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Les solides réalisations spatiales de la partie continentale de la Chine devraient inspirer les jeunes de Hong Kong

French.china.org.cn | Mis à jour le 23. 06. 2021 | Mots clés : solides réalisations spatiales,Hong Kong

Le développement constant et robuste de la Chine dans le secteur spatial devrait offrir davantage d’opportunités au cercle de la recherche scientifique de Hong Kong, en particulier pour la jeune génération d'universitaires, a déclaré mardi le professeur Yung Kai-leung, qui dirige une équipe de recherche à l'Université polytechnique de Hong Kong (PolyU) qui a développé et fabriqué l'un des systèmes clés de la mission de retour d'échantillons lunaires Chang'e-5, dans une interview exclusive avec le Global Times.

M. Yung a tenu ces propos avant la visite à Hong Kong d'un groupe d'experts en aérospatiale. Les membres du groupe devraient prononcer des discours sur les programmes spatiaux fructueux de la Chine, tels que la mission d'exploration lunaire Chang'e-5 et le système de navigation par satellite BeiDou (BDS).

Ce groupe comprend entre autres le concepteur en chef de l’engin spatial habité Shenzhou, Qi Faren, ainsi que le concepteur en chef adjoint du système de navigation par satellite BeiDou, Xie Jun, qui doivent s'entretenir avec des étudiants de PolyU mercredi et jeudi.

L'équipe de M. Yung à PolyU a participé au projet historique de « Système d'échantillonnage et d'emballage de surface », en collaboration avec l'Académie chinoise de technologie spatiale (CAST). C’est ce système qui a permis d’accomplir les tâches de collecte et d'emballage automatiques des échantillons sur la surface lunaire, à la suite de l'atterrissage en douceur de la sonde Chang'e 5 le 1er décembre 2020.

Évoquant les défis qu'il a rencontrés lors du développement du système, M. Yung a déclaré que son laboratoire était « en situation critique » lorsque des manifestants pro-démocratie, pour la grande majorité des étudiants, ont occupé et bloqué PolyU pendant plusieurs jours au plus fort des troubles sociaux de 2019 à Hong Kong.

« À l'époque, je ne pouvais pas dormir de la nuit, craignant simplement que le laboratoire ne soit saboté », a affirmé M. Yung.

« Le seul moyen était d'essayer de rester aussi discret que possible », a-t-il ajouté. « Heureusement, peu de gens connaissaient l'emplacement du laboratoire. »

L'équipe de M. Yung avait décidé de déplacer certains des instruments les plus importants afin de poursuivre leur travail, car ils avaient à cette époque un programme chargé de projets de recherche, dont des tâches assignées par le gouvernement central chinois.

À la mi-novembre 2019, les manifestants « ont laissé PolyU dans un état de chaos ». Selon divers médias chinois, des laboratoires sur le campus ont été vandalisés et des produits chimiques dangereux qui pourraient constituer une menace sérieuse pour le public ont été volés des laboratoires.

M. Yung a indiqué que son équipe rejoindra la future mission Chang'e-6 dans une quête similaire d'échantillons lunaires, et de nouveaux designs seront ajoutés à l'ancien système pour répondre aux exigences de la nouvelle mission.

Son équipe comprend une vingtaine de chercheurs âgés en moyenne de 30 à 40 ans, et le plus jeune n'a que 21 ans. Certains d'entre eux sont encore étudiants à PolyU, et la majorité sont des Hongkongais, a fait savoir M. Yung.

Même s’il a participé aux travaux d'échantillonnage de la surface lunaire, M. Yung a déclaré qu'il n'avait jamais eu la chance de voir le sol lunaire en personne, et a ainsi exprimé de grandes attentes pour la prochaine exposition des échantillons à Hong Kong.

Il a fait savoir que son équipe était en train de faire les démarches afin de demander à l'Administration spatiale nationale chinoise (CNSA) de conserver une partie du matériel lunaire à Hong Kong pour des travaux de recherche scientifique, qui seront menés avec d'autres universités de la région une fois les échantillons sur place.

Concernant la dernière mission Shenzhou-12, durant laquelle trois taïkonautes sont entrés dans le module central Tianhe de la station spatiale chinoise, M. Yung a déclaré : « Bien sûr, j'étais très fier et ravi. Plus important encore, j’ai pu constater que les scientifiques hongkongais des jeunes générations disposent désormais d'une nouvelle plateforme sur laquelle étudier le développement de la technologie spatiale, ainsi que d’opportunités d'expérimenter leurs idées telle que mener des recherches dans un environnement de microgravité au sein de la station spatiale. »

M. Yung a déclaré que lui et son équipe seraient prêts à répondre à l'appel du pays pour de futures missions lunaires, notamment Chang'e-7 et Chang'e-8, ainsi que pour des missions de récupération d'échantillons sur Mars et de futures missions de sonde d'astéroïdes.

L'« équipe vedette » d'experts en aérospatiale est arrivée à Hong Kong mardi après-midi pour une visite de cinq jours, a rapporté l'agence de presse Xinhua, comprenant les commandants en chef et les concepteurs en chef de la série de fusées porteuses Longue Marche, des programmes spatiaux habités Shenzhou, du système de navigation par satellite BeiDou et de la mission martienne Tianwen-1.

Ils tiendront des séminaires à PolyU, à l'Université de Hong Kong et dans six écoles secondaires, tout en assistant samedi à la cérémonie d'ouverture de l'exposition des échantillons lunaires, selon Xinhua.

Xie Jun, concepteur en chef du système satellitaire BDS-3 à la CAST, a confirmé mardi au Global Times qu’il tiendrait un discours jeudi sur le campus de l'Université polytechnique de Hong Kong.

Selon M. Xie, son discours mettra en lumière les esprits de l'aérospatiale et de BeiDou, et servira de canal de communication avec les professeurs et les étudiants de l'université.

« De telles visites de poids lourds du secteur aérospatial sont importantes à bien des égards. Les intellectuels locaux se rendront mieux compte que la Chine a conquis des domaines de haute technologie qui étaient auparavant considérés comme exclusivement occidentaux, et verront que la Chine a même parfois fait mieux », a affirmé mardi au Global Times Song Zhongping, analyste spatial et commentateur de télévision basé à Hong Kong.

« Cela enverrait également un message clair selon lequel il existe de nombreuses opportunités dans le secteur des sciences et de la technologie auxquelles les écoles de Hong Kong pourraient participer », a-t-il noté, avançant qu’« il est grand temps que Hong Kong rejoigne le développement stratégique du pays ».

Hong Kong devrait saisir cette opportunité en or et transformer son ancien centre financier et sa mentalité de plaque tournante du commerce offshore en créant à la place un pôle d'innovation et scientifique, a-t-il ajouté.

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Source:french.china.org.cn