La prévention et le contrôle de la pollution industrielle
et la protection de l'environnement en ville
     
 

Le gouvernement chinois considère la prévention et le contrôle de la pollution industrielle comme un point clé de la protection de l'environnement. Après une vingtaine d'années d'efforts continus, la prévention et le contrôle de la pollution industrielle en Chine ont été couronnés de succès remarquables.

- Le changement de stratégie dans la prévention et le contrôle de la pollution industrielle. Dans les années 70, l'accent était mis tout particulièrement sur les origines de la pollution. Dans les années 80, la Chine a commencé à entreprendre la prévention et le traitement polyvalents de la pollution industrielle en réajustant les structures irrationnelles de l'industrie, des secteurs et des produits, en joignant la transformation technique et le renforcement du contrôle de l'environnement. A partir des années 90, au cours de la mise sur pied du système de l'économie de marché socialiste, la Chine a changé sa stratégie traditionnelle de développement pour s'orienter vers une production non polluante et poursuivre la voie d'un développement continu. Les idées directrices de prévention et de contrôle de la pollution industrielle ont connu trois changements importants: 1) en ce qui concerne la stratégie de la prévention de base et du contrôle de la pollution industrielle, changer progressivement le traitement des déchets polluants à leur phase terminale en contôle continu tout au long du processus de production; 2) pour ce qui est de l'évacuation des déchets polluants, ajouter au contrôle de la pollution concentrée le contrôle du volume global; 3) pour ce qui est des modes de traitement, changer le traitement dispersé des origines de la pollution en contrôle concentré combiné avec le traitement dispersé.

- La mise en forme d'un système juridique pour la prévention et le contrôle de la pollution industrielle. Le gouvernement chinois a élaboré trois mesures importantes à savoir: "insister sur la prévention et combiner celle-ci avec le traitement", "qui pollue répare", et "renforcer le contrôle de l'environnement", ainsi qu'une politique d'utilisation polyvalente des ressources, une politique de prévention et de contrôle de la pollution industrielle combinés avec des transformations techniques, une politique d'aménagements polyvalents de l'environnement urbain, des mesures techniques de protection de l'environnement, une politique des secteurs de protection de l'environnement, etc. Les lois et règlements sur la protection de l'environnement déjà promulgués comprennent également des stipulations expresses sur la prévention et le traitement des déchets industriels. Les gouvernements locaux ont formulé des politiques à caractère local de prévention et de traitement des déchets industriels adaptés à la situation de leur région.

- Le renforcement du contrôle de l'environnement dans les entreprises. Le gouvernement chinois a fait une estimation des influences sur l'environnement et mis en application le système des "trois simultanéités", à savoir: planifier, construire et mettre en service simultanément les installations productives et les installations destinées à la prévention de la pollution, ce qui a joué un rôle important pour contrôler l'apparition de nouvelles pollutions. 60,8% des projets de construction ont fait une estimation d'influence sur l'environnement et 87,3% ont respecté le système dit des "trois simultanéités" (Ces statistiques ont été effectuées au niveau du district ou au-dessus). Fin 1995, l'évacuation des déchets industriels a été mise en pratique dans 480 villes, concernant 77 000 entreprises; 14 000 entreprises dans 240 villes ont obtenu 16 000 permis pour évacuer les déchets industriels. Depuis 1979, 24,7 milliards de yuans de taxes d'évacuation de déchets ont été prélevés dans l'ensemble du pays.

