La Chine pourra compter sur ses propres forces pour
subvenir à ses besoins en céréales
     
 

S'appuyer sur les ressources intérieures et réaliser son autosuffisance en céréales sont une politique fondamentale de la Chine pour résoudre le problème de la demande de céréales. La Chine s'efforcera d'accroître sa production de céréales. Dans des circonstances normales, le taux d'autosuffisance en céréales n'est pas inférieur à 95%, et le volume net d'importation ne dépasse pas 5% de la consommation intérieure.

A l'heure actuelle, la Chine se suffit pour l'essentiel en céréales, et il en sera de même dans l'avenir. Il existe un grand nombre de facteurs très favorables permettant à la Chine de compter sur ses propres forces pour réaliser son autosuffisance en céréales. Compte tenu de ses ressources agricoles, de ses conditions de production, de son niveau technique et autres conditions de développement, la Chine dispose d'une très grande potentialité pour accroître sa production céréalière.

- Le potentiel pour élever le rendement de la surface agricole utile. Actuellement, le rendement de céréales des régions de même catégorie est inégal. Le rendement à l'hectare le plus élevé est de 7 500 à 15 000 kg; et le rendement le plus bas, de 3 000 à 5 000 kg. A condition de préserver la superficie ensemencée, de 1996 à 2010 et de 2011 à 2030, si le rendement unitaire de céréales augmente en moyenne de 1% et de 0,7% par an, on pourra atteindre l'objectif de production globale de céréales prévu. Ce rythme est relativement lent par rapport à l'augmentation annuelle des 46 dernières années (3,1%). Même compte tenu d'une diminution de l'apport des terres, il sera possible de réaliser cet objectif. A l'heure actuelle, le rendement unitaire des céréales de Chine est relativement bas par rapport aux pays du monde ayant un rendement élevé. Il sera certainement très difficile pour la Chine de parvenir à court terme au niveau des pays ayant un rendement élevé. Mais, avec des efforts, on pourra réduire cet écart. Grâce au réaménagement des champs à rendement médiocre, à la réalisation de travaux hydrauliques, à l'élargissement de la superficie irriguée, à la propagation de techniques pratiques et au procédé biologique, le rendement à l'hectare pourra augmenter de 1 500 kg.

- Le potentiel d'exploitation des terres de réserve. La Chine possède actuellement 35 millions d'hectares de terres incultes dont 14,7 millions peuvent être défrichées. Tout en renforçant la protection des terres cultivées existantes, le gouvernement chinois accélérera l'exploitation des terres incultes et revalorisera les terres à l'abandon dues à l'exploitation minière. Dans plusieurs décennies à venir, on compte mettre en valeur, chaque année, plus de 300 000 hectares de terres incultes et abandonnées pour combler l'occupation des terres cultivées de la même période, afin d'assurer la préservation à long terme de la superficie cultivée. On élèvera le nombre des récoltes pour que la superficie ensemencée puisse atteindre 110 millions d'hectares environ.

- Le potentiel des progrès scientifiques et techniques. Actuellement, le progrès scientifiques et techniques de Chine peuvent augmenter la capacité de production agricole de 35% environ; et ceux des pays développés, la capacité de production de plus de 60%. Le gouvernement chinois a défini et met en application une stratégie visant à assurer l'essor de l'agriculture en développant les sciences et l'éducation afin de réduire l'écart entre la Chine et les pays développés dans le domaine des sciences et des techniques agricoles. En l'an 2000, les progrès scientifiques et techniques augmenteront la capacité de production agricole de 50%; et en 2030, ils pourront approcher du niveau des pays développés. Ce sera la force motrice du développement rapide de la production céréalière de Chine.

- Le potentiel pour utiliser les ressources alimentaires non céréalières. Les eaux, la steppe et les régions montagneuses de Chine possèdent de riches ressources et disposent d'une très grande potentialité d'exploitation. Selon les statistiques, sur les 17,47 millions d'hectares d'étendues d'eau du pays, il y a 6,75 millions d'hectares destinés à l'aquiculture avec un taux d'utilisation de 69%. Il y a 6,7 millions d'hectares de rizière destinés à la pisciculture, mais, le taux d'utilisation n'est que de 15%. La Chine possède 2,6 milions d'hectares de surface maritime destinés à l'élevage. Le taux d'utilisation n'est que de 28%. La Chine s'efforcera d'augmenter la capacité de production des eaux existantes pour assurer l'accroissement rapide et continu des produits aquatiques. La Chine possède 390 millions d'hectares de prairies dont 320 millions pourront être utilisés, occupant la troisième place dans le monde. Si on les transforme en prairies artificielles, on pourra concentrer davantage l'élevage dans les steppes, et augmenter la quantité de produits d'élevage. Les régions montagneuses représentent 70% du territoire chinois, possédant ainsi de bonnes conditions pour développer les aliments à base de plantes ligneuses qui offriront une vaste perspective.

