L'autonomie régionale ethnique au Tibet
     
  Avant-propos

La Chine est un pays multiethnique unifié où les Han représentent plus de 90% de la population. Les 55 autres communautés ethniques, y compris les Tibétains, sont communément appelées ethnies minoritaires à cause de leur population peu nombreuse.

Afin de sauvegarder les droits d'égalité et d'autonomie des ethnies minoritaires, le gouvernement chinois, en tenant compte de la situation réelle caractérisée par la cohabitation de plusieurs ethnies et le regroupement local d'une ethnie, fait de la mise en œuvre de l'autonomie régionale ethnique dans les régions où se regroupent les ethnies minoritaires une politique fondamentale pour résoudre les problèmes ethniques et un système politique fondamental pour pratiquer la démocratie populaire. L'autonomie régionale ethnique signifie que les régions où se regroupent les ethnies minoritaires pratiquent l'autonomie régionale sous la direction unifiée de l'Etat, instaurent les organes autonomes et exercent, de façon indépendante, l'autonomie dans les affaires intérieures locales et ethniques.

La Région autonome du Tibet est une des cinq régions autonomes chinoises d'échelon provincial où est pratiquée l'autonomie régionale ethnique et aussi une région autonome ethnique où les Tibétains constituent la partie principale de la population. Dans la Région autonome du Tibet vivent encore de génération en génération une dizaine d'ethnies dont les Han, les Hui, les Monba, les Lhoba, les Naxi, les Nu et les Derung et des cantons ethniques monba, lhoba et naxi ont été créés.

Depuis la mise en œuvre de l'autonomie régionale ethnique en 1965 au Tibet, le peuple tibétain participe activement, en maître de son destin sous la direction du gouvernement central, à la gestion des affaires d'Etat et locales, exerce pleinement les droits d'autonomie accordés par la Constitution et la loi et s'engage dans la modernisation du Tibet, ce qui a permis un développement extraordinaire de la société du Tibet, un changement radical de son aspect pauvre et arriéré et une élévation considérable du niveau de vie sur le plan matériel, culturel et politique.

Passer en revue le glorieux parcours de l'autonomie régionale ethnique au Tibet depuis une quarantaine d'années et montrer globalement la pratique vivante du peuple tibétain pour exercer ses droits en tant que maître de son propre destin et créer une belle vie sous l'autonomie régionale ethnique permettent non seulement de faire un bilan des expériences afin de créer une nouvelle situation d'autonomie régionale ethnique au Tibet mais aussi de distinguer le vrai du faux et de renforcer la compréhension par la communauté internationale de la politique ethnique chinoise et de la situation réelle au Tibet.

I. La mise en place de l'autonomie régionale ethnique au Tibet et son développement

Le Tibet, situé sur le plateau Qinghai-Tibet, est une des régions frontalières chinoises à forte concentration d'ethnies minoritaires. Le gouvernement central chinois de toutes les époques a pratiqué, en tenant compte des conditions de transport et de communication et de la situation réelle du Tibet et d'autres régions ethniques frontalières, des modes d'administration différents par rapport au reste du pays. Depuis que le Tibet est devenu une partie du territoire chinois après le XIIIe siècle, le gouvernement central des dynasties Yuan, Ming et Qing ainsi que de la République de Chine, tout en définissant les organes d'administration locaux, en décidant et en réglant directement les affaires importantes du Tibet, a conservé pour l'essentiel la structure de la société et le pouvoir dirigeant originels, chargé les clergés et laïques locaux des classes supérieures de gérer les affaires locales et accordé une autonomie relativement grande au gouvernement et ses fonctionnaires locaux. Ceci a joué, dans l'histoire, un rôle positif pour sauvegarder l'unité nationale. Cependant, les gouvernants despotiques des différentes époques féodales pratiquaient une politique ethnique imprégnée de la discrimination et de l'oppression et administraient le Tibet en préservant le régime social local et le pouvoir de la classe dominante locale, ce qui n'a pas abouti et n'a pas pu aboutir à l'égalité ethnique et à la prise en main de son propre destin par le peuple.

Dans la première moitié du XXe siècle, le Tibet restait une société de servage féodal caractérisée par l'union du temporel et du spirituel, régime plus ténébreux et plus arriéré qu'en Europe médiévale. Les propriétaires de serfs ecclésiastiques et laïques, qui représentaient moins de 5% de la population, maîtrisaient la liberté personnelle des serfs et des esclaves qui représentaient plus de 95% de la population ainsi que la majorité absolue des moyens de production. Ils exerçaient cruellement, sur les serfs et les esclaves, une exploitation économique, une oppression politique et un contrôle spirituel à travers le « Code en 13 articles » et le « Code en 16 articles » nettement hiérarchisés ainsi que les supplices extrêmement sauvages tels que la mutilation des mains, des pieds, des oreilles et de la langue, l'arrachement des yeux, l'enlèvement des tendons, la projection dans l'eau ou dans le vide. Le droit à l'existence d'un grand nombre de serfs et esclaves n'étant pas garanti, il n'était pas question de parler des droits politiques.

A partir de la Guerre de l'Opium en 1840, la Chine a été réduite à une société semi-coloniale et semi-féodale. Le Tibet, comme toutes les autres régions chinoises, a subi l'invasion des puissances impérialistes. Celles-ci ont accaparé divers privilèges grâce à des traités inégaux, exercé au Tibet un contrôle et une exploitation colonialistes et, en même temps, elles ont formé des forces séparatistes parmi une poignée de dominateurs des classes supérieures du Tibet et tenté de séparer le Tibet de la Chine. Se débarrasser du joug de l'impérialisme et du servage féodal est ainsi devenu une tâche historique primordiale pour sauvegarder l'unité nationale et réaliser le développement du Tibet.

La fondation en 1949 de la République populaire de Chine a mis fin à l'histoire ténébreuse d'une société semi-coloniale et semi-féodale, réalisé l'unité nationale, l'union des différentes ethnies et la démocratie populaire, apporté au peuple tibétain l'espoir de maîtriser son propre destin dans la grande famille de la patrie. Le « Programme commun de la Conférence consultative politique du Peuple chinois », adopté en 1949 et faisant fonction de constitution provisoire, a stipulé clairement ceci : toutes les ethnies sur le territoire de la République populaire de Chine sont égales et font preuve de la solidarité et de l'entraide ; la discrimination et l'oppression ethniques ainsi que tout acte sabotant l'union des différentes ethnies sont interdits ; toutes les ethnies minoritaires ont la liberté de développer leur langue et écriture et de conserver ou de réformer leurs us et coutumes et leur croyance religieuse ; l'autonomie régionale doit être mise en place dans les régions où les ethnies minoritaires vivent concentrées. La première « Constitution de la République populaire de Chine » publiée et mise en vigueur en 1954 a intégré dans la loi fondamentale de l'Etat le principe d'égalité, de solidarité et d'entraide des différentes ethnies ainsi que l'autonomie régionale ethnique. Le gouvernement populaire central a changé complètement le destin du Tibet en tenant compte des droits et intérêts fondamentaux du peuple tibétain et en adoptant d'importantes mesures politiques stratégiques telles que la libération pacifique du Tibet, la pratique de la réforme démocratique, la fondation de la Région autonome, la construction socialiste et l'application de la politique de réforme et d'ouverture, réalisé et promu le droit du peuple tibétain d'être maître chez soi.