- L'amélioration graduelle des mesures de prévention et de traitement des déchets industriels. Premièrement, un grand nombre de projets de traitement des déchets ont été réalisés par une restructuration des secteurs et des produits, et des transformations techniques. Les secteurs chimique, métallurgique, mécanique, électrique, de l'industrie légère et des matériaux de construction s'orientent vers une production non polluante, accélèrent les transformations techniques et éliminent les équipements et les produits trop polluants et de grande consommation d'énergie, ce qui a rendu possible une augmentation, d'année en année, de la production industrielle, une diminution continuelle des déchets polluants, et une élévation de la rentabilité. Prenons l'exemple de la Société d'industrie chimique du Jilin qui est une vieille entreprise. Depuis de longues années, on a entrepris la transformation technique des équipements de production qui causaient un grave gaspillage des ressources et qui étaient très polluants ainsi le problème de la pollution causée par les différents produits chimiques a été résolu fondamentalement. Deuxièmement, l'aménagement polyvalent de l'environnement urbain et la transformation des quartiers ont provoqué la fermeture, le transfert ou le réaménagement des entreprises très polluantes, ce qui a permis d'atténuer la pollution dans certaines régions. La municipalité de Beijing a fermé, par exemple, l'Usine du sud des aciers spéciaux de la Société sidérurgique de la Capitale, éliminant ainsi une source importante de pollution pour la ville de Beijing. Quant à la municipalité de Shanghai qui a renforcé la prévention et le contrôle de la pollution sur le fleuve Suzhou et le cours supérieur du Huangpujiang, ainsi que dans d'importants quartiers, la pollution a pu y être maîtrisée. Troisièmement, le traitement de déchets polluants dans des délais fixés a été renforcé. Depuis 1978, les 367 projets de traitement fixés par l'Etat, à deux reprises, ainsi que les 220 000 projets fixés par les gouvernements locaux ont été pour la plupart réalisés. Quatrièmement, la prévention et le contrôle de la pollution se sont transformés en aménagement et traitement polyvalents selon les différentes régions et les bassins des cours d'eau. A partir de la fin des années 80, le gouvernement chinois a commencé à résoudre de façon intégrale le problème de la pollution de l'air dans les villes de Benxi et de Baotou, celui de la pollution de l'eau dans les bassins du lac Baiyangdian et du Huaihe. Il a promulgué, en 1995, les "Règlements provisoires sur la prévention et le traitement de la pollution de l'eau du bassin du Huaihe". A l'heure actuelle, les projets sont en pleine réalisation. Cinquièmement, l'économie et la diminution de la consommation de l'énergie sont encouragées, la capacité de traitement et de recyclage des trois sortes de déchets industriels (gaz usé, eaux usées et résudus) a été augmentée. Au cours du 8e plan quinquennal (1991-1995), chaque dix mille yuans du PIB correspond à une consommation d'énergie de 5,3 tonnes de charbon en 1990, et ce chiffre a baissé à 3,94 tonnes en 1995, économisant ainsi au total 358 millions de tonnes de charbon avec un taux d'économie annuel de 5,8%. Fin 1995, le taux de traitement des eaux usées a atteint 76,8% dans les entreprises industrielles à l'échelon au-dessus du district, le taux de réduction des gaz et des fumées, 88,2%, le taux de purification des gaz usés, 68,9%, le taux de recyclage des résidus solides industriels, 43%. La valeur de production réalisée grâce au recyclage des trois sortes de déchets industriels a été de 19 milliards de yuans. Depuis 1983, Li Shuangliang, un ouvrier retraité de la Société sidérurgique de Taiyuan, avec 20 autres de ses collègues, à réussi à enlever une colline de déchets en 10 ans, éliminant une source importante de pollution qui a causé un très grave préjudice à leur entreprise pendant de longues années. Grâce à eux, les résidus de l'acier ont été recyclés. L'acier et le fer seuls, ainsi récupérés par eux, ont atteint 900 000 tonnes, représentant une valeur de 160 millions de yuans.

La Chine est un pays où le charbon demeure la principale source énergitique; 70% des fumées et des poussières, et 90% du bioxyde de soufre viennent du charbon brûlé, ce qui cause une pollution de l'air assez grave dans les villes avec la concentration des industries et de la population. Dans certaines régions et villes, la pluie acide est apparue et a tendance à s'aggraver. Pour contrôler la pluie acide, le gouvernement chinois a recours aux techniques de purification du charbon et de combustion propre, et à la perception des taxes d'évacuation du bioxyde de soufre. Après de nombreuses années de recherche, les spécialistes chinois ont prouvé que les produits polluants causant la pluie acide circulent principalement à l'intérieur de la Chine, en particulier dans les régions situées au sud du Changjiang, à l'est du plateau du Qinghai-Tibet, et dans le bassin du Sichuan.

Comme dans les autres pays en voie de développement, le niveau de consommation d'énergie par habitant en Chine et le volume de bioxyde de soufre évacué sont largement inférieurs au niveau moyen du monde, à l'heure actuelle aussi bien qu'à la fin du siècle. Selon la "Convention-cadre sur les changements climatiques", la Chine ne s'engage pas, à l'heure actuelle, à limiter l'évacuation du bioxyde de soufre. Cependant, se sentant responsable de la protection du climat de la Terre, elle a adopté le principe consistant à attacher autant d'importance à l'économie d'énergie qu'au développement de l'industrie énergétique. Elle s'efforce d'augmenter le rendement des énergies, de restructurer les sources d'énergie, de développer considérablement l'hydroélectricité et convenablement l'électricité nucléaire, de renforcer la recherche et l'exploitation des énergies nouvelles telles que la géothermie, l'énergie solaire, l'énergie éolienne, l'énergie marémotrice, etc., afin de diminuer l'effet de serre.

Depuis la mise en pratique de la réforme et de l'ouverture, le PNB de Chine a quadruplé tandis que l'accroissement des produits polluants a été nettement moins rapide que le développement de l'économie. Certains indices de la qualité écologique demeurent stables dans certaines régions et villes, d'autres ont été améliorés à un certain degré. Cependant, l'industrialisation chinoise est encore à l'étape primaire de son développement, le niveau de gestion moderne n'est pas très élevé. La répartition industrielle et l'organisation des secteurs ont besoin d'être réajustées, les équipements techniques et la technologie de production sont encore assez arriérés. La prévention et le contrôle de la pollution constituent donc encore une tâche difficile pour la Chine.

