Le développement commun de toutes les ethnies
     
 

Avant la fondation de la République populaire de Chine, les deux secteurs principaux de l'économie des régions d'ethnies minoritaires, l'agriculture et l'élevage, se développaient lentement. Le système agricole primitif fondé sur la terre brûlée régnait dans certaines régions, les outils de fer n'étaient pas encore employés dans certaines autres, et les ouvrages hydrauliques faisaient défaut. En 1949, le rendement unitaire de céréales n'était que de 75 kg par mu dans les régions d'ethnies minoritaires et la valeur globale de la production agricole n'était que de 3,12 milliards de yuans dans l'ensemble de ces régions. Avant la fondation de la République populaire de Chine, les ethnies minoritaires ne connaissaient pratiquement pas l'industrie. En 1949, la valeur globale de la production industrielle n'y était que de 540 millions de yuans. Les transports, la poste et les télécommunications étaient caducs: faute d'automobiles et de routes, les transports dépendaient principalement des bêtes et des hommes; dans certaines régions, une lettre ne parvenait au destinataire qu'après un mois, voire plus longtemps; beaucoup de gens ne connaissaient ni les automobiles ni le téléphone; il n'existait aucune route au Tibet.

Après la fondation de la République populaire de Chine, l'Etat a tout fait pour promouvoir le développement et le progrès chez toutes les ethnies. Selon les circonstances spécifiques de ces dernières, l'Etat a pris une série de mesures politiques pour secourir et soutenir les régions d'ethnies minoritaires dans leur développement économique, encourager et organiser l'aide venant des régions développées à forte population han. On trouve, dans la Loi de la République populaire de Chine sur l'autonomie des régions d'ethnies minoritaires, 13 articles stipulant les devoirs des départements gouvernementaux d'échelon supérieur d'aider le développement des régions ethniques autonomes. Au moment d'établir les plans de développement économique et de progrès social, il a conçu, de façon méthodique, des projets clés dans les régions d'ethnies minoritaires, afin de réajuster la structure économique singulière de ces régions, y développer divers secteurs industriels et élever la puissance économique générale. Avec l'approfondissement de la réforme et de l'ouverture ces dernières années, l'Etat y a multiplié les investissements et accéléré l'ouverture, ce qui a accentué l'essor économique dans ces régions.

Renforcer la construction des installations de base et le développement des secteurs de base dans les régions d'ethnies minoritaires

Depuis le Premier Plan quinquennal (1953-1957), l'Etat a mis en exécution une série de projets clés dans des régions telles que la Mongolie intérieure, le Xinjiang et le Ningxia (ex: la base sidérurgique de Baotou en Mongolie intérieure, la centrale hydraulique de Qingtongxia au Ningxia, l'exploitation pétrolière au Xinjiang, et l'exploitation de la région forestière des monts Hinggan en Mongolie intérieure). Dans les années 50 et 60, l'Etat a construit des routes reliant respectivement le Tibet au Sichuan, au Qinghai et au Xinjiang, et des lignes de chemin de fer menant aux régions d'ethnies minoritaires dans le nord-ouest et le sud-ouest telles que les lignes Baotou-Lanzhou, Lanzhou-Xining, Lanzhou-Urümqi, Guiyang-Kunming, Chengdu-Kunming, Chengdu-Guiyang, et Changsha-Guiyang. En outre, l'Etat a construit dans ces régions un grand nombre d'entreprises de grande et moyenne importance dont 1 400 dans les cinq régions autonomes et dans les régions peuplées de minorités au Yunnan, au Guizhou et au Qinghai.

