La MTC, efficace contre le Covid-19

Une boîte dans chaque main, Zhang Jing contrôle minutieusement les inscriptions en russe sur un emballage contenant 2 tablettes de 24 capsules d'un médicament utilisé en médecine traditionnelle chinoise (MTC), qui doivent être envoyées ce mois-ci en Russie pour aider à lutter contre le Covid-19.

« Auparavant, je devais de temps en temps vérifier des emballages portant des inscriptions en langues étrangères, mais cette année cela arrive très fréquemment », explique cette employée de 33 ans, qui est en charge des emballages depuis plus de dix ans au sein de l’entreprise Shijiazhuang Yiling Pharmaceutical, basée à Shijiazhuang dans la province de Hebei. Lorsque le Covid-19 s’est transformé en pandémie mondiale, Zhang Jing a commencé à devoir gérer de plus en plus de langues étrangères sur les emballages de boîtes devant être expédiées à l’étranger, notamment en Indonésie, en Roumanie, en Thaïlande ou encore au Kirghizstan.

En se basant sur les besoins à l’étranger, la Chine a fait don de produits de MTC à plus de dix pays et régions pour les aider à lutter contre le Covid-19, indique le Département de coopération internationale de l’Administration nationale de médecine traditionnelle chinoise (ANMTC), qui a par ailleurs organisé près de 40 conférences et activités en ligne avec les autorités et les experts de la santé publique de 82 pays et régions, afin de partager l’expérience de la Chine dans l’utilisation de la MTC pour soigner les patients atteints du Covid-19.

D’après le Département de coopération internationale de l’ANMTC, près de 50 praticiens de MTC ont été envoyés dans une trentaine de pays, dont l’Italie, le Royaume-Uni, le Venezuela, la Russie, l’Ethiopie et le Cambodge, afin d’apporter des conseils médicaux et d’aider les gouvernements à lutter contre le Covid-19. Les praticiens ont organisé des conférences dans ces pays pour partager les expériences en matière de prévention et de contrôle épidémique, proposant aussi des services de consultation.

« Certains médicaments traditionnels chinois se sont avérés avoir certains effets dans le traitement du Covid-19 », a déclaré Zhong Nanshan, un spécialiste chinois des maladies respiratoires, au cours d’un discours à la Conférence chinoise sur le développement de l’innovation scientifique et technologique dans la santé, qui s’est déroulée le 27 novembre à Shenzhen.

Pour aider plus de patients dans le monde, l’ANMTC a soutenu le travail d’enregistrement des médicaments chinois traditionnels ayant des effets bénéfiques pour les patients atteints du Covid-19 dans les pays étrangers. Le mois dernier, les autorités en Russie ont émis un certificat d’enregistrement pour les capsules de lianhua qingwen, autorisant sa mise à disposition dans les chaînes pharmaceutiques et les magasins russes.

Le jinhua qinggan − un autre remède de MTC à base de plantes, qui s’est avéré cliniquement efficace dans le traitement du Covid-19 − a quant à lui été approuvé par les autorités thaïlandaises et japonaises. D’après la société Juxiechang (Beijing) Pharmaceutical, son fabricant, ce médicament sera désormais disponible dans ces pays.

Au mois d’avril, l’Administration nationale des produits médicaux a ajouté le traitement du Covid-19 aux spécifications de ces deux remèdes et des injections xuebijing.

Avec la croissance considérable des produits de MTC envoyés à l’étranger, cette année a été beaucoup plus chargée pour Zhang Jing. Son travail consiste à récupérer les emballages dans les salles de stockage, à les emmener dans les ateliers et à les distribuer aux employés travaillant sur les lignes de production. Cependant, elle doit tout d’abord s’assurer que les emballages correspondent aux produits en cours de fabrication dans les ateliers.

« Depuis le début de l’année, j’ai dû gérer près d’une dizaine de langues différentes sur les emballages, alors que je ne me souviens que de quelques mots d’anglais que j’ai appris à l’école. […] Je n’ai quasiment pas eu de jours de repos depuis l’apparition du coronavirus et mes collèges non plus », souligne-t-elle.

Lorsqu’elle commence tout juste à s’habituer à une langue étrangère, l’emballage passe généralement dans une autre langue : « Cela me prend beaucoup plus de temps lorsque je dois vérifier les informations dans une nouvelle langue, mais je suis très fière de mon travail, car ce que nous faisons permet de sauver des vies », explique-t-elle.

« Face à la pandémie, il y a un besoin urgent de médicaments pouvant être utilisés pour lutter contre le Covid-19 », fait-il remarquer. Dans certains pays, comme l’Ouzbékistan, le médicament a été inclus dans la liste blanche du gouvernement concernant les médicaments anti-épidémiques et rendu disponible à la population sans avoir besoin d’être enregistré au préalable.