La coopération internationale en matière de sécurité

     
 

La coopération internationale en matière de sécurité joue un rôle de plus en plus important dans le maintien de la paix et de la stabilité mondiales et régionales. Le gouvernement chinois attache une grande importance et prend une part active à la coopération internationale en matière de sécurité, en préconisant le développement de cette coopération sur la base de la Charte des Nations unies, des Cinq principes de coexistence pacifique et d’autres règles établies qui régissent les relations internationales.

 

La coopération régionale en matière de sécurité

Entreprendre le dialogue et la coopération avec tous les pays de l’Asie-Pacifique est un objectif important de la politique chinoise en matière de sécurité dans la région de l’Asie-Pacifique et une composante de la politique amicale de bon voisinage de la Chine. La Chine maintient de bons rapports avec ses pays limitrophes en entretenant avec eux des relations de courtoisie afin de renforcer sans cesse la coopération régionale. Ces deux dernières années, la Chine s’est efforcée de promouvoir la formation et le développement de l’Organisation de Coopération de Shanghai, a continué de soutenir et de participer au processus de dialogue multilatéral et de coopération en matière de sécurité entrepris par le Forum régional de l’ASEAN (ARF), la Conférence sur l’interaction et la promotion de la confiance en Asie (CICA), le Conseil de coopération sur la sécurité d’Asie-Pacifique (CSCAP) et le Dialogue sur la coopération d’Asie du Nord-Est (NEACD), et a ainsi joué un rôle positif dans l’approfondissement d’une coopération régionale sur la sécurité ayant des caractéristiques propres à l’Asie.

En juin 2001, six pays dont la Chine, la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan ont fondé en commun l’Organisation de Coopération de Shanghai. C’est une organisation de coopération régionale multilatérale fondée sur la base du système des « Cinq pays de Shanghai ». Depuis sa fondation, elle a ratifié successivement la Convention de Shanghai sur la lutte contre le terrorisme, le séparatisme et l’extrémisme, le communiqué conjoint des ministres de la Défense, la déclaration des premiers ministres, la déclaration des dirigeants des services de sécurité exécutifs et la déclaration conjointe des ministres des Affaires étrangères. En juin 2002, lors d’une réunion au sommet tenue à Saint-Pétersbourg, les chefs d’Etat des six pays ont signé les trois documents juridique et politique importants suivants: la Charte de l’Organisation de Coopération de Shanghai, l’Accord sur les organisations antiterroristes régionales et la Déclaration des chefs d’Etat des pays membres de l’Organisation de Coopération de Shanghai. L’Organisation de Coopération de Shanghai, en préconisant un nouveau concept de sécurité, un nouveau mode de coopération régionale et des relations interétatiques de type nouveau, a renforcé la confiance et la coopération dans le domaine militaire, a intensifié la collaboration substantielle dans la lutte contre le terrorisme, le séparatisme et l’extrémisme et a abouti à une identité de vues sur la collaboration pour la prévention et la solution pacifique des conflits internationaux. L’Organisation de Coopération de Shanghai a fait rayonner l’esprit de Shanghai caractérisé par la confiance mutuelle, les avantages réciproques, l’égalité, la consultation, le respect des diverses civilisations, la recherche du développement commun, a donné activement de l’impulsion à la mise en place d’un nouvel ordre politique et économique international juste et rationnel et a ainsi assuré la sécurité et la stabilité régionales.

La Chine adhère à l’objectif et au principe du renforcement de la confiance et de la coopération et du maintien de la sécurité régionale définis par la CICA, en entretenant une coopération amicale et constructive avec les autres pays membres de la CICA. En juin 2002, les Documents d’Alma-Ata et la Déclaration sur l’anéantissement du terrorisme et sur la promotion du dialogue civilisé ont été adoptés lors de la première réunion au sommet des chefs d’Etat de la CICA, la conclusion de négociations importantes dans le processus de la CICA a ainsi abouti.