L'Etat attache une grande importance à la construction d'infrastructures et au développement des secteurs de base dans les régions d'ethnies minoritaires. Ces dernières années, il a prévu en priorité des projets de travaux hydrauliques, électriques, de transports, de protection de l'environnement et d'exploitation des ressources dans les régions centrales et occidentales du pays où se concentrent des ethnies minoritaires, et appliqué des mesures préférentielles en ce qui concerne l'investissement pour accélérer la réforme et l'ouverture de la Chine du Centre et de l'Ouest et attirer toujours plus de capitaux étrangers vers ces régions. En 1998, 62% des investissements d'Etat en plus ont été utilisés dans les régions centrales et occidentales, et les subventions d'Etat destinées aux immobilisations des régions centrales et occidentales ont augmenté de 31,2%, soit 14,9 points de plus par rapport aux régions orientales, un record à marquer dans l'histoire de la Chine nouvelle. Toutes ces mesures politiques ont énormément contribué à la croissance économique des régions d'ethnies minoritaires (Voir Tab. 3). Selon les statistiques, la longueur des chemins de fer mis en service dans les régions d'ethnies minoritaires s'est multipliée, de 1952 à 1998, par 5,6 pour atteindre 17 300 km; celle des routes mises en service, par 15,4 pour atteindre 374 100 km; et celle du réseau postal, par 9,6 pour atteindre 1 135 400 km.

Tableau 3: Comparaison des principaux secteurs industriels des régions
d'ethnies minoritaires en 1952 et en 1998

Années
1952
1998
 Valeur globale de la production industrielle (milliard de yuans)
0,54
531,3
 Production de fonte de fer (mille tonnes)
9
7 017,3
 Production d'acier (mille tonnes)
0,6
6 328
 Production de charbon brut (million de tonnes)
1,78
175,686
 Production de pétrole brut (million de tonnes)
0,052
20,472
 Production d'électricité (milliard de kWh)
0,08
132,31

Ces dernières années, grâce au soutien continu de l'Etat, le Xinjiang a achevé une série d'activités industrielles de pointe de moyenne et grande importance tels que le complexe pétrochimique d'Urümqi et l'ouvrage d'éthylène du Complexe pétrochimique de Dushanzi, ainsi qu'un grand nombre d'importants chantiers dans les transports tels que le chemin de fer au Xinjiang du Sud, l'aéroport de Tacheng, et la route Turpan-Urümqi-Dahuangshan. Selon les statistiques, de 1978 à 1997, quelque 50 000 projets de construction (dont 64 de moyenne et grande envergure) ont été mis en service, réalisant un montant d'immobilisations de 190 milliards de yuans. Ces investissements ont beaucoup amélioré l'environnement des infrastructures dans les domaines d'ouvrages hydrauliques, de transports, et des télécommunications au Xinjiang. Aujourd'hui, cette région est devenue la quatrième grande base de production et de transformation pétrolières du pays et une des grandes filatures nationales de coton et de laine, ainsi qu'un des principaux centres de tannage et de fourrure.

Le gouvernement central a accordé un soutien particulier à la construction des infrastructures et au développement des secteurs de base du Tibet. En 1984, l'Etat a rassemblé des forces humaines et matérielles de neuf provinces ou municipalités pour construire au Tibet 43 travaux concernant les ressources énergétiques, les transports, les matériaux de construction et l'urbanisme; les investissements ont totalisé 480 millions de yuans. En 1994, le gouvernement central a décidé de fournir au Tibet une aide gratuite dépassant 4 milliards de yuans de la part de l'Etat et d'autres provinces ou municipalités pour y construire 62 chantiers dont 60 sont d'ores et déjà terminés. En 1997 fut mise en service la centrale hydraulique de Yamzho Yumco, grâce à un investissement d'Etat de 2,014 milliards de yuans. Selon les statistiques, le gouvernement central a, des années 50 à 1998, investi au Tibet plus de 40 milliards de yuans et y a transféré une grande quantité de matériaux. L'aide de l'Etat et des autres provinces ou municipalités a grandement amélioré les infrastructures et les secteurs de base du Tibet. Aujourd'hui, cette région autonome possède déjà la production d'électricité, l'exploitation minière, les matériaux de construction, l'industrie forestière, le filage de la laine, l'imprimerie, les denrées alimentaires, et d'autres secteurs industriels modernes.