― La libération pacifique a jeté une base pour l'application de l'autonomie régionale ethnique au Tibet.
Après la signature le 23 mai 1951 de l' « Accord sur les méthodes concernant la libération pacifique du Tibet » (ou simplement l' « Accord en 17 articles ») entre le gouvernement populaire central et le gouvernement local du Tibet, la libération pacifique du Tibet a été réalisée. Celle-ci a permis au Tibet de se débarrasser de l'invasion des forces impérialistes ainsi que de leurs entraves politiques et économiques, de sauvegarder la souveraineté, l'unité et l'intégrité territoriale de l'Etat et de réaliser l'égalité et l'union entre les Tibétains et les différentes autres ethnies du pays ainsi que l'union interne du Tibet, jetant ainsi une base pour l'application de l'autonomie régionale ethnique au Tibet.

Conformément à l' « Accord en 17 articles », « le peuple tibétain a le droit de pratiquer l'autonomie régionale ethnique en vertu de la politique ethnique définie par le Programme commun de la Conférence consultative politique du Peuple chinois et sous la direction unifiée du gouvernement populaire central. » En novembre 1954, un groupe a été formé selon les stipulations de l' « Accord en 17 articles » pour créer le comité préparatoire de la Région autonome du Tibet. En mars 1955, le Conseil des Affaires d'Etat a convoqué spécialement une réunion pour étudier la « Décision du Conseil des Affaires d'Etat sur la création du comité préparatoire de la Région autonome du Tibet » laquelle, adoptée par la suite, précise que le comité préparatoire de la Région autonome du Tibet, dirigé par le Conseil des Affaires d'Etat, est l'organe chargé de la mise en place de la Région autonome du Tibet et, en exerçant le pouvoir politique, a pour tâche principale de préparer l'application de l'autonomie régionale au Tibet conformément aux stipulations de la Constitution, à l' « Accord en 17 articles » et à la situation concrète du Tibet. En avril 1956, a été créé à Lhasa le comité préparatoire de la Région autonome du Tibet avec le XIVe Dalai Lama comme président, le Xe Panchen Lama comme premier vice-président et Ngapo Ngawang Jigme comme secrétaire général. La création du comité préparatoire de la Région autonome du Tibet a permis au Tibet d'avoir un organe de consultation et d'administration faisant fonction du pouvoir politique, ce qui a promu énergiquement la réalisation de l'autonomie régionale ethnique au Tibet.

― La réforme démocratique a frayé la voie à l'application de l'autonomie régionale ethnique au Tibet.
Tout en affirmant la nécessité de la réforme du régime social du Tibet, l' « Accord en 17 articles » qui a abouti à la libération pacifique du Tibet, tenant compte de la situation réelle du Tibet, a précisé ceci : « L'autorité centrale n'impose aucune démarche de réforme au Tibet ; le gouvernement local du Tibet doit effectuer la réforme de son propre chef ; les masses populaires doivent délibérer avec les dirigeants du Tibet lorsqu'elles proposent les réformes. » Or, afin de garder à perpétuité le servage féodal, certains membres du groupe dirigeant des classes supérieures du Tibet, soutenus par des forces impérialistes, ont déclenché, en dépit de la réclamation toujours croissante de la population pour la réforme démocratique, une rébellion armée générale le 10 mars 1959, tentant de séparer le Tibet de la Chine. Le 28 mars de la même année, le Conseil des Affaires d'Etat a déclaré dissoudre le gouvernement local du Tibet et charger le comité préparatoire de la Région autonome du Tibet avec le Xe Panchen comme président par intérim d'exercer les fonctions du gouvernement local du Tibet. Le peuple tibétain, dirigé par le gouvernement populaire central et le comité préparatoire de la Région autonome du Tibet, a réprimé rapidement la rébellion. Une réforme démocratique a été appliquée : le servage féodal caractérisé par l'union du temporel et du spirituel a été renversé ; la hiérarchie féodale, les rapports de dépendance et tous les supplices sauvages abolis. Les serfs et esclaves émancipés sont devenus maîtres de l'Etat et de la région du Tibet et ont obtenu les droits et les libertés civiques définis par la Constitution et la loi. Tout cela a permis d'éliminer les obstacles au régime social qui gênent l'application de l'autonomie régionale ethnique.

― La fondation de la Région autonome du Tibet a abouti à l'application générale de l'autonomie régionale ethnique au Tibet.
Grâce à la réforme démocratique, le peuple tibétain jouit des droits politiques égaux à ceux des différentes autres ethnies du pays. En 1961, une élection au suffrage universel sans précédent a eu lieu dans les différentes régions du Tibet. Les serfs et esclaves émancipés, qui exerçaient pour la première fois leurs droits démocratiques en tant que maîtres, ont élu les organes du pouvoir des différents niveaux. En septembre 1965, a été convoquée la première session de la première assemblée populaire de la Région autonome du Tibet qui a élu les organes d'autonomie de la Région autonome du Tibet ainsi que leurs dirigeants, marquant ainsi la fondation officielle de la Région autonome du Tibet. Ngapo Ngawang Jigme a été élu président du comité populaire de la Région autonome ; un grand nombre de serfs émancipés ont assumé les fonctions dirigeantes au sein des organes du pouvoir des différents niveaux de la Région autonome. La fondation de la Région autonome du Tibet a abouti à la création du pouvoir de démocratie populaire au Tibet et à l'application générale de l'autonomie régionale ethnique. Le peuple tibétain jouit désormais du droit de gérer ses propres affaires locales et s'engage dans la voie socialiste de développement avec le peuple du reste du pays.

― La réforme et l'ouverture ont ouvert un large champ d'action pour l'exercice du droit d'autonomie régionale ethnique par le peuple tibétain.
Au cours de la réforme et de l'ouverture, Deng Xiaoping a indiqué clairement que l'application de l'autonomie régionale ethnique avait pour point capital de développer les régions habitées par les ethnies minoritaires et que « L'essentiel est de se demander ce qui peut profiter aux Tibétains, les aider à se développer plus rapidement et à monter dans le train des quatre modernisations (Textes choisis de Deng Xiaoping – Tome III) », ce qui a précisé l'orientation pour une application plus complète de l'autonomie régionale ethnique au Tibet au cours de la nouvelle période.

