La Troupe du Ballet national de la
Chine a effectué récemment une tournée en France, en
Grande-Bretagne et en Italie. Elle y a connu un vif succès.
Dans le reportage qui va suivre, la
directrice de la Troupe du ballet national de la Chine, Mme Zhao
Ruheng va nous parler de ce voyage en Europe et nous présenter sa
compagnie.
En octobre dernier, les danseurs
chinois ont participé à l'inauguration de l'Année de la Chine en
France à Lyon, ville située en France. Ils y ont présenté un grand
classique de la danse chinoise : « Le Détachement féminin rouge ».
Créé dans les années 1960, ce ballet raconte l'histoire d'une jeune
fille pauvre et révoltée.
Les 5 représentations qui ont été
données à Lyon ont toutes été jouées à guichets fermés.
La Troupe du Ballet national de la
Chine a donc été fondée en 1954. Elle a formé les meilleurs
danseurs du pays tant sur le plan technique que sur le plan
artistique. Un certain nombre de jeunes danseurs qui sont passés
par la Troupe ont reçu des prix internationaux et encensés par les
plus grands noms de la danse. La troupe de danse s'est déplacée
également dans une vingtaine de pays du monde dont les Etats-Unis,
la Grande-Bretagne, la Russie, l'Allemagne ou le Danemark.
Jusqu'à maintenant, la Troupe du
Ballet national de la Chine a mis en scène une dizaine de ballets
classiques comme « Le Lac des cygnes » ou « Gisèle». Et des
créations originales inspirées de la culture chinoise telles que «
Le Détachement féminin rouge », « Epouse et Concubines », ou « Le
rêve du pavillon rouge». La responsable de la troupe, Mme Zhao
Ruheng était elle aussi une ballerine émérite avant d'en devenir la
directrice artistique. Selon Mme Zhao, après une cinquantaine
d'années de travail acharné, sa troupe a acquis sa propre
personnalité. Elle a dit:« En fait, notre troupe s'est beaucoup
inspiré de la technique de l'école russe et d'autres courants. Mais
nous avons su développer également notre propre style que l'on peut
retrouver dans « Le Détachement féminin rouge », la version
chinoise de « Casse-noisette » ou « Epouse et concubines », une de
nos créations originales. »
Mme Zhao Ruheng a ajouté que le fait
d'organiser l'Année de la Chine en France a été une opportunité de
mieux faire connaître la Chine et le ballet chinois.
Nous entendons en ce moment un
extrait de la musique du ballet « Epouse et Concubines» . Cette
histoire se passe dans les années 1920 et retrace les relations
d'amour et de haine entre un homme et ses trois épouses.
Les plus grands artistes ont
participé à l'aventure « Epouses et Concubines ». Zhang Yimo qui
avait déjà réalisé le film, a également mis en scène le ballet du
même nom. Cheng Qigang en a composé la musique. Il est par ailleurs
consultant artistique à la Cité de la musique à Paris. La
chorégraphie a été créée par Wang Xinpeng, un chorégraphe chinois
résidant en Allemagne. Et enfin, le créateur français, Jérôme
Kaplan en a réalisé les costumes.
Pour « Epouse et Concubines », les
principes de la danse classique ont été respectés. Mais le ballet
s'est également inspiré de l'Opéra de Beijing et de la danse
contemporaine pour la chorégraphie, le décor et les costumes.
D'ailleurs, les danseuses sont en Qipao, robes chinoises
traditionnelles, une création du couturier français Jérôme
Kaplan.
Le ballet « Epouse et Concubines »
est donc une fusion entre l'art oriental et occidental. C'est sans
doute l'une des raisons de son succès.
En effet. D'ailleurs, dès que le
directeur du théâtre du Chatelet a vu la représentation d'« Epouses
et Concubines » à Shanghai, il a immédiatement eu l'idée d'inviter
la Troupe du Ballet national de la Chine à venir se produire en
France dans le cadre de l'Année de la Chine en France.
La troupe a donné 6 représentations
d'« Epouse et Concubines » à Paris. Et toutes ont été ovationnées.
Ecoutons de nouveau les propos de Mme Zhao Ruheng:« Presque tous
les jours, la presse locale couvrait nos représentations. Toutes
les places ont été réservées, même les strapontins. Lors d'un
rappel, je me souviens avoir vu parmi le public, deux étudiants
chinois qui avaient les larmes aux yeux parce que cela les touchait
de voir que des gens de leur pays pouvaient être ainsi appréciés à
l'étranger. Et chose que je n'avais jamais vu auparavant, certains
étudiants chinois ont même agité des drapeaux de la Chine».
C'était la première fois que la
Troupe du Ballet national de la Chine venait en France. Les
danseurs ont présenté à Paris « Epouse et concubines » et « Le
Détachement féminin rouge » à Lyon. Ils ont aussi donné des
représentations en banlieue parisienne.
La France est le berceau du ballet
classique et son histoire doit remonter à plus de 500 ans. Quant au
ballet chinois, il ne s'est développé que beaucoup plus
tardivement. Donc, les danseurs chinois sont toujours prêts à
apprendre de leurs homologues français.
Et de faire connaitre au public
français le charme du ballet chinois. La jeune Jing Yao est une
excellente ballerine de la troupe. En 2002, elle a remporté le
premier prix d'un concours international de danse classique. Dans
le ballet « Epouse et Concubines », elle joue le rôle de la jeune
première. Elle s'est vraiment mis dans la peau de son personnage,
une jeune femme solitaire, jalouse et rancunière. Mais écoutons
plutôt Jing Yao:«Le ballet classique est d'origine occidentale. On
est toujours obligé de s'en inspirer. Mais c'est à nous de créer
notre propre style, notre propre langage chorégraphique et de
tenter de faire connaitre la beauté du ballet chinois. Car il est
vraiment différent de celui des Occidentaux. »
La tournée en Europe de la Troupe du
Ballet national de la Chine a été saluée par les professionnels.
Ils ont estimé que «Le Détachement féminin rouge » devrait être
classé dans la liste du patrimoine culturel chinois. Quant à la
pièce « Epouse et Concubines », elle apporte un vrai souffle de
nouveauté.
CRI 2004/02/26
|