A Hong Kong, un dépistage de masse pour revenir à la normale

Politisation de l’épidémie

Alors que le gouvernement de la RAS a lancé le plan de dépistage universel pour ramener la ville à la normale avec le soutien du gouvernement central, certains groupes, dont l’Alliance des employés de l’autorité hospitalière (HAEA pour Hospital Authority Employees Alliance), prétendent que ce plan est inefficace et qu’il devrait être associé à un confinement communautaire et douanier.

Lors d’une conférence de presse organisée mardi dernier, Carrie Lam a répondu à ces revendications, appelant le groupe à respecter le professionnalisme et à considérer le travail anti-épidémique de façon objective.

La HAEA estime que le dépistage universel et le confinement communautaire et douanier doivent être réalisés ensemble, mettant en garde contre le relâchement des mesures de prévention épidémique lorsque les résidents apprendront que leurs résultats sont négatifs. D’après Carrie Lam, le groupe « sous-estime la discipline de la population » dans le suivi des mesures anti-épidémiques.

Tong Kai Sing, le vice-président de l’Association des licenciés du Conseil médical de Hong Kong (ALMCHK, une organisation médicale professionnelle établie en 1995 à Hong Kong), soutient que le dépistage communautaire universel est nécessaire, étant donné que la situation épidémique à Hong Kong a été globalement endiguée, avec un nombre de nouveaux cas rapportés passant de plus d’une centaine à moins d’une dizaine au cours des derniers jours.

« La plupart des villes de la partie continentale de la Chine ayant subi une deuxième vague épidémique ont réalisé des dépistages à l’échelle municipale, qui se sont avérés efficaces pour endiguer l’épidémie, tout en soulageant les inquiétudes de la population », fait-il remarquer.

Tong Kai Sing ajoute que le confinement n’est pas un prérequis au dépistage communautaire, reconnaissant toutefois que les deux mesures combinées permettent de meilleurs résultats. Il souligne que le dépistage universel permettra de trouver un nombre plus important de porteurs sains et que la probabilité de « faux négatifs » est très faible. « Le confinement n’est pas nécessaire, car la menace actuelle d’une propagation du virus se trouve au sein de la communauté, pas dans les cas importés », explique-t-il. Dans le même temps, les douanes de Hong Kong ont mis en place des contrôles rigoureux sur les touristes.

Pour certains Hongkongais, l’attitude de la HAEA est « scandaleuse et décevante ». Certaines forces anti-gouvernementales, comme Lester Shum (conseiller du district de Tsuen Wan) et Joshua Wong (un leader sécessioniste), ont tenu des propos alarmistes en ligne, affirmant que le gouvernement central avait envoyé des médecins à Hong Kong pour tester et prélever l’ADN des Hongkongais au nom de la prévention épidémique.

« Décourager les habitants de bénéficier de ce dépistage, c’est placer la politique au-dessus de la santé publique », note Victor Chan Chi-ho, un responsable communautaire du New People’s Party (NPP).

De plus, l’excuse de fermer les frontières est un cliché utilisé pour intimider la population, ce qui est aussi une question obsolète. « Dans le cadre des restrictions rigoureuses à l’immigration, seuls 1200 voyages ont été enregistrés journalièrement à destination de la RAS au mois d’août, par voie aérienne et par deux points d’entrée terrestres, et la plupart sont des résidents hongkongais », a indiqué Carrie Lam.

La cheffe de l’Exécutif a également souligné que la HAEA avait montré son manque d’objectivité et de professionnalisme. Elle a assuré de la qualité du dépistage et fait savoir que le Département de la santé vérifierait les résultats positifs.