La protection et le développement
de la culture
des ethnies minoritaires | ||||
Au cours de leur longue histoire, les différentes ethnies minoritaires ont formé leur propre culture ayant chacune leur particularité. En Chine la culture traditionnelle des ethnies minoritaires est respectée et protégée. Les différentes ethnies peuvent garder et développer librement leur culture. Respecter les coutumes traditionnelles des ethnies minoritaires Les minorités se distinguent chacune par leurs coutumes, ainsi que par leur mode de vie et de production. Cette différence se manifeste dans les parures vestimentaires, la nourriture, le logement, ainsi que dans le mariage, les fêtes rituelles et les funérailles. L'Etat respecte les coutumes des ethnies minoritaires, et celles-ci ont le droit de garder ou réformer leurs coutumes traditionnelles. En Chine, dix ethnies minoritaires ont la coutume de prendre des nourritures musulmanes. Pour résoudre leur problème de nourriture, l'Etat a exigé l'installation d'une cantine pour les musulmans ou tout au moins que leur cuisine soit servie dans les organismes gouvernementaux, les écoles, les établissements publics et les entreprises où les musulmans sont nombreux. Dans les établissements où les musulmans sont peu nombreux, plusieurs unités de travail se sont associées pour installer une cantine réservée à ces derniers. Dans les régions où vivent ces minorités, on peut trouver partout des points de vente d'alimentation musulmane. En villes, sur les trottoirs des grandes artères commerciales, dans les hôtels, les restaurants, les hôpitaux, ainsi que dans les moyens de transport tels que les trains, les avions, les navires, des endroits ont été créés spécialement pour ce genre de nourriture. L'Etat a promulgué des règlements précis concernant la vente des produits alimentaires musulmans, selon lesquels les caractères qing zhen (musulman) doivent être inscrits sur les étiquettes de produits à base de viande de bœuf et de mouton et ceci dans les différents cercles de production et de vente (l'abattage, l'emballage, le transport, la manufacture, et la vente). Dans les grandes et moyennes villes où s'agglomèrent des ethnies minoritaires musulmanes, les départements concernés d'Etat ont créé spécialement pour elles un réseau spécial de vente en gros ou en détail de la viande de bœuf et de mouton. Les rites funéraires dans chaque ethnie minoritaire sont différents, ainsi les défunts peuvent être incinérés, enterrés, immergés ou bien servir de nourriture aux oiseaux de proie. Quel que soit le rite, le gouvernement le respecte. Dans les régions peuplées par les Hui, les Uygurs, etc. qui ont coutume d'enterrer leurs morts, l'Etat fixe un terrain réservé exclusivement à la construction de cimetières, permettant ainsi d'instituer un service funéraire pour ces ethnies. Actuellement, toutes les villes où vivent les ethnies comme les Hui, qui enterrent leurs morts, sont pourvues de cimetières musulmans. Le respect des rites funéraires par le gouvernement chinois est valable également pour les Tibétains qui ont d'autres façons d'inhumer leurs morts. En Chine, chaque ethnie a également ses cérémonies pour le Nouvel An et ses fêtes traditionnelles: citons le Nouvel An du calendrier tibétain, le festival Shoton chez les Tibétains; la fête du Baïram, le festival du Qurban chez les Hui et les Uygurs; la fête de Nadam chez les Mongols; la fête de l'Eau chez les Dai; la fête des Flambeaux chez les Yi, etc. En Chine, l'Etat fixe les jours fériés et fournit des denrées spéciales pendant la fête selon la tradition des différentes ethnies minoritaires. Protéger le patrimoine culturel des ethnies minoritaires Pour protéger la culture traditionnelle des différentes ethnies minoritaires, l'Etat a planifié toute une série de démarches allant de la récolte d'œuvres issues du patrimoine culturel des ethnies minoritaires à leurs publications en passant par une classification et une traduction. Il a veillé également à ce que soient protégés les sites historiques