Envoyer [A A]

Plus de jeunes répondent à l’appel de Xi Jinping pour la science

French.china.org.cn | Mis à jour le 06. 05. 2021 | Mots clés : Xi Jinping,science

Les chercheurs chinois sont de plus en plus jeunes et aident le pays à faire de grandes avancées dans l’innovation.

Au cours d’une discussion avec des représentants de la jeunesse chinoise en 2013, le président Xi Jinping avait qualifié les jeunes Chinois de « groupe le plus dynamique et créatif de notre société », affirmant que ces derniers devaient « se placer à l’avant-garde de l’innovation et de la création ».

La jeunesse chinoise a répondu de tout son cœur à cet appel. Depuis, les scientifiques chinois d’une trentaine d’années sont devenus le pilier de certains des plus grands accomplissements scientifiques et technologiques de la nation.

Selon une enquête réalisée tous les cinq ans par l’Association de Chine pour les sciences et technologies, la moyenne d’âge de la main d’œuvre dans le secteur des sciences et technologies était de 35,9 ans en 2018, contre 36,8 ans en 2013 et 37,4 ans en 2008. Cette tendance devrait très probablement se poursuivre au cours de la décennie à venir, note l’équipe qui a réalisé l’enquête en 2018.

Dans le domaine de l’exploration spatiale, les chercheurs travaillant sur le programme d’exploration lunaire Chang’e et la série de fusées Shenzhou ont une moyenne d’âge de 35 ans. Par ailleurs, l’âge moyen de l’équipe qui a créé le système de navigation par satellite Beidou est de 37 ans, indique le People’s Daily.

Le Fendouzhe, le submersible habité chinois capable d’atteindre les plus grandes profondeurs sous-marines, le laboratoire de recherche souterrain pour les déchets de haute activité de Beishan et le radiotélescope sphérique de cinq cents mètres d’ouverture (FAST) ont tous des équipes de recherche constituées de personnes âgées d’une trentaine d’années.

Zhao Hongzhou, le fondateur de la scientométrie (la science de la mesure et l’analyse de la science) en Chine, fait remarquer que les scientifiques réalisent généralement leur plus grand accomplissement entre 25 et 45 ans, avec une productivité atteignant son point culminant à 37 ans environ.

Cette tendance est particulièrement mise en évidence parmi les scientifiques et les ingénieurs travaillant sur le FAST. Ses équipes d’ingénierie et d’opération ont en moyenne 39 ans, tandis que l’équipe sur site a une moyenne d’âge de 30 ans.

Depuis que le télescope est devenu opérationnel en septembre 2016, celui-ci a joué un rôle majeur dans la découverte de près de 340 pulsars, des étoiles rotatives extrêmement denses émettant un fort rayonnement électromagnétique dans la direction de leur axe magnétique.

Le FAST a également contribué à aider l’humanité à mieux comprendre l’origine de ces émissions d’ondes radio, qui constituent des flashs extrêmement brefs mais puissants à travers l’univers. Cet accomplissement a été considéré l’année dernière par les journaux Nature et Science comme l’un des accomplissements scientifiques les plus importants de 2020.

Le 5 février, Xi Jinping a rencontré les principaux chefs de projet et chercheurs du FAST. Il a qualifié le télescope d’« instrument d’importance nationale » et estimé que celui-ci constituait une percée fondamentale originale dans les sciences de pointe.

« L’abnégation et le dévouement silencieux des scientifiques du FAST est touchante et exemplaire », a-t-il souligné, ajoutant que les travailleurs scientifiques devaient embrasser l’esprit scientifique, atteindre de nouveaux sommets dans le monde de la science et apporter une contribution plus importante à l’essor de la Chine en tant que puissance scientifique.

Pour les jeunes scientifiques et ingénieurs travaillant sur le FAST, il existe une photo spéciale qui capture selon eux le mieux l’esprit de l’équipe engagée dans sa création. Et celle-ci est tout aussi inspirante que la vue aérienne de ce télescope, qui possède la plus grande parabole unique au monde…

Cette photo montre l’ancien vice-Premier ministre Liu Yandong, l’ancien président de l’Académie des sciences de Chine Bai Chunli et l’ancien scientifique en chef du FAST Nan Rendong (décédé en septembre 2017) posant sur la passerelle du FAST lors de sa cérémonie de lancement en 2016.