Développer l'agriculture et l'élevage des régions d'ethnies minoritaires

Après la fondation de la République populaire de Chine, les gouvernements à tous les échelons ont activement dirigé les paysans et les bergers d'ethnies minoritaires dans l'aménagement de champs et de pâturages, et pris toutes les mesures nécessaires pour développer l'économie rurale et élever le niveau de production agricole. Grâce à une série de mesures prises par le gouvernement telles que la distribution gratuite d'instruments aratoires et de fonds de production, la diminution ou l'exemption de taxes agricoles et d'élevage, et le prêt sans intérêt ou à bas intérêt, le développement de l'économie rurale dans ces régions a obtenu des succès remarquables (Voir Tab. 4). En 1998, le revenu net des paysans dans les régions ethniques autonomes a atteint 1 633,11 yuans, soit 22,5 fois plus par rapport à 1980.

Tableau 4: Comparaison de l'agriculture et de l'élevage des régions
autonomes d'ethnies minoritaires en 1952 et en 1998

Années
1952
1998
 Valeur globale de la production agricole (milliard de yuans)
3,12
321,05
 Production de céréales (million de tonnes)
15,815
72,954
 Cheptel de gros bestiaux (million de têtes)
24,392
55,647

Au début des années 80, le gouvernement central a adopté à l'égard du Tibet deux politiques fondamentales: "distribuer les champs aux paysans pour qu'ils les exploitent de façon autonome" et "privatiser le bétail pour que les bergers pratiquent l'élevage de façon autonome", et ce tout en exemptant les paysans d'impôts et de taxes, ce qui a fortement stimulé l'activité des paysans et des bergers qui représentent toujours plus de 80% de la population du Tibet, et par là conduit à de bonnes récoltes. En 1998, la production totale de céréales au Tibet a atteint 850 000 tonnes, soit 5,6 fois plus par rapport à 1959. Pour améliorer les conditions de production agricole et d'élevage du Tibet, l'Etat a investi plus de 2 milliards de yuans dans la construction et l'aménagement d'infrastructures agricoles dans les bassins du Yarlung Zangbo, du Lhasa et du Nyang Qu. 45,6% des champs du Tibet bénéficieront de ce projet comprenant 40 travaux. Grâce au soutien de l'Etat, la Région autonome hui du Ningxia a, à partir de 1989, accompli les deux premières tranches de l'exploitation générale agricole dans les régions irriguées du Grand Méandre du Huanghe, défriché 40 000 hectares de terres incultes, et aménagé 100 000 hectares de champs au rendement bas et moyen, ce qui a augmenté de 400 millions de kg la capacité de production de céréales. Pour aider le développement des cantons ethniques, le gouvernement chinois a établi, en 1993, les Règlements de travail administratif dans les cantons ethniques, selon lesquels les autorités supérieures doivent prendre des mesures politiques spéciales dans les domaines financier, monétaire, fiscal et de la construction des infrastructures pour encourager le développement économique des cantons ethniques. Durant le VIIIe Plan quinquennal (1991-1995), le gouvernement a distribué chaque année un prêt bonifié de 100 millions de yuans pour encourager le développement des entreprises rurales dans les régions d'ethnies minoritaires.