célèbres et les objets antiques précieux. L'Etat a fondé un groupe chargé de la planification pour la classification puis la publication des livres anciens des ethnies minoritaires, et un office pour organiser ce travail de classification dans tout le pays. Maintenant dans 25 provinces, régions autonomes, municipalités relevant directement de l'autorité centrale, 130 départements autonomes, préfectures et ligues, on a fondé un organisme chargé de la classification et de la recherche des livres anciens des ethnies minoritaires. Les écoles d'ethnies minoritaires sont également pourvues d'un établissement de la classification et de la recherche de ces livres. Jusqu'en 1998, on a répertorié 120 000 titres dont 110 000 ont été classifiés et 5 000 publiés. L'Etat a rassemblé 3 000 spécialistes pour accomplir le travail de rédaction et de publication de cinq catégories de livres sur les ethnies minoritaires, y compris des précis de l'histoire des ethnies minoritaires, des précis des langues des ethnies minoritaires, un aperçu général des régions autonomes ethniques, en tout 400 titres. Actuellement en Chine, les 55 ethnies minoritaires ont chacune leur précis d'histoire écrite. Le gouvernement chinois a fondé un établissement spécial de recherches et de traductions pour les trois plus importantes épopées: le Gesar (le long poème chanté tibétain), le Jianggar (la célèbre épopée des Mongols), le Manas (le célèbre poème biographique des kirghiz). Ces trois œuvres ont été publiées en langue des ethnies minoritaires, en chinois et en plusieurs langues étrangères, ainsi que des textes d'études spécialisées. Pour le Gesar seul, un ouvrage de recherche intitulé Le recueil complet de Gesar a permis à un bon nombre de chercheurs d'avoir une connaissance détaillée de ce livre. Ces dernières années, l'Etat a affecté une dizaine de millions de yuans dans un travail de vérification et de publication de la Grande Encyclopédie chinoise sur le Tibet en 150 volumes. Depuis le début des années 50, le gouvernement chinois à tous les échelons et les départements culturels et artistiques ont demandé à une dizaine de milliers d'anthropologues, de sociologues et d'ethnologues, ainsi qu'à des artistes et musicologues de se rendre dans les régions d'ethnies minoritaires afin de collecter le patrimoine culturel et artistique traditionnel répandu parmi les populations. Au début des années 80, le gouvernement chinois a alloué une forte somme d'argent et placé de nombreux moyens matériels et humains pour récolter des œuvres de l'art folklorique des différentes ethnies. On a compilé dix grandes collections sur la littérature, la musique, la danse, etc., avec un total de 450 volumes dont 310 volumes ont déjé été publiés, par exemple, Les chansons folkloriques chinoises, Les musiques instrumentales des ethnies chinoises, Les contes populaires chinois, Les dictons populaires chinois. Ces dix dernières années, l'Etat a investi de grosses sommes d'argent dans la restauration de nombreux sites historiques placés sous la protection de l'Etat, par exemple, le monastère Drepung, le monastère Sera, le monastère Ganden à Lhasa au Tibet, le monastère Ta'er au Qinghai, la grotte aux mille statues de bouddhas de Kizil au Xinjiang. En particulier de 1989 à 1994, l'Etat a accordé 53 millions de yuans et 1 000 kg d'or pour la restauration du célèbre palais du Potala à Lhasa. Dans les différentes régions de la Chine, on a construit des musées, des centres culturels dans le but de protéger les objets antiques chez les ethnies minoritaires, ainsi le Musée du Tibet dont la construction a coûté cent millions de yuans vient d'ouvrir ses portes. Assurer l'épanouissement de la culture et de l'art des ethnies minoritaires L'Etat et les départements intéressés ont pris des mesures comme la formation de groupes culturels et artistiques chez les ethnies minoritaires, la création d'écoles artistiques, de centres culturels et de palais de l'art populaire, afin de former un personnel spécialisé dans la culture et l'art des