Quand j'ai interviewé à Lyon M.
Labat, président de la Fédération des Associations
franco-chinoises, je lisais dans les yeux aux prunelles bleues de
ce Français d'âge mûr des étincelles de joie. C'est la Chine
lointaine qui a suscité chez lui ce sentiment joyeux.
M. Labat est le président de la
Fédération des Associations franco-chinoises et le responsqble
d'autres plusieurs dizaines de groupements populaires d'amitiés
franco-chinoises. Un officiel de l'ambassade de Chine en France m'a
dit qu'il était en France « l'ambassadeur d'amitié envers la Chine
le plus connu et le plus ferme ».
« Depuis que j'ai présidé en 1993 la
Fédération des Associations franco-chinoises, a déclaré M. Labat au
journaliste dans un chinois parfait, j'ai profité de mes fonctions
au ministère de l'Education nationale pour aider à développer les
échanges et la coopération entre les deux pays dans le domaine de
l'éducation et d'autres domaines. Notre Fédération a contribué au
jumelage de Lyon et de Guangzhou, et le maire de Guangzhou m'a
accordé le titre honorifique de « citoyen de Guangzhou ». Nous
avons arrangé et reçu de nombreuses visites bilatérales. Au
ministère de l'Education nationale, j'étais responsable de
l'enseignement secondaire. Dans dix écoles secondaires du pays,
nous avons affecté 6 300 élèves aux cours de chinois, seconde
langue étrangère, et y avons envoyé des enseignants français de
chinois. Nous avons fixé 15 écoles secondaires pour qu'elle
établisse des relations de coopération avec des écoles secondaires
chinoises. Tous les ans, il y a des échanges d'élèves entre elles.
L'Ecole de langues étrangères de Wuhan a établi ces relations avec
le Lycée Montaigne à Bordeaux. Nous avons instauré l'examen du
niveau de chinois. C'est un système établi grâce aux efforts de
l'Association des enseignants de chinois de France. Ainsi la France
est, après le Japon et la République de Corée, le troisième pays
doté du système d'examen standard de chinois... »
Parlant de la création de
l'Association, M. Labat était à la fois content et amer : « Avant
1989, j'étais le président du Comité de Lyon de l'Association des
Amitiés franco-chinoises. De 1989 à 1994, c'était le moment le plus
difficile pour l'Association. L'organisation nationale s'est
trouvée paralysée et la société française était pleine de
malentendus envers la Chine. Ma carte de visite où est imprimée «
Association des amitiés franco-chinoises » a été refusée. Mais je
n'étais pas découragé. Je suis allé dans une dizaine de villes
trouver ceux qui avaient montré de l'ardeur pour les échanges
franco-chinois. Je suis parvenu finalement à unir les comités des
six villes—Marseilles, Lille, Lyon, Angers, Metz et Paris--de
l'Association des Amitiés franco-chinoises pour constituer la
Fédération des Associations franco-chinoises. Maintenant, les
villes membres sont passées de six à 18. »
Quand il faisait ses études de
philosophie à l'Université de Lyon II, M. Labat s'est mis à étudier
le chinois, « parce que j'ai appris que depuis les années 1920, les
régions côtières de la Chine entretenaient d'étroites relations
commerciales avec Lyon. Dans l'Université franco-chinoise de Lyon,
il y a une bibliothèque chinoise bien fournie. Le Parti communiste
chinois avait établi une cellule à Lyon. Tout cela m'a poussé à
étudier la mystérieuse Chine avec intérêt. » En 1979, il a épousé
une Malgache d'origine chinoise. « Désormais, j'ai des liens de
parenté avec la Chine ». A partir de 1978, il a commencé ses
nombreux voyages en Chine.
« Je continue à caresser mon rêve
chinois, qui devient de plus en plus merveilleux », a-t-il affirmé
à la fin.
2003/09/25
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