La Chine soutient le Forum régional de l’ASEAN dans son développement incessant vers l’objectif qui lui est assigné. La Chine participe toujours activement aux réunions des ministres des Affaires étrangères, aux réunions des hauts fonctionnaires et aux réunions officieuses de ce Forum régional. La Chine a pris en charge la mise en place d’un site sur l’information maritime de ce Forum et a réussi à l’installer officiellement sur Internet. Elle a participé d’ailleurs à la réunion des groupes d’experts du Forum sur la criminalité internationale tenue dans le but de mettre sur pied les mesures de confiance, a avancé le rapport étatique sur le problème de cette criminalité et a remis au Forum le rapport annuel qui envisage l’avenir de la sécurité. Lors de la 8e session de la réunion des ministres des Affaires étrangères du Forum régional de l’ASEAN tenue en 2001, la Chine a proposé de maintenir le dialogue et la coopération créés depuis peu dans le domaine de la sécurité non traditionnel, et a réitéré sa proposition sur l’échange d’information et l’envoi d’observateurs destiné aux manœuvres militaires multilatérales. En mai 2002, la Chine a présenté, lors de la réunion des hauts fonctionnaires, le Document sur la position de la Chine dans le renforcement de la coopération dans le domaine de la sécurité non traditionnel. Lors de la 9e session de la réunion des ministres des Affaires étrangères tenue en juillet 2002, la Chine a soumis le Document sur la position de la Chine concernant le nouveau concept de sécurité, dans lequel, elle a souligné la nécessité de former en commun un nouveau concept de sécurité, de renforcer la confiance par le dialogue et de promouvoir la sécurité par la coopération. En novembre 2002, la Chine et l’ASEAN ont publié la Déclaration conjointe sur la coopération dans le domaine de la sécurité non traditionnel, par laquelle a commencé de manière complète la coopération dans le domaine de la sécurité non traditionnel. En septembre 2002, la Chine a organisé à Beijing un séminaire du Forum régional de l’ASEAN sur les aspects sociaux de l’appui logistique de l’armée.

La coopération entre l’ASEAN d’une part et la Chine, le Japon et la République de Corée d’autre part, dite 10 + 3, constitue une voie essentielle pour l’échange de points de vue entre les dirigeants de l’Asie de l’Est sur le renforcement de la coopération dans cette région; elle favorise la promotion de la compréhension mutuelle, de la confiance, des avantages réciproques et de la coopération entre les pays de l’Asie de l’Est. La Chine attache de l’importance et participe activement à cette coopération, tout en proposant d’étendre le champ de coopération actuel sur tous les autres domaines, c’est-à-dire qu’en mettant l’accent sur la coopération économique, elle entreprendra progressivement, selon le principe de la recherche de l’identité de vues à travers des consultations menées sans hâte, le dialogue et la coopération sur le plan politique et celui de la sécurité, tout en prenant l’initiative d’abord dans le domaine de la sécurité non traditionnel. Après plus de quatre ans de développement, cette coopération a fait des progrès manifestes.

L’armée chinoise a également pris part au dialogue et à la coopération de la région de l’Asie-Pacifique. En janvier 2002, elle a envoyé des représentants assister à la manœuvre de déminage de la marine dans la région du Pacifique occidental, organisée par Singapour. En avril 2002, elle a envoyé des représentants assister à la manœuvre militaire dans la région du Pacifique occidental, organisée par le Japon, ayant pour thème la recherche et le secours de submersibles en mer. En mai 2002, elle a envoyé des représentants assister aux manœuvres militaires connues sous le nom de « cobra doré » organisées conjointement par les Etats-Unis, la Thaïlande et Singapour. Dorénavant, la Chine assistera et participera, ponctuellement et progressivement, aux manœuvres militaires conjointes multilatérales dans le domaine de la sécurité non traditionnel.

 

La coopération antiterroriste

Ces dernières années, les activités terroristes se sont manifestement multipliées, ce qui a constitué une menace réelle pour la paix et le développement du monde. Les pertes humaines et matérielles causées par les attentats du 11 septembre ont retenu l’attention générale de la communauté internationale. La Chine a été elle aussi victime du terrorisme. Les forces terroristes du Turkestan oriental ont constitué une grande menace pour la stabilité sociale et la sécurité de la vie et des biens de larges masses du peuple de toutes les ethnies de la Chine. Le 11 septembre 2002, le Conseil de Sécurité de l’ONU, sur la demande commune de la Chine, des Etats-Unis, de l’Afghanistan et du Kirghizistan, a officiellement inscrit le Mouvement islamique du Turkestan oriental sur la liste des organisations terroristes qu’il a publiée. Le gouvernement chinois s’oppose au terrorisme sous toute forme et le condamne toujours, en adoptant positivement des mesures efficaces contre les activités terroristes.

