Le mont Emei (site naturel
et culturel) et le Grand Bouddha de Leshan (site culturel) du
Sichuan furent inscrits en 1996 sur la liste du Patrimoine
mondial.
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Le mont Emei ou l'Emeishan s'élève, comme un immense écran vert
émeraude, au sud-ouest de la plaine de Chengdu (Sichuan). Sa forme
sur la ligne d'horizon évoque les sourcils d'une jeune fille, d'où
son nom d'Emei. Avec ses 4 cimes contiguës: Da'e, Er'e, San'e et
Si'e, et relié au mont Qionglai qui est un des chaînons du Kunlun,
l'Emeishan s'étire sur 200 km. Le mont Da'e, formé de plusieurs
pics, abrite des sites magnifiques très souvent visités.
Le point culminant du Emeishan est
le mont Wanfo qui domine la chaîne à 3 099 m d'altitude. Il est
beaucoup plus élevé que les autres montagnes sacrées de Chine: le
Taishan (Shandong), le Hengshan (Hunan), le Huashan (Shaanxi), le
Hengshan (Shanxi) et le Songshan (Henan). Le mont Emei présente une
succession de pitons rocheux et de falaises abruptes d'où
jaillissent des cascades lactescentes qui dominent des gorges
profondes. Jouissant d'un climat chaud et humide, l'Emeishan est
constamment voilé d'une brume azurée et les précipitations y sont
fort abondantes. Au printemps et en été, on peut admirer partout
une luxuriance végétale et monter sur les versants parsemés de
fleurs. Les lettrés de différentes époques y laissèrent un bon
nombre de poèmes ou des sentences paralèlles exaltant la
magnificence de ce mont. Un poète de la dynastie des Ming
(1368-1644) écrivit:
Le mont Emei émerge des
nuages,
Les oiseaux y volettent entre
les pics et les cimes
Qui perçent les nues,
En se dressant comme des fleurs
de lotus.
Un phénomène extraordinaire de
réfraction de la lumière se produit parfois dans l'atmosphère,
moment vivement attendu par les pèlerins comme l'apparition de la
''Lumière de Bouddha''. Parfois, ceux-ci voient leurs propres
silhouettes dans ce faisceau lumineux. Ce phénomène naturel rare
retient l'attention de beaucoup de visiteurs.
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Le mont Emei, le mont Wutai
(Shanxi), le mont Putuo (Zhejiang) et le mont Jiuhua (Anhui) sont
considérés comme les quatre monts sacrés du bouddhisme de Chine,
lieux où quatre bodhisattavas auraient enseigné le bouddhisme.
Quant au mont Emei, il aurait été la sphère d'influence de Puxian,
grand bodhisattva qui aurait habité ce mont. Dans les premières
années des Han de l'Est (25-220), des moines s'y étaient installés
dans une maison abandonnée par un herboriste. Sous la dynastie des
Qing (1644-1911), on comptait dans cet espace montagneux quelque
200 temples ou monastères peuplés de plusieurs milliers de moines.
Avec la disparition des taoïstes, le mont Emei devint un haut lieu
du bouddhisme. Actuellement, il n'y reste qu'une dizaine de temples
protégés comme monuments historiques par l'Etat, entre autres le
temple Baoguo, le temple Wannian, le temple Xianfeng et le palais
en bronze, où des moines pratiquent paisiblement leur religion.
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Le mont Emei abrite un biote très riche, on y dénombre quelque 500
espèces de plantes dont l'azalée comprend 29 variétés, des fougères
et des arbres arborescents précieux, des davidias, fleurs très
rares dont les coroles ressemblent à des oiseaux. Dans ce mont
vivent quelque 2 300 espèces d'animaux tels que le gastropocha, le
petit panda, la bondrée, le takin et le faisan argenté. Les singes
turbulents aiment batifoler sur des sentiers en essayant obtenir de
la nourriture auprès des promeneurs.
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Après leur enquête en 1981 sur le
mont Emei, les membres de la délégation de l'Institut international
d'arboriculture de Grande-Bretagne composée de spécialistes
anglais, allemands, américains, français et d'autres pays ont été
unanimes à estimer que ce mont constituait un des plus beaux parcs
nationaux du monde, un parc botanique naturel aux espèces
rares.
La statue du Grand Bouddha de Leshan
se trouve au point de confluence des trois rivières Minjiang, Dadu
et Qingyi à l'est du mont Emei. Depuis la dynastie des Tang
(618-907), la colline Lingyun où elle se dresse est très visitée.
C'est le moine Hai Tong du monastère de Lingyun, qui aurait
suggéré, sous les Tang entre 713 et 803, que l'on sculptât à même
la falaise ce gigantesque Bouddha face au fleuve. Il protégerait la
ville des inondations et les voyageurs des caprices du fleuve. Il
fallut 90 ans pour achever cette statue de 71 m de hauteur, la tête
mesure 14,7 m de haut et 10 m de large. Sur le pied de 11 m de long
et 5,5 m de large, on pourrait asseoir 100 personnes! Pour la
préserver de l'érosion par l'eau, on construisit tout un système de
drainage à l'intérieur et un pavillon de 13 étages en bois pour la
protéger des intempéries.
Malheureusement, au fil du temps, ce pavillon se dégrada et finit
par tomber en ruines. Exposée au vent et à la pluie depuis la
dynastie des Ming, cette statue complètement érodée, se fissura.
Grâce à une première restauration, financée par le gouvernement, ce
Grand Bouddha a été remis un peu en état en 1962. Mais, c'est
surtout avec l'aide de la Commission du Patrimoine mondial de
l'UNESCO et sous la direction de spécialistes chinois et étrangers
qui utilisent des équipements sophistiqués, qu'une restauration
complète de ce Grand Bouddha peut se faire à présent dans de bonnes
conditions.
Comité de gestion du mont Emei:
86-833-5590111
Comité de gestion du Grand Bouddha
de Leshan: 86-833-2302131
China.org.cn 2006/09/07
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