Confucius est né il y a environ 2500
ans à Quyi, ville de la principauté de Lu (aujourd'hui Qufu, dans
la province du Shandong). Nobles de la principauté de Song qui
s'étaient enfuis au pays de Lu à la suite de troubles politiques,
ses ancêtres s'étaient peu à peu déclassés. Alors qu'il n'était
encore qu'un enfant, Confucius perdit son père, modeste
fonctionnaire, laissant sa famille dans la misère. D'abord petit
employé chargé de l'administration du bétail puis des greniers, il
accéda vers 40 ans aux fonctions de préfet (Zai), et de responsable
des travaux publics (Sicong) de Zhongdu, puis de responsable de la
sécurité et de la justice (Sikou) de la principauté de Lu.
Confucius, en chinois Kongfuzi (551
à 479 av. J.-C.), philosophe chinois, fondateur du confucianisme, a
été l'un des plus influents penseurs de l'histoire chinoise.
L'enseignement de Confucius est basé sur la morale et contient
beaucoup de règles de vie pratique. Il a énoncé le premier la loi
de bienveillance et de compassion: "Ne faites pas à autrui ce que
vous ne voulez pas qu'on vous fasse".
Ce philosophe et penseur chinois
exerça une puissante influence sur la culture chinoise et sur son
histoire même. Il a bénéficié d'une éducation de haut niveau,
notamment sur les traditions culturelles de la dynastie des Zhou
(11e siècle-221 av. J.-C.).
Confucius déplorait le désordre et
l'absence de considérations éthiques sous la dynastie des Zhou (11e
siècle-221 av. J.-C.), et préconisait de renouer avec les principes
et préceptes des sages de l'Antiquité, en initiant ses élèves aux
auteurs anciens de la littérature chinoise. Il accordait également
un rôle capital à la musique. Attachant une grande valeur au
pouvoir de l'exemple, il soutenait que les gouvernants doivent
mener une vie exemplaire, pour entraîner les citoyens à suivre leur
exemple, l'Etat ne pouvant alors que connaître la prospérité et le
bonheur.
Confucius considérait que l'homme
doit se conduire sur la base de cinq vertus : la bonté, la
droiture, la bienséance, la sagesse et la loyauté. Le respect des
parents, de la vie et de la mort faisaient également parties de ses
concepts clés.
Confucius n'a pas écrit lui-même son
enseignement, mais celui-ci a été transmis par ses disciples. On
considère que les "Cinq livres canoniques" forment l'essentiel de
l'oeuvre du penseur chinois. Les "Analectes" contiennent la source
la plus fiable de sa vie.
Attaché à de hautes responsabilités
dans un pays divisé, enclin aux inégalités sociales et à un
relâchement des mœurs, Confucius applique avec succès de nombreuses
réformes et parvient, selon la tradition, à rétablir l'ordre et à
faire régner la justice. Pour lui, le bon fonctionnement d'une
société passe obligatoirement par la connaissance d'un ordre
cosmique supérieur porteur de préceptes universels, et par la
reconnaissance d'un ordre intime propre à la nature humaine.
Confucius préconise de forger nos propres comportements, par Amour
pour autrui comme pour nous-mêmes.
Confucius considère, en effet, qu'il
incombe à tout gouvernant de développer en lui sagesse et Amour
pour faire passer le bien-être de ses sujets avant le sien :
condition indispensable pour que les autres suivent son exemple et
soient eux-mêmes instigateurs de prospérité et de bonheur. Cela
leur demande de reconnaître et de respecter un guide, autrement
dit, de suivre un sens spirituel indispensable à leur évolution.
C'est uniquement dans cet esprit que Maître Kong préconise le
respect de l'ordre familial et, sur le plan politique,
l'établissement et le respect d'un gouvernant paternel, à la vie
exemplaire, connaissant la « volonté du ciel » et ne faisant qu'un
avec elle.
Philosophe, éminent pédagogue et
homme politique, Confucius est l'une des grandes figures de la
civilisation de la Chine ancienne et le fondateur du système
éducatif féodal. Dans l'Antiquité, Confucius était considéré comme
le «premier des sages». Sa contribution à l'éducation et le rôle
remarquable et durable qu'il a joué dans ce domaine lui assurent
une place exceptionnelle dans l'histoire nationale et
internationale non seulement de l'éducation, mais aussi dans celle
de la culture. La conception de l'école dont il fut le père est
d'une portée qui est encore sensible aujourd'hui. Depuis quelques
années, Confucius est de nouveau à la mode, il redevient un sujet
d'étude, on réévalue l'actualité de sa philosophie même.
