La Chine affirme sa détermination à poser des taïkonautes sur la surface lunaire

Selon un chef de projet, la Chine est déterminée à poser ses taïkonautes sur la Lune et à y installer une station scientifique.

Zhou Yanfei, concepteur en chef adjoint du programme spatial habité de la Chine, a déclaré le 18 septembre que la Chine souhaitait utiliser les missions lunaires habitées pour mener des études scientifiques et des démonstrations technologiques, explorer des moyens de développer les ressources lunaires et renforcer les capacités spatiales du pays.

« Une nouvelle vague d'explorations lunaires est en train d'émerger dans le monde, avec des participants cherchant à effectuer des missions durables sur la Lune pour en approfondir la connaissance et y exploiter des ressources », a-t-il déclaré dans un rapport remis à la Conférence spatiale chinoise 2020 à Fuzhou, capitale de la province du Fujian. « Contrairement à d'autres pays, la Chine doit dépendre de ses propres sciences et technologies pour atteindre ses objectifs ».

Selon M. Zhou, la Chine est capable de débarquer ses taïkonautes de manière indépendante sur la Lune car elle dispose des technologies nécessaires, d'un groupe de professionnels bien formés et innovants et de systèmes de recherche et de gestion hautement efficaces.

Les planificateurs, les concepteurs et les ingénieurs ont fait des recherches de faisabilité et discuté de tous les aspects du programme lunaire habité. Toutefois, a ajouté M. Zhou, les chercheurs chinois devront surmonter une longue liste de difficultés techniques et d'ingénierie.

Ainsi, a-t-il souligné, « nos fusées porteuses existantes ne peuvent pas effectuer de missions d'alunissage car elles ne sont pas assez puissantes, les vaisseaux spatiaux habités de la série Shenzhou ne sont pas adaptés aux expéditions lunaires, et nous n'avons pas de capsule d'alunissage ».

« Notre système de soutien au sol a été conçu pour des opérations en orbite terrestre basse plutôt que sur la surface lunaire. De plus, les taïkonautes chinois n'ont aucune expérience de travail sur un corps extraterrestre », a-t-il ajouté.

La première étape consiste à produire un lanceur puissant.

M. Zhou a indiqué que les chercheurs avaient adopté deux approches : créer une nouvelle fusée de transport lourd capable de déployer plus de 35 tonnes de charge utile sur une orbite de transfert lunaire ou modifier la fusée de nouvelle génération conçue pour transporter des taïkonautes, qui est en cours de développement.

Les chercheurs préfèrent cette dernière approche car elle serait plus facile à concevoir et à réaliser et deviendrait opérationnelle plus tôt. La fusée serait utilisée pour transporter des taïkonautes et des composants sur une orbite de transfert lunaire pour y assembler une capsule d'alunissage, qui emmènera ensuite les taïkonautes sur la Lune, a indiqué M. Zhou.

La nouvelle fusée est conçue à l'Académie des technologies de véhicules de lancement de Chine. Son corps principal mesurera 87 mètres de haut, pour un diamètre de 5 mètres, ce qui la rendrait presque deux fois plus haute que la Longue Marche-5, actuellement la plus grosse des fusées chinoises.

Cet engin gigantesque aura un poids au décollage d'environ 2 200 tonnes, près du triple de celui de la Longue Marche-5, ce qui lui permettra de placer un vaisseau spatial de 25 tonnes sur une trajectoire pour l'amener sur la Lune, ont déclaré les concepteurs.