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Que le spectacle commence !

French.china.org.cn | Mis à jour le 06. 08. 2019 | Mots clés : xiangsheng,ICOMIC


DENG DI, membre de la rédaction

Un chanteur reprend la chanson Baby de Justin Bieber accompagné par un joueur de kuaiban (genre de castagnettes en bambou) qui donne le tempo.

Un jeune Chinois demande, prenant soin de bien articuler, à un étudiant étranger « D’où viens-tu ? » et ce dernier entonne joyeusement une célèbre chanson chinoise : « Ma maison se trouve là où les fleurs de pêcher fleurissent. »

Sur la scène du centre ICOMIC se succèdent des représentations étonnantes qui font sourire les spectateurs chinois et étrangers et provoquent des éclats de rire.

Parler couramment chinois

Le xiangsheng est une forme traditionnelle de comédie chinoise qui combine expressions faciales, mouvements du corps et utilisation du langage. Il peut être joué par un groupe d’acteurs, à deux ou seul.

ICOMIC est un théâtre qui s’est spécialisé dans les spectacles de xiangsheng. Voici, par exemple, un groupe de jeunes gens dynamiques venant de Chine, d’Ukraine, de Russie, du Japon et d’Égypte. Tous parlent couramment le chinois. La majorité des acteurs étrangers ont une compréhension de la Chine relativement profonde.

Yegor Shyshov, un jeune homme brillant, est l’un d’entre eux. Il vient d’Ukraine et vit aujourd’hui à Beijing. Il est un des principaux acteurs du centre ICOMIC. Avant de devenir un acteur de xiangsheng, il était présentateur à la Station de radio et de télévision de Tianjin. Tout a commencé alors qu’il étudiait l’anglais dans une université d’Ukraine. Grâce à un programme d’échanges, il a eu l’occasion d’aller en Chine pour étudier le chinois à l’Université des langues et des cultures de Beijing (BLCU). Pendant son temps libre, il prenait des cours de xiangsheng avec Ding Guangquan, un maître de cet art, afin d’améliorer son chinois. Cela lui a permis d’acquérir une plus grande compréhension de la Chine et du chinois.

Shyshov excelle à interagir avec le public dans des dialectes drôles comme celui de Tianjin. Pendant les spectacles, il jongle entre les chants d’opéra chinois, les proverbes, les virelangues et les chansonnettes.

Shyshov et les autres acteurs étrangers du centre ICOMIC n’ont pas peur d’évoquer des aspects de la vie des Chinois. Le public chinois accueille cela avec enthousiasme.

Grâce au xiangsheng, les étrangers s’améliorent en chinois, surmontant les difficultés de prononciation et d’intonation.

Le xiangsheng n’est pas un talk-show à la chinoise

Comment Shyshov et ses partenaires étrangers ont-ils fait pour se familiariser avec les modes de vie en Chine ? Le mérite en revient à Yan Jiabao, le fondateur du centre ICOMIC, un jeune homme de Beijing.

« Le xiangsheng est une combinaison de l’apparence et de la voix. Il requiert quatre compétences essentielles : parler, imiter, amuser et chanter », explique Yan. Quand il joue pour des publics étrangers, Yan utilise le pinyin pour introduire cet art si particulier. Il rejette l’idée d’un talk-show à la chinoise.

Le centre ICOMIC s’est forgé une identité propre. Lorsqu’il jouait le xiangsheng à l’étranger, Yan a souvent été sollicité pour présenter les caractéristiques et la quintessence de la culture traditionnelle chinoise. « C’est parce que le xiangsheng est unique en son genre en Chine. »

Lorsqu’il donnait des représentations en anglais, il avait également recours à des blagues locales afin de créer une intimité avec le public étranger. « Le xiangsheng est assez différent d’un talk-show. Il comporte de nombreuses règles de forme et de technique que nous essayons de transmettre », nous dit Yan Jiabao.

Sur scène, les accessoires et les costumes, une robe, un éventail, un mouchoir et une tablette en bois (que l’on frappe pour attirer l’attention de l’auditoire), créent instantanément une atmosphère particulière. Certaines techniques de jeu, par exemple « tendre la perche aux partenaires », ou la façon dont la parole est transmise aux partenaires, font la particularité de cet opéra.

Le contenu présente également des aspects spécifiques. En Chine, les acteurs du centre ICOMIC jouent principalement en chinois, en ayant parfois recours à des mots étrangers quand cela est nécessaire. À l’étranger, ils jouent en anglais. Pour l’instant, la barrière de la langue reste le plus gros problème lors des représentations à l’étranger. « Afin de combler le fossé de la langue, nous avons recours au langage corporel et à des exagérations afin de rendre notre discours plus facile à comprendre. La question est de savoir comment traduire les blagues chinoises pour un public étranger », dit Yan. Yan Jiabao, Chichov et leurs collègues font d’inlassables efforts et travaillent avec des étudiants en langues étrangères pour traduire et polir sans cesse les scripts.

L’autre part de cet héritage concerne le contenu. Pour un public étranger, la troupe opte plutôt pour des virelangues chinois, des devinettes, des couplets de la Fête du printemps et des opéras traditionnels. Yan Jiabao, Chichov et leurs collègues travaillent avec des étudiants en langues étrangères pour traduire et améliorer les scripts.

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Source:La Chine au Présent