Hong Kong : plus de tests sont nécessaires pour faire face à la 3e vague épidémique

Dimanche après-midi, le Centre pour la protection de la santé (CPS) de Hong Kong a enregistré 38 nouveaux cas de Covid-19, dont 30 transmissions locales et 8 cas importés, portant le nombre total de cas confirmés dans la Région administrative spéciale (RAS) à 1470. Le directeur du CPS hongkongais a averti au cours du week-end, qu’il s’agissait de la situation la plus grave pour la ville depuis le début de la pandémie.

D’après certains observateurs, le gouvernement central pourrait apporter une assistance significative à Hong Kong, car l’expérience de la partie continentale de la Chine en matière de contrôle et de prévention épidémique dans des villes majeures ayant une population importante − comme Wuhan et Beijing − a été couronnée de succès. De plus, la mise en place de plus de tests pour couvrir l’ensemble de la population ou au moins des régions spécifiques apparaît essentielle.

Dimanche dernier, le directeur du Département des maladies transmissibles du CPS, Chuang Shuk-kwan, a indiqué lors d’une conférence de presse journalière, que 38 infections avaient été confirmées dans la journée, incluant 30 cas locaux. Par ailleurs, plus de 20 autres personnes étaient en attente de savoir si elles avaient le coronavirus. Sur l’ensemble des cas confirmés dimanche, les autorités sanitaires n’étaient pas encore parvenues à trouver la source d’infection pour 13 de ces cas. 

La cheffe de l’Exécutif hongkongais Carrie Lam Cheng Yuet-ngor a indiqué sur son compte Facebook, que des rechutes épidémiques étaient inévitables avant qu’un vaccin efficace ne soit trouvé ou que la population soit immunisée. Il faut donc poursuivre une stratégie raisonnable et équilibrée contre le virus, a-t-elle souligné.

La 3e vague épidémique a débuté la semaine dernière à Hong Kong. Jeudi, la ville a enregistré 42 cas, son nombre d’infections en une journée le plus élevé de la semaine. Vendredi, il y a eu 38 nouveaux cas confirmés, dont 32 transmissions locales ; et samedi, 28 cas confirmés supplémentaires, dont 16 infections locales.

Samedi après-midi, Chuang Shuk-kwan a indiqué que Hong Kong affrontait « la situation la plus grave » depuis le début de l’épidémie de Covid-19.

Jin Dongyan, un professeur de la Faculté de sciences biomédicales de l’Université de Hong Kong, estime que la souche de nouveau coronavirus détectée à Hong Kong pourrait être originaire d’Europe ou des Etats-Unis.

Hong Kong affronte actuellement sa 3e vague de nouveau coronavirus. La RAS avait fait face à une deuxième vague à la fin février à cause d’une souche provenant d’Europe et des Etats-Unis. Selon Jin Dongyan, ce virus pourrait être de la même souche que celle qui a frappé la ville au cours de la 2e vague. 

Les données entre vendredi et dimanche dernier montrent que la plupart des cas enregistrés dans cette nouvelle vague épidémique à Hong Kong n’étaient pas importés. Vendredi, il y a eu 6 cas importés sur les 38 nouveaux cas confirmés ; samedi, 12 cas importés sur les 28 cas enregistrés ; et dimanche, 8 cas importés sur les 38.

« Il y a probablement des failles dans les procédures frontalières à Hong Kong et certains patients provenant de l’étranger pourraient avoir apporté le virus dans les communautés, ce qui a engendré les transmissions locales actuelles », note Jin Dongyan. La souche de coronavirus détectée à Hong Kong présente par ailleurs une plus grande charge virale, mais elle ne provoque pas de symptômes graves, ajoute-t-il.

Dans une certaine mesure, cette situation est très similaire à celle qu’a connue Beijing en juin, qui avait engendré 335 cas confirmés mais aucun décès. Cette vague avait été contrôlée en un mois. Cela a poussé certains analystes à suggérer que la ville devrait envisager de demander de l’aide au gouvernement central et à la partie continentale de la Chine. 

Victor Chan Chi-ho, le vice-président de l’Association des jeunes commentateurs de Hong Kong, a déclaré : « Nous avons tous vu que Beijing avait réalisé une campagne de dépistage de masse pour couvrir des millions d’habitants, fermant temporairement les écoles, les bars et certains marchés, et mettant en place des mesures rigoureuses de quarantaine. »

D’après les autorités municipales de Beijing, au 6 juillet, plus de 11 millions de personnes avaient été dépistées en un mois. Samedi dernier, Beijing n’avait enregistré aucun nouveau cas pendant six jours consécutifs.

Selon Victor Chan, le gouvernement de la RAS de Hong Kong n’a pas entrepris un dépistage à grande échelle de sa population du fait de ses carences en capacités de dépistage et le gouvernement hongkongais pourrait envisager de demander de l’aide au gouvernement central pour qu’il envoie à Hong Kong des experts et plus de matériel médical, incluant des kits de test.

Hung Kam-in, le responsable du laboratoire d’idées City Think Tank of Hong Kong, note qu’il pourrait s’agir d’une opportunité pour que le gouvernement central montre le soin qu’il porte à la vie des Hongkongais et son rôle significatif dans la protection de Hong Kong à tous les égards, notamment après l’adoption de la Loi sur la sécurité nationale pour Hong Kong.

Cependant, Jin Dongyan affirme pour sa part qu’il n’est pas nécessaire de déployer un dépistage par acides nucléiques à l’échelle de la ville entière ou de faire appel à une aide médicale de la part de la partie continentale de la Chine, Hong Kong ayant les ressources médicales suffisantes pour gérer une 3e vague du coronavirus.

La secrétaire à l’Alimentation et à la santé, Sophia Chan, a fait savoir dimanche dernier que le gouvernement de la RAS essayait de trouver la source de l’ensemble des cas confirmés et de leurs contacts, mais aussi qu’il travaillait au dépistage de certains groupes, comme le personnel des maisons de retraite, les chauffeurs de taxi et le personnel de restauration. 

« Nous avons également renforcé les mesures de distanciation sociale. Après une évaluation continue de la situation, nous n’excluons pas qu’il y ait d’autres mesures », a-t-elle déclaré.