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Beijing sanctionne Mike Pompeo et d'autres faucons « anti-chinois », établissant une ligne rouge dans les relations bilatérales

French.china.org.cn | Mis à jour le 21. 01. 2021 | Mots clés : sanctions, Mike Pompeo

Mercredi midi, quelques minutes après que Joe Biden a prêté serment à Washington en tant que 46e président américain, le ministère chinois des Affaires étrangères a annoncé des sanctions contre 28 politiciens « anti-chinois » qui travaillaient sous l'ancienne administration, dont l'ancien secrétaire d'État Mike Pompeo. Cette mesure a été qualifiée par des experts chinois de démonstration vigoureuse et opportune de la ligne rouge que fixe Beijing dans la riposte contre les « forces anti-chinoises ».

Dans un communiqué publié sur son site Internet mercredi vers minuit (heure de Beijing), le ministère a affirmé qu'au cours des dernières années, « certains politiciens “anti-chinois” aux États-Unis, dont M. Pompeo, avaient, par intérêt politique égoïste, par préjugés et par haine contre la Chine et sans aucune considération pour les intérêts du peuple chinois et américain, planifié, promu et exécuté une série de manœuvres folles qui ont gravement interféré dans les affaires intérieures de la Chine, sapé les intérêts de la Chine, offensé le peuple chinois et gravement perturbé les relations sino-américaines ».

Le ministère a déclaré que la Chine avait décidé de les sanctionner pour avoir « gravement violé la souveraineté de la Chine et être responsables de ces mesures américaines sur les questions liées à la Chine », visant notamment l'ancien secrétaire d'État Mike Pompeo, l'ancien conseiller de la Maison Blanche Peter Navarro – qui a poussé à la guerre commerciale contre la Chine –, l'ancien conseiller à la sécurité nationale Robert O'Brien, le stratège vis-à-vis de la Chine Matthew Pottinger, ainsi que Steve Bannon, un ancien conseiller de la Maison Blanche et l'un des faucons « anti-chinois » les plus acharnés de Washington.

Parmi les autres responsables sanctionnés par le gouvernement chinois figurent David Stilwell, Alex Azar, Keith Krach, Kelly Craft, ainsi que l'ancien conseiller à la sécurité nationale John Bolton.

Il est interdit à ces personnes et aux membres de leur famille immédiate d'entrer dans la partie continentale de la Chine, à Hong Kong et à Macao. Les entreprises et les institutions qui leur sont associées sont également interdites de faire des affaires avec la Chine.

« Les individus sanctionnés ont également dénigré et attaqué la Chine sur plusieurs sujets, dont des questions liées à la souveraineté comme Hong Kong, le Xinjiang et Taïwan en répandant des théories du complot et de fausses accusations », avance le ministère.

En tant que responsables du secteur de la sécurité nationale, M. O'Brien est tristement célèbre pour avoir attaqué la Chine en qualifiant le pays de « menace du siècle », tandis que M. Pottinger a mené une bataille idéologique en façonnant une ligne de front « anti-Chine ».

Les diplomates et envoyés américains suivants, à savoir David Stilwell, Alex Azar, Keith Krach et Kelly Craft, ont interagi avec et même effectué des visites à Taïwan, ce qui a gravement dépassé la ligne rouge de la Chine.

Les conseillers de M. Trump Steve Bannon et John Bolton ont été tristement célèbres pour avoir contribué à façonner les politiques « anti-chinoises » agressives visant à contenir de manière globale la Chine sur l'économie, le commerce, la haute technologie, etc.

Des experts chinois ont avancé que ces sanctions étaient une « réponse de premier ordre » à ceux qui ont empoisonné les relations sino-américaines ces dernières années, ainsi que le moyen le plus simple de tracer « la ligne rouge » de Beijing dans les futures relations sino-américaines.

Les sanctions sont « totalement réciproques », a indiqué Diao Daming, un expert en études américaines à l'Université Renmin de Chine, à Beijing.

