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COVID-19 : pourquoi certains en Chine veulent-ils une enquête sur Fort Detrick ?

French.china.org.cn | Mis à jour le 04. 08. 2021 | Mots clés : COVID-19,Fort Detrick

Près d’un an et demi après le début de la pandémie de COVID-19, le monde a peu de réponses sur les origines du virus.

 

Certains aux États-Unis réclament une deuxième enquête en Chine, tandis que la Chine a fait part de ses préoccupations au sujet d’un laboratoire américain. Des problèmes d’élimination de substances dangereuses ont conduit le gouvernement américain à suspendre les recherches sur les maladies infectieuses au centre biomédical militaire de Fort Detrick en août 2019. Beaucoup en Chine estiment que le laboratoire doit faire l’objet d’une enquête.

 

Plusieurs experts ont fait connaître leur opinion haut et fort. « Si certains pays veulent explorer la théorie de la fuite de laboratoire, ils devraient enquêter sur les laboratoires de pays qui n’ont pas déjà fait l’objet d’une enquête comme celle menée à Wuhan », a déclaré Liang Wannian, qui a dirigé la délégation chinoise de l’équipe conjointe d’experts OMS-Chine.

 

Un laboratoire qui mérite un examen approfondi est celui de Fort Detrick, aux États-Unis. Selon les médias, le centre biomédical militaire a conservé au fil des ans de nombreux virus mortels comme le virus Ebola et l’anthrax.

 

En juillet 2019, les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies ont envoyé une lettre à Fort Detrick lui demandant de mettre fin à la plupart de ses opérations pour des raisons de sécurité.

 

Le même mois, des maladies respiratoires d’origine inconnue sont apparues dans le nord de l’État de Virginie. Les médias ont fait état d’une épidémie à grande échelle de pneumonie liée à la cigarette électronique, survenue dans le Wisconsin et se propageant dans plusieurs États américains.

 

En septembre, dans le Maryland, où se trouve Fort Detrick, le nombre signalé de patients atteints de cette pneumonie avait doublé. La maladie présente des symptômes très similaires à ceux du COVID-19.

 

Les médias ont rapidement jeté le doute sur Fort Detrick. Samedi, une lettre ouverte demandant à l’OMS d’enquêter sur le laboratoire avait recueilli plus de 20 millions de signatures d’internautes chinois. Global Times, le journal chinois qui a fait circuler la pétition, a déclaré que son serveur avait depuis été attaqué à plusieurs reprises par des pirates informatiques dont les adresses IP sont aux États-Unis.

 

Dans une interview accordée à l’agence de presse Xinhua, Stephen Kinzer, ancien correspondant étranger du New York Times, a déclaré qu’une enquête approfondie sur tout ce qui s’est passé à Fort Detrick serait intéressante, mais difficile à faire accepter pour des raisons de confidentialité.

 

« Si les États-Unis avaient un jour besoin de développer une arme biologique, elle serait certainement fabriquée à Fort Detrick. C’est le seul endroit possible, car c’est là que se trouvent les scientifiques et toutes les toxines », a déclaré M. Kinzer, chercheur à l’Institut Watson d’affaires internationales et publiques de l’Université Brown.

 

Fort Detrick a également entretenu des liens étroits avec la tristement célèbre Unité 731, centre de recherche et de développement en matière de guerre biologique de l’armée impériale japonaise, qui a mené des expériences horribles sur des prisonniers de guerre et des civils enlevés dans le nord-est de la Chine pendant la Seconde Guerre mondiale. Fort Detrick aurait acheté les données de guerre biologique de l’Unité 731 pour 250 000 yens, et le directeur de l’unité, Shiro Ishii, est même devenu consultant en armes biologiques pour l’armée américaine.

 

Le ministère chinois des Affaires étrangères a demandé à plusieurs reprises l’ouverture d’une enquête sur Fort Detrick. Zhao Lijian, porte-parole du ministère, a déclaré lors de son point de presse le 22 juillet que cette demande ne visait pas seulement à retracer les origines du coronavirus, mais aussi à assurer la sécurité des êtres humains à travers le monde. « Les questions ne cesseront pas tant que la partie américaine n’aura pas fourni d’explication raisonnable », a souligné M. Zhao.

 

Jusqu’à présent, les États-Unis sont restés silencieux. En ce qui concerne les recherches sur l’origine du virus, M. Zhao a déclaré que certains aux États-Unis avaient peut-être mauvaise conscience. Il a cité un article publié en juin par le magazine américain Vanity Fair sur une mise en garde interne du gouvernement américain contre une enquête sur les origines du coronavirus « susceptible d’ouvrir la boîte de Pandore ».


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Source:french.china.org.cn