Intensifier la réforme et l'ouverture des régions d'ethnies minoritaires

Depuis la mise en application de la politique de réforme et d'ouverture à la fin des années 70, une série de réformes dans les domaines des régions rurales, des entreprises d'Etat, de la fiscalité, de la finance, des investissements, du commerce extérieur, de la circulation des marchandises, de la sécurité sociale, du logement, etc., ont été mises en application pour établir en Chine un système d'économie de marché socialiste, dans les régions d'ethnies minoritaires comme dans le reste du pays. Le système économique et le système de distribution y ont connu un changement radical, et le niveau de commercialisation et de socialisation de l'économie nationale a augmenté de façon considérable. En même temps, avec la formation d'une ouverture nationale à tous les niveaux et dans divers domaines, les régions d'ethnies minoritaires, qui sont pour la plupart côtières, riveraines ou frontalières, mettent en valeur leurs conditions géographiques favorables pour développer activement le commerce frontalier et la coopération économique et technique avec l'étranger, ce qui fait avancer l'ouverture sur l'extérieur de ces régions et donne à celles-ci un rôle de plus en plus important dans l'ouverture nationale.

Tout en conservant les politiques préférentielles à l'égard des régions ethniques telles que les subventions financières et les fonds de développement, l'Etat encourage, à partir de la fin des années 70, les régions d'ethnies minoritaires à introduire des capitaux extérieurs, à associer leurs propres capitaux et à développer le commerce frontalier, suivant les réalités locales. Il soutient la réforme active et appropriée des régions d'ethnies minoritaires afin de réajuster la structure sociale et économique et de renforcer la capacité d'auto-développement.

En 1987, l'Etat a pris la décision d'accélérer l'ouverture sur l'extérieur en fondant des zones d'exploitation et des zones de libre-échange frontalier dans certaines régions frontalières où les conditions étaient requises, tout en profitant des expériences internationales. En 1992, l'Etat a décidé, pour activer l'économie des régions frontalières, d'y enrichir leurs habitants, et renforcer la coopération commerciale avec les pays voisins, d'ouvrir les villes frontalières suivantes à forte implantation de minorités: Manzhouli et Erenhot en Mongolie intérieure, Hunchun au Jilin, Yining, Bole et Tacheng dans la Région autonome uygur du Xinjiang, Pingxiang et Dongxing dans la Région autonome zhuang du Guangxi. En 1993, l'Etat a choisi sept régions ethniques pour mettre à l'essai la réforme et l'ouverture, ce sont: la ligue de Hulun Buir, la ville de Wuhai, le département autonome coréen de Yanbian, le département autonome miao et dong de Qiandongnan, le département autonome hui de Linxia, la ville de Golmud, et le département autonome kazakh d'Ili.

Depuis les années 80, la ville de Beihai dans la Région autonome zhuang du Guangxi est classée parmi les 14 villes côtières ouvertes du pays; une autre ville et 5 districts sont intégrés dans les zones d'exploitation économique côtières; des chefs-lieux de régions autonomes comme Urümqi, Nanning, Hohhot et Yinchuan, et des chefs-lieux de provinces peuplées de minorités comme Kunming, Xining et Guiyang sont classés parmi les villes intérieures ouvertes; des zones d'exploitation de hautes technologies de pointe ont été ratifiées par l'Etat dans les quatre grandes villes des régions ethniques: Guilin, Nanning, Urümqi, Baotou.

Aujourd'hui, le Xinjiang a établi des relations économiques et commerciales stables avec plus de 70 pays et territoires. De 1992 à 1997, le montant d'import-export du Xinjiang a atteint 6,99 milliards de dollars américains, soit une augmentation annuelle de 21,1%. De gros succès ont été obtenus dans la construction et dans l'introduction d'investissements de 6 villes ouvertes, zones d'exploitation économique et technique, ou zones frontalières de coopération économique. Une grande percée vers le monde a vu le jour dans le nord-ouest avec l'ouverture de 15 ports au Xinjiang, et la mise en service de la ligne à double voie Lanzhou-Xinjiang et du second pont continental eurasien.

Depuis l'ouverture du Guangxi, les investissements étrangers ne cessent d'augmenter. Durant le VIIIe Plan quinquennal (1991-1995), 3,24 milliards de dollars américains de capitaux étrangers (y compris les crédits gouvernementaux étrangers) ont été utilisés, soit 6,6 fois plus par rapport au VIIe Plan quinquennal (1986-1990). Fin 1997, le Guangxi a ratifié en tout 8 505 projets d'investissements étrangers, totalisant un montant contractuel de 13,79 milliards de dollars américains, dont 6,71 milliards ont été utilisés. De nos jours, une trentaine de pays ou territoires ont investi dans le Guangxi11.