Le gouvernement chinois propose que la communauté internationale, en renforçant le dialogue et les discussions, entreprenne une coopération pour prévenir et lutter de concert contre les activités terroristes à l’échelle internationale et s’efforcer d’enlever les racines du terrorisme. Dans la lutte contre le terrorisme, on doit posséder des preuves irréfutables à l’encontre des terroristes, fixer des objectifs précis, respecter l’objectif et le principe de la Charte des Nations unies et d’autres règles reconnues par le droit international, mettre en pleine valeur le rôle prépondérant de l’ONU et du Conseil de Sécurité et garantir l’intérêt à long terme du maintien de la paix régionale et mondiale dans toutes les opérations. On doit éviter de confondre le terrorisme avec les ethnies et les religions particulières et de prendre un double critère dans la lutte contre le terrorisme. Toute la communauté internationale doit conjuguer ses efforts pour condamner et combattre fermement le terrorisme sous toute forme, à n’importe quel moment et dans n’importe quel endroit, quelle que soit la personne visée. Dans la lutte contre le terrorisme, on doit remédier non seulement aux manifestations extérieures mais également s’attaquer à la racine du mal, en adoptant des mesures globales et en donnant la priorité à la solution des problèmes de développement, à la réduction de l’écart entre le Nord et le Sud et au règlement des conflits régionaux.

La Chine soutient et a sérieusement mis à exécution une série de résolutions sur les problèmes antiterroristes adoptées par l’ONU et le Conseil de Sécurité et a soumis à la Commission antiterroriste du Conseil de Sécurité un rapport sur la mise en œuvre de la résolution no 1373 du Conseil de Sécurité. D’ailleurs, la Chine a adhéré à la Convention internationale visant à mettre fin aux attentats terroristes et a signé la Convention internationale visant à tarir les sources de financement du terrorisme. Sur les douze conventions internationales antiterroristes, la Chine a adhéré à dix d’entre elles et en a signé une. La Chine a respectivement entrepris des discussions sur les problèmes antiterroristes avec les Etats-Unis, la Russie, le Royaume-Uni, la France, le Pakistan et l’Inde, et a pris une part active au travail de la Commission antiterroriste du Conseil de Sécurité. La Chine a activement joué son rôle de stimulation lors de la réunion des dirigeants de la Coopération économique Asie-Pacifique tenue à Shanghai, en réussissant à faire publier une déclaration antiterroriste, a concouru à la publication de la déclaration conjointe des chefs du gouvernement, des ministres de la défense nationale, des dirigeants des services de sécurité exécutifs et des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Organisation de Coopération de Shanghai et soutient cette organisation dans la création d’établissements permanents antiterroristes régionaux. En octobre 2002, la Chine et le Kirghizistan ont organisé une manœuvre militaire antiterroriste concertée. La Chine accorde une importance particulière à la coopération antiterroriste à l’échelle internationale dans le domaine financier. Bien qu’elle ne fasse pas partie du groupe de travail spécial chargé des opérations de lutte contre le blanchiment des revenus illégaux, la Chine soutient toujours le travail de ce groupe, en lui faisant part de façon complète des mesures antiterroristes qu’elle a adoptées dans le domaine financier.

 

La participation aux missions de maintien de la paix des Nations unies

En tant que membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU, la Chine attache toujours de l’importance et apporte son soutien au rôle actif que l’ONU joue dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales tout en respectant l’objectif et les principes de la Charte des Nations unies. La Chine adopte une attitude positive pour la réforme des opérations du maintien de la paix de l’ONU, dans l’espoir de renforcer davantage le rôle de ces opérations et d’élever son efficacité, soutient toutes les mesures positives concernées adoptées par le Secrétariat de l’ONU et accueille favorablement les progrès obtenus par l’Assemblée générale de l’ONU et le Conseil de Sécurité dans l’examen du Rapport de Prasmy sur la réforme des opérations du maintien de la paix des Nations unies.

Depuis l’envoi d’observateurs militaires aux opérations du maintien de la paix de l’ONU effectué pour la première fois en 1990, l’armée chinoise a participé successivement à dix autres opérations du maintien de la paix de l’ONU, en y envoyant au total 650 observateurs militaires, officiers de liaison, conseillers militaires et officiers d’état-major et en y expédiant par deux fois des corps du génie comptant 800 personnes. A l’heure actuelle, il y a encore 53 observateurs militaires chinois qui sont répartis dans six régions pour y continuer leur mission, et 2 officiers d’état-major chinois qui sont en train de travailler au Service du maintien de la paix de l’ONU. Quatre militaires chinois ont sacrifié leur vie et une dizaine de militaires chinois ont été blessés lors des opérations du maintien de la paix de l’ONU.

Après l’envoi, pour la première fois en janvier 2000, de 15 agents de police civils à la participation aux opérations du maintien de la paix de l’ONU, le gouvernement chinois a successivement envoyé 198 policiers civils à la Mission d’appui des Nations unies au Timor oriental et à la Mission des Nations unies en Bosnie-Herzégovine.

