Xi Jinping en visite à Shenzhen

La visite de Xi Jinping à Shenzhen, dans la province méridionale chinoise de Guangdong, pour marquer le 40^e anniversaire de l’établissement de la Zone économique spéciale (ZES) aidera à instiller la confiance nécessaire pour le futur développement de la ville voisine de Hong Kong, dont l’économie a été frappée de plein fouet par les émeutes et la pandémie de COVID-19. Selon les observateurs, Hong Kong doit se rapprocher de la partie continentale de la Chine pour accomplir un meilleur développement.

Mercredi, le président devrait prononcer un discours à cette occasion.

La cheffe de l’Exécutif hongkongais, Carrie Lam, a été invitée à l’anniversaire de la ZES de Shenzhen, a-t-elle fait savoir lundi au cours d’une conférence de presse. Carrie Lam a affirmé que cet évènement à Shenzhen était « significatif », car Hong Kong est un contributeur et un bénéficiaire du développement rapide de Shenzhen. « Nous avons pleinement confiance et beaucoup d’attentes concernant la coopération future entre Shenzhen et Hong Kong », a-t-elle souligné.

Fan Peng, un membre de l’Association chinoise des études de Hong Kong et Macao, estime que la participation de Carrie Lam bénéficiera grandement au développement de Hong Kong. Carrie Lam pourra mieux appréhender le rôle de Shenzhen dans la conduite de la réforme et de l’ouverture au cours de ces dernières décennies, et orchestrer les plans pour faire converger en profondeur le développement de Hong Kong avec celui de Shenzhen.

Faisant écho à Fan Peng, Tian Feilong, un expert des affaires hongkongaises de l’Université Beihang à Beijing, note que le plan du gouvernement central pour Shenzhen a consolidé le rôle majeur de la ville dans le développement de la région de la Grande baie, ce qui représente à la fois une opportunité et un défi pour Hong Kong.

Carrie Lam a aussi annoncé que le discours politique annuel pour la Région administrative spéciale (RAS) de Hong Kong, initialement prévu ce mercredi, serait reporté. Elle a fait savoir qu’elle envisageait de prononcer ce discours d’ici la fin du mois de novembre, après une visite à Beijing pour obtenir le soutien politique du gouvernement central.

La cheffe de l’Exécutif a déclaré qu’elle avait été invitée à se rendre ce mois-ci dans la capitale, après l’évènement à Shenzhen, afin de discuter avec des responsables du gouvernement central d’une série de mesures concernant le développement de Hong Kong.

« Ces mesures couvrent un large éventail de domaines et ne peuvent pas être décidées par un seul ministère. Certaines de ces mesures nécessiteront par ailleurs que [je me] rende à Beijing pour organiser une réunion de coordination avec les différents ministères et obtenir le soutien du gouvernement central », a expliqué la cheffe de l’Exécutif.

Ce report du discours politique annuel a été monté en épingle par certains médias étrangers, notamment le Guardian, comme représentatif du plan de Carrie Lam pour « satisfaire Beijing » et montrant son « incapacité » à gouverner la région.

« Il s’agit d’un esprit consistant à être réaliste et à suivre son époque. [...] Les décideurs hongkongais se sont rendus compte que le développement de la RAS de Hong Kong reposait plus que jamais sur la partie continentale de la Chine », réfute Fan Peng.

Selon lui, « toutes les décisions seront prises de façon indépendante par le gouvernement de la RAS, mais cela n’empêche pas le gouvernement central d’exprimer son soutien, ni Hong Kong de prendre l’initiative dans cette connexion, ce qui est également le résultat de la situation ».

« La direction future de Hong Kong doit être trouvée par les Hongkongais. [...] Il ne s’agit pas d’un ordre, mais cela dépend de la volonté et de la capacité de Hong Kong à participer à la politique centrale », explique Tian Feilong.

« Le battage de certains médias ne saisit pas le caractère inévitable de la coopération et de la connexion entre Hong Kong et la partie continentale, [mais] Carrie Lam s’en est rendu compte. [...] Hong Kong doit plus que jamais être intégrée dans la partie continentale de la Chine, surtout dans le contexte de tensions croissantes entre la Chine et les Etats-Unis et de pandémie de COVID-19 », note-t-il.

Le gouvernement de Hong Kong a révisé à la baisse ses prévisions de PIB pour l’année 2020, d’une baisse de 4 à 7 % annoncée à la fin du mois d’avril dernier à une contraction de 6 à 8 %.