En 1984, l'Etat a publié et mis en vigueur la « Loi de la République populaire de Chine sur l'autonomie régionale ethnique », faisant ainsi de l'autonomie régionale ethnique un système politique fondamental de l'Etat et définissant systématiquement les droits d'autonomie des régions pratiquant l'autonomie ethnique dans les domaines politiques, économiques, culturels et autres ainsi que leurs rapports avec le gouvernement central, ce qui a fourni une garantie légale énergique pour l'exercice complet du droit d'autonomie par le peuple tibétain. Entre 1984 et 2001, le gouvernement central a convoqué respectivement, en tenant compte de la situation réelle de la Région autonome du Tibet, quatre réunions sur le travail au Tibet à l'issue desquelles l'idée directrice, les tâches principales et le plan de développement du travail au Tibet au cours de la nouvelle période ont été définis, la décision importante selon laquelle le Tibet serait sollicité par le gouvernement central et soutenu par les différentes régions a été prise, et une série de mesures spéciales et préférentielles destinées à accélérer le développement du Tibet ont été élaborées, ce qui a permis la création d'une situation de soutien général à la modernisation du Tibet grâce à laquelle l'Etat place directement des investissements dans les projets de construction au Tibet, le gouvernement central accorde une subvention financière et les différents départements et régions du pays fournissent un soutien adapté au besoin. Cela a stimulé grandement le développement économique et les progrès sociaux du Tibet, élevé considérablement le niveau de vie du peuple tibétain et garanti la réalisation des droits d'égalité et d'autonomie du peuple tibétain.

II. Le peuple tibétain jouit pleinement du droit d'autonomie dans le domaine politique

Le peuple tibétain jouit, selon la loi, du droit de participation sur un pied d'égalité à la gestion des affaires d'Etat et en même temps du droit de gérer de façon autonome ses propres affaires locales et ethniques.

Le peuple tibétain jouit, selon la loi, des droits démocratiques en tant que maître chez soi. La Constitution chinoise stipule que tout citoyen chinois ayant 18 ans révolus a le droit d'élire et d'être élu sans distinction d'ethnie, de race, de sexe, de profession, d'origine familiale, de croyance religieuse, de niveau d'instruction et de délai de séjour. Depuis la fondation de la Région autonome du Tibet, le peuple tibétain exerce activement les droits d'élire et d'être élu accordés par la Constitution et la loi, participe à l'élection des représentants de l'Assemblée populaire nationale et des assemblées populaires aux différents échelons de la Région autonome et à la gestion des affaires d'Etat et locales par l'intermédiaire de ces représentants. Lors des élections au niveau de la Région autonome, de la préfecture (municipalité), du district et du canton (bourg) en 2002, le taux de participation à l'élection directe au niveau du district a atteint 93,09% dans toute la Région autonome et même 100% dans certaines circonscriptions. Parmi les représentants élus, les Tibétains et les membres des autres ethnies minoritaires ont dépassé 80% au niveau de la Région autonome et de la préfecture (municipalité) et 90% au niveau du district et du canton (bourg).

Les cadres d'origine tibétaine et d'autres ethnies minoritaires constituent le corps principal des cadres de la Région autonome du Tibet et exercent pleinement le droit d'être maîtres chez eux. La Constitution stipule que les fonctions de président ou de vice-président du comité permanent des assemblées populaires des régions autonomes ethniques ainsi que celles de président des régions autonomes, de gouverneur des départements autonomes et de chef des districts autonomes doivent être assumées par un citoyen d'origine de l'ethnie exerçant l'autonomie régionale. Depuis la fondation de la Région autonome du Tibet, les six présidents (y compris celui en exercice) du comité permanent de l'assemblée populaire et les sept présidents (y compris celui en exercice) du gouvernement populaire de la Région autonome du Tibet furent des citoyens d'origine tibétaine. Depuis la fondation du comité du Tibet de la Conférence consultative politique du Peuple chinois en 1959, les cinq présidents de ce comité sont des citoyens d'origine tibétaine. Selon des statistiques, les Tibétains et les membres des autres ethnies minoritaires représentent 87,5% des postes de président et de vice-président du comité permanent de l'assemblée populaire de la Région autonome, 69,23% des membres du comité permanent de l'assemblée populaire de la Région autonome, 57% des postes de président et de vice-président de la Région autonome, 90,42% des membres du comité permanent local de la Conférence consultative politique du Peuple chinois et 89,4% des membres de ce comité local, 77,97% du personnel des organismes gouvernementaux au niveau de la Région autonome, de la préfecture (municipalité) et du district, 69,82% du personnel des tribunaux populaires à ces trois niveaux et 82,25% du personnel des parquets populaires à ces trois niveaux.

En même temps, un certain nombre de Tibétains et de membres des autres ethnies minoritaires originaires du Tibet participent directement à la gestion des affaires d'Etat ou assument les fonctions de direction dans les organes d'Etat. Parmi les représentants de l'Assemblée populaire nationale, 19 viennent de la Région autonome du Tibet, dont 12 sont Tibétains. Le XIVe Dalai Lama, le Xe Panchen, Ngapo Ngawang Jigme, Pagbalha Geleg Nangyai et Raidi, tous d'ethnie tibétaine, ont assumé et assument les fonctions de vice-président de l'Assemblée populaire nationale. Aujourd'hui, 29 Tibétains et membres des autres ethnies minoritaires venant du Tibet sont membres du Comité national de la Conférence consultative politique du Peuple chinois ou membres de son comité permanent. Ngapo Ngawang Jigme et Pagbalha Geleg Nangyai assument les fonctions de vice-président du Comité national de la Conférence consultative politique du Peuple chinois.

Les organes d'autonomie locaux du Tibet exercent pleinement le droit d'autonomie accordé par la Constitution et la loi. Conformément aux stipulations de la Constitution, ils exercent les fonctions d'organe d'Etat local au niveau provincial et en même temps le droit d'autonomie, mettent à exécution la loi et la politique de l'Etat selon la situation réelle de la région. L'assemblée populaire de la Région autonome du Tibet jouit non seulement du pouvoir d'élaborer la réglementation locale accordée à toutes les régions administratives au niveau provincial mais aussi du pouvoir d'élaborer les règlements d'autonomie et les règlements spéciaux en fonction des caractéristiques politiques, économiques, culturelles et éducatives des ethnies locales. Selon des statistiques, l'assemblée populaire de la Région autonome du Tibet ainsi que son comité permanent ont élaboré, à partir de 1965, 220 règlements à caractère local et particulier concernant les domaines politiques, économiques, culturels et éducatifs, tels que les « Règlements de la Région autonome du Tibet sur la protection et la gestion du patrimoine culturel », les « Règlements de la Région autonome du Tibet sur la protection de l'environnement », les « Règlements de la Région autonome du Tibet sur l'alpinisme pratiqué par les étrangers au Tibet », les « Règlements de la Région autonome du Tibet sur les lettres et visites des masses », la « Décision de la Région autonome du Tibet concernant l'étude, l'emploi et le développement de la langue et de l'écriture tibétaines », la « Résolution concernant la sauvegarde de l'unité nationale, le renforcement de l'union des ethnies et la lutte contre les activités séparatistes » et la « Décision destinée à sévir contre l'acte illégal et criminel de versement d'argent en cas d'homicide ». L'élaboration et la mise en vigueur de ces règlements à caractère local ont fourni une importante garantie légale pour sauvegarder les droits et intérêts particuliers du peuple tibétain et stimuler le développement de toutes les œuvres au Tibet.

