Pour un pays ou une nation, le premier des droits de l'homme est le droit � l'existence, sans lequel il n'est point question d'autres droits de l'homme. La D�claration universelle des droits de l'homme confirme que toute personne a droit � l'existence, � la libert� et � la s�curit� personnelles. Dans l'ancienne Chine, l'agression des imp�rialistes et l'oppression du f�odalisme et du capitalisme bureaucratique faisaient peser une menace constante sur la vie des gens. Les morts caus�s par les guerres et les famines �taient innombrables. Obtenir le droit � l'existence a �t� historiquement le premier probl�me � r�soudre en mati�re de droits de l'homme.

Sans l'ind�pendance de l'Etat, la vie du peuple ne saurait �tre garantie. L'existence du peuple chinois �tait d'abord menac�e par les envahisseurs �trangers. Il fallait donc conqu�rir l'ind�pendance du pays pour obtenir le droit � l'existence. Depuis la guerre de l'Opium en 1840, la Chine f�odale avait �t� r�duite peu � peu � un �tat semi-colonial et semi-f�odal. De 1840 � 1949, les puissances imp�rialistes, Grande-Bretagne, France, Japon, Etats-Unis et Russie, ont livr� des centaines de guerres d'agression contre la Chine, infligeant d'immenses pertes en vies et en biens au peuple chinois.

- Durant les guerres d'agression, les imp�rialistes se sont livr�s � des massacres d'envergure. En 1900, les troupes alli�es des huit puissances ont fait du bourg de Tanggu de 50 000 habitants un d�sert de ruines. 900 000 habitants sur le million que comptait Tianjin ont �t� assassin�s ou ont d� quitter la ville. A P�kin, il �tait difficile de compter les morts. Rien qu'� la r�sidence du prince Zhuang, on a trouv� plus de 1 700 victimes. Dans la guerre d'agression d�clench�e par les imp�rialistes japonais en 1937, plus de 21 millions de Chinois ont �t� tu�s ou bless�s et plus de 10 millions d'autres ont �t� pers�cut�s jusqu'� la mort. Rien que dans les six semaines qui ont suivi le 13 d�cembre 1937, les envahisseurs japonais ont massacr� 300 000 personnes � Nanjing.

- Les imp�rialistes ont vendu et assassin� sans scrupule les ouvriers chinois. Du milieu du XIXe si�cle aux ann�es 20 du XXe si�cle, 12 millions d'ouvriers chinois ont �t� vendus dans diverses parties du monde. Ces ouvriers kidnapp�s ou dup�s �taient d�tenus dans des zhuziguan ("porcherie"), et portaient chacun une �tiquette sur laquelle figurait l'endroit o� il serait vendu. Entre 1852 et 1858, rien que dans les zhuziguan de Shantou ont �t� d�tenus 40 000 ouvriers chinois, dont 8 000 moururent. De plus, les puissances imp�rialistes ont r�alis� des records de massacres stup�fiants dans les mines qu'ils exploitaient en Chine. Pendant la guerre d'agression japonaise contre la Chine (1937-1945), rien que dans la r�gion du Nord-Est de la Chine, 2 millions de personnes ont �t� pers�cut�es jusqu'� la mort. Les morts �taient jet�s dans des fosses dont plus de 80 ont �t� d�couvertes, o� avaient �t� enterr�s plus de 700 000 ouvriers chinois.

- Les imp�rialistes exer�aient une domination colonialiste, de sorte que le peuple chinois a subi toutes sortes d'humiliations. Il n'�tait pas question de dignit� de la personne. A l'�poque, les envahisseurs �trangers, qui jouissaient de l'"extra-territorialit�", pouvaient transgresser impun�ment la loi chinoise. Le 24 d�cembre 1946, � P�kin, le caporal am�ricain Pierson a viol� Shen Chong, �tudiante de l'Universit� de P�kin. Mais le criminel a �t� unilat�ralement d�clar� innocent par la partie am�ricaine et lib�r�. Les concessions o� les �trangers poss�daient des pouvoirs administratifs, l�gislatif, judiciaire, policier et financier ind�pendants �taient en fait des "Etats dans l'Etat". En 1885, � l'entr�e du parc de la concession fran�aise � Shanghai, on lisait sur un panneau "Entr�e interdite aux Chinois et aux chiens".