ethnies minoritaires et de donner un coup de pouce à la création d'œuvres littéraires et artistiques chez ces ethnies. Au début des années 50, fut fondée à Beijing la Troupe nationale de chants et danse des ethnies minoritaires où furent regroupés des artistes de différentes ethnies. Ceux-ci ont créé des numéros de chants et danses ethniques qu'ils ont interprétés sur différentes scènes tant en Chine qu'à l'étranger. Maintenant, les régions autonomes ethniques comptent en tout 534 troupes interprétant divers numéros, 194 théâtres, 661 bibliothèques, 82 palais de l'art populaire, 679 centres culturels, 7 318 salles de fêtes et 155 musées. Dans les cinq régions autonomes à l'échelon provincial et dans les provinces du Yunnan, du Guizhou, du Jilin, etc., il y a 24 écoles artistiques d'où sont sortis de grands artistes issus d'ethnies minoritaires. Les célèbres stances classiques des Uygurs, intitulées Les Douze Mukams étaient en voie d'extinction. A la fin des années 40, seul quelques acteurs âgés en savaient encore chanter la totalité; mais de nos jours, grâce à la Troupe artistique des Mukams du Xinjiang et un centre de recherche, ce chant traditionnel charme de nouveau les scènes du Xinjiang. Le théâtre tibétain vieux de cinq cents ans est non seulement protégé et développé, mais est toujours joué, en même temps que d'autres numéros de chants et danses au cours du festival Shoton, ce qui permet de transformer cette fête traditionnelle en un festival des arts apprécié des Tibétains. La musique, la danse et le théâtre des ethnies minoritaires ont leur Prix, "Le Paon", organisé par l'Etat, alors que le cinéma, la télé et la littérature sont récompensés par le Prix du "Cheval au galop". A partir de 1992, l'Etat a commencé à mettre en œuvre un programme pour "l'édification d'une frontière culturelle de dix mille lis dans le pays entier" liant ensemble les ethnies minoritaires qui vivent en communauté dans neuf provinces et régions autonomes (le Guangxi, le Yunnan, le Tibet, le Xinjiang, la Mongolie intérieure, le Heilongjiang, le Jilin, etc.). Ces dernières années, les gouvernements à divers échelons ont investi énormément de capitaux dans la construction d'établissements culturels populaires pour améliorer et enrichir la vie culturelle de ces régions. Plus de dix millions de personnes d'ethnies minoritaires dans les régions frontalières en ont été les bénéficiaires. Depuis une dizaine d'années, les organisations culturelles et artistiques des ethnies minoritaires ont multiplié les échanges avec les pays étrangers, et une centaine d'entre elles ont fait des tournées à l'étranger. Le nombre d'écrivains ethniques ne cesse de grossir. On doit à ceux-ci de nombreuses œuvres littéraires. La proportion des membres des ethnies minoritaires dans l'Association chinoise des Ecrivains a dépassé les 10%, soit six cents personnes environ. L'artisanat des ethnies minoritaires a enregistré un succès remarquable. Ainsi, l'art pariétal tibétain s'est enrichi de fresques représentant leur longue histoire jusqu'à leur nouvelle vie actuelle. L'art traditionnel tibétain du tanka est maintenant protégé. Le tapis et la tapisserie des Uygurs et des Mongols autrefois visibles seulement chez ces deux ethnies se sont répandus dans tout le pays et sont maintenant exportés à l'étranger. Quant au batik traditionnel chez les Bouyei, Miao, Yao, Gelao, etc., il jouit d'un regain de faveur auprès d'un plus large public, avec un plus grand choix de motifs et de couleurs. L'art du brocart des ethnies tujia, zhuang, dai, li, dong, est passé d'une petite production artisanale familiale autrefois à une production quasi industrielle de nos jours. Protéger et développer la médecine et la pharmacopée traditionnelles des ethnies minoritaires L'Etat s'efforce de former un personnel d'ethnies minoritaires compétent dans la médecine et la pharmacologie traditionnelles. Dans les régions du Tibet, de la Mongolie intérieure, du Xinjiang, on a créé des écoles supérieures de médecine tibétaine, mongole et