- Le potentiel pour économiser les céréales. Selon le calcul des experts, le taux de dommage des céréales est de 10% tout au long de la chaîne: plantation, récolte, transport, stockage, vente, transformation et consommation. Le volume total des dommages s'élève à plus de 45 millions de tonnes. Si l'on réduit la perte dans la mesure du possible, on pourra économiser, au moins, 20 millions de tonnes de céréales par an.

Le gouvernement chinois prend la résolution ferme d'assurer l'équilibre entre l'offre et la demande de céréales par une augmentation de la production céréalière, il est convaincu de pouvoir diriger le peuple de tout le pays pour réaliser cet objectif. En même temps, il prend conscience avec lucidité de la difficulté de ce travail: 1) Les ressources agricoles de Chine par habitant sont inférieures à celles des autres pays du monde. L'insuffisance des terres cultivées et des ressources d'eau est le facteur le plus important pour restreindre le développement agricole. Avec ces conditions, il faudra se donner beaucoup de peine pour créer des forces productives agricoles supérieures à celle du niveau moyen mondial. 2) Les infrastructures agricoles de Chine sont faibles; les moyens de production, en retard, et la capacité de lutter contre les calamités naturelles, faible. Il faudra faire des efforts pour améliorer sans cesse les conditions de production et élever la capacité de lutter contre les calamités natuelles. 3) En Chine, l'envergure de la production des foyers paysans est relativement petite, et l'exploitation, décentralisée. Au cours du passage au système de l'économie de marché socialiste, il est très facile d'entraîner une fluctuation dans la production de céréals. En conséquence, il faudra renforcer davantage le rajustement et le contrôle de la production céréalière. 4) La Chine se trouve actuellement dans une période de développement rapide de l'industrialisation. Il existe, dans la distribution des ressources, une tendance qui porte préjudice à la production céréalière. Par conséquent, on devra continuer à prendre des mesures de soutien très efficaces dans l'agriculture et la production céréalière en particulier. En un mot, le gouvernement chinois affrontera les difficultés et continuera à mettre strictement en application, dans la répartition régionale de l'économie et dans la direction du travail, la politique fondamentale du pays pour protégr les terres cultivées et l'environnement. Il mettra en œuvre la stratégie consistant à développer l'agriculture en s'appuyant sur les sciences et l'éducation et la stratégie d'un développement économique soutenu et stimulera la transformation radicale du système de l'économie agricole et du mode d'accroissement agricole afin d'élever d'une façon stable la capacité de production d'ensemble de céréales.

La Chine résoudra le problème d'équilibre entre l'offre et la demande de céréales, sans se défaire de l'utilisation des ressources internationales comme complément, mais, ce complément ne jouera qu'un rôle de régularisation dans les domaines de la variété et de la distribution au niveau interrégional, ou en cas de mauvaises récoltes. 1) Les céréales sont la sécurité du monde. Pour un grand pays d'une population totale de plus de 1,2 milliard d'habitants, il faut assurer un haut niveau d'autosuffisance en céréales, sinon, il sera difficile d'assurer la stabilité sociale et un développement de l'économie nationale, continu, rapide et sain. 2) La consommation annuelle de céréales des Chinois représente le cinquième de la consommation mondiale. Si la Chine importe des céréales à l'excès, le marché international aura du mal à le supporter. Cela entraînerait aussi une influence défavorable sur l'achat de céréales des pays à bas revenu. 3) Actuellement, la Chine possède plus de 400 millions d'agriculteurs. Le développement de la production céréalière est l'un des importants moyens pour résoudre le problème de l'emploi dans les régions rurales et augmenter le revenu des paysans. Une importation excessive de céréales pourrait porter un coup à la production du pays et influencerait l'emploi des paysans. La solution du problème des céréales de la Chine par ses propres forces améliorera l'état de sécurité en ce qui concerne les céréales dans le monde.

Par le passé on voit que la dépendance de la Chine vis à vis du marché international de céréales n'a pas été excessive. Depuis la fondation de la Chine nouvelle jusqu'aux années 60, la Chine était un pays exportateur de céréales. Depuis les années 60, elle a importé et exporté des céréales. Mais, l'importation dépassait l'exportation. Depuis la mise en application de la réforme et de l'ouverture à la fin des années 70, la proportion de l'importation des céréales dans sa production tendait à la baisse. Elle était de 3,2% de 1978 à 1984, de 1,2% de 1985 à 1990 et de 0,4% de 1991 à 1995. Par conséquent, la Chine, important une petite quantité de céréales, ne constitue pas une menace pour l'équilibre des céréales dans le monde. La soi-disant "menace de la Chine pour l'approvisionnement en vivres" est dénuée de tout fondement. Tout en important une partie des céréales, la Chine exporte une partie d'aliments à haute valeur ajoutée. De 1985 à 1995, le montant d'exportation des aliments, de bétail et de volaille était de 75,6 milliards de dollars américains; et le montant d'importation, de 34 milliards de dollars américains. La Chine est devenue un pays exportateur d'aliments. Sur une base d'égalité et d'avantages réciproques, la Chine voudrait établir des relations relativement stables dans le commerce des céréales avec les pays exportateurs de céréales.