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La rapidité du partage des données, une aide dans la lutte mondiale contre le virus

French.china.org.cn | Mis à jour le 29. 01. 2021 | Mots clés : virus,COVID-19

Les chercheurs chinois impliqués dans l’identification de l’agent pathogène responsable du COVID-19, lorsque la maladie est apparue initialement, ont déclaré favoriser à la fois la vitesse et la prudence dans leur travail, afin de fournir des informations rapides et précises pour soutenir la lutte mondiale contre le virus.

« A la fin décembre 2019, le COVID-19 est apparu à Wuhan dans la province de Hebei. Le 7 janvier 2020, les chercheurs ont réussi à isoler le virus après une semaine environ de travail, établissant un nouveau record en matière de rapidité pour comprendre une maladie contagieuse émergente », indique Wu Zunyou, épidémiologiste en chef du Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) de Chine. 

Deux jours plus tard, la Chine a partagé avec l’OMS ses progrès initiaux dans la détermination du pathogène à l’origine de l’épidémie virale et le 12 janvier, les chercheurs chinois de trois institutions ont transféré les séquences du génome de cinq souches virales à l’initiative mondiale pour le partage de toutes les données sur la grippe GISAID, qui constitue une base internationale de données sur les génomes.

« Le manque de compréhension du pathogène est analogue à l’absence de repérage des ennemis sur un champ de bataille », explique Wu Guizhen, experte en cheffe de la biosécurité au sein du CDC de Chine. Selon elle, l’identification rapide du pathogène a permis de gagner un temps précieux pour que les scientifiques du monde entier puissent développer des kits de test et des vaccins, établir un traitement efficace et trouver l’origine du virus.

Zhou Peng, un chercheur de l’Institut de virologie de Wuhan affilié à l’Académie des sciences de Chine (ASC), estime que les avancées technologiques ont raccourci de façon remarquable la durée nécessaire au séquençage du génome des échantillons viraux. En 2003, la séquence complète du génome du virus ayant provoqué l’épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) avait été publiée six mois après la détection du premier cas par des scientifiques canadiens. 

« Aujourd’hui, la séquence d’un génome peut être obtenue en moins de 24 heures. Face à un nouveau virus émergent, cela prend toutefois plus de temps pour vérifier les résultats et analyser quel pathogène engendre la maladie », fait-il remarquer.

Parmi le premier groupe de séquences génomiques du nouveau coronavirus à avoir été publiées, trois ont été établies par le Centre technique d’urgence de l’Institut national pour le contrôle et la prévention des maladies virales se trouvant à Beijing et affilié au CDC de Chine. Tan Wenjie, le directeur du centre, note qu’il a fallu moins de deux jours pour que les employés du laboratoire obtiennent la constitution génétique des quatre échantillons viraux en provenance de Wuhan, qui sont arrivés le 2 janvier. 

Afin d’assurer la précision des résultats, trois générations de techniques de séquençage ont par ailleurs été utilisées pour vérifier les résultats et de nombreuses unités au sein du CDC de Chine − incluant son laboratoire de biosécurité P3 et le Centre national de la grippe de Chine − ont été mobilisées pour accélérer la procédure.

La rapidité des recherches pour trouver l’agent pathogène s’est ressentie au sein de l’Institut de biologie pathogénique de Beijing affilié à l’Académie des sciences médicales de Chine, qui a contribué à partager une séquence génomique le 12 janvier. 

Ren Lili, une chercheuse de l’institut, indique que la première barrière dans la détermination d’une séquence génomique complète était la faible charge virale dans les échantillons disponibles : « Par rapport à la quantité considérable de génome humain et de microbiome dans les échantillons viraux, le génome du virus ne représente qu’une infime proportion. [...] C’est la raison pour laquelle il est difficile de minimiser les effets des autres génomes lorsqu’on traite des échantillons cliniques. » 

Un microbiome est l’ensemble du matériel génétique de tous les microbes présentes à l’intérieur du corps humain.

En plus d’établir la séquence génomique du virus, la chercheuse précise qu’il est crucial d’analyser l’information génomique, afin de déterminer si la maladie est provoquée par un pathogène nouveau ou connu, ce qui nécessite une connaissance importante et une compréhension profonde de la virologie : « Moins de 50 heures après réception des échantillons, nous avions séquencé le génome du virus, vérifié nos découvertes et comparé celles-ci avec les coronavirus connus, afin d’en souligner les différences. »

La Commission nationale de la santé (CNS) a fait savoir qu’elle avait demandé à plusieurs laboratoires de haut niveau à travers le pays d’isoler le virus et d’identifier les séquences génomiques de façon indépendante et simultanée. 

Lors d’une précédente interview, Wu Zunyou avait déclaré que les plus hautes autorités de la santé n’avaient été assurées que lorsque les résultats de l’ensemble des laboratoires avaient suggéré de façon unanime qu’un nouveau coronavirus était bel et bien le pathogène responsable du COVID-19 : « Des experts de haut niveau se sont également rassemblés pour vérifier les résultats et confirmer cette conclusion », ajoute-t-il.

« En matière de séquençage du virus, la vitesse n’est pas l’unique objectif. Il est tout aussi important − si ce n’est plus − d’assurer que les informations et les données que nous produisons sont de haute qualité », souligne Ren Lili.

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Source:french.china.org.cn