir et faire face à la réalité avec une attitude constructive. Ce n'est pas en malmenant les autres, en les forçant à accepter des exigences inacceptables par des menaces constantes de sanctions commerciales ou même en leur imposant des sanctions que l'on résoudra les problèmes, mais cela portera atteinte aux intérêts des deux parties.

L'expansion du commerce et de la coopération économique entre les deux pays correspond au souhait sincère de la Chine et aux intérêts des Etats-Unis. Les deux gouvernements doivent offrir un climat sain et stable pour assurer le développement à long terme du commerce et de la coopération économique entre les deux pays. Il est de leur devoir d'améliorer de façon substantielle les relations commerciales entre les deux pays et de poser des bases solides pour le développement et l'équilibre du commerce entre les deux pays. Nous souhaitons voir les milieux d'affaires des Etats-Unis se lancer dans la concurrence sur le marché chinois. Nous espérons que le gouvernement américain prendra les mesures qui s'imposent pour susciter une croissance plus forte du commerce et de la coopération économique entre les deux pays.

Nous sommes heureux de noter que, lorsqu'ils se sont rencontrés lors du sommet de l'APEC(Forum de coopération économique d'Asie-Pacifique) en novembre dernier à Manille, aux Philippines, le président chinois Jiang Zemin et le président américain Bill Clinton sont parvenus à un vaste consensus sur le développement d'ensemble, sain et régulier, des relations entre les deux pays. A la suite de ce sommet, trois commissions sino-américaines (pour le commerce et les échanges, pour l'économie, et pour la science et la technologie) ont été mises sur pied. L'attitude positive et réaliste qui a prévalu lors des réunions a contribué à promouvoir le développement des relations commerciales entre les deux pays, à renforcer les échanges et la coopération, à accroître la compréhension mutuelle et à donner une nouvelle vigueur aux relations entre les deux pays. La Chine est optimiste quant au développement futur de la coopération économique et du commerce sino-américains. La Chine et les Etats-Unis ont toutes raisons de s'efforcer ensemble d'ouvrir de nouvelles et plus brillantes perspectives à leurs relations commerciales. Cela sert les intérêts fondamentaux des deux peuples.