En mai 1997, le gouvernement chinois a donné son accord de principe aux règles de disponibilité pour les opérations du maintien de la paix de l’ONU. En janvier 2002, la Chine a officiellement participé au mécanisme des règles de disponibilité immédiate et s’apprête à fournir en temps opportun aux opérations du maintien de la paix de l’ONU des détachements d’appui logistique en matière de génie, d’assistance médicale et de transport. Elle est capable de fournir aux opérations du maintien de la paix de l’ONU un bataillon du génie, un détachement médical et deux compagnies de transport qui sont tous conformes aux critères définis par l’ONU.

 

Les échanges et la coopération militaires

L’Armée populaire de Libération de Chine entreprend activement des échanges et une coopération militaires avec l’étranger et a ainsi élargi le domaine de ses rapports avec l’étranger, en enrichissant leurs contenus et en diversifiant leurs formes.

La Chine a établi des relations militaires avec plus de 100 pays du monde et a créé dans 100 ambassades chinoises un poste d’attaché militaire. Et de même, plus de 70 pays étrangers ont établi en Chine un poste d’attaché militaire. Ces deux dernières années, l’Armée populaire de Libération a procédé à des échanges importants concernant plus de 300 projets, a envoyé des délégations militaires de haut niveau dans une soixantaine de pays et a reçu les dirigeants militaires importants de plus de 90 groupes venus de plus de 60 pays. De mai à septembre 2002, une escadre chinoise a effectué pour la première fois une visite dans une dizaine de pays, parcourant un trajet de plus de 30 000 milles marins. Les échanges scientifiques et la coopération technique professionnelle au niveau militaire avec l’étranger entrepris par l’Armée populaire de Libération ont connu un développement incessant en profondeur et en ampleur. De nombreux échanges entre ses délégations et groupes de techniciens avec l’étranger ont été effectués, et l’échange réciproque d’étudiants militaires avec les armées étrangères a peu à peu pris de l’extension. D’octobre à novembre 2001, la Chine a organisé, pour la troisième fois, à l’Université de la Défense nationale, un séminaire sur les problèmes internationaux au cours duquel des officiers venus de 18 pays étrangers ont été reçus. Et en octobre 2002, la Chine a organisé, pour la quatrième fois, dans la même université un séminaire du même genre au cours duquel des officiers venus de 31 pays étrangers ont été reçus.

La Chine développe activement ses relations militaires avec les autres pays du monde. Les relations entre l’armée chinoise et l’armée russe n’ont cessé de se renforcer et de se développer sous l’égide du Traité sino-russe de coopération amicale et de bon voisinage, et les échanges de haut niveau entre ces deux armées maintiennent un bon rythme de développement. En septembre 2001, la conférence spéciale sino-américaine concernant le mécanisme de délibération sur la sécurité militaire en mer a eu lieu à Guam, ce qui signifie que les relations militaires sino-américaines, interrompues pendant un certain temps, ont été renouées. En octobre 2002, les chefs d’Etat de la Chine et des Etats-Unis ont consenti, lors de leur rencontre, à la reprise des relations entre les armées des deux pays. Et les relations militaires sino-japonaises ont été complètement rétablies à la fin de 2001. Quant aux relations militaires entre la Chine et l’Union Européenne, elles se développent de façon régulière. Les délégations militaires chinoises aux divers niveaux ont, sur invitation, rendu avec succès des visites aux armées de nombreux pays de l’Asie du Nord-Est, de l’Asie du Sud-Est, de l’Asie du Sud et de l’Asie centrale. Les régions militaires chinoises qui se situent dans les zones frontalières ont effectué des visites mutuelles et des échanges avec les troupes de défense des frontières des pays limitrophes. La Chine continue d’apporter son aide aux pays en voie de développement sur la formation du personnel, la fourniture des équipements et des matériels logistiques, la médecine et l’hygiène, tout en créant activement de nouveaux domaines d’échanges. En même temps, la Chine a renforcé davantage ses rapports avec les pays de l’Asie occidentale et de l’Afrique, et a enregistré un développement continu dans ses rapports militaires avec les pays de l’Amérique latine.

L’Armée populaire de Libération a envoyé, à maintes reprises, son personnel participer à la Conférence multilatérale sur la sécurité dans la région de l’Asie-Pacifique, au Forum des fonctionnaires des autorités de défense de ladite région, à la NEACD, à la Conférence de l’ARF, au Forum de la marine de la région du Pacifique occidental et aux diverses sortes de séminaires multilatéraux sur la sécurité. L’Armée populaire de Libération a également entrepris des discussions et des rencontres avec les services de la défense nationale et de l’armée concernés de pays comme l’Australie, la France, l’Allemagne, l’Inde, le Japon, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Pakistan, la Russie, la Thaïlande, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, renforçant ainsi la confiance et la compréhension mutuelles.