Conformément à la « Loi sur l'autonomie régionale ethnique », la Région autonome du Tibet peut, sur ratification de l'organe d'Etat de l'échelon supérieur, modifier ou suspendre l'exécution des résolutions, des décisions, des ordres et des directives de celui-ci qui ne s'adaptent pas à la situation réelle locale. Par exemple, tout en adoptant les jours fériés légaux à caractère national, les organes autonomes du Tibet ont intégré des fêtes traditionnelles tibétaines telles que le Nouvel An tibétain et le Shoton (Festival du Yaourt) dans les jours fériés de la Région autonome ; la Région autonome du Tibet a fixé, en tenant compte des conditions géographiques particulières du Tibet, la durée de travail à 35 heures par semaine, soit 5 heures de moins par rapport à la durée de travail légale nationale. L'organe législatif de la Région autonome du Tibet peut également, sur autorisation et selon les conditions réelles locales, modifier et compléter certaines lois de l'Etat. Par exemple, le comité permanent de l'assemblée populaire de la Région autonome du Tibet a adopté, en 1981, en tenant compte de la tradition des ethnies minoritaires du Tibet, les « Règlements de la Région autonome du Tibet sur la modification de la Loi de mariage de la République populaire de Chine » qui réduisent de deux ans l'âge légal de se marier pour les hommes et les femmes défini par la Loi de mariage et stipulent que la polygamie et la polyandrie pratiquées avant la mise en vigueur des présents règlements peuvent être maintenues si les intéressés ne veulent pas dissoudre le mariage. La modification de la loi et de la politique d'Etat a protégé efficacement les intérêts particuliers du peuple tibétain.

III. Le peuple tibétain jouit pleinement du droit d'autonomie dans le développement économique et social

L'autonomie régionale ethnique a pour point capital d'accélérer le développement social et économique des régions autonomes ethniques et de garantir la jouissance pour les ethnies minoritaires du droit égal de développement. Ces 40 dernières années, sous la direction juste et grâce au soutien énergique de l'Etat, la Région autonome du Tibet a pleinement exercé son droit d'autonomie accordé par la loi dans le développement économique et social et élaboré une série de mesures politiques s'adaptant à la situation réelle du Tibet, ce qui a élevé considérablement le niveau de modernisation et le niveau de vie de la population au Tibet.

Conformément aux stipulations de la Constitution et de la « Loi sur l'autonomie régionale ethnique », la Région autonome du Tibet a le droit, sans déroger aux principes de la Constitution et de la loi, d'adopter des mesures politiques spéciales et souples en fonction de la situation locale pour accélérer le développement économique et culturel du Tibet, d'élaborer l'orientation, la politique et le plan de construction économique sous la direction du plan d'Etat et selon les caractéristiques et les besoins locaux pour planifier et gérer la construction locale économique et sociale, de gérer, protéger et exploiter en priorité les ressources naturelles locales, de gérer les finances locales et employer librement les recettes fiscales locales, de développer l'éducation et les activités culturelles ethniques et gérer l'éducation, les sciences et techniques, la culture, la santé et le sport locaux et de bénéficier des mesures préférentielles financières, monétaires et fiscales accordées par l'Etat. Ces quarante dernières années, la Région autonome du Tibet a pleinement exercé son droit d'autonomie dans le développement économique et social et arrêté successivement, en fonction de la réalité du Tibet, dix plans quinquennaux pour le développement économique et social qui ont fixé comme objectif du développement économique et social un développement extraordinaire et comme point clé l'amélioration des conditions d'infrastructures et l'élévation du niveau de vie de la population, établi de manière autonome des projets de développement économique et social afin d'assurer le développement rapide et régulier de la modernisation du Tibet et le développement social et économique du Tibet, répondant aux intérêts fondamentaux du peuple tibétain.

Selon les caractéristiques et les besoins du Tibet, l'Etat a déployé tous ses efforts pour aider le Tibet à accélérer son développement économique et social. Le peuple tibétain est bénéficiaire de tous ces soutiens, de toutes ces aides et de cette politique. Compte tenu de la réalité de la Région autonome du Tibet laquelle issue d'une société arriérée de servage féodal et de sa situation géographique à une haute altitude, ne dispose que d'une faible base de développement économique et social, l'Etat a accordé au Tibet, de longue date et conformément aux stipulations de la Constitution et de la « Loi sur l'autonomie régionale ethnique », un soutien et une aide particuliers en ce qui concerne le budget, les finances, la fiscalité, les matériaux, les techniques et les personnes compétentes. A partir du début des années 1980, le gouvernement central a convoqué, selon les besoins et les demandes de la Région autonome du Tibet, quatre réunions successives sur le travail concernant le Tibet pour prendre une série de mesures politiques préférentielles spéciales destinées à résoudre les problèmes survenus au cours du développement économique et social du Tibet. Par exemple, dans les régions agricoles et pastorales du Tibet a été appliquée en 1984 la politique dite « distribution des champs aux foyers pour l'exploitation indépendante de longue durée » ou « distribution des bestiaux aux foyers pour l'élevage privé et l'exploitation indépendante de longue durée », ce qui a mis en jeu l'initiative des paysans et pasteurs dans la production et l'élevage et contribué au développement continu de la production des régions agricoles et pastorales et à l'amélioration de la vie de la population. Dans le domaine fiscal, le Tibet est la seule région chinoise qui bénéficie d'un tarif préférentiel de 3 points de moins et de l'exemption d'impôt chez les paysans et pasteurs. Dans le domaine financier, le Tibet pratique depuis toujours un taux préférentiel de prêt de 2 points de moins par rapport au reste du pays et une politique de faible taux pour les assurances. D'ailleurs, les paysans et pasteurs reçoivent des soins médicaux gratuits et leurs enfants bénéficient gratuitement de la nourriture et de l'internat à l'école.

