Le développement des rapports entre les deux rives du
détroitde Taiwan et les obstacles existant à ce propos
     
 

L'état actuel de séparation entre les deux rives du détroit de Taiwan fait souffrir la nation chinoise. Tous les Chinois font ardemment le voeu que cette situation pénible prenne fin dans les meilleurs délais.

Pour que les populations des deux rives puissent effectuer des échanges normaux entre elles et que le pays soit réunifié, le gouvernement chinois a mis en avant la proposition sur la réunification pacifique, et en même temps, a adopté une série de mesures propres à faire progresser les relations entre les deux côtés.

Sur le plan politique, il a procédé à un réajustement des mesures politiques pertinentes pour désamorcer les sentiments d'hostilité. La Cour populaire suprême et le Parquet populaire suprême ont décidé de ne plus engager des poursuites contre ceux qui vivent aujourd'hui à Taiwan pour les actes criminels qu'ils avaient commis avant la fondation de la République populaire de Chine.

Sur le plan militaire, il a pris l'initiative d'atténuer l'état d'affrontement militaire entre les deux rives, en faisant cesser le bombardement de Jinmen et des autres îles et en transformant des positions avancées et des postes d'observation sur la côte de la province du Fujian en zones de développement économique ou en sites touristiques. Sur le plan économique, il a ouvert la porte pour promouvoir les échanges. Il accueille favorablement les hommes d'affaires de Taiwan qui viennent investir et faire du commerce dans la partie continentale de la Chine, leur accorde des conditions préférentielles et les entoure de garanties juridiques.

En ce qui concerne les contacts personnels, la reprise des communications postales, des télécommunications et des transports ainsi que les échanges scientifiques, techniques, culturels, sportifs, académiques et médiatiques, le gouvernement chinois a également adopté une attitude positive et pris des dispositions adéquates destinées à encourager l'extension des échanges et de la coopération entre les deux côtés dans tous les domaines. Par ailleurs, il a été créé une organisation non officielle sur autorisation du gouvernement, "Association pour les relations entre les deux rives du détroit", appelée à établir des liens avec la "Fondation pour les échanges à travers le détroit" et les organisations non officielles concernées de Taiwan, en vue de préserver les droits et intérêts légitimes des populations des deux rives et des faire avancer les rapports entre elles.

La politique et le mesures prises par le gouvernement chinois à l'égard de Taiwan bénéficient de la compréhension et de l'adhésion d'un nombre croissant de compatriotes de Taiwan, de Hong Kong, de Macao et de Chinois d'outre-mer. Des efforts considérables ont été déployés par les compatiotes de Taiwan pour donner plus d'ampleur aux relations entre les deux rives. Les autorités de Taiwan, elles aussi, ont procédé, au cours des dernières années, à des réajustements appropriés quant à leur politique continentale et ont pris quelques mesures souples en ce domaine. Par exemple, elles ont autorisé des habitants de l'île à venir rendre visite à leurs parents sur le continent, assoupli progressivement les restrictions imposées aux échanges et contacts populaires entre les deux côtés, élargi le commerce indirect, levé l'interdiction d'investissements indirects, et simplifié les formalités nécessaires à l'établissement de communications téléphoniques et postales et à l'expédition de mandats entre les compatriotes des deux côtés. Ces mesures s'avèrent bénéfique au développement des rapports mutuels. Au cours des années écoulées, les relations économiques et commerciales entre les deux rives ont connu une expansion rapide, tandis que les contacts personnels et les échanges sous diverses formes n'ont cessé de se multiplier. La "Rencontre Wang-Koo", qui a eu lieu en avril 1993, a abouti à la signature de quatre accords, ce qui a permis aux relations des deux rives de franchir un pas important de portée historique. Il est apparu aujourd'hui, dans le détroit de Taiwan, une atmosphère de détente jamais vue depuis plus de quarante ans, qui est favorable à la réunification pacifique du pays.

Force est de souligner que, bien que les autorités de Taiwan fassent preuve d'une certaine flexibilité dans les relations entre les deux rives, leur politique actuelle vis-à-vis du continent entrave toujours sérieusement le développement des rapports entre les deux côtés du détroit et la réunification du pays. Elles ont affirmé du bout des lèvres que "la Chine devait se réunifier", mais en réalité, elles ont toujours agi à l'encontre du principe d'une seule Chine, cherché à maintenir la séparation de Taiwan d'avec le continent, refusé de mener des négociations sur la réunification pacifique du pays, et même dressé des obstacles pour soumettre à des limitations l'extension des échanges de part et d'autre du détroit.

Ces dernières années, les activités en faveur de l'"indépendance de Taiwan" montaient chaque jour d'un cran à Taiwan, ce qui a jeté une ombre tant sur la progression des rapports entre les deux côtés que sur l'oeuvre de la réunification pacifique du pays. L'apparition de ces activités a tiré son origine des facteurs sociaux et historiques et d'un contexte international bien complexes, et les autorités taiwanaises, en refusant les négociations pacifiques, en restreignant les échanges avec le continent et en pratiquant la politique de "double reconnaissance" et de "deux Chine" sur la scène internationale, ont fourni au fond des conditions favorables aux activités des forces "indépendantistes" de Taiwan. Le désir des compatriotes taiwanais de se rendre maître de chez eux dans l'administration de Taiwan est, il convient de le signaler, légitime et conforme au bon sens. Cela diffère de l'"indépendance de Taiwan", et surtout diffère radicalement de ce que font un tout petit nombre d'éléments entêtés à suivre la voie de l'"indépendance de Taiwan". Ces derniers ont prôné l'"indépendance de Taiwan" et sont allés jusqu'à se mettre sous l'égide de puissances étrangères, dans la vaine tentative de séparer Taiwan d'avec la Chine. Leurs menées ont contrevenu aux intérêts fondamentaux de tout le peuple chinois, y compris les compatriotes de Taiwan. Le gouvernement chinois suit, avec tout le sérieux qui s'impose, l'évolution de cette situation, il ne saurait jamais rester indifférent devant les agissements tendant à l'"indépendance de Taiwan", quels qu'ils soient.

Certaines forces étrangères, qui ne voulaient pas la réunification de la Chine, ont toujours cherché, par tous les moyens, à s'ingérer dans les affaires intérieures de la Chine; elles ont affirmé leur appui à la politique d'"opposition au Parti communiste et refus de négociations pacifiques" pratiquée par les autorités taiwanaises et ont soutenu les forces scissionnistes de l'île, ce qui a placé des obstacles devant la réunification pacifique de la Chine et blessé sérieusement le peuple chinois dans ses sentiments nationaux.

Le gouvernement chinois a la certitude que les nombreux compatriotes taiwanais aspirent à la réunification du pays, de même que la majorité des forces politiques à Taiwan, qu'elles soient au pouvoir ou dans l'opposition. Grâce aux efforts conjugués des populations de part et d'autre du détroit, les obstacles et entraves dont nous venons de parler pourront être surmontés et les rapports entre les deux côtés enregistreront un meilleur développement.