Xiamen respire à pleins poumons

Par : Norbert |  Mots clés : Xiamen respire à pleins poumons
French.china.org.cn | Mis à jour le 07-12-2022

Dans le Parc des mangroves de Xiatanwei, situé dans la zone maritime de Huandong à Xiamen, Lu Changyi, professeur à l’Institut pour l’environnement et l’écologie de l’Université de Xiamen, débute une longue journée avec son équipe en charge de sa conservation. Ils s’apprêtent à faire voler un drone pour recueillir des photos.  

 

M. Lu, 75 ans, a consacré la moitié de sa vie à la mangrove. Il a participé à sa protection à l’embouchure du fleuve Jiulong, au lac Xiamen Yundang, en baie de Haicang, et dans la zone maritime de Huandong pendant plus de quatre décennies. 

 

La mangrove est un écosystème de marais marins comprenant un groupement de plantes principalement ligneuses, situé dans la zone de balancement des marées et qui se développe dans les régions tropicales et subtropicales. Elle joue un rôle important dans la purification de l’eau de mer, dans la protection contre les vents et les vagues, l’absorption et le stockage du carbone, ainsi que le maintien de la biodiversité. Elle fait office de poumon vert et de garde-côtes.   

 

Afin de mieux protéger la mangrove et de mieux connaître l’évolution des ravageurs et des maladies, M. Lu a personnellement conçu ce drone pour procéder à des échantillonnages. En plus des inspections régulières, un bilan de santé est effectué tous les mois, et des drones procèdent à des études complètes tous les trimestres. « Une fois que des anomalies sont décelées, l’équipe prescrit tout de suite le traitement adéquat. » Sous la direction de M. Lu et par le biais de méthodes renforcées de prévisions, Xiamen s’est dotée d’archives pour la gestion scientifique et la protection de la mangrove, fournissant une base scientifique solide en matière d’écologie.  

  

Une décennie d’efforts inlassables  



Le Parc des terres humides de Xiatanwei abrite 85 ha de mangrove. Il y a plus de dix ans, c’était une décharge remplie d’anciennes installations agricoles et de déchets de construction. « Du dessablage et du dragage à la reconstitution des zones humides il y a de cela plus de dix ans, Xiatanwei, avec son envasement et sa mauvaise qualité de l’eau, s’est progressivement transformé en un écosystème de zone de balancement des marées unique et est devenu le poumon vert de la ville », se réjouit M. Lu. 

 

En 2012, la mise en œuvre de la stratégie de développement entre les îles de Xiamen battait son plein, et le projet de construction écologique de la mangrove de Xiatanwei a été également lancé. M. Lu a été chargé du projet et avec son équipe. Ils ont effectué des recherches approfondies sur l’environnement écologique dans les eaux de Xiatanwei. En raison de l’affaissement du bord de certaines îles, le taux de survie des arbres dans les vasières inférieures est faible. Ils ont donc utilisé la technologie brevetée de « semis en baguettes » en fonction des conditions locales pour s’assurer que la mangrove puisse s’enraciner et s’y développer. Cette technologie peut non seulement permettre à différentes plantes de prendre racine pour la photosynthèse, mais aussi réduire les dommages causés à la mangrove par les balanes ou d’autres organismes. Après plus d’une décennie d’entretien, Xiatanwei est le plus grand parc artificiel de mangrove du Fujian, qui ajoute une touche de vert à l’environnement sur lequel coexistent l’océan et les êtres humains. 

 

Lu Changyi (au centre) et son équipe pour la protection des mangroves effectuent une inspection dans les terres humides. (COURTOISIE) 

  

Un rêve qui se réalise  



Hormis Xiatanwei, M. Lu et son équipe ont participé à d’importants projets écologiques à Xiamen, notamment les mangroves du lac Yundang à Xiamen, de la baie de Haicang, de la réserve naturelle des aigrettes blanches de l’île Dayu et des paysages romantiques de la zone maritime de Huandao. 

 

Le cours inférieur du fleuve Jiulong, le deuxième plus long du Fujian, débouche dans la baie de Xiamen. La qualité de l’eau dans l’estuaire affecte l’environnement écologique de la Zone économique spéciale de Xiamen et de la région de Jinmen, et occupe une position stratégique importante sur le plan des ressources écologiques. Il y a 40 ans, M. Lu a rédigé sa thèse de troisième cycle sur l’écologie de la mangrove. « Cette thèse contient mon rêve vert et mon orientation en matière de gouvernance environnementale », explique-t-il. Des thèmes qui sont devenus ceux de toute une vie. 

 

Après des années de travail acharné, la plage herbeuse à l’embouchure du fleuve Jiulong est désormais une belle mangrove qui attire un grand nombre d’oiseaux de mer venant y faire leur nid dans des paysages qui n’existaient pas auparavant. La restauration de la mangrove a effectivement amélioré l’environnement écologique dans la partie supérieure de la baie de Xiamen où les gens peuvent venir s’y détendre.  

