La Chine lance une plate-forme nationale pour mieux suivre les importations de la chaîne du froid

Selon le principal régulateur du marché chinois, une plate-forme nationale conçue pour retracer et gérer les importations de la chaîne du froid a été créée et mise en service récemment alors que la Chine renforce les mesures pour empêcher la transmission des infections au COVID-19 à partir de produits alimentaires froids importés.

Neuf provinces et municipalités qui servent de premier point d'entrée pour plus de 90% de tous ces produits sont désormais liées à la nouvelle plate-forme, a indiqué un article publié le 2 décembre soir sur le site Internet de l'Administration d'État pour la régulation du marché.

Avec le déploiement de la plate-forme, a indiqué l'administration, « nous avons fondamentalement étendu notre capacité de traçage en ligne pour couvrir l'ensemble de la chaîne industrielle, du dédouanement, de la production et du traitement aux services de vente en gros, de vente au détail et de restauration ». Elle jouera également un rôle important dans le dépistage des importations froides en ligne, la mise en place d'une supervision ciblée et la facilitation de la gestion sur site.

« Les résultats des efforts consacrés à la lutte contre les risques viraux liés aux objets ont commencé à se matérialiser », a également souligné l'administration, qui a ajouté avoir utilisé des technologies de pointe pour surmonter les obstacles à l'identification et à la consolidation de différents ensembles d'informations à l'échelle nationale.

Lors d'une vidéoconférence tenue le 1er décembre par l'administration avec les régulateurs du marché local, l'administration a indiqué que toutes les importations froides dépourvues de certificats d'inspection et de quarantaine, de rapports de test d'acide nucléique, de certificats de désinfection et d'informations sur leur origine et leur flux seront interdites d'entrée sur le marché.

Selon l’administration, les entreprises devraient être invitées à télécharger en temps opportun des données clés sur l'origine, la destination, la quantité et l'emplacement des envois. Lorsqu'une situation anormale survient, les autorités locales devraient être en mesure de contrôler rapidement toutes les importations et d'identifier les cargaisons suspectes.

Les principales villes portuaires sont quant à elles tenues de mettre pleinement en œuvre les procédures de désinfection, de test et de collecte d'informations, ainsi que de renforcer la coopération entre les différents départements et régions, a encore déclaré l’administration.

En outre, les régulateurs du marché local sont tenus de contrôler toutes les entreprises impliquées dans le traitement des importations à froid, et notamment les importateurs, les marchés agricoles et les plate-formes de commerce électronique en ligne. Les vendeurs de produits testés positifs au COVID-19 seront quant à eux guidés pour retirer ces produits et traiter immédiatement les lots problématiques.

Les preuves de la capacité du virus à voyager et à survivre grâce aux importations de froid se sont accumulées ces derniers mois. Les experts ont également noté que le risque de transmission est principalement associé à la logistique et au transport, de sorte que la possibilité que les consommateurs attrapent le virus à partir de produits froids est très faible.

Li Ning, directeur adjoint du Centre national chinois pour l'évaluation des risques en matière de sécurité alimentaire, avait noté lors d'une conférence de presse tenue fin novembre qu'environ 4,8 produits sur 100 000 échantillonnés pour des tests d'acide nucléique s'étaient révélés positifs. Compte tenu du risque potentiel, les autorités chinoises ont décidé d'intensifier les tests sur les expéditions de la chaîne du froid et d'arrêter les importations en provenance d'entreprises étrangères considérées comme plus à risque d'expédition de produits contaminés par le virus dans le pays. De même, les employés impliqués dans le traitement des importations froides sont également soumis à des tests réguliers.

Avant le lancement de la plate-forme nationale, un certain nombre de régions, dont la province du Zhejiang (est de la Chine), Beijing et Shanghai, avaient déjà lancé des plates-formes régionales similaires.