- Plus de 1 100 trait�s in�gaux permettaient aux imp�rialistes de piller de grandes richesses en Chine. Pendant cent ans, les envahisseurs �tangers ont obtenu par ces trait�s plus de 100 milliards de ta�ls d'argent d'indemnit�s de guerre et autres. Les huit trait�s, comme le Trait� de Nanjing, le Trait� de Shimonoseki et le Trait� de 1901, leur ont permis de piller 1 953 millions de ta�ls, soit 16 fois les recettes du gouvernement des Qing en 1901, tandis que les Japonais ont pill� 230 millions de ta�ls d'"indemnit�s", soit les recettes financi�res du Japon pendant 4 ans et demi, par le seul Trait� de Shimonoseki. Il est difficile de calculer les dommages caus�s par les destructions et les saccages. Pendant la guerre d'agression japonaise contre la Chine, plus de 930 villes chinoises ont �t� occup�es, ce qui a caus� 62 milliards de dollars US de dommages �conomiques directs et 500 milliards de dollars US de pertes �conomiques indirectes. Sa souverainet� perdue et ses ressources pill�es, le peuple chinois �tait priv� des conditions fondamentales d'existence.

Le peuple chinois a lutt� avec acharnement pour le salut national pendant plus d'un si�cle. Entre-temps, on a vu se d�clencher le mouvement des Taiping, le mouvement du Yihetuan et la r�volution de 1911. Ces activit�s r�volutionnaires ont certes port� de durs coups aux forces imp�rialistes, mais n'ont cependant pas r�ussi � tirer la Chine de l'�tat semi-colonial. Il a fallu attendre que le peuple chinois, sous la direction du Parti communiste chinois (PCC), renverse la domination r�actionnaire du Kuomintang et que la R�publique populaire de Chine soit proclam�e pour que la situation change compl�tement. D�s sa naissance en 1921, le PCC s'est propos� dans son programme politique de "renverser l'oppression de l'imp�rialisme international afin de conqu�rir l'ind�pendance compl�te de la nation chinoise", d'"abattre les seigneurs de guerre et d'unifier le pays et d'en faire une v�ritable r�publique d�mocratique".

On a fait table rase des forces imp�rialistes, f�odalistes et capitalistes-bureaucratiques. La proclamation de la R�publique populaire de Chine a mis un terme � l'histoire humiliante de plus d'un si�cle, pendant lequel la Chine s'�tait laiss�e maltraiter et avait connu des guerres et des troubles interminables. L'ind�pendance et l'unit� du pays dont le peuple chinois avait tant r�v� sont alors devenues r�alit�. La nation chinoise, dont les membres repr�sentent un quart de la population mondiale, ne subit plus d'agression ni d'humiliation. Les Chinois sont d�sormais debout en tant que ma�tres de l'Etat et jouissent de leur dignit� d'hommes. La s�curit� personnelle des habitants est d�sormais garantie.

Il fallait cependant encore travailler pour que la vie quotidienne des Chinois soit assur�e avant de r�soudre d�finitivement le probl�me du droit � l'existence.

Manger � sa faim et s'habiller chaudement �taient les exigences minimales des Chinois qui vivaient dans une mis�re noire depuis de longues ann�es. Dans l'ancienne Chine, les gouvernements, loin de r�ussir � r�soudre ce probl�me, l'avaient au contraire aggrav�. Les propri�taires fonciers et les paysans riches qui ne repr�sentaient que 10% de la population rurale, poss�daient 70% de terres, tandis que les paysans pauvres, qui repr�sentaient 70% de la population rurale, ne poss�daient que 10% des terres. Les compradors et les bourgeois bureaucratiques qui ne repr�sentaient qu'une partie infime de la population monopolisaient 80% du capital industriel et contr�laient l'�conomie nationale. La lourdeur de l'exploitation du peuple chinois par les fermages, les imp�ts, les pr�ts usuraires et le capital industriel et commercial �tait sans �gale dans le monde. En 1932, on comptait 1 656 sortes d'imp�ts et taxes excessifs. Les versements d'imp�ts repr�sentaient 60 � 90% des r�coltes. Les guerres interminables entre les seigneurs de guerre, � quoi il fallait ajouter l'incomp�tence et la d�cadence des gouvernements r�actionnaires qui trahissaient la nation et servaient les int�r�ts des puissances imp�rialistes, concouraient � r�duire le peuple � la mis�re noire. 80% des gens n'avaient pas assez � manger dans l'ancienne Chine. Presque tous les ans, des dizaines voire des centaines de milliers de gens mouraient de faim. Lors des calamit�s naturelles, les champs �taient couverts de cadavres. Les inondations de 1931 dans l'est de la Chine ont fait plus de 3,7 millions de morts. En 1943, au seul Henan, on a compt� 3 millions de morts de faim et 15 millions d'autres personnes vivaient de racines d'herbe ou d'�corces d'arbres. Apr�s l'issue victorieuse de la guerre de r�sistance � l'agression japonaise, le gouvernement r�actionnaire du Kuomintang a d�clench� la guerre civile, qui a entra�n� l'effondrement total de l'�conomie nationale. En 1946, on a compt� 10 millions de morts de faim dans l'ensemble du pays. En 1947, 100 millions de personnes souffraient de la faim, soit 22% de la population nationale de l'�poque.

