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Entretien avec Kader Belarbi, danseur étoile et metteur en scène français de L'Opéra de Paris

Le danseur étoile et metteur en scène français Kader Belarbi va présenter avec les deux autres danseurs étoiles français mi-mai au public chinois « Don Quichotte », « Gisèle » et pour sa première mondiale « Entrelacs », un ballet chorégraphié par M.Belarbi lui-même, dans le cadre du festival « Croisement 2007» (prolongement des années croisées franco-chinoises).

M.Belarber a accordé le 28 mars une interview à China.org.cn dans laquelle il a parlé de la danse classique, des danseurs chinois, des échanges culturels, de la Chine et de son ballet « Entrelacs ».

Kader Belarbi explique d'abord que le ballet ou la danse classique est un art très populaire en France et facilement accessible au quotidien. Il est ainsi possible de voir des ballets à l'Opéra de Paris, au Théâtre du Châtelet, à l'Opéra national de Paris, etc. Un choix qui permet aux troupes de danse de présenter sans difficulté au grand public leur dernier programme. La Chine a son Ballet national, a-t-il précisé. « La danse est un langage universel, poursuit-il, les danseurs sont comme des pinceaux qui dessinent un paysage sur la scène avec leur corps et leurs mouvements ».

Sur sa dernière oeuvre « Entrelacs », M.Belarbi s'est dit confiant dans le vrai travail qui est en train de se réaliser en ce moment. « C'est une découverte et une recherche. Je ne pense pas aux résultats ni aux conséquences. C'est au public chinois de décider de ce qu'il perçoit, de ce qu'il entrevoit », déclare-t-il. Pour lui, le plus important, c'est « toute aventure avec les danseurs parce qu'on doit chercher l'échange ». Selon M.Belarbi, être chorégraphe, « c'est offrir et donner : offrir une idée, un esprit, un point de vue et évidemment une danse ». Il confie aussi avoir été inspiré par les musiques de Pärt et de Xénakis pour son ballet. « J'ai trouvé que la musique de Pärt correspond bien à l'histoire d'un espace, d'une étendue. Il y avait quelque chose de très spatial. La musique de Xénakis a quelque chose de totalement rythmique, de dynamique. J'avais l'impression de travailler comme dans la pensée chinoise : avec des démons des eaux, des anges, entre terre et ciel, comme dans le taoïsme, le confucianisme, ou entre le Yin et le Yang, entre le plein et le vide », justifie-t-il.

Un dualisme que l'on retouve d'ailleurs dans la chorégraphie. « La première partie est très horizontale. La deuxième, verticale, entre terre et ciel. La dernière partie est un dialogue entre les humains. C'est un voyage entre blanc et noir, vide et plein », ajoute-t-il.

M.Belarbi avoue aussi que la musique n'est pas la seule forme d'art qui l'a inspiré. La peinture a ainsi joué un rôle. Et plus particulièrement la peinture chinoise. « Le peintre Shi Tao m'est ensuite apparu. Le ballet ressemble à de la calligraphie. Le corps des danseurs est comme un pinceau. Il dessine un trait, et à partir de ce trait-là, tous les danseurs commencent à travailler tous les entrelacs, c'est-à-dire, toutes les ornementations, toutes les vagues, les flux et reflux. Le corps devient donc un corps 'écriture' dans l'espace », commente-t-il.

Pour lui, le Ballet national de Chine est vraiment une troupe au style classique et académique. Il ressemble en ce sens à l'Opéra de Paris. Tous deux ont le même vocabulaire classique qui les relie. D'ailleurs, le premier jour où il a travaillé en atelier avec les danseurs chinois, M.Belarbi raconte qu'ils ont eu beaucoup de difficultés à suivre. « Je ne donnais pas systématiquement des pas à exécuter, mais je leur demandais de faire sortir des choses situées davantage à l'intérieur du corps, des énergies, du poids et du volume. Tout ce travail était nouveau pour eux. Ils pensaient que c'était un nouveau style, un nouvel esprit », se souvient-il. « C'est ça qui est intéressant dans l'échange. En tant que chorégraphe, il est intéressant de faire se rencontrer l'humain et l'art. Ce serait confondre la danse classique avec autre chose que d'essayer de l'emmener sur un autre chemin. La danse est un langage universel. Tout le monde apprend à penser. Tout le monde apprend à danser, même petit, malgré les différences de culture. Après, il a y des formes différentes », ajoute-t-il. Et de continuer : « La danse existe partout. Quelqu'un qui marche dans la rue est quelqu'un qui danse. La danse n'est pas seulement mécanique, il y a quelque chose derrière, derrière le corps, il y a l'esprit. Il ne faut pas contrôler la danse. Au contraire, il faut laisser libre cours à la gestuelle ». M.Belarbi se demande alors comment un danseur chinois, à travers son corps et ce qu'il cherche, va pouvoir exprimer autre chose que simplement une forme. « Dans le ballet classique, on a besoin d'une ligne, très mécanique et formelle, mais je veux la trouver entre des choses qui circulent », conclut-il.

C'est la quatrième fois que M. Belarbi vient en Chine. Il dit apprécier beaucoup le pays. Venu la première fois il y a 20 ans, il avoue être impressionné par les énormes changements que la Chine a connu durant cette période.



China.org.cn    2007/03/30

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