Quelques problèmes concernant Taiwan dans les
affaires internationales
     
 

Comme il a été dit ci-dessus, il n'y a qu'une Chine dans le monde et Taiwan en fait partie intégrante. En tant qu'unique gouvernement légal représentant le peuple chinois tout entier, le gouvernement de la République populaire de Chine est universellement reconnu par l'Organisation des Nations Unies et les divers pays du monde. Pour sauvegarder la souveraineté d'Etat et réaliser la réunification nationale, le gouvernement chinois s'en est tenu constamment au principe d'une seule Chine et a toujours préservé les intérêts des compatriotes de Taiwan quand il avait à régler les problèmes concernant Taiwan dans les affaires internationales. Il est convaincu que cette position à lui sera respectée par les gouvernements et les peuples de par le monde.

Le gouvernement chinois estime nécessaire de réaffirmer ici sa position et ses politiques sur les problèmes suivants:

(1) A propos des rapports entre les pays ayant établi avec la Chine des relations diplomatiques et Taiwan. Aujourd'hui, tous les pays ayant des relations diplomatiques avec la Chine ont conclu, conformément au droit international et au principe d'une seule Chine, des accords officiels ou ententes avec le gouvernement chinois sur le problème de Taiwan, par lesquels ils ont pris l'engagement de n'établir aucun lien de nature officielle avec Taiwan. Aux termes du droit international, un Etat souverain ne peut être doté que d'un gouvernement central qui, lui seul, est qualifié pour le représenter. Taiwan, faisant partie de la Chine, n'a pas habilité à la représenter sur le plan international, et ne peut établir des rapports diplomatiques avec les pays étrangers ni développer avec ceux-ci des liens de nature officielle. Mais compte tenu des besoins du développement économique de Taiwan et des intérêts réels des compatriotes taiwanais, le gouvernement chinois n'a pas formulé d'objection à ce que Taiwan entretienne des échanges économiques et culturels au niveau populaire avec les pays étrangers.

Ces dernières années, les autorités de Taiwan se sont évertuées à pratiquer une "diplomatie pragmatique" dans l'arène internationale, à nouer des liens officiels avec certains pays ayant des relations diplomatiques avec la Chine, et à propager la "double reconnaissance" dans le but de créer "deux Chine" ou "une Chine et un Taiwan". Cela, le gouvernement chinois le condamne avec fermeté.

Il est à noter que très attachés à leurs relations d'amitié avec la Chine, l'écrasante majorité des pays dans le monde ont observé scrupuleusement les accords et ententes qu'ils avaient réalisés avec elle sur le problème de Taiwan. Le gouvernement chinois tient à exprimer son appréciation à cet égard. Cependant, il importe de souligner que certains pays, sans égard à leur crédit sur le plan international et en violation des engagements qu'ils ont pris lors de l'établissement des relations diplomatiques avec la République populaire de Chine, ont développé des liens officiels avec Taiwan, faisant ainsi obstacle à la cause de la réunification de la Chine. Le gouvernement chinois souhaite sincèrement que les gouvernements des pays concernés puissent prendre des mesures pour changer cette façon d'agir.

(2) A propos des rapports entre les organisations internationales et Taiwan. La souveraineté de tout Etat est intégrale, elle ne peut être divisée ni partagée. Le gouvernement de la République populaire de Chine, qui est l'unique gouvernement légal de la Chine, a le droit et le devoir d'exercer, au nom de toute la Chine, la souveraineté d'Etat au sein des organisations internationales. Les autorités de Taiwan tentent de faire valoir la formule d'"un Etat, deux sièges" dans certaines organisations internationales auxquelles seuls les pays souverains ont qualité pout adhérer, cela revient bel et bien à créer "deux Chine". Le gouvernement chinois s'oppose résolumment aux agissements du genre. Cette position de principe correspond parfaitement aux intérêts fondamentaux de tout le peuple chinois, y compris les compatriotes de Taiwan et d'outre-mer. C'est seulement sous la condition préalable que le principe d'une seule Chine soit respecté rigoureusement que le gouvernement chinois peut envisager de régler, conformément à la nature, aux statuts et à l'état réel de certaines organisations internationales concernées, le problème de la participation de Taiwan aux activités de ces organisations sous une forme agréée et acceptée par lui.

Tous les organismes du système des Nations Unies sont des organisations internationales intergouvernementales avec la participation de représenants des pays souverains. Après la rétablissement de la République populaire de Chine dans ses droits légitimes au sein de l'ONU, ces organismes ont adopté, les uns comme les autres, des résolutions formelles restituant à la République populaire de Chine son siège légitime et expulsant les "représentants " des autorités de Taiwan. Aussi, le problème relatif à la représentation de la Chine au sein des Nations Unies a-t-il été résolu une fois pour toutes; il n'est donc absolument pas question d'une nouvelle adhésion de Taiwan à l'ONU. A noter que depuis quelque temps, il y en a qui, au sein des autorités taiwanaises, mènent grand bruit au sujet du "retour de Taiwan aux Nations Unies". De toute évidence, il s'agit là d'une tentative de dissocier la souveraineté nationale, elle n'est pas indiquée au regard tant des principes du droit que de la situation réelle. Le gouvernement chinois est persuadé que les gouvernements des divers pays et les organismes du système des Nations Unies perceront à jour cette manoeuvre et ne feront rien qui puisse porter préjudice à la souveraineté de la Chine.