Adopter une politique financière préférentielle aux régions d'ethnies minoritaires

L'Etat a mis en place diverses mesures préférentielles dans le domaine de la finance telles que la subvention financière aux régions ethniques en 1955, le fonds de réserve pour les régions ethniques en 1964, ainsi que l'augmentation de la proportion des réserves financières destinées aux régions ethniques, afin de développer l'économie et d'élever le niveau de vie dans ces régions. Les statistiques montrent que ces dernières ont, jusqu'en 1998, bénéficié des subventions d'Etat totalisant 16,8 milliards de yuans grâce à cette politique préférentielle. En 1980, le gouvernement central a décidé d'accorder une subvention fixe aux cinq régions autonomes ainsi qu'aux provinces du Guizhou, du Yunnan et du Qinghai où les ethnies minoritaires vivent en communauté compacte, tout en conservant les mesures préférentielles susmentionnées. De 1980 à 1998, les régions d'ethnies minoritaires ont reçu de l'Etat un montant de subventions déterminées de 140 milliards de yuans. En 1980, l'Etat a créé un Fonds de développement pour les régions économiquement sous-développées, dont une grande partie est attribuée aux régions d'ethnies minoritaires. En 1986, l'Etat a instauré les crédits bonifiés contre le paupérisme et fourni des capitaux pour secourir les sinistrés en organisant des travaux publics, dont une grande partie est destinée aux régions d'ethnies minoritaires. En 1994, lors de la réforme du système financier de l'Etat pour mettre sur pied le partage des recettes fiscales, l'Etat a conservé toutes les subventions et politiques d'allocation spéciale destinées aux régions d'ethnies minoritaires. En 1995, lors de l'établissement des méthodes de paiement transféré pour la période de transition, l'Etat a spécialement créé des articles pour les cinq régions autonomes, pour les provinces du Yunnan, du Guizhou et du Qinghai, et pour les départements autonomes de minorités des autres provinces, et adopté une politique préférentielle selon laquelle le montant de paiement transféré augmenterait au fur et à mesure de la croissance des finances de l'Etat. En 1998, l'Etat a transféré 2,9 milliards de yuans dans les cinq régions autonomes et dans les provinces du Guizhou, du Yunnan et du Qinghai habitées principalement par des ethnies minoritaires, ce qui représentait 48% du total de paiement transféré dans l'ensemble du pays.

Encourager le développement commercial des régions d'ethnies minoritaires et favoriser la production d'articles traditionnels des ethnies minoritaires

L'Etat encourage le développement commercial des régions ethniques en leur accordant des traitements préférentiels. Dès 1963, les régions ethniques bénéficient d'une politique préférentielle en ce qui concerne la retenue du profit, les fonds propres et la subvention pour l'augmentation des prix. Pour respecter les us et coutumes et la croyance religieuse des ethnies minoritaires et répondre à leurs besoins particuliers dans la production et dans la vie, l'Etat a répertorié quelque 4 000 variétés d'articles traditionnels dans 16 catégories en ce qui concerne les vêtements, les chaussures, les coiffes, les parures, les soieries, le mobilier, les denrées alimentaires, les outils de production, les objets d'art artisanal, les instruments de musique, etc. De plus, il a pris des mesures avantageuses telles que la fondation des bases de production spéciales, la garantie prioritaire des capitaux de production et des matières premières, la réduction ou l'exemption d'impôts, le prêt à bas intérêt, et la subvention pour les transports.