En même temps, l'Etat a accordé un soutien particulier au développement du Tibet en ce qui concerne les capitaux, les techniques et les personnes compétentes. Entre 1984 et 1994, l'Etat et neuf provinces et municipalités ont contribué à la réalisation de 43 projets de construction au Tibet, totalisant un investissement de 480 millions de yuans. Entre 1994 et 2001, l'autorité centrale a investi encore 4,86 milliards de yuans dans 62 projets de construction ; 15 provinces et ministères (commissions) ont investi 3,16 milliards de yuans dans 716 projets de construction. Lors de la 4e réunion sur le travail concernant le Tibet, le gouvernement central a décidé d'intensifier le soutien au développement du Tibet : 31,2 milliards de yuans seront investis dans 117 projets de construction par le gouvernement central auxquels s'ajoutera une subvention de 37,9 milliards de yuans au cours du Xe plan quinquennal ; entretemps, un investissement de 1,062 milliard de yuans sera accordé sous forme d'aide par les différentes régions du pays dans la construction de 71 projets au Tibet. Selon des statistiques, les dépenses financières de la Région autonome du Tibet depuis sa fondation il y a presque 40 ans ont totalisé 87,586 milliards de yuans dont 94,9% proviennent de la subvention de l'autorité centrale. Ces dix dernières années, plus de 2 000 cadres de différents échelons ont été envoyés au Tibet et 10,166 milliards de yuans de capitaux et matériaux ont été fournis (non compris les capitaux fournis par l'autorité centrale pour la réalisation de 117 projets de la même période). Le soutien du gouvernement central et des différentes régions a amélioré considérablement les conditions de production et de vie au Tibet et stimulé le développement économique et social du Tibet.

Ces quarante dernières années, le Tibet a réalisé un essor important en ce qui concerne le système économique, la structure économique et les agrégats économiques, mettant fin à l'économie naturelle autarcique et s'avançant à grands pas vers l'économie de marché moderne. De 1965 à 2003, le produit national brut (PNB) du Tibet est passé de 327 millions de yuans à 18,459 milliards de yuans ; le produit intérieur brut (PIB) par habitant de 241 yuans à 6 874 yuans. Les industries modernes, apparues à partir du néant, disposent d'un système typiquement local qui comprend une vingtaine de secteurs. Le commerce moderne, le tourisme, la poste et les télécommunications, la restauration, la culture et les loisirs, les technologies informatiques et d'autres secteurs nouveaux, jamais vus dans l'ancien Tibet, se développent rapidement. Le Tibet n'avait aucune route dans le passé, mais aujourd'hui il est desservi par un réseau routier avec la route nationale et les 14 routes provinciales comme artères. Les routes mises en service mesurent plus de 41 300 km. Les travaux de construction du chemin de fer Qinghai-Tibet ayant commencé en 2001, le Tibet dira adieu à une histoire sans voie ferrée après la mise en service de cette ligne en 2007. En 2003, le Tibet a reçu 928 600 touristes chinois et étrangers ; ses recettes touristiques représentent 5,6% de son PIB. Fin 2003, le Tibet comptait 22 téléphones pour cent habitants et 601 700 abonnés au téléphone fixe ou mobile.

La modernisation et la protection de l'environnement se développent harmonieusement. La Région autonome du Tibet poursuit une stratégie de développement général, harmonieux et durable, synchronise planifications et exécutions en prenant la protection de l'environnement et la modernisation comme un tout, et met en place un système efficace de contrôle et de gestion pour la protection de l'environnement et la lutte contre la pollution. Parallèlement, elle attache une importance à l'aménagement écologique : 18 réserves naturelles d'échelon national ou provincial ont été créées, représentant 33,9% de la superficie de la Région autonome et protégeant de façon convenable l'écosystème alpin vulnérable et les conditions de vie urbaines et rurales du Tibet. Aujourd'hui, le Tibet, dont l'environnement est le mieux protégé en Chine, conserve son écosystème primitif.

Le niveau de vie sur le plan matériel et culturel de la population s'est élevé considérablement. Aujourd'hui, les paysans et les pasteurs du Tibet peuvent pour la plupart manger à leur faim et s'habiller convenablement ; certaines personnes mènent une vie relativement aisée. Dans le passé, le Tibet n'avait aucune école au sens moderne ; le taux de scolarité des enfants en âge scolaire était inférieur à 2% ; le taux d'analphabétisme chez les jeunes et les adultes s'élevait à 95%. Fin 2003, le Tibet comptait 1 011 écoles de différentes catégories et 2 020 points d'enseignement, abritant 453 400 élèves et étudiants ; le taux de scolarité des écoliers atteignait 91,8% ; le taux d'analphabétisme était inférieur à 30%. A partir de 1985, le gouvernement central a créé, dans 21 provinces et municipalités, des classes ou écoles destinées aux élèves tibétains qui ont formé pour le Tibet près de 10 000 titulaires de diplôme universitaire ou secondaire spécialisé.

Les conditions médicales ont été nettement améliorées. Aujourd'hui, le Tibet compte 1 305 établissements sanitaires de toutes catégories, 6 216 lits d'hôpital et 8 287 techniciens sanitaires ; le nombre de lits d'hôpital et celui de techniciens sanitaires pour mille habitants sont supérieurs au niveau national moyen. Les conditions de santé de la population s'améliorent nettement. La mortalité des bébés est tombée de 43% en 1959 à 3,1% ; l'espérance de vie s'est élevée de 35,5 ans à 67 ans. La population du Tibet est passée de 1 140 900 personnes en 1951 à 2 701 700. Le nombre des Tibétains s'est élevé de 1 208 700 en 1964 à 2 507 200 en 2003, représentant plus de 92% de la population de la Région autonome.

IV. Le peuple tibétain a le droit de transmettre et de développer la culture traditionnelle et la liberté de croyance religieuse

Ces 40 dernières années, la Région autonome du Tibet a exercé pleinement le droit d'administrer de façon indépendante et de développer les activités culturelles locales attribué par la Constitution et la « Loi sur l'autonomie régionale ethnique », a protégé et mis en ordre le patrimoine culturel ethnique, a développé et fait prospérer la culture ethnique et garanti, en vertu de la loi, la liberté du peuple tibétain de transmettre et de développer la culture traditionnelle ethnique et celle de croyance religieuse.

La langue et l'écriture tibétaines sont largement étudiées, utilisées et développées. La Région autonome du Tibet a promulgué et mis en application respectivement, en 1987 et en 1988, « Quelques Règlements sur l'étude, l'emploi et le développement de la langue et de l'écriture tibétaines dans la Région autonome du Tibet (à titre d'essai) » (révisés en 2002, ils sont devenus le Règlement sur l'étude, l'emploi et le développement de la langue et de l'écriture tibétaines dans la Région autonome du Tibet) et le « Règlement d'application (mis à l'essai) sur l'étude, l'emploi et le développement de la langue et de l'écriture tibétaines dans la Région autonome du Tibet », dans lesquels il est stipulé que la langue tibétaine et la langue chinoise s'emploient en même temps dans la Région autonome, mais que la langue tibétaine est privilégiée, ce qui a permis de légaliser ce travail.

