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La Chine appelle à abandonner la mentalité de Guerre froide

French.china.org.cn | Mis à jour le 03. 12. 2021 | Mots clés : Chine ,Guerre froide

Jeudi, le ministère chinois des Affaires étrangères a enjoint aux Etats-Unis et à l’Union européenne d’abandonner leur « mentalité de Guerre froide », après que le Département d’Etat des Etats-Unis a annoncé mercredi la participation de la secrétaire d’Etat adjointe des Etats-Unis, Wendy Sherman, et du secrétaire général du Service européen pour l’Action extérieure (SEAE), Stefano Sannino, au 2nd Dialogue entre les Etats-Unis et l’Union européenne sur la Chine.


Les Etats-Unis et l’Europe s’efforcent tant bien que mal de faire face aux défis liés à la Chine et à la Russie. Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a annoncé mercredi que l’alliance occidentale travaillait étroitement pour « protéger ses alliés contre de nouveaux missiles chinois et russes capables d’atteindre l’Europe et l’Amérique du Nord ». 


Il y a toujours eu des forces aux Etats-Unis et en Europe pour vendre la théorie de la « menace chinoise », une théorie montée en épingle par l’Occident et critiquée mardi par le président russe Vladimir Poutine à l’occasion du 13e Forum annuel « Russia Calling! » sur les investissements: « Des personnes ont essayé de me faire peur et de m’intimider avec la Chine depuis l’an 2000. Depuis, ceux qui ont essayé de me faire peur ont eu peur à leur tour et essayé de changer leur politique à l’égard de la Chine », a-t-il déclaré.


Washington et Bruxelles ont organisé la première rencontre de haut niveau du Dialogue entre les Etats-Unis et l’Union européenne sur la Chine le 26 mai dernier et publié un communiqué conjoint à son issue sur les problèmes concernant à la fois la Chine et la Russie. « Un communiqué conjoint sera publié à la conclusion de la session. Les Etats-Unis attendent un communiqué "fort" et couvrant un éventail de sujets bien plus larges et détaillés que le premier communiqué conjoint publié en mai », a indiqué jeudi un responsable américain en amont de la rencontre.


« Cela reflète la convergence croissante du point de vue des Etats-Unis et de l’Union européenne sur la Chine et son comportement de plus en plus préoccupant. Cela démontre également l’efficacité de notre approche pour rebâtir nos alliances et nos partenariats dans un contexte de concurrence avec la Chine », a-t-il ajouté.


Cui Hongjian, le directeur du Département des études européennes de l’Institut des études internationales de Chine, note cependant que cette décision ne peut être interprétée comme l’Union européenne « suivant » les Etats-Unis dans leur politique à l’égard de la Chine. En réalité, l’Union européenne souhaite accomplir une interaction positive et une influence mutuelle avec les Etats-Unis, afin de parvenir à une relation équitable.

 

En ce qui concerne le positionnement à l’égard de la Chine, l’Europe pourrait en réalité avoir plus d’influence que les Etats-Unis: « L’Europe estime que ses points de vue et ses intérêts doivent être respectés, mais aussi qu’elle finira par trouver un compromis avec les Etats-Unis, plutôt que de simplement les suivre », note Cui Hongjian.


D’après les observateurs, même au sein de l’UE, les pays diffèrent dans leur politique étrangère vis-à-vis de la Chine en fonction de leur coopération économique et commerciale avec la Chine et de la distribution de leurs bénéfices. C’est la raison pour laquelle il est crucial pour les pays européens de parvenir à un équilibre entre le conflit et la coopération, et c’est précisément là que les divisions et les contradictions résident au sein de l’Union européenne.


En réalité, il existe déjà de nombreuses différences entre les Etats-Unis et l’Europe sur leur politique à l’égard de la Chine et de la Russie. D’un côté, l’UE a besoin de l’aide de la Russie sur de nombreuses questions, incluant la sécurité, l’énergie ou encore le climat. De l’autre, l’Europe fait preuve d’une sorte de « non-indépendance » dans sa politique étrangère, ce qui ne lui laisse pas d’autre choix que de se ranger aux côtés des Etats-Unis sur certaines questions, note Yang Jin, un chercheur associé de l’Institut d’études sur la Russie, l’Europe orientale et l’Asie centrale affilié à l’Académie des sciences sociales de Chine (ASSC). 


Le Premier ministre de Lettonie, Arturs Krišjānis Kariņš, a accusé mercredi la Russie d’essayer de déstabiliser et de diviser l’Europe avec une série d’actions, incluant le renforcement récent de ses troupes sur la frontière avec l’Ukraine.


« Lorsque les Etats-Unis imposent des sanctions sur la Russie, l’Europe prend souvent des mesures similaires. La plupart du temps, cette "danse" avec les Etats-Unis se fait cependant au détriment de ses propres intérêts », ajoute Yang Jin.


D’après le responsable américain, Taiwan devrait également faire partie des sujets de discussion, alors que l’île a ouvert un bureau de représentation dans la capitale lituanienne. 


La Chine a enjoint aux parties concernées d’abandonner leur mentalité de Guerre froide, d’adhérer à l’ouverture, à la coopération au dialogue et à la consultation, de pratiquer un multilatéralisme sincère et d’insuffler plus de stabilité et d’énergie positive dans le monde, a noté Yang Jin.


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Source:french.china.org.cn