Depuis 1991, l'Etat a, en tenant compte de la réalité de la réforme et de l'ouverture, réajusté sa politique préférentielle sur le commerce et la production d'articles traditionnels des minorités. Durant le VIIIe Plan quinquennal (1991-1995), l'Etat a accordé une faveur appropriée aux sociétés commerciales ethniques dans 426 districts et aux 2 300 entreprises de production d'articles traditionnels, dans les domaines du crédit, des investissements, de l'imposition et de l'approvisionnement de marchandises; il a encore créé un prêt bonifié spécial pour la construction de points de vente du commerce ethnique et la refonte des entreprises destinées à la production d'articles traditionnels. En juin 1997, l'Etat a décidé la continuation de sa politique préférentielle sur le commerce ethnique et la production d'articles traditionnels: durant le IXe Plan quinquennal (1996-2000), la Banque populaire de Chine fournit chaque année un prêt bonifié de 100 millions de yuans pour la construction de points de vente et la refonte d'entreprises; les entreprises d'Etat de commerce ethnique et les coopératives d'approvisionnement et de vente au niveau inférieur au district sont exemptées de la T.V.A.

Aider les régions pauvres d'ethnies minoritaires à sortir de leurs conditions de misère

Depuis la fondation de la République populaire de Chine, malgré l'amélioration sensible de leur vie, par rapport aux régions côtières de l'est, les régions de l'ouest où se concentrent des ethnies minoritaires connaissent un développement entravé par des contraintes géographiques, du bas niveau de développement social, des conditions défavorables de production, et de la faible généralisation des connaissances scientifiques et culturelles. Dans certaines régions d'ethnies minoritaires, les conditions de vie et de production sont très difficiles, et la population de certaines ethnies minoritaires n'arrive pas à manger à leur faim et à s'habiller chaudement. Au milieu des années 80, un projet planifié de lutte contre le paupérisme vit le jour visant à une amélioration de la vie des ethnies minoritaires.

Les régions déshéritées où se trouvent ces minorités bénéficient, à part la politique préférentielle accordée à toutes les régions pauvres du pays, d'une série de mesures spéciales: 1) Assouplir les normes pour étendre le champs des subventions d'Etat aux régions d'ethnies minoritaires. En 1986, lorsqu'on dut déterminer pour la première fois les principaux districts pauvres au niveau national, on éleva la norme nationale de 150 yuans (revenu net par habitant de 1985) à 200 yuans pour les districts autonomes d'ethnies minoritaires et à 300 yuans pour les districts en difficulté dans les régions pastorales et dans les régions ethniques. Parmi les 331 principaux districts pauvres au niveau national, les districts d'ethnies minoritaires étaient au nombre de 141, soit 42,6% du total. En 1994, pour mettre en exécution le Projet d'Etat de lutte contre le paupérisme, on réajusta les moyens de subvention d'Etat: parmi les 592 nouveaux principaux districts pauvres au niveau national, les districts d'ethnies minoritaires étaient au nombre de 257, soit 43,4% du total. 2) Privilégier les districts pauvres des minorités dans la distribution de capitaux et de matériaux destinés à la lutte contre le paupérisme. Toutes les cinq régions autonomes sont considérées comme régions occidentales en ce qui concerne la distribution de capitaux et de matériaux destinés à la lutte contre le paupérisme et bénéficient d'un soutien prioritaire de l'Etat. Certaines provinces et régions destinent une partie des capitaux contre l'indigence dans les districts pauvres d'ethnies minoritaires. Selon des statistiques, l'Etat a, de 1996 à 1998, versé aux 257 districts pauvres d'ethnies minoritaires 16,95 milliards de yuans, soit 45% du total de capitaux destinés à la lutte contre le paupérisme. 3) Etablir des fonds spéciaux contre la pauvreté dans les régions d'ethnies minoritaires. De 1983 à 2002, le gouvernement central alloue chaque année 200 millions de yuans pour l'aménagement de l'agriculture dans des régions arides couvrant les préfectures de Dingxi et de Hexi au Gansu et celle de Xihaigu dans la Région autonome hui du Ningxia où se concentrent des minorités. A partir de 1990, l'Etat établit un "Fonds de nourriture et de vêtements pour les régions pauvres d'ethnies minoritaires" afin de secourir les 143 districts pauvres d'ethnies minoritaires du pays. 4) Intensifier une coopération active avec les organisations internationales dans la lutte contre l'indigence dans les régions pauvres d'ethnies minoritaires. A partir de 1995, la Banque mondiale a exécuté en Chine un programme en trois fois contre le paupérisme couvrant 43 districts pauvres d'ethnies minoritaires au Guangxi, en Mongolie intérieure, au Ningxia et dans d'autres provinces et régions. Les crédits ont totalisé 610 millions de dollars américains. 5) Organiser la collaboration contre le paupérisme entre les provinces et municipalités orientales et les régions d'ethnies minoritaires. En 1996, le gouvernement central a décidé de jumeler 9 provinces côtières économiquement développées et municipalités relevant directement de l'autorité centrale et 4 municipalités à budget indépendant avec 10 provinces et régions autonomes de l'ouest. Ces trois dernières années, elles leur ont fait un don de 1,04 milliard de yuans en espèces ou en objets et investi 4 milliards de yuans pour exécuter 2 074 projets de coopération.