 

Yu Xingguang, doctorant en 2002 à l’Université de Xiamen et ancien directeur de l’Institut d’océanographie n°3 du ministère des Ressources naturelles, a rappelé que dès le début de ses études, M. Lu les emmenait sur l’île centrale du lac Yundang pour planter des arbres chaque année lors de la Journée du reboisement. « La mangrove et les plantes côtières que nous avons plantées ensemble à cette époque forment désormais un vaste tapis vert. Cette petite île recouverte par la boue du lac est maintenant resplendissante et elle offre un magnifique tableau qui nous montre une ville dans la mer, et la mer dans la ville. » L’île écologique de la mangrove du lac Yundang est devenue une perle écologique verte à Xiamen et la plus belle carte de visite écologique de la ville océanique, affirme M. Yu.  

 

Avec le soutien du Comité municipal du Parti et du gouvernement municipal de Xiamen, le projet de restauration écologique de la mangrove de Haicang a été intégré au projet national de rénovation de Baie bleue, restaurant plus de 250000 m2 de terres humides écologiques. M. Lu et son équipe se sont concentrés sur la protection des espèces et la diversité des paysages. Le littoral de la baie de Haicang a été conçu et façonné avec le plus grand soin, le couvert de carthames et de verdure, qui dure toute l’année, en faisant un lieu d’une beauté inégalée. Parallèlement, M. Lu a présidé au projet de restauration de la mangrove sur les vasières de la réserve naturelle de l’île de Dayu, fournissant aux oiseaux un environnement nourricier.  

 

Dans la construction du paysage côtier romantique de l’axe nord-sud de la zone maritime de Huandong du pont de Jimei, il a voulu préserver l’intégrité de l’écosystème des terres humides, et les résultats écologiques préliminaires sont encourageants. Des années de pratique dans la culture et la construction de la mangrove lui ont permis d’accumuler une riche expérience en progressant pas à pas à partir d’une pousse pour former une forêt, et ainsi de réaliser son rêve vert. 

 

Du lac Yundang à la zone maritime de Huandong en passant par la baie de Haicang, Xiamen abrite près de 200 ha de mangrove. « Tout au long de ces années, nous avons artificiellement cultivé, restauré et reconstruit l’écosystème de la mangrove, et le nombre d’espèces et d’individus de la chaîne biologique marine a doublé. À l’heure actuelle, la croissance de la mangrove est dans l’ensemble bonne, et la diversité du benthos et des espèces ornithologiques s’est rétablie rapidement », a-t-il partagé.  

  

Une moisson aux effets bénéfiques  

 

Dans l’après-midi du 5 novembre 2022, le Président chinois Xi Jinping a prononcé une allocution vidéo à la 14e Conférence des Parties contractantes à la Convention de Ramsar sur les zones humides à Wuhan, affirmant que la modernisation de la Chine dans la coexistence harmonieuse entre l’homme et la nature doit se faire au moyen d’un développement qualitatif en matière de protection des zones humides, le point essentiel étant la création d’un centre international de mangroves à Shenzhen. 

 

En 2021, Peter Thomson, envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour les affaires maritimes, a déclaré dans une interview à l’agence de presse Xinhua que depuis les années 1990, Xiamen a assuré la protection et la restauration de la mangrove et la gestion scientifique de la zone côtière. Il a qualifié cette approche de « très impressionnante », soulignant que la mangrove est le bastion de la biodiversité et, comme les zones humides et les herbiers marins, est vitale pour la santé des écosystèmes côtiers. 

 

En décembre 2021, le ministère des Ressources naturelles et l’Administration d’État des forêts et des prairies ont préparé et publié conjointement le Plan d’action spécial pour la protection et la restauration de la mangrove (2020-2025) qui fixe un objectif clair avec la construction et la restauration de 18800 ha de zones de mangrove à travers le pays d’ici 2025. « Le pays accélère la mise en œuvre de la protection globale, de la restauration systématique et de la gestion globale des mangroves à tous les échelons, ce qui formule des exigences plus élevées pour notre travail à l’avenir », explique M. Lu, qui estime qu’il s’agit d’une opportunité majeure pour la protection écologique de la mangrove. 

 

Désormais, chaque week-end, un grand nombre d’habitants de Xiamen se rendent dans le Parc des mangroves de Xiatanwei et l’île écologique de la mangrove du lac Yundang. Au fil des ans, le tourisme relatif à la mangrove n’a jamais cessé et l’on est passé du pillage des ressources marines à un travail d’éducation à sa protection. « On a ainsi pu éviter la destruction des ressources de la mangrove pour que les visiteurs et le secteur du tourisme en profitent davantage », affirme M. Lu. Xiatanwei est selon lui un exemple en Chine de la synergie entre la restauration écologique côtière et la prévention et l’atténuation des catastrophes, qui apporte des avantages écologiques, sociaux et économiques évidents qui permettent d’améliorer l’environnement écologique marin en renforçant la protection écologique. 


Suivez China.org.cn sur Twitter et Facebook pour rejoindre la conversation.
Source: Chinafrique
Retournez en haut de la page