Apr�s la fondation de la Chine nouvelle, le PCC et le gouvernement chinois se sont attach�s en priorit� � assurer nourriture et v�tement � tous. En trois ans, le peuple, sous la direction du gouvernemnt populaire, a pans� les plaies des guerres et port� l'�conomie nationale � un niveau sans pr�c�dent dans l'histoire. Sur cette base, on a accompli le passage au socialisme de l'agriculture, de l'artisanat ainsi que de l'industrie et du commerce capitalistes, supprim� fondamentalement le syst�me d'exploitation et mis sur pied le r�gime socialiste en donnant pour la premi�re fois au peuple chinois la ma�trise des moyens de production et la propri�t� des ressources du pays. Cela a stimul� l'ardeur des masses populaires pour le d�veloppement de la Chine nouvelle, et a permis de lib�rer les forces productives de sorte que l'�conomie chinoise a progress� � un rythme sans pr�c�dent dans l'histoire. En 1979, on a mis l'accent sur le d�veloppement �conomique, on a lanc� la r�forme et l'ouverture et on s'est mis � instaurer un socialisme � la chinoise, ce qui a encore promu davantage les forces productives et permis aux 1 100 millions de Chinois de manger et de s'habiller en suffusance. Les terres cultiv�es de la Chine ne repr�sentent que 7% de celles du monde, soit 1,3 mu (un mu=1/15 d'hectare) per capita, beaucoup moins que les 12,16 mu des Etats-Unis et que la moyenne mondiale de 4,52 mu. Ces terres nourissent cependant 22% de la population mondiale. Certains hommes d'Etat occidentaux avaient affirm� cat�goriquement qu'aucun gouvernement chinois ne serait capable d'assurer leurs trois repas par jour aux Chinois. La Chine socialiste y est cependant parvenue par ses propres moyens. Ces quarante derni�res ann�es, bien que la population chinoise ait augment� de 14 millions d'habitants par an, on a constat� une croissance notable de la consommation annuelle per capita des principaux articles d'usage courant. Selon une �tude sur �chantillons, la quantit� de calories qu'un Chinois absorbe par jour est pass�e de 2 270 grandes calories en 1952 � 2 311 en 1978. Elle �tait de 2 630 grandes calories en 1990, proche de la moyenne mondiale.

Gr�ce � l'am�lioration de leur �tat de sant�, l'esp�rance de vie des Chinois est pass�e de 35 ans avant la fondation de la Chine nouvelle � 70 ans en 1988, ce qui est sup�rieur � celle des pays � revenus moyens. Le taux de mortalit� est tomb� de 33� avant la fondation de la Chine nouvelle � 6,67� en 1990, un des chiffres les plus bas au monde. En 1987, le taux de mortalit� infantile �tait de 31�, ce qui rapproche la Chine du niveau des pays � revenus �lev�s. La constitution physique des Chinois, notamment des adolescents, s'est beaucoup am�lior�e. Par rapport � la p�riode de 1937 � 1941, la taille des gar�ons de 15 ans a augment� de 1,8 cm en 1979, leur poids de 2,1 kg; la taille des filles du m�me �ge a cru de 1,3 cm, et leur poids de 1 kg. Apr�s 1979, la constitution physique des Chinois a continu� � se renforcer nettement. L'�tiquette de "malade de l'Asie orientale" qui avait �t� coll� � la Chine appartient depuis longtemps au pass�.

Comme les Chinois ont de quoi manger et s'habiller, leur droit � l'existence est garanti. C'est un r�sultat historique que le peuple et le gouvernement chinois ont obtenu en luttant pour les droits de l'homme et en les garantissant.

Dans la Chine actuelle, la protection du droit � l'existence et l'am�lioration des conditions de vie continuent � �tre un probl�me primordial. Comme la Chine est encore un pays en voie de d�veloppement et que sa puissance reste encore relativement faible, sauvegarder l'ind�pendance et la souverainet� du pays et les mettre d�finitivement � l'abri de toute menace imp�rialiste continuent � �tre les conditions fondamentales de l'existence des Chinois et du d�veloppement �conomique. Bien que la Chine ait r�ussi � assurer nourriture et habillement � sa population, le niveau de d�veloppement �conomique reste encore bas et le niveau de vie des habitants encore beaucoup inf�rieur � celui des pays d�velopp�s. Le lourd fardeau d�mographique et la faiblesse des ressources per capita entravent le progr�s �conomique et l'am�lioration du niveau de vie. Des troubles ou d'autres catastrophes peuvent menacer d'un moment � l'autre le droit � l'existence de la population. Les Chinois ont donc comme aspiration fondamentale et le gouvernement chinois comme t�che pressante de maintenir la stabilit� de l'Etat, de poursuivre la r�forme et l'ouverture, de s'attacher � d�velopper les forces productives et l'�conomie nationale afin d'augmenter la puissance du pays, d'atteindre la moyenne aisance et enfin de mettre le droit � l'existence � l'abri de tout danger.