« Ces responsables ont pendant leur mandat gravement sapé les relations sino-américaines et ont fait du tort au peuple chinois en raison de leurs propres intérêts et obsessions égoïstes », a-t-il avancé. « La Chine doit répondre à leurs actes mal intentionnés. Il n’est pas possible de jouer la carte de la Chine lorsqu’ils sont en fonction et de continuer à nuire à la Chine après la fin de leur mandat. »

La Chine a décidé de sanctionner ces personnes alors qu'elles quittaient leurs postes, a noté M. Diao. Cette décision a montré la grande retenue et la sincérité de la Chine dans l'espoir de stabiliser les relations sino-américaines pour l'avenir, a-t-il affirmé.

« Des politiciens tristement célèbres comme M. Pompeo ont trop menti. Ce dernier était un clown et fera face au procès de l'histoire », a déclaré la porte-parole du ministère Hua Chunying lors d’une conférence de presse de routine mercredi.

Mme Hua avait noté à plusieurs reprises ces dernières semaines que M. Pompeo et ses pairs seraient confrontés à un tel « procès » pour leurs attaques contre la Chine et leurs dommages aux relations sino-américaines.

« Le message est clair. Ces sanctions visent à punir les anciens responsables qui ont voulu contenir la Chine de manière imprudente, indiquant à ces politiciens qu'ils doivent en supporter les conséquences, et envoie en même temps un avertissement aux États-Unis que, en ce qui concerne la politique chinoise, ils devraient toujours respecter les intérêts fondamentaux de la Chine et ne pas dépasser la ligne rouge de l'éthique et de la réglementation », a affirmé Li Haidong, professeur à l'Institut des relations internationales de l'Université chinoise des affaires étrangères.

Lü Xiang, expert en études américaines à l'Académie chinoise des sciences sociales de Beijing, a déclaré jeudi au Global Times que dans la politique américaine, il y avait une porte tournante pour que les politiciens américains soient employés dans des entreprises du secteur privé, des instituts financiers et des groupes de réflexion après qu’ils aient quitté leurs fonctions.

Les sanctions affecteront gravement « la voie des politiciens pour gagner de l'argent », a avancé M. Lü. « Par exemple David Stilwell, qui se trouve sur la liste des sanctions. Nous nous sommes rencontrés à Washington quand il allait prendre sa retraite de chef d'état-major interarmées en 2015 », a noté M. Lü. « A cette époque, les questions qui l'intéressaient le plus étaient de faire des affaires. »

M. Lü a indiqué qu'avec les liens économiques profondément connectés entre les deux pays, la plupart des grandes entreprises, des instituts financiers et des groupes de réflexion américains auraient inévitablement besoin de développer des liens avec la Chine, ce qui les rendrait réticents à embaucher les personnes sanctionnées.

« Cette puissante sanction est également un avertissement pour les responsables qui veulent être le prochain Mike Pompeo », a avancé M. Lü.

Il est vrai que certains « militants anti-chinois extrémistes » figurant sur la liste pourraient ne pas avoir à se soucier des sanctions, car être « anti-Chine » est ce qu'ils font pour gagner leur vie, a affirmé M. Lü, mais ils ne pourront pas tous faire cela pour gagner leur vie.

« Quand ces gens étaient au pouvoir, ils ont sauté comme des chiens fous et ont utilisé leur pouvoir pour briser les relations sino-américaines. La Chine ne permettra jamais aux gens de gagner de l'argent via le marché chinois alors qu’ils attaquent le pays », a avancé Shen Yi, un professeur à l'École des relations internationales et des affaires publiques de l'Université Fudan de Shanghai.

Par exemple, si un éditeur voulait publier leurs mémoires ou vendre leurs livres sur le marché chinois, ce serait « impossible », a noté M. Shen.

Comme le dit le vieil adage : « Qui sème le vent récolte la tempête », a-t-il poursuivi. « Le moment est venu. Ces individus et ces entreprises ne peuvent plus bénéficier du développement des relations sino-américaines. »


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Source:french.china.org.cn