Les établissements scolaires de la Région autonome du Tibet pratiquent un système d'enseignement bilingue, tout en donnant la priorité aux cours en tibétain. Les matériaux d'enseignement et les dossiers d'enseignement de référence, allant des études primaires aux études secondaires du deuxième cycle, ont été rédigés ou traduits en tibétain. Les résolutions et les règlements, adoptés par les assemblées populaires aux divers échelons de la Région autonome du Tibet, et les documents officiels et les avis émis par les gouvernements de divers échelons du Tibet et les divers organismes administratifs dépendant de ceux-ci sont tous bilingues (tibétain et chinois). Au cours d'une action en justice, s'il s'agit d'un intéressé tibétain, l'affaire doit être jugée en tibétain, il en est de même pour les actes juridiques. Les écritures tibétaine et chinoise sont utilisées en même temps pour les sceaux officiels, les cartes d'identité, les formulaires administratifs, les enveloppes, les en-têtes sur le papier à lettres, les feuilles de brouillon et les logos des diverses unités de travail, ainsi que pour les panneaux indicateurs des institutions, des entreprises industrielles et minières, des écoles, des stations, des aéroports, des magasins, des hôtels, des restaurants, des théâtres, des sites touristiques, des stades et palais des sports, des bibliothèques, pour le nom des rues et pour les panneaux de signalisation.

Actuellement, la radio et la télévision de la Région autonome du Tibet transmettent des programmes en tibétain. On compte au Tibet 14 revues et 10 journaux en tibétain. L'édition tibétaine du Quotidien du Tibet paraît tous les jours et utilise un système avancé de composition et de mise en page avec l'assistance par l'ordinateur. Ces dernières années, plus de 100 titres en tibétain sont parus par an ; et plusieurs centaines de milliers de livres, distribués. La normalisation des termes professionnels et la standardisation des technologies informatiques en tibétain ont connu un développement important. La codification du tibétain a été approuvée par les normes d'Etat de la Chine et les normes internationales, devenant ainsi les premières langue et écriture d'une ethnie minoritaire possédant les normes internationales en Chine.

La brillante culture traditionnelle tibétaine a été transmise, protégée et développée. Les gouvernements aux divers échelons du Tibet ont établi des organismes de sauvegarde, de classement et de recherche du patrimoine culturel ethnique. Ils ont recueilli, répertorié, compilé et publié les Annales du théâtre chinois (tome du Tibet), le Recueil des chansons folkloriques de la Chine (tome du Tibet), ainsi que les recueils des danses folkloriques, des proverbes, des quyi (spectacles populaires), des chansons populaires, des contes populaires, etc., sauvant et protégeant efficacement la brillante culture traditionnelle tibétaine. La Vie du roi Gesar, qualifiée de « chef-d'œuvre épique universel » et créée par le peuple tibétain, est la plus longue épopée dans le monde. Depuis de longues années, cette œuvre se transmettait seulement oralement parmi les conteurs et les chanteurs. La Région autonome du Tibet a fondé, en 1979, un organisme spécial chargé de sauver et de classer cet ouvrage. L'Etat a intégré cette épopée dans le projet clé de recherches et de publication. Après une vingtaine d'années d'efforts, on a enregistré sur plus de 3 000 cassettes, recueilli 300 volumes en tibétain copiés à la main ou xylographiés, mis en ordre et publié 62 volumes de l'édition tibétaine avec un tirage de plus de 3 millions d'exemplaires. En même temps, une vingtaine de volumes traduits en chinois et plusieurs en anglais, en japonais et en français ont été également publiés.

La Région autonome du Tibet a promulgué et mis en application, depuis sa fondation, une série de règlements concernant la protection des reliques culturelles. Plus de 300 millions de yuans ont été investis successivement pour restaurer et ouvrir 1 400 monastères et temples, protégeant ainsi et à temps un bon nombre de monuments historiques. Entre 1989 et 1994, le gouvernement populaire central a affecté une somme de 55 millions de yuans et une grande quantité d'or et d'argent à la première phase de la restauration du Potala. Depuis 2001, l'Etat a affecté encore une somme spéciale de 330 millions de yuans à la deuxième phase de la restauration du Potala et à celle du Norbulingka et du monastère de Sakya.

Les us et coutumes du peuple tibétain ont été respectés et conservés. Les Tibétains et les autres ethnies minoritaires ont le droit et la liberté de vivre et de mener des activités sociales selon leurs propres coutumes. Tout en gardant leurs traditions sur le plan de l'habillement, de la nourriture et du logement, ils ont assimilé de nombreux nouveaux éléments de la vie saine et moderne. On organise chaque année, dans la Région autonome du Tibet, des activités à l'occasion des fêtes traditionnelles comme le Nouvel An du calendrier tibétain, le festival de Sakadawa, le festival de Shoton (Festival du Yaourt), le festival Ongkor (Festival de la moisson abondante) et les fêtes religieuses de nombreux monastères et temples. A part cela, on célèbre également les fêtes nationales ou internationales.

Le peuple tibétain jouit de la liberté des croyances religieuses. Dans la Région autonome du Tibet, la plupart des Tibétains, Monba, Lhoba et Naxi pratiquent le bouddhisme tibétain, et d'autres, l'islamisme et le catholicisme. On compte, au Tibet, 1 700 lieux de culte du bouddhisme tibétain, abritant 46 000 religieux et religieuses, 4 mosquées, accueillant plus de 3 000 musulmans et une église catholique, accueillant plus de 700 fidèles. Les activités religieuses se déroulent normalement; la demande religieuse des croyants peut être satisfaite, et la liberté religieuse, respectée.

La réincarnation des bouddhas vivants, mode de succession propre au bouddhisme tibétain, est respectée par l'Etat et les gouvernements aux divers échelons du Tibet. En 1992, le Bureau des Affaires religieuses relevant du Conseil des Affaires d'Etat a approuvé la succession du XVIIe bouddha vivant Karmapa. En 1995, on a effectué la recherche et la confirmation de l'enfant réincarné du Xe Panchen, ainsi que la désignation et l'intronisation de celui-ci, en respectant rigoureusement les rituels religieux et les usages traditionnels du tirage au sort à partir d'une urne en or et avec l'approbation du Conseil des Affaires d'Etat. Depuis la réforme démocratique du Tibet, la succession d'une trentaine de bouddhas vivants a été approuvée par l'Etat et la Région autonome du Tibet. Les moines du Tibet ont effectué encore une réforme sur le système d'étude des canons bouddhiques, stimulant énergiquement l'initiative des moines pour apprendre ceux-ci et jouant ainsi un rôle très important pour la transmission et le développement des dogmes bouddhiques.

