Le réalisateur et scénariste chinois Jia Zhangke est peut-être une personnalité bien connue dans les festivals de films de haut niveau comme Cannes, mais il est vénéré par les cinéphiles brésiliens comme le plus important cinéaste vivant d'aujourd'hui.

Le réalisateur de 44 ans est allé au principal festival international du film du Brésil, la Mostra de Sao Paulo, pour assister, le 25 octobre, à la première mondiale du documentaire « Jia Zhangke, The Man from Fenyang » et pour le lancement du livre « The World of Jia Zhangke ».

« Ce documentaire a été très important pour moi. Il m'a permis de comprendre qui je suis. Pour cette raison, je suis très reconnaissant à Walter Salles », a déclaré Jia au public qui assistait à la première.

Le documentaire a été réalisé par le célèbre cinéaste brésilien Walter Salles, réalisateur de « Central Station » et de « Carnets de voyage ». Il a également édité le livre écrit par Jean-Michel Frodon, un critique de cinéma respecté.

« La prochaine fois, je songe à arrêter de faire des films, je sais ce que je vais faire. Je vais regarder à nouveau ce documentaire. Ce film m'a fait comprendre que je ne pourrai jamais me séparer du cinéma », a ajouté Jia.

Créateur du grand film de 2006 « Still Life » qui a remporté le très convoité Lion d'or au 63e Festival international du film de Venise, Jia a été invité au festival il y a sept ans pour une rétrospective complète de son œuvre.

Il a également parlé de ses films à Xinhua et comment ils se rapportent à la Chine et au monde, en disant que ses œuvres traitent des gens ordinaires et des contrastes qui existent dans les sociétés en mutation, comme la sienne et celle du Brésil.

Dans son livre sur la vie du réalisateur, Frodon dit que les films de Jia sont un portrait unique de l'ascension de la Chine au rang de superpuissance au début du XXIe siècle.

« Au cours du processus de leurs réformes sociales, la Chine et le Brésil présentent le nouveau et l'ancien, la pauvreté et la richesse. Je suis tombé amoureux des gens ordinaires qui sont liés à mon processus de croissance et à ma mémoire », confie-t-il.

Les films de Jia semblent être très régionaux, mais leurs thèmes sont universels.

« Les sujets de tous mes films sont les gens et leurs difficultés quotidiennes : les problèmes auxquels ils sont confrontés, comment ils grandissent, leur rapport à la société et comment ils sont influencés par elle. Par exemple,« A Touch of Sin » montre comment les êtres humains doivent constamment affronter la violence, ce qui se produit non seulement en Chine, mais aussi ailleurs », a déclaré Jia.

Bien qu'il soit salué comme l'un des réalisateurs les plus talentueux dans le monde, Jia confie qu'il ne s'occupe pas trop de cela et préfère plutôt se concentrer sur le travail qu'il doit faire.

Plus que d'être en quête d'un public fidèle ou de la reconnaissance, Jia estime qu'il considère ses films comme un moyen de rechercher la vérité.

« Je ne recherche que la vérité, et la vérité pour moi est esthétique. Mon effort est de présenter l'état naturel des gens et de l'environnement », dit-il.