Un Etat multiethnique unifié
     
 

La République populaire de Chine est un Etat multiethnique unifié créé par les différentes ethnies du pays. Jusqu'à présent, les ethnies déterminées et reconnues par les autorités centrales sont au nombre de 56. Ce sont les Han, les Mongols, les Hui, les Tibétains, les Uygurs, les Miao, les Yi, les Zhuang, les Bouyei, les Coréens, les Mandchous, les Dong, les Yao, les Bai, les Tujia, les Hani, les Kazakhs, les Dai, les Li, les Lisu, les Va, les She, les Gaoshan, les Lahu, les Sui, les Dongxiang, les Naxi, les Jingpo, les Kirgiz, les Tu, les Daur, les Mulam, les Qiang, les Blang, les Salar, les Maonan, les Gelao, les Xibe, les Achang, les Primi, les Tadjik, les Nu, les Uzbek, les Russes, les Ewenki, les De'ang, les Bonan, les Yugur, les Gin, les Tatar, les Derung, les Oroqen, les Hezhen, les Monba, les Lhoba et les Jino. En Chine, les Han étant les plus nombreux, on appelle les 55 autres ethnies "ethnies minoritaires".

D'après les renseignements fournis par le 4e recensement national effectué en 1990, les Han représentaient 91,96% de la population totale du pays, et les 55 autres ethnies, 8,04%1. Selon l'enquête faite sur 1% de la population nationale effectuée en 1995, sur plus de 1,2 milliard de Chinois, la population des ethnies minoritaires était de 108,46 millions de personnes, soit 8,98% de la population totale du pays et soit une augmentation de 0,94 point par rapport à 1990.

En Chine, les différentes ethnies cohabitent à l'échelle globale, mais à l'échelle locale, chacune vit en communauté compacte. On trouve des ethnies minoritaires dans les régions où vivent d'importantes communautés han. Et dans les régions à dominance ethnique non han, on trouve aussi une importante part de la population han. Cette répartition a été formée à la suite des transferts de la population et pour des raisons de fréquentations mutuelles entre les différentes ethnies tout au long de l'histoire. Les ethnies minoritaires, bien qu'elles soient peu importantes numériquement, habitent dans des régions très vastes. On en trouve également dans toutes les provinces, régions autonomes et municipalités relevant directement de l'autorité centrale. Une majorité d'unités à l'échelon du district dans l'ensemble du pays sont peuplées par au moins deux ethnies. A l'heure actuelle, les ethnies minoritaires de Chine sont principalement réparties dans la Mongolie intérieure, le Xinjiang, le Ningxia, le Guangxi, le Tibet, le Yunnan, le Guizhou, le Qinghai, le Sichuan, le Gansu, le Liaoning, le Jilin, le Hunan, le Hubei, à Hainan et à Taiwan2.

Depuis l'antiquité, la Chine est un pays multiethnique unifié. En 221 av.J.-C., fut fondé le premier Etat féodal, unifié et centralisé de l'histoire de Chine, sous le nom de Qin. Les régions des ethnies minoritaires du Guangxi et du Yunnan passèrent sous le contrôle du pouvoir unifié de la dynastie des Qin et établirent le système des préfectures et des districts. La dynastie des Han (206 av.J.-C.-220) continua dans ce domaine à poursuivre la politique des Qin, faisant de ce pays féodal au pouvoir centralisé un Etat encore plus puissant. Les Han créèrent, dans les Contrées occidentales (nom donné, sous les Han, aux régions situées à l'ouest de Dunhuang au Gansu dans la Chine actuelle), un commandement général et 17 préfectures pour gouverner les différentes ethnies des alentours, formant ainsi un pays d'une vaste étendue, englobant les ancêtres de différentes ethnies du Xinjiang actuel. Au cours des échanges avec les autres minorités des alentours, la dynastie des Han fut appelée, petit à petit, par ces ethnies pour désigner toute la nation chinoise, les Han, une nationalité dont la population est la plus nombreuse au monde. D'abord né sous les Qin, puis consolidé par les Han, l'Etat chinois devint un pays multiethnique unifié.