Le travail de collection, de mise en ordre, de publication et d'études des soutras et des classiques progresse sans arrêt. Les soutras et les classiques qu'abritent le Potala, le Norbulingka et le monastère de Sakya sont bien conservés. Les documents et les classiques comme le Catalogue des classiques du palais du Potala, l'Encyclopédie du pays des neiges, l'Origine de la religion de Dieu, etc. ont été sauvés, classés et publiés. Depuis 1990, on a publié successivement le Tanjur de Tripitaka en tibétain et le Catalogue général de Tripitaka en langue tibétaine et chinoise. 1 490 exemplaires du Kanjur de Tripitaka ont été publiés. On a publié aussi des tirages à part de rites, de biographies et d'œuvres théoriques à l'usage des monastères et des temples pour satisfaire les besoins d'études des religieux et des religieuses et des disciples. La filiale tibétaine de l'Association des bouddhistes de Chine a fondé la revue en tibétain Bouddhisme tibétain, un institut du bouddhisme du Tibet et une imprimerie de soutras en tibétain. L'Etat a créé encore, à Beijing, l'Institut supérieur du bouddhisme tibétain de Chine pour former des hommes spécialisés.

V. L'autonomie régionale ethnique est une garantie fondamentale pour que le peuple tibétain soit maître de son destin

Il faut reconnaître que la période d'application de l'autonomie régionale ethnique au Tibet est relativement courte et qu'il faut le perfectionner et développer sans cesse dans la pratique. Etant donné que le départ de l'histoire du progrès social du Tibet est très récent et la base faible, qu'il y a en outre de mauvaises conditions naturelles en raison de la haute altitude et de la raréfaction d'oxygène et qu'il existe un grand écart entre le Tibet et la région littorale sud-est de la Chine en ce qui concerne le degré de modernisation, le Tibet reste encore une région reculée de la Chine. Mais, la vérité fondamentale est que : après quarante ans de pratique de l'autonomie régionale ethnique, le Tibet est passé d'une société très arriérée avec le système de servage féodal à une société socialiste moderne de la démocratie populaire et a enregistré un développement économique rapide et un progrès social dans tous les domaines, raccourcissant ainsi l'écart avec le reste du pays ; le peuple tibétain, en tant que membre de la grande famille de la nation chinoise, a acquis le droit de participer sur un pied d'égalité à la gestion des affaires d'Etat et le droit de pratiquer l'autonomie qui lui permet d'assumer son propre destin en administrant la société tibétaine et en devenant le créateur et le bénéficiaire du bien matériel et culturel de la société tibétaine ; les particularités ethniques et les traditions culturelles tibétaines sont respectées, protégées et sont mises en valeur , et y est inséré, au fur et à mesure du développement de la modernisation, un contenu plus riche et plein de souffle de vie. Le développement et les changements au Tibet sont impressionnants, indéniables et connus de tous.

L'histoire montre que l'application de l'autonomie régionale ethnique au Tibet est un résultat fatal du développement de la société tibétaine ; cela correspond à l'intérêt fondamental du peuple tibétain et à la loi de l'évolution de la société humaine.
La transition d'une société médiévale caractérisée par la dictature féodale à une société démocratique moderne traduit une loi de développement de la société humaine qui évolue du stade de l'ignorance et du retard à la civilisation et au progrès et représente le courant historique irrésistible dans le développement social des différents pays et régions du monde à l'époque contemporaine. Dans la première moitié du XXe siècle, le Tibet se trouvait encore dans une société au système de servage féodal caractérisée par l'union du temporel et du spirituel; par ailleurs, la classe dominante réactionnaire du passé pratiquait depuis longtemps une politique d'oppression ethnique, et à l'époque moderne, l'invasion et la création de dissensions par les forces impérialistes ont produit une société instable au Tibet et l'ont mise au bord de la ruine. Après la fondation de la République populaire de Chine, par suite de la libération pacifique et de la réforme démocratique et de la pratique de l'autonomie régionale ethnique au Tibet, le gouvernement central a mené à bien la tâche de la révolution démocratique nationale anti-féodale et anti-impérialiste, ce qui a permis au Tibet de secouer le joug de l'impérialisme et de franchir plusieurs étapes de l'état social pour aboutir directement à une société socialiste où les Tibétains sont devenus maîtres de leur destin ; c'est ainsi qu'a été réalisée la plus grande et la plus profonde réforme sociale dans l'histoire tibétaine et qu'ont été obtenus des succès considérables encore jamais vus dans le développement social. Cela répond à la loi de développement de la société humaine et suit le courant de l'évolution du temps, reflétant l'exigence du progrès de la société tibétaine et le désir essentiel du peuple tibétain.

La réalisation de l'autonomie régionale ethnique au Tibet est une nécessité pour maintenir l'unité nationale et l'union des différentes ethnies et pour permettre que le peuple tibétain, de conserve avec le peuple des différentes ethnies de Chine, réalise un développement égalitaire et une prospérité commune.
Pendant une longue période historique, les Tibétains et le peuple des différentes ethnies se sont unis pour fonder un Etat multiethnique unifié et former la grande famille de la nation chinoise dont les membres ont partagé joies et peines et ne peuvent se séparer l'un de l'autre. Le Tibet qui fait partie intégrante du territoire chinois a partagé le sort de la patrie et s'est développé avec lui depuis des siècles. A l'époque moderne, la Chine avait été transformée en une société semi-coloniale et semi-féodale ; le territoire chinois, y compris la région du Tibet, soumis à l'invasion et au saccage des puissances occidentales, risquait d'être démembré. Après la fondation de la République populaire de Chine, sous la direction centralisée du pays et grâce au soutien du peuple des diverses ethnies, par suite de la libération pacifique et de la réforme démocratique, le peuple tibétain est devenu maître de son destin et a réalisé l'autonomie régionale ethnique, en particulier, faisant preuve d'esprit d'initiative, d'enthousiasme et de créativité, ce qui a permis au Tibet de s'engager avec le reste du pays dans une voie de développement. Les faits historiques montrent que sans l'unité nationale et sans l'union et l'entraide des diverses ethnies du pays, le Tibet n'aurait pas connu une nouvelle vie ni un développement exceptionnel; de même que sans la prospérité et le progrès du Tibet, il est impossible de réaliser la modernisation totale du pays et le redressement grandiose de la nation chinoise. L'application de l'autonomie régionale ethnique au Tibet permet de réaliser l'union entre le pays souverain unifié, le peuple maître de son destin et l'autonomie régionale tibétaine ; cela garantit au peuple tibétain le développement égalitaire et la prospérité commune avec le peuple des diverses ethnies du pays.

