Les mers et la stratégie du développement durable
     
 

La population chinoise s'élève à plus de 1,2 milliard d'habitants, qui disposent d'une quantité de ressources naturelles terrestres par habitant inférieur au niveau moyen mondial. Selon les statistiques, la Chine est le troisième pays du monde par la superficie, avec son vaste territoire d'environ 9,6 millions de km2. Mais, chaque Chinois dispose seulement de 0,008 km2, ce qui est largement inférieur à la moyenne mondiale (0,3 km2 par habitant). Actuellement, les réserves totales des ressources chinoises en eau douce sont en moyenne de 2 800 milliards de m3 par an, ce qui place la Chine au sixième rang mondial. Mais, chaque Chinois ne dispose que du quart de la moyenne mondiale d'eau par habitant. Les réserves totales des ressources minérales terrestres de Chine sont importantes, mais la quantité moyenne par Chinois est inférieure à la moitié de celle dont dispose en moyenne un citoyen du monde. En tant que grand pays côtier en voie de développement, la Chine doit considérer l'exploitation et la protection des mers comme une tâche stratégique à long terme pour assurer un développement durable de son économie nationale.

La Chine possède un littoral étiré sur plus de 18 000 km. Plus de 5 000 îles ont une superficie supérieure à 500 km2. Leurs rivages s'étirent sur un peu plus de 14 000 km. Selon la Convention des Nations unies sur le droit maritime, la Chine exerce sa souveraineté sur les eaux territoriales, la plate-forme continentale et les zones économiques qui en dépendent. Les étendues maritimes de Chine se situent dans une zone de moyenne et de basse latitude. L'environnement et les conditions d'exploitation des ressources naturelles sont relativement bons. On a déterminé 20 278 espèces biologiques dans les mers de Chine. La superficie de la pêcherie déjà exploitée dans les étendues maritimes chinoises est de 818 000 milles marins carrés. La superficie totale des mers peu profondes et des plages de Chine s'élève à 13,33 millions d'hectares. Selon les connaissances scientifiques actuelles, la surface d'eau destinée à l'élevage artificiel pourrait atteindre 2,6 millions d'hectares dont 938 000 hectares sont déjà exploités et utilisés. Il existe dans les étendues maritimes chinoises une trentaine de bassins de dépôts marins ayant une superficie de 700 000 km2 environ. Le volume des réserves pétrolières y est estimé à 25 milliards de tonnes et celui de gaz naturel, à 8 400 milliards de m3. La Chine possède, le long de ses côtes, plus de 160 golfes excellents et plusieurs centaines de km de rivage en eau profonde qui conviennent à la construction des ports pour développer les transports maritimes. On y trouve plus de 1 500 lieux d'attraction et sites qui favorisent le développement du tourisme maritime. Les étendues maritimes de Chine possèdent encore de riches ressources d'eau de mer et d'énergie régénérée des mers.

En 1996, la Chine a élaboré son Plan sur les mers pour le XXIe siècle, dans lequel elle présente sa stratégie de développement durable dans les activités maritimes dont l'esprit fondamental est le suivant: sauvegarder d'une façon efficace les droits et intérêts du pays sur les mers, exploiter et utiliser rationnellement les ressources maritimes, protéger sérieusement l'environnement écologique des mers, réaliser l'utilisation durable des ressources maritimes et de l'environnement et le développement harmonieux des activités maritimes. La Chine suit, dans le développement des activités maritimes, les politiques et principes fondamentaux suivants:

- Sauvegarder le nouvel ordre maritime international et les droits et intérêts sur les mers. Le Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale de Chine a adopté, en février 1992, la Loi de la République populaire de Chine sur les eaux territoriales et les zones voisines. C'est un système légal important dans le domaine maritime de Chine, fournissant ainsi un fondement juridique à l'exercice de la souveraineté sur les eaux territoriales et au contrôle des zones voisines et à la sauvegarde de la sécurité de l'Etat et des droits et intérêts sur les mers. Pour sauvegarder le nouveau système légal international des mers et les droits et intérêts de la Chine sur les mers, le Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale de Chine a approuvé, en mai 1996, la Convention des Nations unies sur le droit maritime et déclaré solennellement que selon les règlements de cette Convention, la République populaire de Chine jouit de l'exercice du droit de souveraineté et de juridiction sur les zones économiques et sur la plate-forme continentale s'étendant à 200 milles marins. La Chine va déterminer, avec les pays voisins ou les pays qui sont séparés d'elle par la mer, par voie de consultation, sur la base de conventions internationales et selon les principes de l'impartialité, les limites des droits de juridiction maritime. La Chine exerce sa souveraineté sur les archipels et les îles énumérés dans la Loi de la République populaire de Chine sur les eaux territoriales et les zones voisines. En cas de litiges maritimes avec les pays voisins, le gouvernement chinois propose de les régler par voie de consultation amiable, tenant compte de la paix et du développement. S'il existe des problèmes impossibles à résoudre pour le moment, on devra mettre de côté les litiges tout en renforçant la coopération et en exploitant en commun.

- Procéder à une planification d'ensemble dans l'exploitation et l'aménagement des mers. On renforce l'exploitation et la gestion polyvalentes des zones côtières, exploite et protège d'une façon rationnelle la mer côtière, et participe activement à l'exploitation et à l'utilisation des fonds des mers internationales et de l'océan. On exploite de façon intégrale les zones côtières terrestres et les zones maritimes pour former petit à petit les zones économiques côtières et les zones économiques maritimes afin de promouvoir la prospérité et le développement des régions côtières.

- Utiliser d'une façon rationnelle les ressources maritimes et promouvoir le développement harmonieux des secteurs maritimes. On applique le principe d'attacher autant d'importance à l'exploitation qu'à la protection pour assurer une utilisation durable des ressources maritimes. On exploite et utilise d'une façon polyvalente les ressources maritimes, on s'efforce de découvrir de nouvelles ressources et d'utiliser les nouvelles techniques pour former et développer les nouveaux secteurs maritimes et pour promouvoir un développement continu, rapide et sain de l'économie maritime.

- Planifier de façon harmonieuse l'exploitation des ressources maritimes et la protection de l'environnement maritime. On définit un plan de développement harmonieux pour l'exploitation des mers tout en préservant l'environnement écologique maritime et on applique les principes "Insister sur la prévention et la combiner avec le traitement: qui pollue répare" pour renforcer le contrôle et la surveillance de l'environnement maritime, et l'application de la loi. On met l'accent sur la gestion des matières polluantes d'origine terrestre et applique un système de contrôle sur le volume total des matières polluantes afin de prévenir la dégénérescence de l'environnement maritime.

- Renforcer les études océanographiques et l'exploitation maritime. On accorde de l'importance à l'étude de base, s'attaque aux techniques clés, développe la haute technologie et perfectionne sans arrêt le niveau technique dans le domaine de l'exploitation et des services maritimes. On accélère la vulgarisation et l'utilisation des techniques avancées adaptables et réduit petit à petit les différences entre les régions de niveau technique de l'exploitation des mers. On accorde de l'importance aux disciplines océanographiques dans les établissements d'enseignement supérieur, renforce l'éducation professionnelle, forme des scientifiques et des techniciens des mers de tous niveaux et sensibilise le public à ce sujet.

- Etablir un système de gestion polyvalente des mers. On améliore sans arrêt la division et la planification des fonctions maritimes, renforce l'exploitation et la protection des mers et la gestion scientifique sur l'utilisation des étendues maritimes. On procède activement à des essais de la gestion polyvalente des zones côtières pour y établir petit à petit un système de gestion efficace.

- Participer activement à la coopération internationale dans le domaine maritime. On applique scrupuleusement les obligations définies par la Convention des Nations unies sur le droit maritime, participe activement aux activités maritimes internationales et préconise la coopération et les échanges internationaux et régionaux dans le domaine maritime afin de stimuler la prospérité et le développement des activités maritimes de la planète.