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French.china.org.cn | Mis à jour le 11. 11. 2022 | Mots clés : Ouganda,langue chinoise
Des étudiants assistent à une classe de chinois à l’Institut Confucius de l’Université Makerere, à Kampala, en Ouganda, le 12 avril. (XINHUA)


James Kapo, 19 ans, originaire d’Ouganda, est fier d’être l’un des premiers apprenants du secondaire de la langue chinoise dans son pays. 

« Après avoir étudié le chinois pendant quatre ans, je vais passer les examens nationaux en novembre. J’aime étudier cette langue. C’est intéressant d’apprendre le langage d’un pays qui compte parmi les plus grands au monde », a-t-il partagé. 

Comme James, des centaines d’étudiants se préparent à passer pour la toute première fois les examens de langue chinoise de niveau ordinaire, organisés par la Commission nationale des examens de l’Ouganda. 

Approbation du programme linguistique chinois 

Tout cela fait suite à la récente approbation du ministère de l’Éducation au programme de langue chinoise pour les écoles secondaires. 

Selon le responsable de l’éducation Jackson Okello, le programme se décompose en deux parties. La première concerne le niveau ordinaire, qui couvre le senior 1 au senior 4, et dure pendant quatre ans. Au terme de la 4e année, les étudiants passent les examens nationaux du niveau ordinaire. La seconde partie est destinée à l’école secondaire de niveau avancé, où les élèves qui réussissent le niveau ordinaire poursuivent leurs études. 

« Ceux qui réussissent le niveau ordinaire rejoignent le cursus secondaire de niveau supérieur dans lequel ils étudient pendant deux ans de plus, puis passent les examens nationaux de niveau supérieur. Lorsque les étudiants réussissent les examens de niveau avancé, ils rejoignent les universités ou les établissements d’enseignement supérieur pour poursuivre leurs études », a indiqué M. Okello. 

L’administrateur de l’Institut Confucius de l’Université Makerere en Ouganda, Rodney Rugyema, a indiqué à CHINAFRIQUE que, le programme ayant été approuvé, l’enseignement de la langue chinoise en Ouganda allait s’améliorer considérablement. Il se réjouit de cette décision. Selon lui, de nombreux candidats vont passer cette année des examens de langue chinoise. 

Il souligne que l’institut a travaillé dur pour s’assurer que le programme de langue chinoise soit approuvé par le ministère de l’Éducation. L’Institut Confucius est officiellement parrainé et géré par le gouvernement chinois, dans le but de promouvoir la langue dans le pays. 

Henry Adramunguni, spécialiste des programmes de langues étrangères au National Curriculum Development Center (NCDC) géré par l’État, a confié récemment dans une interview aux médias que le comité directeur académique avait approuvé le programme avant que le ministère de l’Éducation ne le fasse à son tour. 

L’importance du rôle culturel de l’Institut Confucius 

Selon M. Rugyema, l’Institut Confucius est la seule organisation officielle du pays responsable de l’enseignement de la langue chinoise dans les écoles et parmi les membres de la communauté.  

Déjà 100 enseignants locaux ont été formés en langue chinoise, a indiqué M. Rugyema, ajoutant que chaque année entre 35 et 40 enseignants sont formés. « Nous faisons bien notre travail tout en étant basés ici à l’Université Makerere. Nous nous efforçons de nous concentrer sur la formation de plus d’enseignants de langue chinoise, ainsi que sur la planification de la production de plus de manuels en langue chinoise », a exprimé Xia Zhuoqiong, directrice de l’Institut Confucius en Ouganda. 

Elle explique qu’ils organisent occasionnellement des concours de langue chinoise et que ceux qui excellent gagnent des voyages en Chine. Des bourses sont également offertes aux meilleurs étudiants. Mme Xia ajoute que certains des professeurs de chinois se perfectionnent pour enseigner dans le secondaire supérieur. 

L’Ouganda a commencé à enseigner la langue chinoise au niveau secondaire inférieur en 2019. Ceci a fait suite à la révision du programme par le ministère de l’Éducation pour inclure la langue chinoise parmi les langues étrangères enseignées dans le pays. 

Selon le NCDC, les étudiants qui suivent l’apprentissage de la langue chinoise au niveau secondaire supérieur ont la possibilité d’être admis dans les universités et plusieurs établissements de formation, où ils peuvent approfondir leurs études. 

Encourager les voix 

La politicienne chevronnée et ancienne ministre en charge des affaires générales au cabinet du Premier ministre ougandais, Mary Okurut, a partagé que c’était une excellente occasion pour le pays d’exporter une partie de ses ressources humaines vers le continent asiatique pour des opportunités en tant que bénéfice direct de ces études. 

Charles Mugoya, l’un des étudiants ayant obtenu son diplôme pour enseigner la langue chinoise mais également ancien professeur de géographie dans l’est de l’Ouganda, est ravi de posséder cette double casquette. En plus d’être professeur de géographie, il peut dorénavant enseigner la langue chinoise. 

Il enseigne aujourd’hui le chinois dans deux écoles, car le nombre de professeurs est encore faible, tandis que le nombre d’étudiants intéressés pour apprendre la langue augmente chaque jour. 

Selon M. Rugyema, bien que la langue chinoise soit enseignée dans une soixantaine d’écoles dans le pays, seules trois d’entre elles ont des candidats qui ont terminé la première phase du cours de quatre ans. Cependant, il s’attend à ce que toutes les autres écoles qui enseignent le chinois aient des candidats l’année prochaine. Les trois écoles qui ont des candidats aux examens de chinois cette année sont l’école Ntale dans l’ouest de l’Ouganda, le collège Trinity dans le district de Kabale et le collège équatorial dans le district de Kamwenge. 

Un établissement désireux de faire partie de l’initiative est l’école secondaire Aweri dans le nord de l’Ouganda. Thomas Okalem, directeur adjoint de l’école, prévoit de rencontrer l’Institut Confucius pour discuter de son inclusion dans le programme. « De nombreux étudiants de mon école sont impatients d’apprendre le chinois », a-t-il partagé, ajoutant que la langue ouvre des opportunités aux étudiants, telles que la recherche d’emplois après l’obtention de leur diplôme, ainsi que d’autres opportunités d’études en Chine. 

« J’ai soutenu mon enfant lorsqu’il m’a dit qu’il voulait étudier la langue chinoise. Je crois que plus on maîtrise les langues internationales, mieux c’est pour son avenir », souligne Hassan Segujja, parent d’élève au collège équatorial. 

Ces sentiments sont partagés par le ministre d’État à l’enseignement supérieur, Chrisom Muyingo, qui a récemment déclaré aux étudiants que les Ougandais devraient sérieusement envisager d’apprendre la langue chinoise, car ceux qui l’apprennent peuvent avoir de nombreuses opportunités à l’avenir. 

Tous les discours sur l’apprentissage du chinois par les Ougandais sont une bonne nouvelle pour Yang Yang, un homme d’affaires à Kampala, la capitale ougandaise. La perspective de discuter dans sa langue maternelle avec de plus en plus d’Ougandais l’enchante, ce qui est un pas positif pour les relations culturelles. 

Reportage d’Ouganda 

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Source:Chinafrique