Cette consolidation d'une Chine multiethnique et unifiée fut poursuivie par les différentes dynasties chinoises dont le pouvoir fut créé par les Han ainsi que par les ethnies minoritaires. Au XIIIe siècle, l'ethnie mongole fonda la dynastie des Yuan (1206-1368), multiethnique et unifiée. Sous la dynastie des Yuan, on créa le système des provinces dans l'ensemble du pays. On établit, dans une partie des divisions administratives et de préfectures peuplées d'ethnies minoritaires au Sud, la fonction d'officiers autochtones, poste de chefs administratifs locaux qui fut assumé et hérité par les chefs des groupes ethniques. On créa, au Tibet, la Commission des affaires militaires et politiques. C'est de cette époque que date le rattachement du Tibet au territoire chinois. On instaura encore le département d'inspection de Penghu pour régler les affaires des îles Penghu et de Taiwan. Sur le plan ethnique, la dynastie des Yuan comprenait une majorité d'ethnies de la Chine actuelle. Au XVIIe siècle, les Mandchous, forts de leur puissance, fondèrent la dernière dynastie féodale, les Qing (1644-1911). Pendant cette dynastie, on créa, dans les Contrées occidentales, le poste de Général d'Ili et fonda la province du Xinjiang. L'autorité des Qing établit la Commission impériale en résidence au Tibet et définit le système historique des bouddhas vivants de dalaï et de panchen dont le titre honorifique devait être conféré par le gouvernement central. Dans les régions du Sud-Ouest, elle mit en application différentes mesures politiques. Les chefs administratifs des régions peuplées d'ethnies minoritaires furent nommés par le gouvernement central. Ce fut ainsi que le territoire national de la Chine actuelle fut déterminé.

L'histoire chinoise fut parsemée de périodes de morcellement ou de scission locale, mais l'unité resta un aspect essentiel dans l'évolution de l'histoire chinoise.

Lors des longues périodes d'unité, les échanges économiques et culturels tissèrent des liens étroits entre les différentes ethnies, favorisant ainsi un rapport de dépendance et de stimulation mutuelles, ainsi que de développement commun, facteur principal de l'essor de la civilisation chinoise.

Les différentes ethnies de Chine étaient interdépendantes dans le domaine de la politique, de l'économie et de la culture, ce qui leur permit de partager une même destinée et des intérêts communs, déclenchant ainsi une forte cohésion et affinité mutuelle.

L'union et la coopération des différentes ethnies chinoises sauvegardèrent ensemble l'unité de ce pays multiethnique. Depuis l'époque moderne en particulier, la Chine fut réduite à une société semi-coloniale et semi-féodale. La nation chinoise devint la victime des agressions, des oppressions et des humiliations infligées par les impérialistes. Elle était dans une situation critique. Pour sauvegarder l'unité du pays et défendre la dignité de la nation chinoise, les différentes ethnies s'unirent en un seul bloc et résistèrent à l'agression étrangère. Elles menèrent une lutte implacable contre les agresseurs et les scissionnistes nationaux. Au XIXe siècle, de concert avec l'armée des Qing, les différentes ethnies du Xinjiang anéantirent la force réactionnaire de Yakub Beg, déjouant ainsi les complots des agresseurs anglais et russes pour scinder la Chine. A la fin du XIXe siècle et au début du XXe, les civils et les militaires tibétains infligèrent, pendant les batailles de Lungthur et de Gyangze, de lourdes pertes aux agresseurs anglais. Au cours de la Guerre de Résistance contre le Japon (1937-1945), les peuples des différentes ethnies nourrissant une haine farouche à l'égard de l'ennemi commun livrèrent des batailles sanglantes. La contribution apportée à la victoire de la résistance contre le Japon par le Détachement des Musulmans, la Guérilla anti-japonaise de la Mongolie intérieure, et d'autres forces anti-japonaises constituées principalement par des ethnies minoritaires était connue de tous. Soutenu par les forces d'agression impérialistes, un tout petit nombre de scissionnistes nationaux complotèrent et provoquèrent l'"indépendance du Tibet", le "Turkistan de l'Est" du Xinjiang, le "Mandchoukouo", Etat fantoche du Nord-Est, etc. Les différentes ethnies menèrent une lutte ferme contre leurs actions qui allaient à contre-courant de l'histoire et de la volonté de la nation chinoise, sauvegardant ainsi l'unité du pays.

Avant la fondation de la République populaire de Chine, les gouvernements des différentes dynasties de Chine définirent divers règlements et mesures politiques concernant les affaires ethniques. Mais le pouvoir central, créé soit par les Han, soit par certaines ethnies minoritaires, ne traitait pas les différentes ethnies sur un pied d'égalité. La fondation de la République populaire de Chine en 1949 amena une nouvelle époque d'égalité, d'union et d'entraide pour les différentes ethnies. Maintenant, dans la grande famille multiethnique unifiée de la République populaire de Chine, les différentes ethnies s'unissent volontairement sur le principe de l'égalité des droits pour tous. Elles se stimulent les unes les autres tout en se développant conjointement. Ensemble elles affirment leur dévouement à l'édification d'une Chine nouvelle, riche et puissante, démocratique et civilisée.