Après une dizaine d'années de lutte contre le paupérisme, les conditions de vie et de production de la population des régions d'ethnies minoritaires se sont sensiblement améliorées. De 1995 à 1998, on a résolu le problème d'alimentation en eau pour 10,92 millions d'habitants et 15,14 millions de têtes de bétail dans 257 districts pauvres d'ethnies minoritaires; le nombre des habitants souffrant d'indigence dans cinq régions autonomes a baissé de 8,35 millions de personnes à 4,73 millions de personnes, ce qui a ramené le taux de pauvreté de 12,4% à 6,9%; le revenu net moyen des paysans dans les districts pauvres a augmenté de 833 yuans à 1 395 yuans. En même temps, la construction d'infrastructures dans les régions d'ethnies minoritaires s'est accélérée. De 1995 à 1998, la superficie des champs a augmenté de 10 millions de mu, la longueur des routes de 69 000 km, et la longueur des lignes à haute tension de 117 000 km.

Pratiquer une politique nataliste souple en ce qui concerne les ethnies minoritaires

Pour élever la qualité de la vie chez les ethnies minoritaires et accroître l'essor économique des régions où vivent ces minorités, les assemblées populaires des différentes régions d'autonomie ethnique ont élaboré une politique de planning familial à l'égard de ces ethnies, suivant la politique nataliste de l'Etat envers les ethnies minoritaires. Les règlements de cette politique sont plus souples que ceux en vigueur chez les Han. En général, une famille chez les ethnies minoritaires peut avoir deux ou trois enfants; dans les régions frontalières, dans celles où les conditions naturelles sont mauvaises, ainsi que pour les ethnies de faible population, chaque famille peut avoir plus de trois enfants. Au Tibet, les paysans et les bergers tibétains peuvent avoir autant d'enfants qu'ils le veulent sans aucune restriction. Ce qui fait que l'accroissement de la population des ethnies minoritaires est plus rapide que la croissance démographique moyenne du pays. Lors du premier recensement national de 1953, les ethnies minoritaires du Xinjiang étaient au nombre de 4,54 millions d'habitants; lors du 4e recensement national de 1990, elles en totalisaient 9,46 millions; et en 1998, elles étaient au nombre de 10 460 100 personnes, soit 62% de la population totale du Xinjiang. En 1952, les habitants du Tibet déclarés au gouvernement central par le gouvernement local du Tibet présidé par le dalaï-lama, étaient de 1 million; en 1998, ils ont atteint le nombre de 2,52 millions. La population d'ethnie tibétaine, en elle-même, a connu une augmentation de 1,2 million de personnes. A l'heure actuelle, les Tibétains représentent 94% de la population totale de cette région autonome.

