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Cinquième Forum littéraire franco-chinois : des écrivains français et chinois se réunissent en ligne pour parler de « ce que la littérature a déjà vu et ce qui lui reste à voir »

French.china.org.cn | Mis à jour le 23. 04. 2021 | Mots clés : Forum littéraire franco-chinois

Le 21 avril, le cinquième Forum littéraire franco-chinois, conjointement organisé par l’Association nationale des écrivains chinois et l’ambassade de France en Chine, s’est tenu à Beijing. Via visioconférence, des écrivains français et chinois se sont réunis pour exprimer leurs points de vue sur le thème du Forum « ce que la littérature a déjà vu et ce qui lui reste à voir », ainsi que pour explorer le sens de la littérature. Les milieux littéraires chinois et français s’attendent à ce que le Forum littéraire franco-chinois devienne un pont solide reliant la culture française et chinoise.

« Bien que nos amis ne puissent pas venir et que nous ne puissions que nous réunir en ligne, je pense toujours que cette réunion est la chose la plus poétique de ce printemps à Beijing », a déclaré Tie Ning, présidente de l’Association nationale des écrivains chinois lors de la cérémonie d’ouverture de cet événement. Selon elle, le Forum littéraire franco-chinois est une plateforme et un canal important pour les échanges littéraires entre les deux pays, ajoutant que le forum avait offert une chance de discussions en face à face pour les écrivains français et chinois et avait « ouvert une fenêtre » pour les peuples des deux pays afin de comprendre mutuellement la culture de l’un et de l’autre.

Laurent Bili, ambassadeur de France en Chine, a déclaré lors de la cérémonie d’ouverture qu’alors que les voyages internationaux restent limités, les communications des œuvres littéraires et des pensées ne s’arrêtent jamais. Selon lui, le Forum représente une partie importante de la future Journée mondiale du livre et du droit d’auteur, qui aura lieu le 23 avril, et aidera les échanges littéraires entre la Chine et la France à persister face à la pandémie de COVID-19.

Un échange d’idées entre des écrivains chinois et français

Dong Qiang, directeur du département de français à l’Université de Beijing, a présidé le dialogue entre les six auteurs invités et les a encouragés à présenter leur compréhension de la création littéraire sur le thème du Forum : « ce que la littérature a déjà vu et ce qui lui reste à voir ».

L’écrivain chinois Su Tong a affirmé que si les romans étaient comparés au chant, les œuvres de Flaubert étaient un art du bel canto ou de la musique folklorique, ajoutant que « Le Garçon » de Marcus Malte serait lui plutôt du rock ou du death metal. Il a souligné qu’un auteur devait rompre avec le passé dans un sens, découvrir des zones inédites, et construire un tunnel reliant « ce que la littérature a déjà vu » et « ce qui lui reste à voir ».

L’écrivain français Marcus Malte a exprimé sa gratitude aux lecteurs chinois qui ont suivi son livre « Le Garçon ». Contrairement à Su Tong, il se considère comme un héritier de la tradition littéraire française du XIXe siècle, et ses œuvres, selon lui, chantent de la musique classique. Plutôt que rompre avec la tradition, M. Malte préfère en chercher de nouveaux sons.

Liang Hong, représentante chinoise de la littérature non-fictive, s’est félicitée de l’interprétation différente du même livre par Su Tong et Marcus Malte. Elle a souligné que la compréhension du monde pouvait se refléter à travers la littérature. « Les bonnes œuvres peuvent toujours raconter une histoire terminée sous un nouvel angle et reconstruire les relations entre l’homme et le monde ».

L’écrivaine française Marie Darrieussecq a indiqué que les écrivains d’avant avaient abordé de nombreux sujets de la vie dans leurs œuvres, tout comme ses poètes chinois préférés, Li Bai et Du Fu, avaient mis de la douceur et de l’amertume de la vie dans leurs poèmes. Aujourd’hui, la modernité amène de nouvelles épreuves, et la mission d’un écrivain est de partager ces nouvelles expériences avec tout le monde.

L’écrivain chinois Xu Zechen a expliqué son idée : « ce que la littérature a déjà vu » est l’apparence d’une chose et « ce qui lui reste à voir » peut être la transmission historique ou la connotation culturelle. Selon lui, « ce qui lui reste à voir » est la racine des différences dans la littérature à travers le monde. Xu Zechen a noté que les gens appartenant à différents contextes culturels auraient normalement une « compréhension différente » en lisant différentes œuvres, mais grâce à cela, le contenu des œuvres peut être approfondi.

L’écrivain français Santiago Amigorena s’est dit heureux de tenir une discussion avec d’autres auteurs. Il a déclaré que les différences permettaient aux auteurs de connaître les possibilités de création. Quant au thème « ce que la littérature a déjà vu et ce qui lui reste à voir », il a indiqué que les œuvres littéraires avaient tout « vu », mais ne qu’elles ne voyaient également rien, en quelque sorte. La littérature peut exprimer certaines choses, mais pour d’autres, la littérature cherche toujours la manière de les exprimer.

Créé en 2009, le Forum littéraire franco-chinois a déjà organisé quatre éditions. La France et la Chine sont deux grands pays littéraires. Des interactions profondes entre des auteurs français et chinois est nécessaire pour le développement de la littérature mondiale. Face au contexte de la pandémie de COVID-19, la tenue de sa cinquième édition a pleinement témoigné de l’importance des échanges culturels entre la France et la Chine.


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Source:french.china.org.cn