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Origine du COVID-19 : la science doit prévaloir sur la tartufferie politique

French.china.org.cn | Mis à jour le 31. 07. 2021 | Mots clés : Origine,COVID-19

Le battage médiatique récent sur la question du traçage de la source du SARS CoV2 et de la réapparition du serpent de mer de la « théorie de la fuite de laboratoire chinois » montre à quel point la tartufferie politique a envahi les débats. A des réponses purement scientifiques, certains politiciens, notamment aux Etats-Unis, se livrent à des conclusions abracadabrantesques frôlant le délire et se complaisent à jeter le doute en pointant la Chine du doigt de manière éhontée. Si le gouvernement chinois a toujours soutenu le traçage scientifique du virus, il s’oppose fermement et avec détermination à sa politisation. Il s’en tient strictement à la résolution WHA73.1 de la 73e Assemblée mondiale de la santé en date du 19 mai intitulée « Riposte au COVID-19 » et qui met l’accent sur la coopération internationale. 

C’est donc pour remettre les pendules à l’heure que le 22 juillet, les plus hautes instances chinoises de la santé et les virologues les plus éminents du pays ont donné leurs points de vue, répondant aux questions des journalistes et soulevant des interrogations. 

Zeng Yixin, directeur adjoint de la Commission nationale de la santé, a rappelé que l’équipe d’experts chinois et de l’Organisation mondiale de la santé dépêchée à Wuhan en début d’année pendant quatre semaines pour tenter de découvrir les origines de la pandémie de Covid-19 avait conclu à une transmission du coronavirus depuis un premier animal, puis un deuxième, avant une contamination à l’homme. C’est l’hypothèse « la plus probable », avait expliqué Peter Ben Embarek, chef de la délégation de l’OMS, lors d’une conférence de presse le 9 février 2021, disant qu’en tout état de cause, la fuite du coronavirus d’un laboratoire était « hautement improbable ». Tout au long de sa mission, l’équipe a respecté les Termes de références (TOR), un document présentant de façon détaillée et précise tous les composants de l’enquête à mener et qui avait été convenus en juillet 2020. Depuis lors, a précisé M. Zeng le 22 juillet 2021, la Chine a mené des recherches sur la traçabilité en stricte conformité avec les TOR. 

Comment expliquer que l’OMS décide le 15 juillet 2021 de mener un audit à Wuhan pour explorer l’hypothèse d’une fuite de laboratoire alors que dans un premier rapport, l’organisation avait estimé que cela était « extrêmement improbable », jugeant plus plausible la transmission animale ? Pour M. Zeng Yixin, il s’agit « d’un manque de respect vis-à-vis du bon sens et d’une attitude arrogante envers la science ». 

Yuan Zhiming, directeur du Laboratoire national de biosécurité de Wuhan, membre de l’Académie chinoise des sciences et chercheur de l’Institut de virologie de Wuhan, a maintes fois répété que le nouveau coronavirus était d’origine naturelle, disant le 22 juillet 2021 que c’était devenu « un consensus général dans le monde universitaire ». Il a rappelé que le 5 juillet, 24 experts de renommée internationale avaient publié un article dans The Lancet affirmant qu’il n’y avait actuellement aucune preuve scientifique pour étayer la théorie selon laquelle le nouveau coronavirus aurait fui du laboratoire chinois. M. Yuan a aussi mis fin aux rumeurs des médias occidentaux sur l’hospitalisation de trois chercheurs du laboratoire en novembre 2019. 

Si les rumeurs et les coups de bluff pour discréditer la Chine ne suffisaient pas, l’administration Biden est entré à grand renfort médiatique dans la partie, demandant le 26 mai à ses services de renseignements – et pas à la communauté scientifiques internationale – de trouver des preuves permettant d’étayer la théorie de la fuite de laboratoire dans un délai record de 90 jours ! Une mission herculéenne en apparence, mais qui ne trompe personne. Comment ne pas faire le lien entre la manœuvre américaine et la demande de l’OMS quelques semaines plus tard d’enquêter de nouveau en Chine ? La ficelle est un peu grosse ! 

Depuis, la Chine lance une contre-offensive justifiée, la réponse du berger à la bergère. Une réponse qui prend la forme d’interrogations précises auxquelles les Etats-Unis et les Occidentaux doivent répondre. Elles portent principalement sur deux points précis. Tout d’abord, qu’en est-il de l’apparition de pneumopathies inexpliquées dès 2019 aux Etats-Unis et des cas d’infection au SARS-CoV-2 aux Etats-Unis et en Europe bien avant qu’ils n’apparaissent à Wuhan ? Ensuite, comment expliquer la chape de plomb qui recouvre Fort Detrick, une base de l’armée américaine dans le Maryland qui abritait jusqu’à sa fermeture d’urgence en juillet 2019 un laboratoire P4 ? Plus généralement, qu’en est-il de la sécurité des plus de 200 laboratoires biologiques américains disséminés à travers le monde et des épidémies qui ont touché les pays qui les abritent ? 

Sans une réponse précise et claire à ces questions, comment procéder en toute rationalité et sur des bases scientifiques éprouvées à toute recherche sur l’origine du COVID-19 ? Quel serait l’intérêt de refaire une enquête en Chine alors qu’un rapport d’enquête a déjà clairement établi les faits ? Plutôt que d’enquêter sérieusement et avec transparence sur les cas précoces aux Etats-Unis et en Europe et de remonter de manière scientifique à l’origine du virus en étudiant les hôtes intermédiaires dans diverses régions du monde, que cache cet acharnement et cette précipitation soudaine envers la Chine au mépris de toute logique, si ce n’est celle de la politisation du virus et de l’épidémie ? Dans ce poker menteur qu’ils jouent, les Etats-Unis n’ont pas encore abattu toutes leurs cartes. Il est temps de demander à voir. 

Jacques Fourrier (L’auteur est un journaliste et commentateur français basé à Beijing)

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Source:french.china.org.cn