Liu Yandong et Bai Chunli arborent tous deux des sourires chaleureux appropriés aux circonstances, tandis que l’expression de Nan Rendong exprime un mélange de joie et d’anxiété. Lui et son équipe savent que les 22 dernières années passées à construire ce télescope faisant la taille de 30 terrains de football ne constituent que la première étape.

« Il faudrait aujourd’hui encore des efforts monumentaux et beaucoup d’ingéniosité pour calibrer cette machine colossale et permettre à ses systèmes complexes de fonctionner de façon harmonieuse », note Jiang Peng, l’ingénieur en chef actuel du FAST, pour qui cette photo de groupe fait resurgir de nombreux souvenirs de son ami et mentor Nan Rendong.

La construction du FAST a poussé l’équipe dans ses retranchements physiques et intellectuels, avec notamment la création de nouveaux systèmes opérationnels pour cet « œil céleste », dont la « rétine » est constituée de plus de 4450 panneaux contrôlés par 2225 vérins hydrauliques.

Les ingénieurs ont notamment escaladé les six tours du télescope pour installer et améliorer les équipements de protection contre la foudre dans cette vallée pluvieuse, reculée et infestée de moustiques de la province de Guizhou.

« Notre jeunesse est très spéciale, car elle est dévouée à un "wok" géant », s’amuse Jiang Peng.

« Derrière la gloire et les succès du FAST résident nos sacrifices, nos camarades décédés, notre inexpérience au début du projet et notre perplexité lors de la construction du projet. […] On dit souvent que notre équipe est exemplaire, mais nous n’étions qu’un groupe de personnes ordinaires, qui ont rejoint ce projet alors qu’elles avaient une vingtaine d’années et qui ont travaillé sans relâche jusqu’à leur 30 ou 40 ans », explique-t-il.

« Parfois, nous plaisantons en disant que Nan a creusé un trou si grand et si fascinant que plus de 100 personnes ont été prêtes à sauter dedans et à y rester sans regret pendant plus de 20 ans », ajoute-t-il.

Une innovation audacieuse

Yao Rui, la chercheuse derrière la cabine focale du FAST, raconte qu’à l’âge de 28 ans, deux ans après avoir rejoint l’équipe, elle a reçu la tâche de créer la « pupille », une cabine suspendue à 140 mètres au-dessus de la surface réfléchissante du télescope.

La chercheuse a passé deux années à faire des aller-retour entre Beijing et Shijiazhuang dans la province de Hebei, afin de participer à des ateliers et des réunions sur le projet.

Certaines des tâches les plus ardues ont impliqué la réduction du poids de la cabine de 34 à 30 tonnes, tout en préservant la plupart des systèmes internes et en laissant suffisamment de place pour la remplir avec autant d’équipements complexes et sensibles que possible.

La solution de Yao Rui a été de changer la structure de la cabine d’une forme cylindrique à une forme en diamant. Cette transformation était audacieuse et presque contre-intuitive, mais les essais subséquents ont révélé que celle-ci fonctionnait parfaitement.

« Je n’ai pas peur d’être confrontée à un problème, car dès qu’il y a un problème, il y a une opportunité de réaliser une recherche plus approfondie. […] En tant que jeune scientifique, j’ai la chance de pouvoir faire correspondre mes passions personnelles avec les besoins de la nation. Ainsi, je peux progresser et évoluer en même temps que le pays », souligne-t-elle.

A 38 ans, Sun Jinghai explique qu’il a passé les 15 dernières années au FAST, à perfectionner et à protéger cette machine géante en créant de nouveaux systèmes de contrôle ou encore en installant des équipements de protection contre la foudre sur les six tours de soutien du télescope.

« Nan Rendong a souvent insisté sur le fait que le FAST ne devait pas seulement être précis et sensible dans ses applications, mais aussi être beau à regarder. Il n’en attendait pas moins d’un instrument d’importance nationale », raconte Sun Jinghai.

« J’ai dévoué 15 années de ma vie au FAST. En retour, le FAST m’a aidé à grandir, ainsi qu’à accroître mes connaissances et mon expertise, m’apportant une grande confiance en récompense pour chaque obstacle et revers surmonté », explique-t-il.

Suivez China.org.cn sur Twitter et Facebook pour rejoindre la conversation.
Source:french.china.org.cn