Ma Zhaoxu, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères
La vente prévue par Christie's des deux bronzes chinois provenant de l'ancien Palais d'été de Beijing viole les conventions internationales et blessera sérieusement le sentiment national du peuple chinois, a déclaré mardi le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Ma Zhaoxu.
Il a souligné que la vente des sculptures porterait atteinte aux droits et aux intérêts culturels du peuple chinois, lors d'une conférence de presse régulière.
Les deux bronzes, une tête de rat et une tête de lapin, faisaient partie des 12 têtes animales qui décoraient une clepsydre zodiacale ornant le Pavillon de la Mer Calme de l'ancien Palais d'été de l'empereur Qianlong (1736-1795). Ils font partie des pièces pillées lors du sac du Palais d'été par les troupes anglaises et françaises pendant la seconde guerre de l'opium en 1860.
Jusqu'à maintenant, cinq des 12 têtes d'animaux en bronze ont été retournées à la Chine, mais on ne sait toujours pas, hormis les deux têtes qui prévues pour la mise aux enchères, où se trouvent les cinq autres.
Une équipe de 81 avocats chinois ont écrit à la maison Christie's pour empêcher la vente des bronzes. Ils ont également tenté de demander à la justice française de suspendre la vente, mais le tribunal a rejeté lundi la demande de poursuite.
"La protection des objets antiques culturels et leur restitution aux pays d'origine sont un consensus de la communauté internationale, et sont également conformes aux droits et aux intérêts culturels fondamentaux du peuple", a affirmé Ma Zhaoxu.
Selon lui, le gouvernement chinois accorde une grande importance à la récupération des objets culturels dérobés à leur pays d'origine. La Chine a signé des conventions internationales et des accords bilatéraux avec de nombreux pays et a activement participé à la coopération internationale en la matière.
"Les pouvoirs occidentaux ont pillé un grand nombre d'objets antiques culturels chinois en temps de guerre, et tous ces objets doivent être restitués à la Chine", a dit Ma Zhaoxu.
Le Bureau d'Etat des Musées et des Découvertes archéologiques de la Chine a exprimé son fort mécontement auprès de Christie's. Cependant, l'organisme gouvernemental n'achètera pas les sculptures, car cela signifierait que la Chine concède qu'ils ont été pris légalement.
En ce qui concerne des informations selon lesquelles l'actuel propriétaire des bronzes, Pierre Bergé, a dit qu'il les restituera à la Chine pour autant que la Chine donne la liberté au peuple tibétain et accueille le dalaï-lama, le porte-parole a répondu qu'il était absurde de porter atteinte aux droits culturels fondamentaux du peuple chinois sous la bannière des droits de l'homme.
Il a demandé aux personnes concernées de comprendre et de respecter les demandes justes du peuple chinois et d'aider au retour des objets culturels chinois en Chine.
Christie's mettra aux enchères les deux bronzes à 7h00 (heure locale) le 25 février à Paris. Selon des estimations, ils pourraient se vendre entre 16 et 20 millions d'euros. |