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André Lacroix : des progrès incontestables, 70 ans après la libération pacifique du Tibet

French.china.org.cn | Mis à jour le 25. 05. 2021 | Mots clés : Tibet


Au cours de ces 70 dernières années, le niveau de vie au Tibet s’est considérablement amélioré, et la langue, la culture et la religion dans cette région autonome ont bénéficié d’une excellente protection. Ce sont des faits incontestables, affirme le tibétologue belge André Lacroix, lors d’une interview exclusive accordée récemment à Beijing Information. 


André Lacroix était professeur d’enseignement secondaire et depuis qu’il a pris sa retraite il y a plus de 20 ans, il étudie le Tibet et y a effectué plusieurs voyages. Il est également auteur de l’essai Dharamsalades - Les masques tombent (éditions Amalthée, 2019) dans lequel il dresse la liste des mensonges du dalaï-lama sur le Tibet et révèle d’une plume acérée les vrais objectifs de ce dernier.  


Jeunes moines à Xiahe (Gansu), devant le monastère de Labrang (Photo : Thérèse De Ruyt/5 août 2009)


Une réalité différente de la propagande occidentale  


Comme la plupart des Occidentaux, et n’étant jamais allé en Chine, M. Lacroix croyait alors, sur la foi des médias occidentaux, que les Tibétains étaient victimes d’un « génocide culturel ». Ce n’est qu’une fois en Chine qu’il a pu briser cette image et venir à bout de ces clichés.  


Profitant du fait que sa fille faisait ses études pendant les années 1990 à Kunming, chef-lieu du Yunnan, M. Lacroix et son épouse Thérèse De Ruyt ont parcouru avec elle le Gansu, le Sichuan et le Yunnan, où vivent une importante minorité tibétaine dans des districts et préfectures autonomes. « Quel ne fut pas mon étonnement de constater le nombre et la munificence des monastères ainsi que l’omniprésence des moines, comme, par exemple, à Xiahe (Gansu), à Langmusi (Sichuan) ou à Zhongdian (Yunnan) ! Certains monastères étaient en train d’être rénovés et richement décorés », raconte M. Lacroix. Il se souvient particulièrement d’une cérémonie bouddhiste dans une salle de prières, avec musique et lampes à huile. A sa grande surprise, à la fin de l’office, une foule de moinillons s’est alors égaillé bruyamment sur le parvis. « Partout dans les rues, et même au restaurant, on pouvait voir des moines jeunes et moins jeunes. Ce tableau ne correspondait pas tout à fait avec l’image que je m’étais faite d’un Tibet monacal, réduit au silence. » 


C’est ainsi qu’après avoir été marqué par de telles différences, il a décidé de consacrer sa retraite à la tibétologie pour mieux comprendre ce haut plateau si mystérieux. Il a notamment traduit les mémoires de Tashi Tsering, un ancien paysan devenu érudit et fondateur d’écoles, sous le titre Mon combat pour un Tibet moderne. C’est ce qui l’a décidé à finalement se rendre au Tibet. 


Tashi Tsering en compagnie d’André Lacroix (Photo : Thérèse De Ruyt/21 août 2009)


Lors de ses deux rencontres avec Tashi Tsering en 2009 et en 2012, tous deux ont pu discuter à bâtons rompus et M. Lacroix s’est armé des connaissances objectives sur la libération pacifique du Tibet en 1951. Par exemple, avant cette date, il n’y avait pas d’établissements scolaires dignes de ce nom. Seuls 2 % des enfants étaient scolarisés et le taux d’illettrisme atteignait 95 % dans l’ancien Tibet. Les enfants comme Tashi Tsering n’avaient pas droit à l’éducation. Après plusieurs décennies de développement, l’équité dans l’éducation est devenue une réalité, et depuis 1986, la région a généralisé l’enseignement obligatoire gratuit pendant neuf ans. Plus remarquable encore, la langue tibétaine fait partie du cursus obligatoire.  


Développement coordonné des infrastructures et de la protection de l’écosystème 


M. Lacroix a aussi été marqué par la rapidité du développement du Tibet pendant ces sept dernières décennies. « Lhassa, qui n’était qu’une modeste bourgade il y a trois quarts de siècle, est aujourd’hui une vraie capitale avec de larges avenues communiquant avec le centre historique petit à petit restauré dans le style traditionnel et doté des commodités modernes. » C’est en train qu’il s’est rendu pour la première fois à Lhassa et dès son arrivée, il a constaté que les infrastructures ferroviaires et routières étaient fortement développées, appréciant le mélange entre la tradition et la modernité.  


Mais le développement économique est-il compatible avec la protection de l’écosystème ? Telles étaient les préoccupations de M. Lacroix à l’époque, préoccupations dont il s’est fait l’écho avec franchise lors de son interview avec Beijing Information. Ses deux voyages au Tibet ont cependant dissipé ses doutes. « Les autorités ont créé d’immenses parcs nationaux et régionaux pour la conservation des espèces animales menacées. On peut apercevoir, sur les très hautes prairies menacées par le réchauffement climatique et le surpâturage, la plantation de millions de petits carrés de graminées et, plus bas, en dessous des 4 000 mètres d’altitude, le reboisement massif au moyen d’essences variées », remarque-t-il. Et de partager une anecdote pour illustrer cette transformation. « En roulant le long du Yarlung Tsangpo en direction de Tsetang, ma femme, qui aime beaucoup prendre des photos à travers les vitres, a dû demander à notre chauffeur de s’arrêter, car elle n’arrivait pas à photographier le fleuve, tant était serré le rideau de jeunes arbres plantés entre la route et le fleuve. » 


M. Lacroix a aussi été impressionné par l’utilisation des énergies renouvelables. « Le Tibet étant une des régions du monde les plus ensoleillées, l’énergie photovoltaïque y est très développée, que ce soit dans d’imposantes installations publiques ou à usage privé dans les endroits les plus reculés », précise-t-il. Il a vu ainsi des semi-nomades recharger leurs téléphones portables au moyen de petits panneaux solaires dans des alpages.  


Pour le tibétologue belge, les avancées prodigieuses et le développement rapide du Tibet sont à mettre au crédit des politiques gouvernementales. « Les progrès de la RAT ne datent pas d’hier. Dès 1951, les premiers soldats de l’Armée populaire de Libération ont été accueillis très favorablement par le peuple tibétain. Ces jeunes soldats construisaient des routes, des écoles, des dispensaires. Tashi Tsering a écrit dans Mon combat pour un Tibet moderne [p. 53] que [les soldats] n’auraient rien pris aux gens, pas même une aiguille. »  


Selon M. Lacroix, le gouvernement central accorde un soutien humain, matériel et financier massif à la RAT pour y développer l’économie et ainsi augmenter considérablement le niveau de vie des habitants. De plus, constate-t-il, « les mesures préférentielles dans le domaine de la politique familiale, de l’éducation, de l’environnement et de la fiscalité coïncident avec le respect de la langue, de la culture et de la religion. » 


Liu Ting  

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Source:Beijing Information