Taiwan n'a non plus, en principe, le droit d'adhérer aux autres organisations internationales intergouvernementales. Quant aux organisations économiques régionales telles que la Banque asiatique de développement (ADB) et la Coopération économique en Asie-Pacifique (APEC), l'entrée de Taiwan en leur sein résulte des accords ou ententes entre le gouvernement chinois et les parties concernées, qui stipulent sans équivoque que la République populaire de Chine y a adhéré en tant que pays souverain, et que Taiwan ne peut prendre part à leurs activités que comme une région chinoise, sous l'appellation de "Taibei, Chine"(dénommée en anglais Taipei, China pour l'ADB, et Chinese Taipei pour l'APEC). C'est là un arrangement particulier, qui ne peut constituer un "modèle" à suivre pour les autres organisations et activités internationales intergouvernementales.

En ce qui concerne les organisations internationales non-gouvenementales, les organisations correspondantes de la République populaire de Chine ont passé des accords ou ententes avec les parties concernées, en vertu desquels les organisations correspondantes de Taiwan peuvent y participer sous l'appellation de "Taibei, Chine" ou "Taiwan, Chine", dans la mesure où les organisations nationales y adhèrent au nom de la Chine.

(3) A propos de l'ouverture de communications aériennes avec Taiwan par les pays ayant des relations diplomatiques avec la Chine. L'espace aérien d'un Etat est une partie inaliénable de son territoire. La Convention de Paris sur l'aviation promulguée en 1919 et la Convention de Chicago signée en 1944 affirment, l'une comme l'autre, le principe de la souveraineté intégrale et exclusive d'un Etat sur son espace aérien. Par conséquent, l'ouverture avec Taiwan de liaisons aériennes par une compagnie aérienne quelconque d'un pays ayant des liens diplomatiques avec la Chine, même s'il s'agit d'une compagnie privée, constitue un problème politique touchant à la souveraineté chinoise, et non une simple question relative aux rapports non-gouvernementaux. Il va de soi que les compagnies aériennes publiques de ce pays ne peuvent pas établir des lignes de trafic avec Taiwan. Lorsqu'une compagnie privée entend instaurer des communications aériennes avec Taiwan, le gouvernement du pays concerné doit entamer, à cet effet, des consultations avec le gouvernement chinois. Ce n'est qu'avec l'approbation de ce dernier que des lignes peuvent être exploitées par elle et une compagnie privée de Taiwan. En réalité, le gouvernement chinois a consenti, conformément aux principes susdits, à ce que des compagnies aériennes privées des pays comme la Grande-Bretagne, l'Allemagne et le Canada ouvrent des lignes de navigation aérienne avec celles de Taiwan.

En ce qui concerne les pays ayant ouvert des liaisons aériennes avec Taiwan avant l'établissement de relations diplomatiques avec la République populaire de Chine, ils sont tenus de mener des négociations avec le gouvernement chinois pour faire disparaître la nature officielle de leurs liaisons aériennes avec Taiwan et poursuivre ensuite le trafic commercial non-gouvernemental avec l'île.

(4) A propos de la vente d'armes à Taiwan par les pays ayant des relations diplomatiques avec la Chine. Depuis toujours, le gouvernement chinois s'oppose fermement à ce qu'un pays, quel qu'il soit, vendre à Taiwan des armements et des équipements militaires de quelque type que ce soit ou lui fournisse des techniques de production d'armements. Tout pays ayant établi des rapports diplomatiques avec la Chine doit observer les principes de respect mutuel de la souveraineté et de l'intégrité territoriale et de non-ingérence mutuelle dans les affaires intérieures, et s'abstenir de fournir des armes à Taiwan, sous une ou autre forme, en évoquant tel ou tel prétexte. Autrement, ce serait une violation des normes régissant les relations internationales, de même qu'une ingérence dans les affaires intérieures de la Chine.

Tous les pays du monde, notamment les grandes puissances qui assument une lourde responsabilité pour la paix mondiale, se doivent de respecter scrupuleusement les principes directeurs définis par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU en matière de contrôle de la prolifération des armes conventionnelles, afin de contribuer au maintien et à la promotion de la paix et de la sécurité au niveau régional. Toutefois, alors qu'on voit, à l'heure actuelle, les rapports entre les deux côtés du détroit de Taiwan se détendre de jour en jour, certains pays, agissant en contradiction avec leurs engagements précisés dans les accords internationaux et au mépris des maintes représentations solennelles faites par le gouvernement chinois, en sont venus à vendre des armes à Taiwan pour provoquer la tension dans les relations des deux rives. Cela a non seulement fait planer une grave menace sur la sécurité de la Chine et dressé des obstacles à l'oeuvre de la réunification pacifique de la Chine, mais encore porté atteinte à la paix et à la stabilité en Asie et dans le reste du monde. Il est donc naturel que le peuple chinois s'y oppose énergiquement.

Dans les affaires internationales, le gouvernement chinois applique invariablement une politique étrangère de paix et d'indépendance. Toujours fidèle aux cinq principes de la coexisence pacifique: respect mutuel de la souveraineté et de l'intégrité territoriale, non-agression mutuelle, non-intégence mutuelle dans les affaires intérieures, égalité et avantages réciproques et coexistence pacifique, il a oeuvré activement pour développer les rapports amicaux avec les divers pays, sans jamais léser les intérêts des autres pays ni intervenir dans leurs affaires intérieures. De même, le gouvernement chinois demande aux gouvernements des divers pays de ne rien faire qui soit nuisible aux intérêts de la Chine ou constitue une immixtion dans ses affaires intérieures, et de traiter de façon judicieuse la question de leurs relations avec Taiwan.