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La Chine doit réaliser une transformation économique verte et sobre en carbone

French.china.org.cn | Mis à jour le 19. 01. 2021 | Mots clés : carbone

Le 13 septembre 2020, 54 éoliennes du Parc éolien de l’île Qushan, dans la ville de Zhoushan (Zhejiang), tournent afin de fournir de l’énergie propre en continu.

Lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques en 2009, la Chine a promis à la communauté internationale qu’en 2020, ses émissions de CO2 par unité de PIB seraient de 40 à 45 % inférieures à celles de 2005, et que la part d’énergie non fossile dans la consommation totale d’énergie atteindrait 15 %. En 2019, ces chiffres se sont élevés respectivement à 48 % et 15,3 %. Les objectifs ont tous été atteints en avance et dépassés.

Le 22 septembre 2020, lors du débat général de la 75e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, le président Xi Jinping a déclaré que la Chine atteindra son pic d’émissions de CO2 avant 2030 et qu’elle s’efforcera de réaliser la neutralité carbone d’ici 2060.

Des défis complexes

Le développement et la transformation de la Chine vers une faible émission de carbone sont confrontés à trois tâches ardues: la restructuration économique et la mise à niveau des industries, l’optimisation de la structure énergétique, ainsi que l’établissement d’un système économique de développement circulaire vert et sobre en carbone.

L’épidémie est source de difficultés dans la reprise économique verte et la transformation sobre en carbone. En effet, les secteurs à forte consommation d’énergie comme le secteur manufacturier et la construction se rétablissent rapidement, au contraire des services à faible consommation, tels que la restauration, le tourisme et le divertissement. L’élasticité de la consommation d’énergie pourrait donc rebondir pendant la reprise économique.

En outre, les pics d’émissions de carbone ne sont pas les mêmes que les pics de consommation d’énergie, et le maintien d’une croissance économique rapide signifie que la demande d’énergie continuera à augmenter, ce qui nécessitera une augmentation de l’offre d’énergie non fossile. Pour atteindre le pic des émissions de carbone, il faudrait réduire l’intensité de carbone par unité de PIB pour compenser les nouvelles émissions de carbone induites par la croissance du PIB, ce qui nécessiterait un taux de diminution de l’intensité de carbone par unité de PIB plus élevé que le taux de croissance du PIB.

Dès lors, la transition énergétique est cruciale. Selon le Rapport sur le développement énergétique de la Chine 2020, la consommation de charbon en Chine représente 57,7 % de la consommation totale d’énergie, tandis que l’énergie non fossile représente 15,3 % de la consommation d’énergie primaire. Pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2060, la Chine doit construire, au milieu de ce siècle, une structure énergétique à émission de carbone proche de zéro, fondée sur de nouvelles énergies et des énergies renouvelables. L’énergie non fossile doit représenter 70 % à 80 % du système et la part de l’électricité produite à partir de combustibles non fossiles devrait passer de 32 % à plus de 90 % en 2050. Cela nécessite un investissement de plus de 100000 milliards de yuans dans les 30 prochaines années.

La Chine devra faire plus d’efforts que les pays développés qui seront neutres en carbone d’ici 2050. L’Europe et les États-Unis ont une transition de 50 à 70 ans entre le pic carbone et la neutralité carbone, tandis que la Chine n’a que 30 ans. Après 2030, le taux annuel de réduction des émissions de la Chine doit atteindre une moyenne de 8 à 10 %, c’est bien plus que dans les pays développés. En effet, ceux-ci se trouvent dans une période post-industrielle et leur demande d’énergie est presque saturée. Dès lors, la réforme du système énergétique n’a besoin que d’ajuster les stocks et de remplacer la consommation des énergies fossiles par de nouvelles énergies et des énergies renouvelables. La Chine, elle, est dans une phase de développement économique et social rapide, où la demande d’énergie croît. Elle développe vigoureusement les énergies renouvelables, mais ne peut pas encore répondre pleinement à la croissance de la demande. La consommation d’énergie fossile continuant d’augmenter, le problème est de restreindre cette croissance et de répondre aux nouvelles demandes par le développement d’énergie non fossile.

Prendre les initiatives nécessaires

La neutralité carbone en Chine d’ici 2060 implique de grands efforts dans plusieurs domaines.

Le premier consiste à accroître l’intensité et la portée de la transformation économique, de l’innovation et du développement vert. Il s’agit d’une mesure fondamentale pour développer l’économie numérique et les industries de haute technologie, promouvoir une faible émission de carbone grâce à la numérisation, contrôler l’expansion des capacités industrielles lourdes à forte intensité énergétique et ajuster la structure des produits et des industries, afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre tout en maintenant un développement économique durable.

Le deuxième consiste à économiser l’énergie, à promouvoir les technologies avancées d’économie d’énergie, à éliminer les capacités de production dépassées, à utiliser efficacement les ressources et à développer une économie circulaire pour soutenir un développement économique et social durable avec une consommation minimale de ressources et d’énergie.

Le troisième consiste à développer les technologies énergétiques de pointe et à renforcer la substitution énergétique. D’ici 2050, la Chine doit construire un système énergétique à émissions quasi nulles, voire nulles. Les dix prochaines années, la Chine devrait développer l’énergie éolienne et solaire, avec une augmentation moyenne de 100 millions de kW par an.

En outre, certains secteurs à forte consommation d’énergie, comme la sidérurgie et la pétrochimie, devraient prendre les devants pour atteindre leur pic d’émissions de CO2 pendant le XIVe Plan quinquennal. La Chine devrait également développer le marché des échanges de droits d’émission de carbone, utiliser les mécanismes du marché pour promouvoir la réduction des émissions de CO2 et l’innovation technologique, et diriger les investissements sociaux vers les industries vertes sobres en carbone.

De plus, la Chine devrait mettre en œuvre des « solutions naturelles » dans l’agriculture et la sylviculture pour renforcer la protection, la gouvernance et la restauration de l’environnement, améliorer les fonctions de service des écosystèmes et augmenter les puits de carbone.

Pour combattre le COVID-19 et relancer l’économie, il est nécessaire d’adhérer à une reprise verte, durable et de haute qualité, qui réponde à la crise écologique mondiale et promeuve le développement durable à l’échelle mondiale.

La Chine doit formuler une stratégie de développement à long terme pour une transition à faible émission de carbone, afin de s’assurer que tout en construisant un grand pays socialiste moderne d’ici le milieu de ce siècle, elle soit guidée par un objectif de contrôle de la température de 2°C pour parvenir à une économie verte et à une voie de développement circulaire, réaliser une décarbonisation profonde.

*HE JIANKUN est directeur adjoint du Comité national d’experts sur le changement climatique, directeur du Conseil académique de l’Institut du changement climatique et du développement durable de l’Université Tsinghua.

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Source:french.china.org.cn