"J'ai travaillé à l'étranger pendant
plus de 20 ans, pour l'essentiel aux Etats-Unis et en Europe. J'ai
constaté que les gens ordinaires ignorent les sept périples de
Zheng He, à l'exception des milieux des historiens occidentaux", a
noté Wu Jianmin, l'ex-ambassadeur de Chine en France.
La Chine n'est pas une
menace pour le monde
Ayant travaillé comme ambassadeur de
Chine à l'étranger pendant 9 ans, il a découvert que les partisans
de la ''version sur la menace de la Chine'' sont nombreux, a révélé
Wu. Pour convaincre ces derniers, il a cité l'exemple de Zheng
He.
''Un jour, j'ai visité une école
militaire en France. Un officier m'a demandé : 'La Chine est de
plus en plus puissante. Nous l'avons tous constaté. Comment
pouvez-vous vous engager à ne pas commettre une agression contre un
autre pays ?' J'ai alors cité l'exemple des sept périples de Zheng
He. 'Entre 1405 et 1433, la flotte chinoise de Zheng He était la
plus puissante du monde. A l'époque, nos armes étaient les plus
modernes dans le monde : alors que le reste du monde restait à
l'ère des armes blanches, la Chine maîtrisait déjà les armes à feu.
La Chine était plus civilisée que les pays visités par Zheng He.
Toutefois, nous n'avons pas envahi ces pays. Les Chinois leur ont
apporté le commerce, la civilisation chinoise, la porcelaine, le
thé et la soie. Après cela, ils sont retourné chez eux''.
L'exploit de Zheng He fait penser à
la tradition plus lointaine des Chinois. ''Il y a 2500 ans,
Confucius a recommandé de donner la priorité à la réconciliation,
Zhuge Liang a capturé sept fois Meng Huo et l'a relâché sept fois.
Quand je les raconte, ces anecdotes surprennent les étrangers qui
me demandent : 'C'est vrai ?' ''
La montée pacifique et dans
l'esprit ouvert
Dans les circonstances actuelles, la
célébration de l'exploit de Zheng He revêt une double signification
: d'abord, on déclare ainsi que la montée de la Chine est pacifique
(paix et développement). Il y en a beaucoup, dans le monde entier,
qui craignent la montée de la Chine. Dans le monde actuel, un grand
débat s'organise, des Etats-Unis à l'Europe, au Japon en passant
par les pays en développement. Le sujet essentiel du débat est :
que deviendra la Chine et quelle influence exercera-t-elle sur le
monde après son redressement ?
''Il y a 600 ans, à l'époque de
Zheng He, la Chine était la première puissance du monde sur le plan
militaire, scientifique, culturel et enfin économique. Pourtant,
les Chinois n'ont pas profité de leur supériorité militaire pour
conquérir d'autres pays, pour les réduire à l'état de colonie. Cela
montre que la bonne entente fait partie de la culture chinoise et
que la montée de la Chine a un caractère essentiellement
pacifique''.
''Deuxièmement, par une
rétrospective du parcours de l'évolution de la Chine, on doit
garder l'esprit ouvert et faire comprendre aux Chinois que la
politique de la porte close signifie le retard et que tout pays en
retard s'expose aux coups des autres'', a-t-il continué. Le PIB de
Chine représentait le tiers du monde en 1820, mais n'était que de
moins de 1% du monde en 1949, une chute libre en 129 ans. ''La
Chine se trouve à un stade de développement essentiel. Comment
réaliser un nouveau développement ? On doit mettre en ?uvre la
politique d'ouverture, tant sur le plan national qu'interrégional.
Le protectionnisme régional doit être rejeté.''
Politique diplomatique,
véhicule de la culture pacifique
''Aujourd'hui, la Chine poursuit une
politique étrangère d'indépendance et de paix. C'est un patrimoine
essentiel d'une culture pacifique et légué par nos grands ancêtres.
L'attachement à la paix, le respect de l'autre partie, l'esprit
d'égalité et la réciprocité sont autant d'aspects qu'on peut voir à
travers les sept périples de Zheng He. Ces principes passent
jusqu'à nos jours'', a expliqué Wu.
(Par Wu Jianmin, président de
l'Institut de Diplomatie, l'ex-ambassadeur de Chine en France)
CRI 2005/07/13
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