Soutenir et aider le développement de l'éducation dans les régions d'ethnies minoritaires

L'éducation ethnique est une partie importante de l'éducation chinoise. Le développement de l'éducation ethnique joue un rôle important pour élever la qualité de la population minoritaire et promouvoir le développement économique et culturel des régions d'ethnies minoritaires. Selon les besoins de la modernisation et les principes politiques du développement de l'éducation, l'Etat soutient et aide activement le développement de l'éducation chez les ethnies minoritaires à partir des caractéristiques de celles-ci et de la réalité des régions où elles habitent.

L'Etat a pris un grand nombre de mesures politiques pour encourager le développement de l'éducation des ethnies minoritaires, par exemple: accorder aux régions autonomes d'ethnies minoritaires et respecter le droit de développer l'éducation d'une façon autonome; attacher de l'importance à l'enseignement des langues ethniques et à l'enseignement bilingue; renforcer l'édification du personnel enseignant d'ethnies minoritaires; accorder un traitement de faveur en ce qui concerne les frais; créer des écoles et des classes pour ces minorités; recruter des élèves dans des régions déterminées; jumeler les provinces et les municipalités intérieurs avec les régions d'ethnies minoritaires en ce qui concerne l'aide à l'éducation; mobiliser toutes les régions du pays pour intensifier l'éducation au Tibet, etc.

L'Etat a accordé une aide prioritaire à la généralisation de l'enseignement obligatoire dans les régions d'ethnies minoritaires. En 1993, les départements intéressés ont proposé de jumeler les provinces et municipalités développées aux niveaux économique et éducatif avec les 143 districts pauvres d'ethnies minoritaires pour mener une aide et une collaboration dans le domaine de l'éducation, et déterminé les jumelages et les tâches principales de la lutte contre la pénurie dans le domaine de l'éducation. Le ministère de l'Education et le ministère des Finances ont organisé en commun le Projet d'enseignement obligatoire dans les régions pauvres au niveau national, suivant lequel le gouvernement central va investir, de 1995 à l'an 2000, 3,9 milliards de yuans, les capitaux destinés à ce projet vont atteindre 10 milliards de yuans si l'on compte les capitaux complémentaires accordés par les autorités locales. La mise en marche de ce projet joue un rôle important dans la généralisation de l'enseignement obligatoire dans les régions d'ethnies minoritaires. L'Etat encourage l'aide financière au développement de l'enseignement élémentaire dans les régions ethniques par la mise en pratique du projet "Espoir". En 1995, par exemple, 136 écoles "Espoir" ont été créées dans le département autonome tujia et miao de Xiangxi au Hunan, ce qui a permis à des dizaines de milliers d'élèves pauvres d'ethnies minoritaires de continuer à poursuivre leurs études.

L'Etat a créé un certain nombre d'établissement d'enseignement destinés aux minorités. Jusqu'en 1998, on comptait 12 universités et instituts, 59 écoles normales, 158 écoles professionnelles, 3 536 lycées et 20 906 écoles, tous créés par l'Etat pour les ethnies minoritaires. Des cours préparatoires pour ces dernières ont été successivement créés dans les universités ethniques, et dans certains établissements d'enseignement supérieur, dans des écoles spécialisées et dans des universités pour adultes. En 1998, les établissements d'enseignement supérieur ayant établi des cours préparatoires pour les ethnies minoritaires dépassaient le nombre de 80 et pouvaient inscrire 7 142 étudiants. Ces cours préparatoires jouent un rôle important dans l'élévation du niveau d'instruction des élèves d'ethnies minoritaires et dans la continuation de leurs études dans les écoles spécialisées supérieures et secondaires, devenant ainsi une forme d'enseignement particulière destinée aux élèves d'ethnies minoritaires.