La reproduction des anciennes portes de Beijing

Par : Sofia |  Mots clés : anciennes portes ,Beijing, reproduction
French.china.org.cn | Mis à jour le 19-11-2014


Le projet de reconstruction des murs et des portes de Beijing lancé par la milliardaire Chen Lihua, et son Musée du santal rouge, est à mi-parcours avec neuf portes achevées. Ce projet de grande envergure commencé il y a 10 ans devrait être complété dans les deux prochaines années avec la reconstruction de 16 portes.

Les murs et les portes entourant la capitale ont pour la plupart été détruits dans les années 1960, faisant ainsi disparaître une partie importante de l'histoire de la ville impériale.

Beijing avait neuf portes en centre-ville et sept portes extérieures. Aujourd'hui, seulement deux des portes d'origine du centre-ville demeurent, Zhengyangmen et Deshengmen. Yongdingmen est la seule porte extérieure qui a été reconstruite en 2004.

« Je rêve de restaurer la mémoire du vieux Beijing. Mes portes et murs miniatures de la ville sont un héritage culturel pour les générations futures », a déclaré Mme Chen, qui défend ardemment la culture.

Cette dame de 73 ans a ouvert le premier musée privé de Chine consacré au bois de santal rouge en 1999. Depuis, elle travaille à recréer les murs et les portes disparus de la ville. Ces éléments ont fait partie de son enfance, c'est pourquoi elle ressent une affection particulière pour ce projet.

Toutes les portes et les murs sont reconstruits au dixième de la taille des structures originales. La reproduction d'Andingmen, l'une des neuf portes du centre-ville, mesure environ 3,5 mètres de haut et pèse 6,5 tonnes. La porte et la tour de guet sont faites de bois de santal, tandis que les murs ont été reconstruits en bois d'ébène, dont la couleur est similaire aux briques des vieux murs.

Chen a une usine dans la banlieue pékinoise avec une équipe de plus de 200 sculpteurs et experts en bois de santal rouge. Elle explique qu'elle aimerait consacrer tout son temps et son argent à son rêve de restauration des monuments impériaux.

Toutes les reproductions sont soutenues par des encorbellements de mortaises, sans un seul clou, en respect de la technique essentielle de l'architecture traditionnelle chinoise. C'est également une méthode simple mais efficace pour joindre des morceaux de bois.

« Ceci est une combinaison d'histoire, d'architecture, d'art et de culture », explique Shan Jixiang, directeur du Musée du Palais.

M. Shan a qualifié le musée du santal rouge de Chen Lihua de grande collection de bois précieux, et a rappelé qu'elle employait des artisans qualifiés en sculpture du bois. Le Musée du Palais coopère avec Mme Chen pour restaurer des meubles anciens en bois précieux.

M. Shan a indiqué que la Chine avait été l'un des premiers pays à reconnaître la valeur du bois de santal rouge, qui a été cultivé pendant plusieurs centaines d'années en Inde. Il a été populaire parmi les familles impériales depuis la dynastie Tang (618-907).

Depuis la dynastie Ming (1368-1644), les empereurs de Chine se sont attachés à construire un système de fortification colossal pour la capitale. La construction d'une seule porte et de ses murs prenait jusqu'à quatre ans et demandait le travail de 200 000 ouvriers. La capitale impériale comptait seize portes à l'intérieur et aux frontières de la ville.

Li Jianping, président de l'Association d'histoire de Beijing, a expliqué que la Cité interdite rouge et or formait la couronne de Beijing, tandis que les portes et les murs gris étaient la « jupe de la ville ». Les symboles culturels ont à moitié disparu avec la démolition des portes et des murs dans les années 1960, a-t-il rappelé.

Les portes et les murs de la capitale impériale de Beijing étaient plus grands que ceux des autres anciennes capitales telles que Pingyao, dans la province du Shanxi, ou Nanjing, dans la province du Jiangsu. Les portes de la ville intérieure où les empereurs résidaient étaient également plus élevées que celles de la ville extérieure. Chaque porte avait une fonction définie. Par exemple, à la porte Zhengyangmen, les gens se rassemblaient pour payer leurs impôts. Andingmen était l'endroit où les troupes revenaient après avoir remporté des campagnes militaires et Chaoyangmen était la porte par laquelle le grain arrivait dans la ville.

Voilà pourquoi Mme Chen est passionnée par la reconstruction des portes. Elle dit qu'elle veut offrir une chance aux générations futures de connaître l'histoire et la culture de Beijing d'une manière visuelle et concrète.

Elle se rend dans son usine presque tous les jours, et est soutenue par sa famille, à la fois émotionnellement et financièrement.

Dans les années à venir, elle envisage de reproduire l'ancien Palais d'été, les arches commémoratives et les cours traditionnelles. Elle souhaite aussi construire un parc ouvert au public qui comprendrait toutes ses reproductions d'architecture ancienne.

« Le rêve chinois est populaire. Mon rêve chinois est de rétablir la culture du vieux Beijing. Je suis encore dans mon rêve et j'attends le moment du réveil », dit-elle en éclatant de rire.

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