Le penseur parcourut avec ses
disciples les pays de Wei, Cao, Song, Zheng, Chen, Cai, etc.,
exposant ses points de vue politiques et enseignant sa doctrine
morale, mais sans succès. Il revint finir sa vie dans la
principauté de Lu, où il se consacra à l'écriture et à
l'enseignement.
Toute sa vie, Confucius eut la
passion d'apprendre et d'enseigner. Il fut un grand érudit aux
multiples talents et, de son vivant même, sa réputation s'étendait
fort loin. Avant lui, sous la dynastie des Zhou, les études
s'effectuaient dans l'administration sous la conduite de
fonctionnaires de celle-ci. L'enseignement général était le
monopole exclusif des nobles, mais il était dénié au peuple. Au
surplus, la notion même d'enseignant professionnel à plein temps
était inconnue. L'enseignement visait à dispenser aux nobles une
formation à la fois civile et militaire par l'étude des «six arts»:
rites, musique, tir à l'arc, conduite des chars, calligraphie et
mathématiques.
Confucius vécut à la fin de la
période «des Printemps et des Automnes» au moment où la société
chinoise, passant de l'esclavagisme au féodalisme, connaissait des
troubles et subissait de profonds changements. Les «études au sein
et par l'administration» perdaient progressivement leur fondement
politique et économique tandis que la culture se popularisait.
Conscient de cette tendance, Confucius brisa le monopole exercé sur
l'éducation par la classe noble en ouvrant une école privée,
accueillant aussi bien les pauvres que les riches. «Mon
enseignement, disait-il, est destiné à tous, sans distinction.» Il
en eut au total trois mille, dont 72 maîtrisèrent les «six arts».
Par sa taille, le nombre de ses élèves comme par la qualité de son
niveau, l'école de Confucius était unique en son temps. De son
vivant et après sa mort, son enseignement eut une influence
considérable dans les domaines de l'éducation, de la politique, de
l'économie, de la culture, aussi bien que dans celui de l'éthique
et de la morale. Il s'y consacra près d'un demi-siècle jusqu'à ce
que la maladie l'emporte à l'âge de 72 ans.
La pensée de Confucius n'a pas
seulement exercé une profonde influence sur le développement de la
société chinoise, et en particulier de l'éducation et de la morale,
elle a aussi eu un impact hors de Chine. A différentes époques de
l'histoire et dans divers contextes, elle a été diffusée par toutes
sortes de canaux dans de nombreux pays à l'est et à l'ouest.
La propagation de la pensée
confucéenne a été plus ancienne à l'est qu'à l'ouest et y a laissé
une empreinte plus profonde. Ses idées pénétrèrent en Corée et au
Vietnam voici plus de deux mille ans, à l'époque des Qin (221-207
av. J.-C.) et des Han (206 av. J.-C.-220 ap. J.-C.). En 285 ap.
J.-C., elles filtrèrent de la Corée au Japon. Du Vietnam, elles
gagnèrent plusieurs pays de l'Asie du Sud-Est et du Sud. Dans ces
pays où elles se sont imposées depuis des siècles, elles ont
imprimé leur marque sur les coutumes et les traditions. Aussi le
confucianisme y constitue-t-il, comme en Chine, le pilier de la
culture et des traditions nationales. Nombre de chercheurs
postulent l'existence depuis l'Antiquité d'une «aire culturelle
confucianiste» dont la Chine est le noyau, et dont la Corée, le
Vietnam et le Japon sont les principaux membres.
Dans ces pays aussi, les classiques
confucéens servirent de matériels didactiques à l'époque féodale.
En Corée, au Japon et au Vietnam, l'éducation féodale, comme en
Chine, reposait sur le respect de Confucius et la lecture des
livres canoniques. Il est donc légitime de considérer que ces trois
pays n'ont fait, à l'époque féodale, qu'étendre le champ
d'application de l'enseignement pratiqué alors en Chine.
Pédagogue remarquable, Confucius est
considéré dans de nombreux pays comme le modèle des enseignants. Ce
n'est pas seulement dans la Chine que le jour anniversaire de sa
naissance est jour de fête, mais aussi au Vietnam et chez les
communautés asiatiques des Etats-Unis... Cette journée est marquée
par des manifestations commémoratives et des cérémonies destinées à
honorer les enseignants qui se sont particulièrement distingués
afin d'encourager les maîtres à s'inspirer des vertus du "grand
éducateur".
2003/09/28
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