uygure, d'où sont sortis 2 531 spécialistes. L'Institut de la Médecine tibétaine au Tibet, par exemple, a formé au cours de la décennie suivant sa fondation, plus de 500 personnes qualifiées dans la médecine et la pharmacologie tibétaines. Actuellement, il y a dans l'ensemble du pays 127 hôpitaux d'ethnies minoritaires, dont 52 hôpitaux équipés pour la médecine tibétaine, 41 hôpitaux pour la médecine mongole, 26 hôpitaux pour la médecine uygure, 8 hôpitaux pour les autres ethnies. L'Etat encourage et soutient la mise en valeur et l'utilisation de la médecine et de la pharmacopée des ethnies minoritaires. En 1992, l'Etat a certifié l'existence des centres de productions pharmocologiques mongol, tibétain, et uygur, ce qui a permis la combinaison de la médecine et de la pharmacopée traditionnelles avec la recherche et les techniques de pointe. On a produit une centaine d'espèces de médicaments tibétains, mongols et uygurs sous une dizaine de formes. Développer les sports traditionnels des ethnies minoritaires Riches d'une longue histoire avec chacun leurs traits spécifiques, les sports traditionnels des ethnies minoritaires sont à l'origine de nombreuses activités dans la vie de ces populations. Ils se caractérisent non seulement par des jeux d'adresse, mais aussi par un accompagnement de chants et de danses: par exemple, la course de chevaux, le tir à l'arc, la course au mouton, la lutte, la balançoire, le tremplin, la régate des bateaux de dragon, l'alpinisme, etc. Les régions autonomes ethniques ont fondé toutes des organisations de sport, qui ont pour but la formation d'un personnel spécialisé dans les sports des ethnies minoritaires, ainsi que le développement de ces derniers alliés à des activités sportives modernes, le tout visant à élever le niveau de santé des ethnies minoritaires. Actuellement, on a enregistré 290 activités sportives traditionnelles. En 1953, eurent lieu à Tianjin les Premiers Jeux nationaux de sport traditionnel ethnique, un mélange de démonstration et de compétition sportive. Après 1982, la Chine a organisé ces jeux tous les quatre ans. En septembre 1999, les VIe Jeux ont eu lieu simultanément à Beijing et à Lhasa, chef-lieu de la Région autonome du Tibet. Dans l'ensemble du pays, 25 provinces et régions autonomes et municipalités relevant directement de l'autorité centrale ont déjé organisé ces jeux. Pendant les 50 ans depuis la fondation de la République populaire de Chine, les expériences ont montré que la politique envers les ethnies minoritaires menée par le gouvernement chinois était une pleine réussite. Pour résoudre la question ethnique, le gouvernement chinois a suivi la bonne voie adaptée aux circonstances particulières de la Chine, à savoir la réalisation d'un développement en commun des différentes ethnies. Cependant, le gouvernement chinois ne peut que constater que, à cause des facteurs historiques et des conditions géographiques, il existe un assez grand écart dans le développement entre les régions centrales et occidentales où se trouvent la plupart des ethnies minoritaires et les régions côtières orientales de la Chine. Dans certaines régions où s'agglomèrent des ethnies minoritaires, les populations n'ont pas encore résolu le problème élémentaire de la nourriture et de l'habillement. Certaines régions ne peuvent réaliser un développement durable du fait que les conditions de production sont relativement mauvaises. Ces problèmes ont attiré toute l'attention du gouvernement chinois et des mesures ont été prises pour les résoudre. Le gouvernement a la conviction que l'application progressive de la réforme et de l'ouverture vers l'extérieur, et le développement de l'édification moderne du pays permettront aux différentes ethnies chinoises de connaître un développement plus rapide et plus déterminant qu'auparavant, et que les relations fondées sur l'égalité, l'union et l'entraide entre les différentes ethnies seront consolidées et développées dans le XXIe siècle. |
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