Malgré le rejet de leur action en justice à Paris, les avocats chinois luttant pour le retour des deux bronzes pillés à l'ancien Palais d'été de Pékin s'engagent à continuer leurs efforts pour en faire arrêter la vente aux enchères par la maison Christie's.
"Nous sommes déçus de la décision prise lundi par la justice française, mais nous devons l'accepter", a déclaré à l'agence Xinhua, Li Xinfeng, un des 81 avocats chinois qui participent à cette action.
L'Association pour la protection de l'art chinois en Europe (APACE) avait assigné la maison Christie's pour tenter de bloquer la vente des bronzes, mais le tribunal de Grande Instance de Paris a estimé jeudi que l'APACE n'avait pas d'intérêt direct dans le sort des deux sculptures.
"Si la vente doit quand même avoir lieu, nous ne mettrons pas un terme à notre action et poursuivrons les acquéreurs", a ajouté Li Xinfeng.
Ren Xiaohong, une avocate faisant partie du groupe des 81 et qui représente l'APACE à Paris, a déclaré lundi à l'agence Xinhua que l'action judiciaire "avait revêtu une grande importance", même si elle n'avait pas abouti.
"Nous espérons éveiller l'intérêt du public européen au sort des nombreuses oeuvres d'art volées dans le passé et aider à ce que ces reliques soient rassemblées et bien préservées", a-t-elle ajouté.
En Chine, les experts juridiques font part de leurs inquiétudes quant à l'issue des poursuites judiciaires. "Tout en respectant totalement leur sincérité et leur patriotisme, je pense qu'il y a peu de chance que les avocats obtiennent gain de cause", déclare Wang Yunxia, une professeur de droit sur les reliques culturelles à l'Université du Peuple de Beijing.
"Je n'ai pas encore vu de convention ou de loi internationale pouvant être appliquée à des reliques historiques aussi anciennes (la dynastie Qing)", souligne-t-elle.
Les deux bronzes, une tête de rat et une tête de lapin, faisaient partie des 12 têtes animales qui décoraient une clepsydre zodiacale ornant le Pavillon de la Mer Calme de l'ancien Palais d'été de l'empereur Qianlong (1736-1795).
Ils font partie des pièces pillées lors du sac du Palais d'été par les troupes anglaises et françaises pendant la seconde guerre de l'opium en 1860.
Le Clan Mondial de la famille Aixinjuelo, une association basée à Hong Kong, avait accepté de porter la plainte, mais n'a pu se qualifier comme partie civile en vertu des lois françaises. Aixinjuelo est le patronyme clanique des empereurs de la dynastie Qing. |