Le Tibet pratique l'autonomie régionale ethnique, c'est une condition inéluctable pour le peuple tibétain qui poursuit la voie de développement du socialisme à la chinoise sous la direction du Parti communiste chinois et, c'est également une garantie fondamentale du régime pour que le peuple tibétain puisse devenir maître de son destin.
L'autonomie régionale ethnique constitue une politique fondamentale du Parti communiste chinois pour résoudre le problème ethnique. Elle reflète l'exigence fondamentale du régime socialiste à la chinoise consistant en égalité, union, entraide et prospérité commune des diverses ethnies ; il s'agit également d'un régime politique fondamental de l'Etat qui garantit que les membres des ethnies minoritaires sont maîtres de leur destin. La pratique prouve que l'autonomie régionale ethnique s'adapte à la situation de la Chine et à la réalité du Tibet et qu'elle est pleine de vitalité. Pendant près de quarante ans, sous la direction du Parti communiste chinois, le Tibet a pratiqué l'autonomie régionale ethnique, grâce à laquelle le peuple tibétain est sûr de bénéficier du droit d'égalité dans la grande famille du pays et du droit à l'autonomie du Tibet. Le peuple tibétain peut non seulement jouir sans discrimination des mêmes droits que les autres ethnies du pays dans les domaines politique, économique, culturel et de la vie sociale mais aussi bénéficier, selon la loi, du droit à la gestion autonome des affaires des ethnies locales dans différents domaines, ainsi que de l'aide et de la protection spécifiques accordées par l'Etat conformément à la loi. On peut dire que l'autonomie régionale ethnique réalisée au Tibet reflète intégralement le principe de l'égalité, de non discrimination et de protection spéciale défini dans la « Déclaration des droits des personnes appartenant à des minorités nationales ou ethnique, religieuse et linguistique » des Nations unies et dans les autres documents internationaux en matière de protection des droits des ethnies minoritaires, et traduit encore pleinement la supériorité propre au régime socialiste de la Chine. L'expérience prouve que c'est seulement sous la direction du Parti communiste chinois, en suivant la voie du socialisme à la chinoise, en persévérant dans la pratique de l'autonomie régionale ethnique qu'il est possible de réaliser et garantir réellement le fait que le peuple tibétain administre de façon autonome ses propres affaires, de protéger correctement et de préserver l'intérêt primordial du peuple tibétain, d'assurer la stabilité durable et le développement rapide du Tibet.

Ce qui mérite réflexion, c'est que la clique du Dalai Lama ferme les yeux sur le fait que le peuple tibétain, étant devenu maître de son destin, jouit pleinement du droit démocratique et des droits économique, culturel et social et qu'elle calomnie sans cesse dans le monde l'autonomie régionale ethnique du Tibet disant qu'elle « n'a pas de contenu substantiel », et réclamant la réalisation au Tibet d' « un pays et deux systèmes », « une autonomie de haut degré » à l'exemple du modèle de Hongkong et de Macao. Son point de vue n'a pas de fondement. L'autonomie régionale ethnique du Tibet qui fait l'objet de critiques de la clique du Dalai Lama est justement celle qu'il avait approuvée et participé à sa préparation. Au cours de la préparation pour fonder la Région autonome du Tibet, le gouvernement central a pleinement délibéré avec les classes supérieures du Tibet dont le Dalai Lama et le Panchen Lama. Lors de la fondation en 1956 du comité préparatoire de la Région autonome du Tibet, le Dalai Lama qui a assumé les fonctions de président du comité, a fait une allocution d'ouverture lors de la conférence de la fondation de ce comité: « La fondation du comité préparatoire de la Région autonome du Tibet montre que le travail dans la région du Tibet est entré dans une période toute nouvelle. », « La fondation du comité préparatoire de la Région autonome du Tibet est non seulement opportune mais aussi nécessaire, a-t-il dit. » « Nous approuvons sincèrement la politique appliquée par le Parti communiste chinois et le gouvernement populaire central concernant la pratique de l'autonomie régionale ethnique, l'égalité et l'unité ethniques et la protection de la liberté de croyance religieuse. » L'attaque lancée par le Dalai Lama contre l'autonomie régionale ethnique du Tibet est contraire à la réalité du Tibet d'aujourd'hui, mais aussi contredit ce qu'il avait déclaré avec solennité à cette époque-là.

La situation du Tibet est tout à fait différente de celles de Hongkong et de Macao. Celles-ci étaient le résultat de l'invasion de la Chine par les impérialistes ; il s'agit donc du recouvrement de la souveraineté de la Chine. Le Tibet fait depuis l'antiquité partie intégrante du territoire chinois. Le gouvernement central exerce toujours de façon efficace la souveraineté sur le Tibet, il n'est pas question de recouvrer la souveraineté. Après la libération pacifique en 1951, le Tibet s'est débarrassé entièrement du joug de l'impérialisme et par suite de la réforme démocratique, le régime de servage féodal caractérisé par l'union du temporel et du spirituel a été aboli et la Région autonome du Tibet a été fondée ; c'est ainsi que le système socialiste est de plus en plus consolidé, le peuple tibétain peut bénéficier réellement des différents droits et les développer sans cesse. Il est impossible de mettre en place un autre régime social. L'autonomie régionale ethnique est un système politique fondamental de la Chine, qui constitue, avec l'Assemblée populaire nationale et le système de coopération multipartite et de consultation politique sous la direction du Parti communiste chinois, un cadre fondamental du système politique de la Chine. La création de la Région autonome du Tibet et sa division géographique sont déterminées par la Constitution et les règlements en matière d'autonomie régionale ethnique, ainsi que par l'histoire et la réalité du Tibet. Tout acte visant à détruire ou à changer l'autonomie régionale ethnique du Tibet est à l'opposé de la Constitution et de la loi ; aussi le peuple chinois, y compris le peuple tibétain, ne peut l'approuver.

Il est à souligner que le gouvernement local du Tibet dirigé par le Dalai Lama, représentant le régime de servage féodal caractérisé par l'union du temporel et du spirituel a été remplacé depuis longtemps par le pouvoir démocratique fondé par le peuple tibétain selon sa volonté. C'est seul le peuple chinois, y compris le peuple tibétain, non le Dalai Lama et sa clique, qui peut décider l'avenir et le destin du Tibet. C'est là une réalité politique objective du Tibet que personne ne peut dénier ni ébranler. La politique appliquée par le gouvernement central à l'égard du Dalai Lama est claire et inchangée. Souhaitons que le Dalai Lama puisse admettre la réalité, prendre conscience de la situation, abandonner effectivement son idée de « l'indépendance du Tibet », et s'efforcer de faire quelque chose d'utile pour la patrie et le développement du Tibet pendant le temps qui lui reste à vivre.