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L’Europe conseillée d’élargir son approvisionnement aux vaccins chinois

French.china.org.cn | Mis à jour le 17. 03. 2021 | Mots clés : vaccins chinois
12 mars 2021 : vaccins AstraZeneca/Oxford dans un hôpital de Cáceres en Espagne. [Crédit photo : Xinhua]


Après la suspension du vaccin AstraZeneca dans une quinzaine de pays européens en raison d’inquiétudes sur des risques de thromboses, certains experts préconisent l’arrêt de la distribution de ce vaccin par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les organismes affiliés dans le cadre de l’initiative de partage du vaccin COVAX et recommandent à l’OMS d’émettre un avertissement sur l’injection de ce vaccin.

Alors que la suspension du vaccin AstraZeneca complique encore la situation en Europe, déjà en proie à une pénurie de vaccins, des analystes chinois suggèrent que les entreprises pharmaceutiques européennes, comme l’entreprise française Sanofi, déposent une demande d’autorisation auprès des développeurs de vaccins chinois, afin de stocker des vaccins pour l’Europe.

Lundi, l’Allemagne, la France, l’Italie et l’Espagne sont devenus les derniers pays européens à suspendre le déploiement du vaccin Oxford-AstraZeneca, après plusieurs cas signalés de personnes décédées des suites d’une thrombose après leur vaccination. Au moins 15 pays européens ont arrêté temporairement l’utilisation de ce vaccin. 

Le ministre allemand de la Santé, Jens Spahn, a déclaré lundi dernier que l’Allemagne suspendait temporairement l’utilisation de ce vaccin par précaution. La France et l’Italie ont également fait ce choix, dans l’attente d’une évaluation de l’Agence européenne des médicaments (AEM).

Mardi, l’AEM a fait savoir que rien ne laissait supposer que les vaccins AstraZeneca étaient la cause des thromboses signalées et l’agence s’est dite fermement convaincue que les bénéfices de la vaccination sont supérieurs aux risques.

L’OMS enquête aussi sur ces cas. Dans un communiqué envoyé mardi au journal Global Times, l’organisation indique : « Nous étudions ces cas et travaillons étroitement avec l’Agence européenne des médicaments. Dès que nous en saurons plus, nous informerons le public de nos conclusions. »

Le vaccin AstraZeneca contre le Covid-19 a été ajouté en février dernier à la liste d’autorisation de l’OMS pour une utilisation d’urgence. Le 25 février, l’UNICEF a par ailleurs signé un accord d’approvisionnement du vaccin avec AstraZeneca, lui assurant l’accès à 170 millions de doses dans le cadre de l’initiative COVAX pour près de 85 pays. 

Le Ghana a été le premier pays à recevoir des vaccins contre le Covid-19 par le biais de l’initiative et reçu 600 000 doses du vaccin AstraZeneca. 

Un immunologiste basé à Beijing et souhaitant rester anonyme expliquait mardi que les thromboses sont une réaction indésirable extrêmement rare pour les vaccins et qu’il n’y a jusqu’à présent aucune preuve formelle que celles-ci soient liées au vaccin. 

Toutefois, il est possible qu’un contrôle de la qualité n’ait pas été assuré de façon adéquate lors de la production de certains lots du vaccin AstraZeneca, car les techniques de production des vaccins à adénovirus ne sont pas encore suffisamment mûres par rapport aux vaccins inactivés. 

Selon lui, l’OMS devrait publier un avis conseillant à tous les pays utilisant le vaccin AstraZeneca d’être prudents et la distribution du vaccin par le biais de l’initiative COVAX devrait être temporairement suspendue, le temps de réaliser les vérifications nécessaires.

Au 12 mars, plus de 40 pays avaient acheté des vaccins Oxford-AstraZeneca, selon les estimations du Global Times réalisées à partir des contrats de vaccins recensés par le Centre d’innovation en santé mondiale de l’Université de Duke (Caroline du Nord).

Tao Lina, une experte en vaccins basées à Shanghai, note que les cas signalés de thrombose sont rares et que les signalements dans plusieurs pays européens pourraient juste être une coïncidence, plutôt que directement liés au vaccin. A la question de savoir pourquoi ces effets indésirables ont pour la plupart été recensés en Europe, l’experte estime qu’une étude approfondie est nécessaire, afin d’évaluer si le climat ou l’environnement pourraient être en cause. 

La suspension du vaccin AstraZeneca donne à plus de pays européens l’opportunité de réfléchir à d’autres options de vaccins − comme les vaccins produits en Chine − qui n’ont pas été retenus du fait de préjugés idéologiques. 

En France, Jean-Luc Mélenchon a déclaré lundi que la France devait renforcer ses stocks de vaccins et que les vaccins Pfizer et Moderna seuls n’étaient pas suffisants. 

L’UE n’a approuvé que les vaccins de Pfizer, Moderna et AstraZeneca, mais la mise en œuvre des campagnes de vaccination a été entravée par les délais de livraison, les goulets d’étranglement au niveau de la production et les erreurs politiques, analyse la chaîne d’information Al Jazeera. 

Jean-Luc Mélenchon s’est dit en faveur de l’importation de vaccins cubains ou chinois : « Nous ne devons pas faire d’idéologie en matière de vaccin. Il faut aller les voir et leur demander s’ils peuvent les produire en France », aurait-il déclaré selon le site Huffington Post. 

L’immunologiste anonyme affirme que l’Europe devrait utiliser ce temps pour évaluer avec soin l’ensemble des vaccins contre le Covid-19 disponibles à travers le monde, afin d’élargir sa liste de vaccins et d’inclure les vaccins inactivés et sûrs de la Chine, de façon à ce que ce genre d’urgences puissent être évités à l’avenir. 

« En dehors d’acheter directement des vaccins chinois, l’Europe pourrait permettre aux principales entreprises pharmaceutiques occidentales, comme Sanofi, de demander l’autorisation de Sinopharm ou Sinovac pour produire des vaccins chinois, qui seraient plus pratiques et moins coûteux », explique-t-il. 

La Serbie va devenir le premier pays européen à produire le vaccin de Sinopharm contre le coronavirus, a annoncé la semaine dernier le président serbe Aleksandar Vučić. Selon lui, un accord concernant la construction d’une usine de production de vaccins devrait être signé dans les deux semaines à venir, permettant à la Serbie de fournir des vaccins aux pays de la région.


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Source:french.china.org.cn