« La Chine s'oppose à la destruction par les États-Unis d'un aérostat civil chinois» (ministère des AE)

En réponse à la destruction par l'armée américaine d'un ballon civil sans pilote venu de Chine qui se trouvait au-dessus du territoire américain, Beijing a déclaré que « la Chine sauvegardera résolument les droits et intérêts légitimes de l'entreprise concernée, et se réserve le droit de faire d'autres réponses si nécessaire ».

Beijing « exprime son vif mécontentement et proteste contre l'usage de la force par la partie américaine pour attaquer l'aérostat », a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué publié dimanche.

L'aérostat civil chinois sans pilote a été repéré pour la première fois dans l'espace aérien américain au début de la semaine dernière. Washington a annoncé avoir abattu l'aérostat samedi.

Le communiqué du ministère des Affaires étrangères affirme que la Chine, après avoir terminé ses vérifications, « a informé la partie américaine à plusieurs reprises que l'aérostat était destiné à la recherche civile et qu'il était entré aux États-Unis en raison d'un cas de force majeure, constituant une situation totalement imprévue ».

« La Chine a clairement demandé aux États-Unis de gérer la situation avec calme, professionnalisme et retenue », avance le communiqué.

Le porte-parole du Pentagone, le général de brigade Patrick Ryder, a déclaré jeudi que l'aérostat ne présentait « pas de menace militaire ou physique pour les personnes au sol ».

Le ministère chinois des Affaires étrangères a soutenu que « dans de telles circonstances, l'usage de la force par la partie américaine est une réaction excessive évidente et une grave violation de la pratique internationale ».

Le porte-parole du ministère chinois de la Défense nationale, Tan Kefei, a également fait part dimanche dans un communiqué de « protestations sérieuses », affirmant que la destruction du ballon était une « réaction excessive évidente » et ajoutant que la Chine « se réserve le droit d'utiliser les moyens nécessaires pour faire face à des situations similaires ».

Après que l'aérostat a été repéré dans l'espace aérien américain, des hommes politiques américains et de nombreux médias internationaux l'ont qualifié de « ballon espion ».

Le ministère des Affaires étrangères avait assuré vendredi que « cet aérostat civil est utilisé à des fins de recherche, principalement à des fins météorologiques. Il a dévié loin de sa trajectoire prévue en raison des vents dominants de l'ouest et de sa capacité d'auto-direction limitée ».

Wang Yi, membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois (PCC) et directeur du Bureau de la Commission des affaires étrangères du Comité central du PCC, s'est entretenu par téléphone avec le secrétaire d'État américain Antony Blinken vendredi soir « sur la manière de gérer cet incident involontaire ».

« Nous n'acceptons aucune spéculation ou battage médiatique sans fondement », a déclaré M. Wang dans un communiqué publié samedi par le ministère des Affaires étrangères.

« Face à cette situation inattendue, ce que les deux parties doivent faire est de rester calme, de communiquer en temps opportun, d'éviter les erreurs de jugement et de gérer les différences », a ajouté M. Wang.

Il a avancé que « la Chine est un pays qui assume ses responsabilités et qui a toujours strictement respecté les lois internationales ».

Su Xiaohui, chercheuse associée à l'Institut chinois des études internationales, a soutenu que « l'incident de l'aérostat a été surmédiatisé dans un contexte d'hostilité croissante au sein du cercle politique américain contre la Chine ». Selon elle, « il y a une pression croissante de la part des législateurs américains demandant à Washington de prendre une position plus dure contre la Chine ».

De hauts responsables du département d'État américain ont déclaré vendredi lors d'un briefing par téléconférence que M. Blinken avait décidé de reporter son voyage prévu en Chine en raison de l'entrée du ballon chinois dans l'espace aérien américain.

En réponse, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a avancé samedi qu'« en réalité, aucune des parties n'a jamais annoncé qu'il y aurait une visite. C'est l'affaire des États-Unis de faire une telle annonce et nous respectons cela ».

Maintenir le contact et la communication à tous les niveaux est une compréhension commune importante à laquelle sont parvenus les présidents chinois et américain en novembre lors de leur réunion à Bali, en Indonésie, a noté le porte-parole.

« L'une des tâches des équipes diplomatiques des deux côtés est de bien gérer les relations bilatérales, notamment de gérer certaines situations inattendues avec sang-froid et prudence », a-t-il ajouté.