Le gouvernement chinois considère toujours les villes comme un point clé de la protection de l'environnement. Depuis la dernière décennie, l'urbanisation s'est accélérée en Chine. En 1980, la population urbaine était de 191,4 millions de personnes; elle s'est élevée à 351,71 millions d'habitants en 1995. Le nombre des villes est passé de 223 en 1980 à 640 en 1995, le taux d'urbanisation, de 19,39% en 1980 à 28,85% en 1995. Comme les autres pays, la Chine doit faire face à la pollution de l'environnement. Le gouvernement chinois prend des mesures énergiques afin de maîtriser la pollution et s'efforce d'améliorer la qualité de l'environnement dans les villes.

- Elaborer des plans d'ensemble municipaux, réajuster la répartition et les fonctions urbaines. Fin 1995, les 640 villes chinoises ont toutes élaboré leurs propres plans d'ensemble, ainsi que les 31 559 gros bourgs. Selon la "Loi de la planification urbaine", il faut intégrer la protection de l'environnement dans les plans d'ensemble, à savoir la protection et l'amélioration de l'environnement urbain, la prévention et le contrôle de la pollution et autres fléaux. Conformément aux exigences de leur plan d'ensemble, dans la transformation des vieux quartiers et l'exploitation des nouveaux, beaucoup de villes savent diviser les arrondissements selon les fonctions urbaines, répartir les industries, intensifier la prévention et le traitement des déchets polluants industriels, mettre fin à la proximité des usines et des habitations, contrôler la pollution et construire un grand nombre de quartiers d'habitation rationnels et bien équipés. La Chine a choisi 52 villes modèles pour la protection de l'environnement et proclamé 99 villes historiques et culturelles célèbres au niveau national soumises à une protection prioritaire.

- Renforcer la construction d'infrastructures, accroître les capacités de prévention et de contrôle de la pollution. A l'heure actuelle, 68,4% des citadins ont l'usage du gaz; le taux de traitement des eaux usées en ville est de 20%; 45,4% des ordures urbaines sont rendues inoffensives après traitement, et 23,8% des nouveaux quartiers urbains ont des espaces verts. En 1994, Beijing a investi 15,13 milliards de yuans dans la construction des infrastructures de la ville, dont plus de 5 milliards de yuans destinés aux installations d'aménagement de l'environnement, avec lesquels ont été successivement construits l'Usine de traitement des eaux usées de Gaobeidian qui peut traiter 500 000 tonnes d'eaux usées par jour, la grande station de transfert des ordures Datun et le champ d'ensevelissement des ordures d'Ashuwei, ce qui a permis à la physionomie de Beijing de connaître un changement considérable dans son ensemble.

- Développer un aménagement polyvalent pour améliorer la qualité de l'environnement urbain. Depuis 1989, le gouvernement chinois met en application, dans tout le pays, un système de vérification des aménagements polyvalents de l'environnement urbain; l'Etat et les autorités provinciales entreprennent respectivement des vérifications dans les 37 villes pilotes et plus de 330 municipalités. L'application de ce système a intensifié le sens des responsabilités des gouvernements aux différents échelons pour la protection de l'environnement urbain et mis les vérifications à l'ordre du jour du travail gouvernemental, formant ainsi un système de gestion et un mécanisme efficace pour un aménagement polyvalent de l'environnement urbain sous les directives du maire de chaque ville, dont les responsabilités sont partagées avec les départements intéressés, auxquels la population participe de manière active. Grâce à l'augmentation des investissements destinés à l'aménagement de l'environnement et à l'accélération de la construction, les diverses villes du pays connaissent toutes des succès remarquables dans ce domaine. En 1995, on a établi, à travers le pays, des zones sans fumée-poussière d'une superficie de 11 333 km2, et des zones, dans lesquelles la pollution par le bruit est inférieure aux normes, d'une superficie de 1 800 km2, et aménagé un espace public de 490 millions de m2. Un nombre de cours d'eau traversant les villes, comme le Zhongdonghe à Hangzhou, le Funanhe à Chengdu, le Haihe à Tianjin, le Suzhouhe à Shanghai, le Qinhuaihe à Nanjing et le Haohe à Nantong, ont été aménagés de façon générale et sur une grande échelle, de sorte que les eaux urbaines s'en trouvent améliorées.

Quant à la ville de Benxi, province du Liaoning, grâce à un aménagement de son environnement, les 21 cheminées, les 17 affluents d'eau usées et les deux "collines" de déchets, qui polluaient gravement la ville, ont reçu des traitements. Un parc forestier de 220 km2 entoure la ville. L'environnement de cette ville, "invisible des satellites", connaît un très grand changement.