Emplacement: Colline Longgu,
Zhoukoudian, arrondissement de Fangshan, Beijing
Au nord-ouest de Zhoukoudian à 42 km de Beijing se trouve la
colline Longgu (os de dragon) où ceux qui travaillaient dans les
carrières de pierres à chaux trouvaient parfois des fossiles
d'animaux qui étaient utilisés dans la fabrication de médicaments
traditionnels chinois, appelés ''os de dragon'', d'où le nom de
cette colline.
En 1921, en étudiant le sol de la
colline Longgu près de Zhoukoudian, Johan Gunnar Andersson,
géologue et archéologue suédois alors conseiller de l'industrie
minière auprès du gouvernement chinois, souligna qu'il n'était pas
impossible d'y trouver des fossiles humains. En effet, peu de temps
après, le paléontologue autrichien Otto Zhansky y découvrit la
première dent d'un anthropopithèque. Cette nouvelle fut annoncée en
1926 à l'occasion de la réunion d'accueil pour la visite en Chine
du prince héritier de Suède.
Les travaux de fouilles commencèrent
officiellement en 1927 et durèrent pendant dix ans, durant lesquels
des chercheurs firent des découvertes considérables. En
particulier, celle de la complète calotte crânienne du sinanthrope
qui fut exhumée en 1929 sous la direction de Pei Wenzhong, célèbre
savant chinois. Cette découverte fit sensation dans le monde
scientifique. Elle mettait fin à la controverse qui durait depuis
20 ans sur le pithécanthrope (homme de Java). Cette découverte
prouvait que l'origine de l'homme remontait à 500 000 ans. Depuis
lors, le site de l'homme de Pékin à Zhoukoudian est devenu un lieu
culturel mondial.
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L'emplacement de fouilles numéro un
du sinanthrope est dans une grotte calcaire. Pendant la
cinquantaine d'années de fouilles des dépôts sédimentaires de 40 m
d'épaisseur, on y a taillé un puits qui permet d'observer une coupe
géologique divisée en 17 couches. Les vestiges de l'homme de Pékin
ont été découverts entre les 3e et 11e couches. L'expertise
scientifique des six crânes, de 15 maxillaires inférieurs, de plus
de 150 dents et d'une quantité de segments d'os de divers membres
prouva que le sinanthrope et des contemporains vécurent là, il y a
du 700 000 à 230 000 ans.
Comment était-il cet homme de Pékin
? En rassemblant les fossiles d'une quarantaine d'individus, on a
pu parvenir à reconstituer la boîte crânienne du sinanthrope et
constater que l'homme de Pékin était petit, avec un tronc et des
membres à peu près semblables à ceux de l'homme d'aujourd'hui. Il
s'agit d'un Homo erectus dont le volume de la cervelle n'était en
moyenne que les deux tiers de celui de l'homme actuel. Les
caractéristiques de son visage étaient: boîte crânienne basse,
front bas et légèrement incliné vers l'arrière, arcades
sourcilières saillantes, bouche large et un menton minuscule.
Après avoir également étudié les
fossiles d'animaux et ceux de plantes exhumés dans ce site de
fouilles numéro un à Zhoukoudian, on a pu reconstituer
l'environnement naturel du sinanthrope: au nord-ouest de la colline
Longgu, les collines devaient être recouvertes de forêts touffues
où proliféraient des mammifères, le machairodus, le sanglier, le
daim et le rhinocéros; au sud-est s'étendait une vaste steppe qui
abritait des herbivores, le chamois, le cerf commun, etc.; les
rives des lacs et des cours d'eau étaient le monde des castors, des
loutres et des buffles; des ours et des hyènes fréquentaient les
cavernes. Le sinanthrope vivait de la chasse de cerfs et d'autres
petits animaux. Il se nourrissait aussi de plantes, de fruits
sauvages, de feuilles, de tiges ou de racines. Pour subsister, il
devait aussi se protéger des fauves...
Les outils de pierre découverts dans
cette grotte datant de la même période, prouvent que le sinanthrope
pouvait se les fabriquer pour abattre les arbres, se tailler des
bâtons et dépecer ses proies. En outre, les tas de cendres dont
l'épaisseur atteint à certains endroits jusqu'à 6 m montrent que le
sinanthrope maîtrisait le feu.
En 1933, d'une carverne au sommet de la colline Longgu, on a
déterré des fossiles de l'homme des cavernes datant, lui, de 18 000
ans. L'étude de son crâne a permis d'en déduire qu'il était
l'ancêtre de la race jaune. Les outils de pierre et des instruments
de la même période révèlent des techniques de fabrication déjà plus
élaborées. Selon les études, l'homme des cavernes vivait de la
chasse et de la pêche, il était capable pour se protéger du froid
de coudre des peaux d'animaux et il s'éveillait à des pratiques
culturelles et religieuses. Malheureusement, la plupart des
fossiles de l'homme de Pékin et de ses semblables disparurent en
1941 avant d'être embarqués pour les Etats-Unis et jusqu'à présent,
ces fossiles précieux n'ont pas encore été localisés. En 1973, au
nord-est de la colline Longgu, on a découvert une autre dent
fossile d'un homme qui, d'après l'expertise scientifique, aurait
vécu il y a 100 000 ans.
Tout ceci explique l'importance du
site de Zhoukoudian qui a livré une moisson de renseignements sur
l'existence de ce groupe humain primitif. En 1987, l'UNESCO l'a
inscrit sur la liste du Patrimoine mondial.
Musée du Sinanthrope à Zhoukoudian:
86-10-69301272 69301278
China.org.cn 2006/08/30
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